Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 18

Coopération entre le foyer et l'école

C’est à l’école du foyer que nos garçons et nos filles doivent être préparés à fréquenter l’école d’église. Que les parents ne l’oublient pas. En tant qu’éducateurs au foyer, ils doivent dédier toutes leurs facultés à Dieu, afin de remplir leur noble et sainte mission. C’est en recevant une instruction active et fidèle chez eux que les enfants se prépareront le mieux à la vie scolaire. Les parents avisés feront comprendre à leurs enfants qu’à l’école comme à la maison, ils doivent s’efforcer de plaire et d’honorer Dieu.

Pour protéger leurs enfants des influences nocives, les parents doivent leur inculquer des principes de pureté. Les jeunes qui sont formés chez eux à l’obéissance et à la maîtrise de soi rencontreront peu de difficultés dans leur vie scolaire et échapperont à beaucoup des tentations propres à leur âge. Que les parents leur apprennent à être honnêtes envers Dieu en toutes circonstances et en tous lieux. Ils veilleront à ce que les influences reçues renforcent le caractère. Ainsi éduqués, les enfants, quand ils iront à l’école, ne seront pas une cause de perturbation ou d’anxiété. Ils seront un soutien pour leurs enseignants, un exemple et une source d’encouragement pour leurs camarades.

L’enseignant modèle

Les enseignants doivent être choisis avec grand soin. Les enseignants des écoles d’église doivent être des hommes et des femmes humbles et dénués de vaine suffisance. Qu’ils soient des ouvriers fidèles, remplis d’un véritable esprit missionnaire, ayant appris à placer leur confiance en Dieu et à travailler en son nom. Ils doivent posséder les qualités du Christ — la patience, la bonté, la miséricorde et l’amour — et, dans leur expérience quotidienne, manifester sa justice et sa paix. Exerçant ainsi dans leur travail une douce influence, ils montreront comment agit la grâce par l’intermédiaire de ceux qui placent en Dieu toutes leurs certitudes.

Que chacune des écoles d’église que nous avons établies soit dirigée de telle sorte que le Christ l’honore de sa présence. Le Maître n’acceptera pas qu’on le serve avec médiocrité. Que les enseignants soient eux-mêmes des étudiants tout entiers tournés vers l’apprentissage d’un service efficace. Qu’ils s’inquiètent constamment du sort des âmes — non qu’ils soient capables d’en sauver, mais ils ont le privilège d’aider Dieu à gagner leurs élèves au Christ.

Enseignants, veillez à la sagesse de vos paroles. À l’école, donnez l’exemple en présentant chaque matin les enfants à Dieu dans la prière. À toute heure, puisez vos forces en lui et croyez qu’il vous aide. Ce faisant, vous gagnerez l’affection des enfants. Dieu soit loué, il n’est pas très difficile d’instruire des enfants! Nous avons un Assistant infiniment plus fort que nous. Oh! Je suis si reconnaissante que nous n’ayons pas à compter sur nous-mêmes, mais sur la puissance qui nous vient d’en haut!

Si votre vie est cachée avec le Christ en Dieu, un Assistant divin se tiendra à vos côtés. Vous serez un avec le Sauveur et un avec ceux que vous enseignez. Ne glorifiez jamais le moi, exaltez et glorifiez le Christ, honorez-le devant le monde. Dites: “Je me tiens sous la bannière tachée de sang du Prince Emmanuel. Je suis dans le camp du Seigneur.” Faites preuve de sympathie et de tendresse envers vos élèves. Révélez-leur l’amour de Dieu. Que vos paroles soient bienveillantes et encourageantes. Tandis que vous travaillez ainsi pour vos élèves, quelle transformation se produira chez ceux qui n’ont pas été correctement éduqués chez eux! Le Seigneur fera de ces enseignants, même jeunes, des révélateurs de sa grâce, si seulement ils lui consacrent leur vie.

Obéissance exigée

Que l’enseignant fasse preuve de respect de soi dans tout ce qu’il entreprend. Qu’il ne se permette pas d’être coléreux. Qu’il ne punisse pas durement les enfants qui ont besoin d’être éduqués. Qu’il réalise qu’il doit assujettir son moi. Qu’il n’oublie jamais qu’il a au-dessus de lui un Maître divin dont il est l’élève et à qui il doit toujours obéir. Si l’enseignant humilie son cœur devant Dieu, il s’adoucira et se soumettra à la pensée de ses propres défaillances. Il prendra conscience du sens de ces mots: “Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés par la mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche.” Colossiens 1:21, 22.

Il y a parfois à l’école des éléments indisciplinés qui rendent l’activité scolaire très difficile. Les enfants qui n’ont pas été correctement éduqués sont source de perturbation et leur mauvais caractère attriste l’enseignant. Mais que ce dernier ne se décourage pas. Les épreuves ont leur utilité. Si les enfants sont désobéissants et indisciplinés, davantage d’efforts seront nécessaires. Le fait que certains enfants soient ainsi est l’une des raisons pour lesquelles il faut créer des écoles d’église. Les enfants dont les parents ont négligé l’éducation doivent être sauvés, autant que possible.

À l’école comme à la maison, il est nécessaire d’exercer une sage discipline. L’enseignant donnera à ses élèves des règles de conduite en petit nombre, mais soigneusement réfléchies et aussitôt mises en application. Tous les principes sur lesquels elles se fonderont seront présentés aux enfants de sorte qu’ils soient persuadés de leur justesse. Ils se sentiront alors responsables de leur exécution, ayant eux-mêmes participé à leur élaboration.

Des parents qui assistent les enseignants

Ne laissons pas l’enseignant porter seul son fardeau. Il a besoin de la sympathie, de la bonté, de la coopération et de l’amour de tous les membres d’église. Les parents l’encourageront en montrant qu’ils apprécient ses efforts. Ils ne diront jamais rien qui puisse encourager l’insubordination chez leurs enfants. Je sais que de nombreux parents ne coopèrent pas avec l’enseignant. Ils ne prolongent pas chez eux l’influence positive exercée à l’école. Au lieu d’appliquer les principes d’obéissance enseignés à l’école, ils laissent leurs enfants agir à leur guise et bouger sans contrainte. Si l’enseignant a fait preuve d’autorité en exigeant d’être obéi, ces enfants donneront de la façon dont ils ont été traités une image exagérée et déformée. L’enseignant s’est sans doute contenté d’accomplir sa pénible tâche, mais les parents prennent le parti de leurs enfants, même à tort. Ce sont souvent les parents, qui agissent constamment sous l’effet de la colère, qui sont les plus déraisonnables quand leurs enfants sont refrénés et disciplinés à l’école.

Certains membres d’église ont vite fait de croire aux remarques désobligeantes, parlant avec mépris de l’enseignant devant d’autres membres ou même en présence des enfants. D’autres se sont sentis libres de parler amèrement de l’enseignant sans vraiment comprendre les difficultés auxquelles ils font allusion. Qu’il n’en soit pas ainsi. Que l’on suive le conseil donné dans la Parole quand on pense que l’enseignant est en tort: “Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul.” Matthieu 18:15. Tant que cela n’a pas été fait, nul n’a le droit de parler à autrui des erreurs d’un frère.

Parents, quand l’enseignant de l’école d’église essaie de former et d’éduquer vos enfants en vue de la vie éternelle, ne le critiquez pas en leur présence, même si vous le trouvez trop sévère. Si vous souhaitez qu’ils donnent leur cœur au Sauveur, joignez vos efforts à ceux du maître. Il vaut beaucoup mieux pour l’enfant entendre sa mère louer le travail de l’enseignant plutôt que de le critiquer. De telles paroles laisseront une impression durable et inciteront les enfants à respecter leur maître.

Ne nous soucions pas tant du comportement d’autrui que du nôtre. Si les enfants qui fréquentent une école d’église n’améliorent pas leurs manières, les parents n’en blâmeront pas injustement l’enseignant. Qu’ils s’examinent plutôt eux-mêmes pour savoir si Dieu approuve la façon dont ils élèvent leurs enfants. Dans de nombreux cas, les enfants sont négligés chez eux et s’y montrent plus indisciplinés qu’à l’école. Si des enfants à qui on a permis pendant des années de suivre leurs envies et leurs désirs ne parviennent pas à vivre en chrétiens malgré les efforts de l’instituteur, les parents sont-ils en droit de faire circuler des critiques peu bienveillantes sur ce dernier?

La façon dont Dieu gouverne nous montre comment éduquer nos enfants. L’oppression n’existe pas dans le service de Dieu, et il ne doit y avoir aucune oppression au foyer et à l’école. Cependant, ni les parents, ni les enseignants ne doivent accepter que l’on ignore leurs paroles. S’ils négligent de corriger l’enfant qui se conduit mal, Dieu les tiendra responsables d’une telle négligence. Mais qu’ils interdisent peu. Que la bonté règne au foyer comme à l’école. Que les enfants apprennent à observer la loi divine, et qu’avec fermeté et amour ils soient détournés du mal.

Les parents ne doivent pas oublier que l’école d’église en accomplira beaucoup plus s’ils ont conscience du privilège qui y est offert à leurs enfants, et coopèrent de tout leur cœur avec le maître. Par la prière, avec patience et magnanimité, les parents remédieront en grande partie aux torts causés par l’impatience et l’indulgence. Que les parents et les enseignants travaillent ensemble, les premiers restant conscients de l’aide que peut leur apporter au sein de leur communauté la présence d’un enseignant sincère et craignant Dieu.

Parents, n’épargnez pas vos efforts pour donner à vos enfants le maximum de chances d’acquérir un caractère agréable à Dieu. Faites appel à toutes vos ressources spirituelles pour sauver votre petit troupeau. Les pouvoirs du mal s’uniront pour le détruire, mais Dieu vous aidera à le protéger. Priez bien davantage. Avec amour et tendresse, apprenez à vos enfants à aller vers Dieu comme étant leur Père céleste. Par votre exemple, enseignez-leur la maîtrise de soi et l’esprit de service. Dites-leur que ce n’est pas pour son plaisir propre que le Christ a vécu.

Ramassez les rayons de lumière divine qui brillent sur votre chemin. Marchez dans la lumière, tout comme le Christ est dans la lumière. En voulant aider vos enfants à servir Dieu, les pires épreuves surviendront; mais ne lâchez pas prise; accrochez-vous à Jésus. Il a dit: “Qu’on s’abrite en mon refuge, qu’on fasse la paix avec moi; la paix, qu’on la fasse avec moi!” Ésaïe 27:5 (JER). Des difficultés surgiront, vous rencontrerez des obstacles, mais regardez constamment à Jésus. Quand il y a une urgence, demandez au Seigneur ce que vous devez faire. Si vous refusez de vous inquiéter ou de gronder, le Seigneur vous indiquera la voie à suivre. Il vous aidera à faire usage de la parole d’une façon si profondément chrétienne que la paix et l’amour régneront dans votre foyer. En observant un comportement cohérent, vous serez les évangélistes de votre foyer, des ministres de la grâce divine auprès de vos enfants.

Avec sympathie et compréhension

Il ne faut jamais perdre espoir dans le travail qui s’effectue dans une école d’église, à moins que Dieu ne l’indique clairement. Même si des influences adverses semblent se liguer contre l’école, avec l’aide de Dieu, l’enseignant peut accomplir une grande œuvre salvatrice en changeant les choses. S’il fait preuve de patience, de sérieux et de persévérance en harmonie avec le Christ, l’œuvre de réforme accomplie à l’école touchera les foyers des enfants, où s’installera une atmosphère plus pure, plus céleste. Telle est l’une des plus belles œuvres missionnaires qui soient.

Si les parents remplissent fidèlement leur part, le travail de l’enseignant s’en trouvera grandement allégé et son espérance et son courage grandiront. Les parents dont l’amour du Christ remplit le cœur refréneront leurs critiques et feront leur possible pour encourager et aider celui qu’ils ont choisi pour instruire leurs enfants. Ils penseront volontiers qu’il est tout aussi consciencieux dans son travail qu’eux-mêmes dans le leur.

L’enseignant au foyer et l’instituteur à l’école considéreront avec sympathie et compréhension leur travail mutuel. Ils agiront de concert, remplis du même esprit missionnaire, luttant ensemble pour que les enfants retirent un bienfait physique, mental et spirituel de leur instruction et acquièrent un caractère qui résistera à l’épreuve de la tentation.