Les êtres humains appartiennent à une seule grande famille: la famille de Dieu. Le Créateur souhaitait qu’ils eussent les uns pour les autres du respect et de l’amour, manifestant sans cesse un intérêt pur et libre de tout égoïsme pour le bonheur du semblable. Mais le dessein de Satan était de pousser les hommes vers l’amour de soi; s’abandonnant eux-mêmes à son contrôle, ils ont développé un égoïsme qui a inondé le monde de misère et de violence et les a dressés les uns contre les autres.
L’égoïsme constitue la racine de toute dépravation, et du fait que les êtres humains se sont soumis à son pouvoir, le monde d’aujourd’hui offre le spectacle de la désobéissance à Dieu. Les nations, les familles et les individus sont pénétrés du ferment de l’égocentrisme. L’homme aspire à dominer son semblable. Son égoïsme l’amenant à se séparer de Dieu et de ses semblables, il suit ses inclinations effrénées. Il agit comme si le bien-être des autres dépendait de leur soumission à sa suprématie.
L’égoïsme a introduit la discorde dans l’Eglise et y a suscité des ambitions impies. ... Il détruit tout désir de ressembler au Christ et remplit l’homme de l’amour immodéré de soi. Il l’éloigne d’une manière permanente de toute justice. Le Christ a dit: “Soyez ... parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” Matthieu 5:48. Mais l’amour de soi est aveugle au sujet de la perfection que Dieu réclame. ...
Le Christ est venu dans ce monde pour révéler l’amour de Dieu. Ses disciples doivent continuer l’œuvre qu’il a commencée. Efforçons-nous de nous entraider et de nous raffermir mutuellement. Le vrai bonheur se trouve dès que l’on cherche à faire du bien à autrui. En aimant Dieu et ses semblables, l’homme ne travaille pas contre son propre intérêt. Plus l’esprit se libère de l’égoïsme, plus il s’approche du bonheur, du fait qu’il réalise le but que Dieu a formé pour lui. Le souffle de Dieu s’empare de lui et le remplit de joie. La vie est un don qui lui a été confié; il lui est très précieux parce qu’il l’a reçu de Dieu pour être mis au service d’autrui. — The Review and Herald, 25 juin 1908.
Une lutte inégale
L’égoïsme est la plus forte et la plus courante des impulsions humaines; la bataille que doit livrer l’âme entre la sympathie et la convoitise est une lutte inégale. Très souvent, l’égoïsme est la passion dominante, alors que l’amour et la bonté sont des sentiments relativement faibles, ce qui fait que le mal s’assure la victoire. Par conséquent, dans notre travail et dans nos dons pour la cause de Dieu, il est déraisonnable de se laisser diriger par un sentiment ou une impulsion.
C’est avoir une attitude peu sage et dangereuse que de donner et de travailler lorsque nos sentiments ont été stimulés, et de renoncer à nos dons et à notre travail dès que cesse cette stimulation. Si nous sommes conduits par des impulsions et par des sympathies uniquement humaines, il suffira de quelques instants où nos efforts en faveur d’autrui seront payés d’ingratitude, et où nos dons nous seront extorqués et gaspillés, pour que tarisse la source de la bienfaisance. Les chrétiens doivent agir d’après des principes bien déterminés, en suivant l’exemple du renoncement et du sacrifice de soi manifesté par le Sauveur. — The Review and Herald, 7 décembre 1886.
La clef de voûte des enseignements du Christ
Le sacrifice de soi est la clef de voûte des enseignements du Christ. Cette réalité est souvent présentée aux croyants dans un langage qui peut paraître autoritaire, du fait qu’il n’y a pas d’autre moyen de sauver les hommes que de les soustraire à leur comportement égoïste. Durant sa vie terrestre, le Christ a donné une vraie représentation de la puissance de l’Evangile. ... Il promet une participation à la récompense éternelle des rachetés à toute âme qui souffrira avec lui dans l’opposition au péché, dans le travail pour sa cause, dans le renoncement à soi-même pour le bien d’autrui. Par l’application de l’esprit qui caractérisait l’œuvre de sa vie, nous devenons participants de sa nature. En prenant part à cette vie de sacrifice pour la cause d’autrui, nous portons avec lui dans la vie à venir “un poids éternel de gloire”. 2 Corinthiens 4:17. — The Review and Herald, 28 septembre 1911.
Les fruits de l’égoïsme
Ceux qui permettent à l’esprit de convoitise de s’emparer d’eux entretiennent et développent les traits de caractère qui décideront de l’inscription de l’épithète: idolâtres, à la suite de leurs noms sur le livre du souvenir conservé au ciel. Or, les idolâtres sont classés dans la même catégorie que les voleurs, les ravisseurs, les insulteurs dont la Parole de Dieu déclare qu’ils n’hériteront pas le royaume de Dieu. “Car le méchant se glorifie de sa convoitise, et le ravisseur outrage, méprise l’Eternel.” Psaumes 10:3. Les expressions de la convoitise se trouvent toujours en opposition avec l’exercice de la bienfaisance chrétienne. Les fruits de l’égoïsme se révèlent sans cesse par une négligence dans la pratique du devoir et dans le fait que l’on oublie d’employer les biens confiés par Dieu à l’avancement de son œuvre. — The Review and Herald, 1 décembre 1896.
La mort de toute piété
Le Christ est notre exemple. Il a donné sa vie en sacrifice pour nous, et il nous demande d’offrir nos vies en sacrifice pour autrui. En agissant de la sorte, nous rejetons l’égoïsme que Satan cherche constamment à implanter dans nos cœurs. L’égoïsme représente la mort de toute piété, et il ne peut être vaincu que par la manifestation de notre amour pour Dieu et pour nos semblables. Le Christ ne permettra pas qu’une seule personne égoïste entre dans les parvis célestes. Nulle personne guidée par la convoitise ne peut franchir les portes de perle; car toute convoitise est une idolâtrie. — The Review and Herald, 11 juillet 1899.