Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 22

Les écoles d'Église

L’Église a une œuvre spéciale à faire, celle de former et d’éduquer ses enfants afin qu’en fréquentant les écoles ou dans toutes autres relations, ils ne soient pas contaminés par les habitudes perverses qu’on y rencontre. Le monde est rempli d’iniquité et il a du mépris pour les préceptes divins. Les villes sont devenues semblables à Sodome et nos enfants sont journellement en butte aux diverses formes du mal. Ceux qui vont dans les écoles publiques fréquentent souvent des enfants moins favorisés qu’eux et qui, en dehors des périodes passées en classe, sont abandonnés aux caprices de la rue. Le cœur des jeunes étant facilement impressionné, Satan emploiera les mauvais sujets pour influencer ceux qui reçoivent une éducation plus soignée. Ainsi, avant que les parents, observateurs du sabbat, se soient rendu compte de l’étendue du mal, des leçons de dépravation auront déjà souillé l’âme de leurs enfants. [...]

Le besoin d’écoles d’église

De nombreuses familles qui, pour l’éducation de leurs enfants, viennent habiter dans les centres où se trouvent nos grandes écoles, feraient un meilleur travail pour le Maître en restant à l’endroit où elles sont. Elles devraient encourager les membres de leur église à fonder une école d’église, où les enfants de la région recevraient une éducation chrétienne pratique. Ce serait bien plus profitable pour leurs enfants, pour elles-mêmes et pour la cause de Dieu si elles restaient dans les petites églises où leur aide est nécessaire, au lieu de venir se fixer dans les grandes villes où, leur présence n’étant pas utile, elles s’exposent constamment à tomber dans une léthargie spirituelle.

Partout où il y a quelques observateurs du sabbat, les parents devraient s’unir pour fonder une école d’église dans laquelle les enfants pourraient être instruits. On devrait employer un enseignant chrétien qui, en tant que missionnaire consacré, éduquerait les enfants de manière à ce qu’à leur tour ils deviennent des missionnaires. [...]

Caractère de ces écoles et de leurs maîtres

Le caractère de l’œuvre entreprise par nos écoles d’église devrait être très élevé. Jésus-Christ, le dispensateur, est le seul remède à toute mauvaise éducation. Il faudrait que les leçons tirées de la Parole soient développées devant les élèves de la façon la plus attrayante. La discipline scolaire doit être le complément naturel de l’éducation au foyer, et à l’école comme à la maison doit régner une atmosphère de piété et de simplicité. Il faudra trouver pour ces petites écoles des hommes et des femmes capables, des enseignants qu’on n’aurait pas avantage à placer dans des écoles plus grandes. Tandis qu’ils mettront en pratique les leçons puisées dans la Bible, ils recevront eux-mêmes une éducation de la plus haute valeur.

Il faudrait prendre beaucoup de précautions en choisissant les enseignants, nous souvenant que ce choix a tout autant d’importance que celui des personnes préparées au ministère. Cette sélection devrait être faite par des hommes sages, capables de discerner les caractères, car jamais on n’aura trop de talent pour éduquer et modeler l’esprit des jeunes, pour poursuivre avec succès les différentes activités qui sont l’apanage de ceux qui ont la charge de nos écoles d’église. Il faut en exclure toute personne jugée incompétente. Ne confiez pas les enfants à des enseignants jeunes et inexpérimentés et qui n’ont pas de sens de l’organisation, car leurs efforts n’aboutiront qu’au désordre. En effet, l’ordre est la loi du ciel. Chaque école est destinée à être à cet égard une copie du divin modèle.

Confier des enfants à des éducateurs orgueilleux et dépourvus d’amour est mauvais, car leur influence ne peut qu’être néfaste sur des caractères en formation. Si les enseignants ne sont pas soumis à Dieu, s’ils n’aiment pas les enfants qui leur sont confiés, s’ils font preuve de partialité à l’égard de ceux qui leur plaisent et s’ils manifestent de l’indifférence envers les moins favorisés — les turbulents et les nerveux — ils ne doivent pas être employés, car le résultat de leur travail sera une perte d’âmes pour le Christ.

Il nous faut, pour les enfants plus particulièrement, des enseignants qui soient calmes, bons, qui fassent preuve de bienveillance, de patience et d’amour envers ceux qui en ont le plus besoin. Jésus aimait les enfants. [...] Il les traitait toujours avec respect et douceur; les enseignants doivent suivre son exemple et être animés d’un véritable esprit missionnaire, car les enfants dont ils ont la garde sont appelés à leur succéder. [...]

Nos écoles d’église ont besoin d’instituteurs qui possèdent de hautes qualités morales, en qui l’on puisse avoir confiance, qui sont fermes dans la foi, pleins de tact et de patience, qui marchent avec Dieu et s’abstiennent de toute apparence de mal. [...]

Résultats de l’œuvre de l’école d’église

Si elles sont bien dirigées, nos écoles d’église seront le moyen d’élever l’étendard de la vérité à l’endroit où elles sont établies, car les enfants qui reçoivent une éducation chrétienne seront des témoins du Christ. À l’exemple de Jésus, qui, dans le temple, dévoila les mystères que les docteurs n’arrivaient pas à approfondir, dans les derniers jours, les enfants qui auront reçu une bonne éducation prononceront des paroles empreintes de simplicité, paroles qui confondront les hommes qui parlent aujourd’hui d’éducation supérieure.

De même que les enfants chantèrent dans les parvis sacrés: “Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!” (Marc 11:9), ainsi, dans les derniers jours, les enfants élèveront la voix pour proclamer le dernier message d’avertissement à un monde en péril. Quand les intelligences célestes verront qu’il n’est plus permis aux hommes de proclamer la vérité, l’Esprit de Dieu se saisira des enfants et accomplira par eux l’œuvre que les aînés ne pourront plus poursuivre parce qu’ils en seront empêchés.

Nos écoles d’église ont reçu de Dieu l’ordre de préparer les enfants pour cette grande tâche. L’enseignant doit les y instruire des vérités particulières à notre époque et les former pour un travail missionnaire pratique. Il doit être enrôlé dans l’armée de ceux qui travaillent en faveur des malades et des souffrants. Les enfants peuvent participer à l’œuvre missionnaire et aider à la faire progresser par leurs faibles moyens. Même si c’est peu de chose, par leurs efforts, ils peuvent gagner beaucoup d’âmes à la vérité. Grâce à eux, le message divin sera connu et il deviendra un bienfait pour toutes les nations. Ainsi donc, que l’Église ait à cœur les agneaux du troupeau. Que nos enfants soient formés pour le service de Dieu, car ils sont son héritage. — Témoignages pour l’Église 2:527-538.

Le système des classes à un seul niveau est parfois un frein aux réels progrès de l’enfant. Certains élèves sont lents au début et leur enseignant doit faire preuve à leur égard d’une grande patience. Mais, au bout de peu de temps, ils se mettent parfois à apprendre avec une rapidité surprenante. D’autres semblent très brillants, mais le temps finit par montrer qu’ils se sont développés trop vite. Mettre les enfants dans des classes au niveau rigide n’est guère avisé.

On ne valorisera jamais assez l’importance des qualités physiques de l’enseignant. En effet, meilleure sera sa santé, plus il sera performant. On ne peut penser clairement et agir énergiquement quand les facultés physiques souffrent des conséquences d’une faiblesse ou d’une maladie. Le cœur dépend de l’esprit; mais si l’esprit perd sa vigueur à la suite d’une déficience physique, on n’a plus accès aux motivations et sentiments les plus élevés, et l’enseignant discernera difficilement entre le bien et le mal. Quand on souffre d’une mauvaise santé, il est difficile d’être patient et joyeux et d’agir de façon intègre et juste.