Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 27

Les écoles secondaires

Ces écoles sont d’une extrême importance. On y effectuera un travail approfondi; en effet, de nombreux étudiants les quitteront pour se rendre directement dans le vaste champ à moissonner. Ils utiliseront alors ce qu’ils auront appris, soit en tant que représentants évangélistes, soit en tant qu’assistants dans les diverses branches de l’œuvre d’évangélisation. De nombreux ouvriers, après avoir travaillé un temps dans les champs missionnaires, éprouvent le besoin de s’instruire davantage et, grâce à leur expérience toute fraîche, sont disposés à apprécier les privilèges d’une école pour progresser plus vite. Certains ont soif de faire des études supérieures. Nos campus répondront à leurs besoins.

La Parole de Dieu doit être à la base de toutes les activités dans nos écoles secondaires. On communiquera en outre aux étudiants la vraie dignité du travail. On leur enseignera que Dieu ne cesse d’œuvrer. Que chaque maître prenne à cœur un groupe d’étudiants, travaillant avec eux et leur montrant comment exécuter leurs tâches. Ce faisant, ces éducateurs acquerront une expérience de valeur. Ils toucheront le cœur des étudiants, ouvrant la voie à un enseignement réussi.

Nous ferions une bien triste erreur si nous ne réfléchissions pas pleinement à l’objectif pour lequel chacune de nos écoles a été créée. C’est là une question qui doit être loyalement examinée par les responsables d’union, afin que les jeunes bénéficient des conditions les plus favorables à la formation d’un caractère suffisamment solide pour résister au mal présent dans notre monde.

Une grande tâche nous attend et nous avons besoin de nombreux ouvriers qui, grâce à l’éducation reçue, se seront préparés à assumer des postes de confiance. Nos jeunes étant formés pour servir la cause de Dieu, la Bible doit être à la base de leur instruction. Les principes de vérité contenus dans la Parole de Dieu les protégeront des mauvaises influences du monde.

Toute tentative pour éduquer les enfants et les adolescents dans la crainte du Seigneur sans faire de la Bible leur principal sujet d’étude est une erreur. Si leur instruction n’entraîne pas une prise de conscience et une haine du péché, il en résultera de la perversité morale. Ne laissons pas nos enfants subir les mauvaises influences des écoles publiques, envoyons-les là où des éducateurs et des enseignants pleinement convertis les instruiront dans les Saintes Écritures. Ils apprendront ainsi à faire de la Parole de Dieu la grande règle de leur vie.

Certains demanderont: “Comment créer de telles écoles?” Nos membres ne sont pas fortunés, mais si nous prions avec foi et laissons le Seigneur œuvrer pour nous, il nous donnera la possibilité d’ouvrir de petites écoles dans des lieux retirés pour enseigner à nos jeunes non seulement les Écritures et des connaissances livresques, mais aussi toutes sortes de travaux manuels.

J’ai été frappée par la nécessité de créer de telles écoles suite à la négligence désastreuse de nombreux parents qui n’élèvent pas correctement leurs enfants. De nombreux parents s’imaginent qu’en leur permettant de se diriger eux-mêmes, ceux-ci deviendront des jeunes gens compétents. Mais le Seigneur m’a renseignée à cet égard. Dans mes visions nocturnes, j’ai vu se tenir auprès de ces enfants délaissés celui qui a été chassé des parvis célestes parce qu’il avait initié le péché. L’ennemi des âmes guettait les occasions de s’emparer de l’esprit des enfants que les parents n’avaient pas pris soin d’instruire sur les pièges de Satan.

Lorsqu’ils projettent de donner à leurs enfants une éducation hors de la maison, les parents devraient être conscients que les établissements publics ne sont plus sûrs. Qu’ils s’efforcent de les envoyer dans des écoles où leur instruction sera fondée sur les Écritures. Les parents chrétiens ont la responsabilité solennelle de donner à leurs enfants une éducation qui leur inculquera la connaissance du Seigneur et les fera participer à sa nature divine en obéissant à sa volonté et à ses voies.

Les objectifs de l’école Fernando

On m’a posé la question: “Qu’enseignerons-nous à l’école Fernando?”

Les apprentissages fondamentaux. Tout ce qui est d’ordre pratique. N’en faites pas étalage devant le monde, ne dites pas ce que vous pensez faire, comme si vous projetiez d’accomplir quelque chose de magnifique. Certes non. Ne vous vantez ni des matières que vous envisagez d’enseigner ni du travail technique que vous pensez accomplir. Mais dites à tous ceux qui s’informent que vous ferez votre possible pour donner aux élèves une éducation physique, intellectuelle et spirituelle qui les préparera à se rendre utiles dans cette vie et les qualifiera pour la vie éternelle.

Si vous indiquez dans votre brochure sur l’école que vous cherchez à préparer vos élèves à l’immortalité parce que vous souhaitez qu’ils connaissent des siècles d’éternité, quel résultat obtiendrez-vous? Je pense qu’une telle déclaration remportera un succès beaucoup plus grand auprès des frères et sœurs de la fédération et de l’entourage de l’école que la présentation de cours de langues anciennes et modernes et autres cursus scolaires.

Que l’école fasse ses preuves. Nos bienfaiteurs ne seront pas déçus et les étudiants ne prétendront pas qu’on leur a promis des études qu’ils n’ont pu faire ensuite une fois inscrits.

Faites comprendre dès le départ que la Bible est le fondement de toute éducation. L’étude honnête de la Parole de Dieu, qui transforme le caractère et prépare au service, donnera à l’école Fernando un rayonnement positif. Mes frères, qui exercent une fonction dans cette école, sachez que ce n’est pas le nombre de langues que vous enseignez ni les déclarations sur la taille de votre établissement qui vous donneront de la force. Gardez le silence à ce sujet. Taire vos vastes projets vous aidera davantage que faire des déclarations positives et des promesses sur vos brochures de présentation. Par votre comportement fidèle au sein de l’école, montrez que vous vous basez sur des principes fondamentaux qui prépareront les élèves à franchir les portes de jaspe de la cité céleste. Le salut des âmes est beaucoup plus important qu’une simple formation intellectuelle. L’étalage de connaissances humaines, la manifestation d’un orgueil lié à l’apparence sont vains. Le Seigneur apprécie l’obéissance à sa volonté; car c’est seulement en marchant de façon humble et soumise sous son regard qu’on le glorifie.

En nous accordant le privilège d’étudier sa Parole, le Seigneur a placé devant nous un festin abondant. On retire de nombreux bienfaits à se nourrir de sa Parole, que lui-même présente comme étant sa chair et son sang, son Esprit et sa vie. En la partageant, nos forces spirituelles s’accroissent; nous grandissons en grâce et en connaissance de la vérité. Nous développons et consolidons la maîtrise de nous-mêmes. Les faiblesses de l’enfance — l’agitation, l’obstination, l’égoïsme, les paroles impulsives, les comportements passionnels — disparaissent et sont remplacées par les qualités propres à la maturité chrétienne.

Si vos élèves, en dehors de l’étude de la Parole de Dieu, n’apprennent pas autre chose que lire, écrire et parler correctement leur langue, vous aurez accompli un magnifique travail. Ceux qui se préparent à servir la cause du Seigneur doivent apprendre à s’exprimer correctement dans les conversations ordinaires et devant les congrégations. Une bonne partie de l’efficacité d’un ouvrier de Dieu est perdue s’il ne sait pas respirer correctement et parler d’une voix claire et persuasive. Beaucoup n’ont pas appris à accentuer avec justesse les mots qu’ils lisent ou disent. Ils prononcent de façon indistincte. L’apprentissage approfondi de la langue maternelle sera beaucoup plus utile au jeune que l’étude superficielle de langues étrangères l’obligeant à négliger sa langue.

Que l’école soit dirigée comme l’étaient les anciennes écoles de prophètes, la Parole de Dieu étant le fondement de toute instruction. Ne laissez pas vos élèves chercher à saisir en premier les barreaux les plus élevés de l’échelle. Certains viennent d’autres écoles où ils ont espéré obtenir un niveau élevé, mais, s’étant consacrés à atteindre les échelons supérieurs, ils ont manqué de l’humilité nécessaire pour apprendre du Christ. S’ils avaient d’abord posé le pied sur les premiers barreaux, ils auraient fait des progrès, ne cessant d’apprendre de notre Grand Maître.

Les enseignants et les éducateurs découvriront qu’ils ont tout intérêt à participer avec leurs étudiants aux activités manuelles de façon désintéressée en leur montrant comment travailler. En coopérant avec eux, ils s’attacheront leurs élèves par des liens de sympathie et d’amour fraternel. Leur bonté et leur sociabilité joueront un grand rôle dans l’affection que leur porteront ces adolescents.

Enseignants, effectuez votre travail avec diligence et patience. Prenez conscience que votre tâche n’est pas ordinaire. Vous travaillez pour le temps présent et pour l’éternité, préparant vos élèves à entrer à l’école du ciel. Toute vérité, tout principe juste appris dans les écoles terrestres sont autant de progrès qui auront leur utilité à l’école du ciel. Tout comme le Christ a marché et discuté avec ses disciples pendant son ministère terrestre, il nous instruira dans son école, nous conduisant vers les sources d’eau vive et nous révélant des vérités qui, dans cette vie, demeurent des mystères cachés à cause de notre esprit limité et souillé par le péché. À l’école du ciel, nous aurons la possibilité de parvenir, pas à pas, aux plus grands savoirs. Là, enfants du Roi céleste, nous habiterons avec les membres de sa royale famille; nous le verrons dans sa beauté et contemplerons sa grâce incomparable.

La formation de missionnaires

Il est nécessaire que nous ayons des écoles secondaires. Une grande œuvre nous a été confiée: la proclamation du message du troisième ange à toute nation, tribu, langue et peuple. Nous n’avons que peu de missionnaires. Chez nous comme à l’étranger, nous recevons de nombreux appels pressants. Jeunes et aînés, tous ceux qui sont en âge de s’engager au service du Maître, devraient prendre sur eux de se préparer à y répondre. D’après les instructions que Dieu m’a données, je sais que nous ne faisons pas la moitié des efforts que nous devrions dans l’emploi de nos facultés afin de nous rendre davantage utiles. Si nous nous consacrons corps et âme au service de Dieu, en obéissant à sa loi, il nous fortifiera et nous sanctifiera dans toutes nos entreprises.

Chacun de nos membres, parent ou non, devrait porter le plus grand intérêt à la vigne du Seigneur. Nous ne pouvons nous permettre de laisser nos enfants s’éloigner dans le monde en tombant sous la coupe de l’ennemi. Coopérons avec le Seigneur, venons-lui en aide contre ses puissants ennemis. Faisons notre possible pour que nos écoles soient une bénédiction pour nos jeunes. Éducateurs et étudiants, en portant le joug du Christ, en apprenant quotidiennement de lui douceur et humilité, vous travaillerez en ce sens. Ceux qui n’ont pas de rapport direct avec ces écoles contribueront à ce qu’elles soient une bénédiction en les soutenant généreusement. Ainsi, nous deviendrons “ouvriers avec Dieu” et recevrons la récompense réservée aux fidèles, le droit d’entrer à l’école du ciel. — 17 septembre 1902.

Instructions complémentaires

Il n’est pas sage qu’une nouvelle école affiche la promesse d’effectuer un travail de haut niveau avant de montrer qu’elle est pleinement capable d’effectuer un travail préparatoire. Toute école secondaire devrait avoir pour objectif principal d’enseigner de façon approfondie les matières de base.

Dans toutes nos écoles, que les maîtres commencent, humblement, par gravir les premiers barreaux de l’échelle avant d’entreprendre les plus élevés. Qu’ils escaladent un échelon après l’autre en commençant par le bas. Tout en enseignant les apprentissages fondamentaux, qu’ils soient eux-mêmes étudiants. Quand ils auront compris que l’instruction véritable est faite de simplicité, ils sauront mieux comment préparer leurs élèves à des matières plus difficiles. Qu’ils apprennent tout en enseignant. Ils feront ainsi des progrès et gagneront en expérience.

Qu’ils ne s’imaginent pas que leur travail s’achève quand ils ont donné un enseignement livresque. Qu’ils consacrent plusieurs heures par jour à faire des activités manuelles avec leurs élèves. Cela ne doit en aucun cas être négligé.

Que les éducateurs de nos écoles aient une grande réserve de patience et les talents nécessaires pour l’exercice de la discipline. Ils doivent apprendre aux étudiants à être soignés, ordonnés et consciencieux, ainsi qu’à maintenir dans un ordre parfait tout ce qui touche à l’école et à son campus.

Avant de chercher à guider la jeunesse, l’éducateur apprendra le contrôle de soi. Si lui-même ne fréquente pas constamment l’école du Christ, s’il ne possède pas le discernement et le bon goût lui permettant d’utiliser de sages méthodes de travail; s’il ne sait pas manifester à ses élèves de la fermeté tout en montrant de la bonté et de l’amabilité, comment réussirait-il à enseigner? L’enseignant qui ne se place pas sous l’autorité de Dieu a besoin d’entendre cette invitation: “Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.” Matthieu 11:29, 30.

Tout éducateur, tout enseignant devrait apprendre chaque jour de Jésus, en acceptant la contrainte de son joug, en s’asseyant sur les bancs de son école, en obéissant aux principes chrétiens. Celui qui ne se laisse pas guider par le Maître des maîtres ne pourra affronter avec succès les diverses situations que suscitent les penchants naturels des enfants et des adolescents.

Que le maître accomplisse son travail dans un esprit de paix, d’amour et de joie. Qu’il n’accepte pas de se mettre en colère ni de s’irriter. Dieu l’observe avec un intense intérêt pour voir s’il se laisse modeler par son divin Maître. L’enfant qui perd le contrôle de lui-même est beaucoup plus excusable que l’enseignant qui se laisse aller à la colère et à l’impatience. S’il faut faire un reproche, que ce soit avec bonté. Que l’enseignant évite de rendre l’enfant obstiné en lui parlant trop durement. Chaque réprimande doit être suivie d’un baume de bonté. Que l’éducateur n’oublie jamais qu’il s’adresse au Christ en la personne de l’un de ses petits.

Qu’une discipline scolaire où règnent la loyauté et l’amour soit votre mot d’ordre. Quand un élève est repris de telle façon qu’il n’a pas l’impression qu’on veut l’humilier, l’amour jaillit dans son cœur. — Saint Helena, Californie, 17 mai 1903.

Au cours de mes visions nocturnes, je me retrouvai discutant sérieusement de l’école de Fernando avec nos frères de la Californie du sud. Des questions embarrassantes avaient été posées. Dans l’assemblée se trouvait une Personne dotée d’un haut niveau de responsabilité qui donna des conseils sur la façon dont l’école devait être dirigée. Ce Conseiller déclara: “Si vous voulez vraiment connaître le Seigneur, vous saurez que sa venue est aussi certaine que le matin. Les maîtres doivent tirer un enseignement des instructions données au même titre que les élèves. Ils doivent constamment puiser à la grâce et à la sagesse de la Source de toute sagesse.

”Vous commencez seulement votre travail. Toutes vos idées ne sont pas totalement correctes. Toutes vos méthodes ne sont pas forcément avisées. Il n’est pas possible qu’à ses débuts votre travail soit parfait. Mais en progressant, vous apprendrez à mieux utiliser les connaissances acquises. Dans le but d’œuvrer en harmonie avec la volonté du Seigneur, demeurez disposés à recevoir les instructions du grand Maître.” — Los Angeles, Californie, 18 septembre 1902.

Vous commettez certainement une grave erreur si, avec seulement quelques étudiants et quelques enseignants, vous entreprenez de mettre en place des études d’un niveau aussi élevé que celles poursuivies, laborieusement et à grands frais, dans nos plus grandes écoles. Il vaudrait mieux pour vos élèves et votre école que les jeunes qui souhaitent aller plus loin dans leurs études se rendent à l’université, laissant ainsi le corps enseignant libre de consacrer pleinement ses efforts à l’enseignement des apprentissages fondamentaux.

Qu’est-ce qui donnera son renom à nos écoles? Ni la taille des bâtiments, ni le nombre de matières spécialisées, mais le travail régulier des enseignants et des élèves, qui, en partant des échelons les plus bas, graviront avec assiduité l’échelle du progrès, barreau après barreau.

Choisissez quelqu’un de solide comme directeur de votre école, quelqu’un dont la force physique lui permettra une pleine maîtrise de son rôle disciplinaire et qui saura habituer les étudiants à être ordonnés, soigneux et industrieux. Quel que soit le travail accompli, faites-le de façon approfondie. Si vous enseignez avec constance les apprentissages fondamentaux, un grand nombre d’élèves seront prêts à servir directement dans l’œuvre, en faisant du porte à porte, en devenant colporteurs ou évangélistes. Il n’est pas nécessaire que tous nos ouvriers fassent des études supérieures.

Dans toutes nos institutions, les jeunes seront modelés et disciplinés en vue de servir le Seigneur, œuvre qui s’effectuera de façon à révéler la miséricorde, l’amour et la tendresse de Dieu. Mais cela ne doit pas dégénérer en faiblesse et en sensiblerie. Faisons preuve de bonté, mais aussi de fermeté. Que les éducateurs et les enseignants n’oublient pas que s’il faut prendre des décisions, elles ne doivent jamais être sévères ni condamnatoires, ni témoigner d’un esprit de domination. Qu’ils gardent leur calme, révélant l’attitude juste en refusant de se mettre en colère.

Dieu désire que nous révélions son amour en témoignant un vif intérêt aux jeunes confiés à nos soins. Présentez-les au Seigneur et demandez-lui de faire pour eux ce que vous ne pouvez faire vous-mêmes. Qu’ils voient combien vous avez besoin de l’aide divine.

Le maître devrait viser sans cesse la simplicité et l’efficacité. Il devrait illustrer abondamment son enseignement et, même lorsqu’il s’adresse à des élèves plus âgés, veiller à donner des explications claires et faciles à comprendre. Tant d’élèves, d’un certain âge déjà, n’ont qu’une compréhension infantile. — Éducation, 264.