Il existe dans le monde deux sortes d’éducateurs: ceux que Dieu a choisis pour être des canaux de lumière et ceux dont Satan se sert comme agents habiles à faire le mal. Les premiers contemplent le caractère divin et approfondissent leur connaissance de Jésus. Ils se consacrent à tout ce qui leur communique lumière et sagesse célestes, édifiant l’âme. Ils soumettent à Dieu leurs facultés et leurs pensées. Les seconds se sont associés au prince des ténèbres, qui guette les occasions d’enseigner le mal et qui, si on le laisse faire, prend rapidement possession du cœur et de l’esprit.
Il nous faut absolument relever dans nos écoles notre idéal de justice et dispenser une instruction en harmonie avec l’ordre divin. Si le Christ se rendait dans nos établissements scolaires, il agirait comme il l’a fait dans le temple en chassant toutes les influences néfastes. Un grand nombre de livres d’étude seraient bannis et remplacés par d’autres inculquant de solides connaissances, abondant en notions à garder dans le cœur comme des trésors et en préceptes aptes à induire une conduite sans risque.
Maintenir présents à l’esprit des enfants et des adolescents les faux principes, les faux raisonnements et les sophismes de Satan fait-il donc partie des desseins du Seigneur? Nos étudiants doivent-ils emmagasiner en plus de leurs connaissances des idées païennes? Les ouvrages du sceptique le plus intellectuel sont des ouvrages d’un esprit qui s’est prostitué au service de l’ennemi. Ceux qui pensent être des réformateurs, qui cherchent à guider les jeunes sur le droit chemin, sur le sentier des rachetés du Seigneur, s’imaginentils que Dieu souhaite les voir présenter aux jeunes des sujets d’étude qui donnent une fausse idée de son caractère, une fausse image de lui? Les idées d’hommes incroyants, les formules prononcées par des personnes dissolues, doivent-elles être considérées comme dignes de l’attention des étudiants parce que leurs auteurs sont considérés par le monde comme des penseurs admirables? Des hommes professant croire en Dieu doivent-ils s’inspirer des écrits et des idées d’auteurs non sanctifiés et les chérir comme de précieux joyaux enrichissant l’esprit? Certes non!
Le Seigneur a donné à ces personnes que le monde admire des dons intellectuels d’une grande valeur, un esprit supérieur, qu’elles n’ont malheureusement pas utilisés à la gloire de Dieu. Comme Satan, elles se sont coupées de lui. Néanmoins, elles ont gardé beaucoup de ces précieux joyaux de la pensée que Dieu leur avait accordés, les insérant dans un cadre erroné, de façon à rehausser l’éclat de leurs propres opinions et rendre attrayants les propos inspirés par le prince du mal.
Il est vrai que l’on trouve dans les écrits profanes de nobles pensées, satisfaisantes pour l’esprit. Mais ce n’est pas sans raison. Satan n’était-il pas le porte-flambeau de Dieu, n’a-t-il pas partagé sa gloire céleste, lui qui était le second après Jésus en puissance et en majesté? Il est décrit dans la Parole inspirée comme celui qui représentait la perfection, “plein de sagesse, parfait en beauté.” Ezéchiel 28:12. Le prophète déclare: “Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées, je t’avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu, tu te promenais au milieu des pierres ardentes. Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu’à celui où l’injustice a été trouvée chez toi.” Ezéchiel 28:14, 15. Lucifer a perverti la majesté et la puissance dont le Créateur l’avait comblé. Cependant, quand cela sert ses objectifs, il communique aux hommes des idées enchanteresses. Il souffle à ses agents des pensées qui semblent élevées et nobles. Ne s’est-il pas approché du Christ en citant les Écritures quand il a voulu le renverser par de spécieuses tentations? Ainsi se présente-t-il aux hommes, donnant à ses tentations une apparence de bonté, leur faisant croire qu’il est l’ami et non l’ennemi de l’humanité. Ainsi a-t-il trompé et séduit celle-ci, l’enjôlant à l’aide de subtiles tentations, la désorientant avec des illusions fallacieuses.
Une fausse image de Dieu
Satan accuse Dieu de tous les maux dont la chair a hérité. Il le présente comme un Dieu qui se réjouit des souffrances de ses créatures, un Dieu vengeur et implacable. Il est à l’origine de la doctrine des tourments éternels en châtiment des péchés, entraînant de cette façon les hommes à être déloyaux et rebelles, détournant l’âme de Dieu et détrônant la raison humaine.
Observant la terre et voyant dans quelles illusions se fourvoyaient les hommes, le ciel a compris qu’un divin Instructeur devait y descendre. À cause des fausses représentations de l’ennemi, beaucoup d’hommes se trompaient au point d’adorer de faux dieux revêtus des attributs de Satan. Plongés dans l’ignorance et les ténèbres morales, ils avaient besoin de connaître la lumière — la lumière spirituelle. Car le monde ignorait Dieu, il devait lui être révélé. La Vérité s’est penchée vers la terre, elle n’y a pas vu son reflet. De denses et lugubres ténèbres spirituelles enveloppaient le monde. Seul le Seigneur Jésus était capable de chasser les nuages, car il est la lumière du monde. Par sa présence, il dissiperait l’ombre épaisse que Satan avait jetée entre les hommes et Dieu. — Publié pour la première fois le 17 novembre 1891.
Une représentation juste
Le Fils de Dieu est venu sur terre pour révéler le caractère du Père aux hommes, afin qu’ils l’adorent en esprit et en vérité. Il est venu semer la vérité dans le monde. Il détenait les clefs de tous les trésors de la sagesse; il était capable d’ouvrir les portails de la science et de révéler des connaissances encore inconnues, dans la mesure où elles étaient essentielles au salut. Pour lui, la Lumière qui éclaire tout homme venu au monde, tous les aspects de la vérité étaient une évidence.
Les docteurs de l’époque du Christ instruisaient les hommes dans la tradition de leurs pères, fables enfantines où se mêlaient les opinions de ceux que l’on considérait comme de hautes autorités. Pourtant, ni les riches ni les humbles ne trouvaient de lumière ou de puissance dans ces enseignements.
Jésus parlait comme personne auparavant. Il a déversé sur les hommes tous les trésors célestes de la sagesse et de la connaissance. Il n’était pas venu exprimer des idées ou des opinions incertaines, mais présenter une vérité fondée sur des principes éternels. Il aurait pu dévoiler des informations scientifiques qui auraient rendu insignifiantes les découvertes des grands hommes, mais là n’était pas sa mission ni son œuvre. Il était venu chercher et sauver les hommes perdus et il ne s’est pas autorisé à dévier de son objectif. Il a révélé des vérités enfouies sous des monceaux d’erreur, les dégageant des exactions et traditions humaines, confirmant leur caractère éternel. Il a libéré la vérité de l’obscurantisme, la replaçant dans son vrai cadre, afin qu’elle brille de son éclat originel. Les foules — ô merveille! — ont suivi les pas du Seigneur et lui ont rendu hommage en écoutant ses paroles.
Le Christ a présenté aux hommes l’exact contraire de l’image que Satan donnait du caractère divin, cherchant à convaincre les hommes de l’amour du Père, qui “a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle”. Jean 3:16. Il les a exhortés à comprendre l’importance de la prière, de la repentance, de la confession et de l’abandon des péchés. Il leur a enseigné l’honnêteté, la patience, la miséricorde et la compassion, leur enjoignant d’aimer non seulement ceux qui les aimaient, mais aussi ceux qui les haïssaient et les traitaient avec malveillance. Il leur révélait ainsi le caractère du Père, qui est patient, miséricordieux, plein de grâce, de bonté et de vérité et lent à la colère.
Quand Moïse a demandé au Seigneur de lui révéler sa gloire, celui-ci a déclaré: “Je ferai passer devant ta face toute ma bonté”. “L’Éternel passa devant lui en proclamant: L’Éternel, l’Éternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas (le coupable) pour innocent [...] Moïse s’empressa de s’incliner à terre et de se prosterner.” Exode 33:19; 34:6-8. Quand nous comprendrons, comme Moïse, le caractère divin, nous aussi, nous nous empresserons de nous prosterner, adorant et louant.
Seule la sagesse divine dévoile les mystères du plan du salut. La sagesse humaine peut être valable ou non, comme le prouvera l’expérience, mais celle de Dieu est indispensable. Peu importe que vous passiez à côté de certaines réussites mondaines! Il vous faut par contre avoir foi dans le pardon offert à un prix infini, sinon toute la sagesse que vous aurez gagnée sur terre périra avec vous.
Le semeur d’ivraie entrera-t-il dans nos écoles? Confierons-nous l’éducation de nos jeunes à des personnes qui ont reçu les enseignements de l’ennemi de toute vérité ou prendrons-nous pour guide la Parole de Dieu? Exalterons-nous la sagesse d’opinions humaines changeantes, quand une sagesse plus grande et plus sûre s’offre à nous? Présenterons-nous à nos étudiants des auteurs de qualité médiocre, quand celui dont les paroles sont esprit et vie les invite ainsi: “Venez à moi [...] et recevez mes instructions”? Matthieu 11:28, 29.
“Travaillez, non en vue de la nourriture qui périt”, exhortait le Christ, “mais en vue de la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera: car c’est lui que le Père — Dieu — a marqué de son sceau.” Jean 6:27. Si nous obéissons à ces paroles, nous comprendrons correctement les enseignements des Écritures et estimerons qu’il n’y a rien de plus précieux que la vérité pour remplir notre esprit. Une source d’eau de la vie jaillira en nous. Nous prierons avec le psalmiste: “Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi!” Psaumes 119:18. Nous découvrirons alors comme lui que: “Les ordonnances de l’Éternel sont vraies, elles sont toutes justes, plus précieuses que l’or, même que beaucoup d’or fin, plus douces que le miel, même que le miel qui coule des rayons. Ton serviteur aussi en est averti, pour qui les observe l’avantage est grand.” Psaumes 19:10-12.
Seule la vie engendre la vie. Seul possède la vie celui qui se relie à la Source de la vie et, seulement alors, il est capable de transmettre la vie. Pour pouvoir accomplir les objectifs de son travail, l’enseignant doit être une vivante incarnation de la vérité, un vivant canal communiquant la sagesse et la vie. Une vie pure, résultat de principes saints et de bonnes habitudes, telles seront ses qualifications essentielles.