À l’époque du Christ, les pharisiens cherchaient sans cesse à mériter les faveurs du ciel pour s’assurer les honneurs du monde et la prospérité qu’ils considéraient comme la récompense de la vertu. En même temps, ils faisaient parade de leur charité pour attirer l’attention du public et acquérir ainsi une réputation de sainteté. Jésus blâme leur ostentation, déclarant que Dieu n’avait point d’égard pour de telles pratiques et que la flatterie et l’admiration du peuple, qu’ils recherchaient avec tant d’ardeur, étaient la seule récompense qu’ils recevraient jamais.
“Quand tu fais l’aumône, dit-il, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.”
Ces paroles de Jésus n’enseignent pas que tous les actes de charité doivent être tenus secrets. L’apôtre Paul, écrivant sous l’inspiration du Saint-Esprit, ne tut point le généreux sacrifice des chrétiens de Macédoine. Il raconta ce que la grâce du Sauveur avait accompli en eux, et d’autres se laissèrent enflammer par le même Esprit. Ecrivant aussi à l’église de Corinthe, il dit: “Ce zèle de votre part a stimulé le plus grand nombre.” 2 Corinthiens 9:2.
Les paroles du Sauveur éclairent bien sa pensée. En exerçant la charité nous ne devons pas rechercher la louange et les honneurs des hommes. La véritable sainteté ne s’affiche pas. Ceux qui aiment les louanges et les flatteries et s’en nourrissent comme d’un mets rare ne sont chrétiens que de nom.
Que les bonnes œuvres des disciples du Christ glorifient celui par la grâce et la puissance duquel elles ont pu être faites, et non pas ceux qui n’en furent que les instruments. C’est par le Saint-Esprit que toute bonne œuvre est accomplie et l’Esprit est donné pour glorifier non pas celui qui reçoit, mais celui qui donne. Quand la lumière du Sauveur fait rayonner l’âme, les lèvres s’ouvrent pour des chants de louange et de reconnaissance envers Dieu. Nos pensées pas plus que nos conversations ne doivent avoir pour thème nos prières, l’accomplissement de notre devoir, notre générosité ou notre renoncement. C’est Jésus qui doit être exalté: l’égoïsme doit disparaître et alors Jésus sera tout en tous.
Nous devons donner de tout notre cœur, non pour faire étalage de nos bonnes actions, mais par pitié et par amour pour ceux qui souffrent. La sincérité et la vraie bonté sont des mobiles que le ciel approuve et Dieu considère comme plus précieux que l’or d’Ophir ceux dont l’amour est sincère et dont le cœur est tout entier à lui. Nous ne devons pas avoir en vue une rémunération quelconque, mais penser uniquement à notre devoir. — Heureux ceux qui, 68.
Le mobile qui suscite l’offrande est enregistré
Il m’a été montré que l’ange enregistreur inscrit fidèlement toute offrande consacrée à Dieu et versée au trésor, et il rapporte également le résultat final de cet argent. L’œil de Dieu s’intéresse à chaque centime donné pour sa cause, ainsi qu’à la bonne volonté ou, au contraire, à la répugnance du donateur. Le mobile qui suscite l’offrande est également enregistré. Ceux qui agissent par esprit de sacrifice et de consécration en rendant à Dieu les choses qui lui appartiennent, ainsi qu’il le demande, seront récompensés d’après leurs actes. — Testimonies for the Church 2:518, 519.
Des mobiles plus élevés qu’une simple sympathie
Les ténèbres morales d’un monde pécheur sollicitent l’attention des chrétiens et réclament d’eux un effort individuel: il faut contribuer à l’œuvre du salut en y engageant ses biens et son influence afin de refléter l’image de celui qui s’est fait pauvre pour nous sauver, bien qu’il possédât d’infinies richesses. L’Esprit de Dieu ne peut pas demeurer avec ceux qu’il a chargés d’annoncer le message de vérité contenu dans sa Parole s’ils ne sont éveillés au sens de leur devoir de collaborateurs du Christ. L’apôtre souligne qu’il faut plus qu’une simple sympathie humaine produite par des sentiments de pitié. Il insiste sur le principe d’un zèle désintéressé qui contribue uniquement à la gloire de Dieu. — Témoignages pour l’Église 1:426.
L’amour, principe de l’action
L’amour doit être le principe de l’action. Il est l’essence même du gouvernement divin sur la terre et dans les cieux. Il faut aussi qu’il soit à la base du caractère chrétien, car c’est le seul élément qui puisse engendrer et maintenir la fermeté. L’amour seul rendra le chrétien capable d’affronter victorieusement l’épreuve et la tentation.
L’amour se révélera dans le sacrifice. Le plan de la rédemption a été conçu dans le sacrifice, un sacrifice dont on ne peut mesurer la hauteur et la profondeur. Le Christ a tout donné pour nous, c’est pourquoi il faut que celui qui le reçoit soit prêt à tout sacrifier pour lui. L’honneur et la gloire du Rédempteur doivent être ses principales préoccupations.
Si nous aimons Jésus, nous aurons le désir de vivre pour lui, de lui présenter nos actions de grâces et de travailler pour lui. Le travail lui-même paraîtra léger. Par amour pour notre Sauveur, nous accepterons peines, souffrances et sacrifices. Nous éprouverons le même amour pour les âmes qui se perdent et le même ardent désir de les sauver.
Voilà la religion de Jésus-Christ. Tout ce qui est en dessous de cet idéal n’est que déception. Une simple théorie de la vérité, ou une simple profession de foi, ne sauvera personne. Nous ne pouvons appartenir au Sauveur qu’en nous livrant tout entier. Celui qui sert Dieu d’un cœur partagé devient irrésolu et instable dans ses voies. Ses efforts en vue de servir son moi et le Christ font de lui un auditeur chez qui la semence est tombée comme dans un endroit pierreux et qui sera incapable de résister à l’épreuve. — Les Paraboles de Jésus, 35.