Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 2

La première de toutes les sciences

La connaissance de la vraie science est source de puissance. Dieu souhaite qu’elle soit enseignée dans nos écoles en préparation de l’œuvre qui doit être accomplie avant les dernières scènes de l’histoire de cette terre. La vérité doit être annoncée jusqu’aux confins de la terre par le biais de personnes formées en ce sens.

Mais si cette connaissance est source de puissance, celle que Jésus est venu communiquer en personne est une source de puissance plus grande encore. La science du salut est la science la plus importante que l’on puisse enseigner à l’école préparatoire d’ici-bas. La sagesse de Salomon est désirable, mais celle du Christ l’est bien plus encore, car elle est vitale. Nous n’entrerons pas en relation avec le Christ à l’aide d’une seule formation intellectuelle, mais par lui, il nous est possible d’atteindre le barreau le plus élevé de l’échelle menant à la grandeur intellectuelle. S’il ne faut pas décourager la quête de connaissances artistiques, littéraires ou artisanales, l’étudiant doit d’abord acquérir une connaissance expérimentale de Dieu et de sa volonté.

Il est à la portée de tous d’apprendre la science du salut. Même les moins cultivés aux yeux du monde y auront accès, s’ils demeurent en Christ, s’ils accomplissent sa volonté, s’ils ont foi en sa Parole. Le Seigneur révèle à l’âme humble et confiante que toute connaissance vraie mène au ciel.

Maîtriser cette science qu’est le christianisme

Le christianisme est une science qu’il est nécessaire de savoir maîtriser — une science plus profonde, plus vaste, plus élevée que n’importe quelle science humaine, tout comme les cieux sont plus élevés que la terre. L’esprit humain doit être discipliné, éduqué, formé; car il appartient aux hommes de servir Dieu d’une façon qui se désolidarise de leurs penchants naturels. Il arrive que l’éducation et les apprentissages de toute une vie doivent être oubliés pour que l’on puisse devenir disciple à l’école du Christ. Il faut éduquer le cœur à demeurer ferme en Dieu. Les jeunes comme les aînés doivent se former à des habitudes de pensée qui leur permettront de résister à la tentation. Qu’ils apprennent à regarder en haut. Les principes de la Parole de Dieu — principes aussi élevés que le ciel et embrassant l’éternité — doivent être mis en œuvre dans la vie quotidienne. Toute action, toute parole, toute pensée doit s’harmoniser avec ces principes.

Aucune science n’est comparable à celle qui développe dans la vie de l’étudiant le caractère divin. En devenant disciple du Christ, il s’aperçoit que ses motivations, ses pensées et ses actes sont autres. Mais c’est en luttant qu’il progresse. Car il se heurte constamment à un ennemi en conflit avec lui, lui offrant des tentations qui le font douter et pécher. L’attirance au mal, qu’elle soit héréditaire ou acquise, doit être surmontée. Appétits et passions seront soumis au contrôle de l’Esprit. De ce côté-ci de l’éternité, le combat fait rage. Mais s’il y a constamment des combats à livrer dans cette vie, de précieuses victoires ne manqueront pas d’être remportées. Tout triomphe sur le moi et le péché a une valeur qui dépasse notre entendement.

Une éducation véritablement réussie

Le véritable succès en éducation, comme dans tout le reste, ne s’obtient qu’en gardant à l’esprit la vie future. L’être humain commence à peine à vivre que déjà la mort approche, son activité incessante le conduisant au néant s’il n’acquiert pas une véritable connaissance de la vie éternelle. Le croyant pour qui le temps de probation est une école de vie préparatoire en profitera pour s’assurer une place dans les demeures célestes, ainsi que dans les écoles supérieures de Dieu. C’est dans ce but que l’on éduquera, disciplinera et formera les jeunes afin que leur caractère soit agréable à Dieu.

Si l’on fait comprendre à nos étudiants que Dieu les a créés pour qu’ils l’honorent et soient une bénédiction pour leurs semblables; s’ils prennent conscience du tendre amour dont le Père céleste a fait preuve envers eux, ainsi que de la haute destinée à laquelle leur discipline les prépare — la dignité et l’honneur que représente le fait de devenir enfants de Dieu — des milliers d’entre eux abandonneront leurs objectifs dégradants et égoïstes, ainsi que les plaisirs frivoles les ayant absorbés auparavant. Ils apprendront à haïr le péché et à l’éviter, non pas seulement dans l’espoir d’une récompense ou par peur du châtiment, mais parce qu’ils en auront perçu la bassesse intrinsèque — le danger qu’il représente pour les facultés que Dieu leur a accordées, le frein à leur maturité. Les aspects du caractère qui attirent la réussite et les honneurs — le désir irrépressible d’un bonheur supérieur, une volonté indomptable, des efforts acharnés, une persévérance sans faille — ne seront pas étouffés. Par la grâce de Dieu, on veillera à ce qu’ils servent des objectifs plus élevés que de simples intérêts égoïstes et temporaires, tout comme les cieux sont plus élevés que la terre.

“Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut,” écrit l’apôtre Paul, “par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité.” 2 Thessaloniciens 2:13. Il révèle dans ce texte les deux éléments à l’œuvre dans le salut — l’influence du divin et la foi forte et vivante des fidèles du Christ. C’est “par la sanctification de l’Esprit” et “par la foi en la vérité” que nous devenons collaborateurs avec Dieu. Le Christ aspire à ce que son Église coopère. Il n’a rien à ajouter à l’efficacité de sa Parole; il l’a parachevée en lui communiquant son inspiration. Le sang de Jésus-Christ, le Saint-Esprit et la Parole divine sont nôtres. Le but de ces dépôts sacrés est le salut des âmes pour lesquelles le Christ est mort. À nous de nous saisir des promesses divines, à nous d’être ouvriers avec lui, le divin et l’humain coopérant à l’accomplissement de cette œuvre.

“Quiconque est de la vérité”, a déclaré Jésus, “écoute ma voix.” Jean 18:37. Il avait participé aux conseils divins, il avait habité les hauteurs éternelles du sanctuaire: il rassemblait donc en lui tous les éléments de la vérité. Il était un avec Dieu. Présenter, avec un zèle missionnaire, le Christ et le Christ crucifié exige plus que ne peuvent appréhender des esprits limités. “Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.” Ésaïe 53:5. “Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait (devenir) péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.” 2 Corinthiens 5:21. Le Christ crucifié pour nos péchés, le Christ ressuscité des morts, le Christ monté au ciel pour y devenir notre intercesseur — telle est cette science du salut que nous devons apprendre et enseigner. Telle est notre mission.

Ne vous lassez pas d’enseigner la croix du Christ à tous vos étudiants. Combien y croient? Combien l’étudient et en connaissent la véritable signification? Sans la croix, un seul chrétien existerait-il? Faites donc de la croix le fondement de toute éducation vraie. La croix du Christ devrait être aussi proche de nos enseignants et aussi bien comprise par eux qu’elle l’était pour Paul, lorsqu’il déclarait: “Certes non! Je ne me glorifierai de rien d’autre que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde!” Galates 6:14.

Que nos éducateurs, du plus haut placé au plus humble, cherchent à comprendre ce que signifie se glorifier de la croix du Christ. Ils feront alors connaître à leurs élèves, par le principe et par l’exemple, les bénédictions qu’elle apporte à ceux qui la portent courageusement, la tête haute. Le Sauveur déclare: “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive.” Matthieu 16:24. La croix est le gage de la couronne d’immortalité qui attend tous ceux qui la soulèvent et la portent à l’image du Christ.

Les éducateurs qui n’œuvrent pas en ce sens ne sont pas dignes de leur fonction. Fuyez l’exemple du monde, cessez d’exalter de soi-disant grands hommes. Détournez l’esprit de vos étudiants de toute gloire autre que la croix du Christ. Le Messie crucifié est la donnée centrale du christianisme. Les leçons les plus vitales qu’enseignants et étudiants doivent apprendre sont celles qui détournent le regard du monde, pour le porter sur la croix du calvaire.

La sainteté, la ressemblance avec Dieu, voilà le but à atteindre. Devant l’étudiant s’ouvre un chemin de progrès infini. Il a une tâche à accomplir, un objectif à atteindre: tout ce qui est bien, pur, noble. Il progressera aussi vite et aussi loin que possible dans chacun des domaines de la véritable connaissance. Mais il orientera ses efforts vers des sujets aussi éloignés des profits exclusivement égoïstes et terrestres que les cieux sont éloignés de la terre.

Celui qui participe au projet divin, en faisant connaître Dieu aux jeunes, en façonnant leur caractère à l’image du sien, accomplit une œuvre noble et élevée. Lorsqu’il suscite le désir d’atteindre l’idéal divin, il propose une éducation aussi élevée que les cieux et aussi vaste que l’univers. Elle ne peut être achevée dans cette vie, mais elle se poursuivra dans la vie à venir. Elle permettra à l’élève de quitter l’école préparatoire de la terre pour accéder à l’échelon supérieur, à l’école d’en haut. — Éducation, 21.