Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 16

La parabole du semeur et de la semence

Jésus enseignait à l’aide d’illustrations et de paraboles tirées de la nature et des événements familiers de la vie quotidienne. [...] De la sorte, il associait les choses naturelles aux choses spirituelles, reliant les événements de la nature et le vécu de ses auditeurs aux vérités sublimes de la Parole écrite. Chaque fois que leurs yeux reposaient sur les objets auxquels il avait relié la vérité éternelle, ils se rappelaient ses leçons.

L’une de ses paraboles les plus saisissantes et les plus belles est celle du semeur et de la semence. “Il en est du royaume de Dieu”, disait-il, “comme d’un homme qui jette de la semence en terre; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. La terre produit d’elle-même, premièrement l’herbe, puis l’épi, enfin le blé bien formé dans l’épi.” Marc 4:26-28. [...] Celui qui nous a donné cette parabole est celui qui a créé la petite graine, lui a donné ses propriétés vitales et a présidé aux lois gouvernant sa croissance. Il en a fait une vivante illustration de la vérité, que ce soit dans le monde naturel ou le monde spirituel.

Les vérités enseignées par cette parabole sont devenues une vivante réalité dans la vie du Christ. À la fois physiquement et spirituellement, il a suivi l’ordre divin de la croissance illustrée par la plante, comme il souhaite que chaque enfant le fasse. Majesté céleste, Roi de gloire, il est devenu un bébé à Bethléem et, pendant un temps, un petit enfant vulnérable confié aux soins de sa mère.

Jésus a travaillé en enfant obéissant. Il parlait et agissait avec la sagesse d’un enfant et non d’un adulte, honorant ses parents, accomplissant leurs souhaits en se rendant utile, selon ses capacités. À tous les stades de sa croissance, il était parfait et possédait la grâce simple et naturelle d’une vie sans péché. Le Livre sacré parle ainsi de son enfance: “Le petit enfant grandissait et se fortifiait; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui”, et de son adolescence: “Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.” Luc 2:40, 52.

Ici est suggérée la tâche des parents et des éducateurs. [...] Ils ont pour objectif de cultiver les facultés de l’enfant, de sorte que celui-ci exprime la beauté naturelle propre à chaque étape de la vie en se développant avec grâce, comme les plantes du jardin.

La beauté de la simplicité

Les enfants les plus attirants sont naturels et sans affectation. Il n’est pas sage de leur accorder trop d’attention et de répéter leurs bons mots devant eux. N’encourageons pas leur vanité en louant leur physionomie, leurs paroles ou leur comportement. Ne suscitons pas l’orgueil en eux et l’envie dans le cœur de leurs camarades. Enseignez-leur que la véritable parure est intérieure. “N’ayez pas pour parure ce qui est extérieur: cheveux tressés, ornements d’or, manteaux élégants, mais la parure cachée du cœur, la parure personnelle inaltérable d’un esprit doux et tranquille; voilà qui est d’un grand prix devant Dieu.” 1 Pierre 3:3, 4. [...]

Éduquons les petits avec une simplicité enfantine. Encourageons-les à se contenter des petites tâches utiles et des plaisirs et expériences liés à cet âge. L’enfance correspond à “l’herbe” de la parabole et possède sa beauté propre. Ne les forçons pas à grandir trop vite, qu’ils gardent le plus longtemps possible la fraîcheur et la grâce de leurs jeunes années.

Le jardin du cœur

La parabole du semeur et de la semence nous enseigne une profonde leçon spirituelle. La graine représente les principes semés dans le cœur; sa croissance représente la construction du caractère. Que votre enseignement soit à cet égard très concret. L’enfant préparera la terre et sèmera la semence. Tandis qu’il s’activera, le parent ou l’éducateur lui parlera du jardin du cœur, semé de bonnes ou mauvaises graines: tout comme il faut préparer le jardin à recevoir les graines, le cœur doit être préparé à recevoir la semence de vérité. Au fur et à mesure de la croissance de la plante, poursuivez la comparaison.

Il est possible à un petit enfant de vivre en chrétien, avec des expériences en harmonie avec son âge. Dieu n’en attend pas davantage de lui. Son éducation doit aussi être d’ordre spirituel. Que les parents ne manquent pas une seule occasion de former son caractère à l’image de celui du Christ.

L’esprit humain est constamment actif, recevant de bonnes ou mauvaises influences. Tout comme la lumière laisse sur la plaque du photographe l’impression d’une physionomie humaine, sentiments et impressions laissent leur empreinte dans l’esprit enfantin. Que ceux-ci soient d’ordre matériel, moral ou religieux, ils seront ineffaçables. C’est quand s’éveille la raison que l’esprit est le plus sensible. C’est pourquoi les toutes premières leçons sont d’une importance vitale. Elles exercent une puissante influence sur la formation du caractère. Si elles sont justes, si, à mesure que l’enfant grandit, elles sont suivies de patiente persévérance, on façonnera correctement le destin terrestre et éternel de l’enfant. Le Seigneur a dit: “Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s’en écartera pas.” Proverbes 22:6.

Parents, confiez vos enfants au Seigneur, faites-leur comprendre qu’ils lui appartiennent, qu’ils représentent les agneaux du troupeau sur lequel le Christ veille en vrai Berger. Anne a dédié Samuel au Seigneur. “Samuel grandissait et l’Éternel était avec lui. Il ne laissait tomber à terre aucune de ses paroles.” 1 Samuel 3:19. Ce prophète et juge en Israël illustre les possibilités offertes à l’enfant dont les parents coopèrent avec Dieu dans l’accomplissement de leur tâche.

Les enfants sont un héritage du Seigneur et doivent être formés à son service. Telle est la tâche solennelle et sacrée confiée aux parents et aux éducateurs, tâche qu’ils ne peuvent éviter ou ignorer. La négliger ferait d’eux des serviteurs infidèles. Mais une récompense est promise pour qui sème la vérité tôt dans le cœur et la cultive attentivement.

Le Christ conclut ainsi la parabole: “Dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là.” Marc 4:29. Quand la moisson de la terre aura lieu, nous verrons le résultat de nos labeurs, nous verrons ceux pour qui nous avons œuvré et prié, réunis dans le grenier céleste. Nous entrerons alors dans la joie du Seigneur, qui “verra (du fruit) du travail de son âme, (et) sera satisfait.” Ésaïe 53:11 (DRB). — Special Testimonies on Education, 67-72.

La mère estime souvent que son travail n’est pas important — et en fait, son travail est rarement apprécié. On connaît mal ses nombreux soucis et fardeaux. Ses journées sont remplies d’une série de petites tâches, exigeant toutes patients efforts, maîtrise de soi, tact, sagesse et amour désintéressé. Pourtant elle ne peut se vanter d’avoir accompli quelque grande œuvre. Elle s’est contentée de bien gérer sa maisonnée. Souvent lasse et incertaine, elle essaye de s’adresser avec bonté à ses enfants, de les occuper et de les rendre heureux, de guider leurs petits pas dans le droit chemin. Elle a l’impression de n’avoir rien fait. Mais ce n’est pas le cas. Des anges célestes observent la mère usée par les soucis et notent ses fardeaux quotidiens. Son nom est sans doute obscur, pourtant il est inscrit dans le livre de vie de l’Agneau.