Le Seigneur a prévu que les facultés les plus nobles de l’esprit soient mises au service d’un idéal élevé. Au lieu de cela, les hommes les pervertissent, abusant de celles-ci pour servir leurs intérêts temporels, comme si la poursuite de buts matériels était d’une suprême importance. De cette façon, elles perdent de leur force et les hommes sont mal préparés à assumer les tâches de la vie. Si les facultés les plus élevées de l’esprit ne sont pas cultivées, elles perdent en efficacité, même quand il s’agit de responsabilités courantes. Satan cherche à ce qu’elles soient dépréciées ou mises au service de la sensualité, mais il n’est pas dans le plan divin que quiconque cède au pouvoir du malin. Dieu désire que ses enfants progressent dans leurs activités intellectuelles et spirituelles. [...]
Nous avons pour tâche ici-bas de nous préparer à la vie éternelle. Si nous le faisons, comme Dieu l’attend de nous, toute tentation nous aidera à progresser. Car, en résistant à son attrait, nous grandirons spirituellement. Quand le combat fera rage, des agents invisibles se trouveront à nos côtés, envoyés par le ciel pour nous aider à lutter. Nous recevrons, face à la crise, énergie, fermeté et dynamisme, une force plus grande que celle d’un simple mortel.
Mais si l’être humain n’accorde pas sa volonté à celle de Dieu, s’il n’abandonne pas ses idoles et ses mauvaises habitudes, il ne l’emportera pas dans le combat, il sera terrassé. Ceux qui souhaitent devenir des conquérants doivent se battre contre des agents invisibles. Ils doivent triompher de leur corruption intérieure et soumettre toutes leurs pensées au Christ.
Le Saint-Esprit œuvre constamment pour purifier, affiner et discipliner les âmes des hommes, afin que ceux-ci puissent fréquenter les saints et les anges. [...] Enfants de Dieu, faisons d’honnêtes efforts pour être victorieux; étudiants désireux d’honorer et de glorifier Dieu, apprenons comment être agréés de lui et devenir des ouvriers qui n’auront pas à rougir d’eux-mêmes.
Du bon usage du don de la parole
L’ouvrier de Dieu doit faire les efforts les plus sincères pour devenir le représentant du Christ, écartant tout geste désagréable et toute parole grossière. Qu’il s’applique à utiliser un langage correct. Il existe une grande classe de gens qui négligent leur langage, mais qui, s’ils se donnent la peine de faire attention, peuvent devenir des témoins de la vérité. Qu’ils fassent des progrès quotidiens. Qu’ils n’entachent pas leur efficacité ni leur influence en cultivant des manières, un ton ou un langage défectueux. Ils remplaceront les expressions vulgaires par des paroles pures et de bon sens. Grâce à une attention constante et à une ferme discipline, le jeune chrétien gardera sa langue du mal et ses lèvres du mensonge.
Soyons attentifs à prononcer correctement les mots. Certains, parmi nous, malgré une bonne connaissance théorique de la langue, font fréquemment des erreurs en pratique. Le Seigneur désire que nous cherchions à faire de notre mieux, en faisant un sage usage de nos facultés et des occasions offertes. Il a accordé aux hommes des talents destinés à bénir et à édifier autrui; à nous de nous éduquer nous-mêmes afin de nous qualifier pour la grande tâche qui nous est dévolue. [...]
Que nous lisions ou récitions, notre diction doit être claire. Il faut aussitôt corriger celui qui parle du nez ou dont l’attitude est gauche. Tout manque de clarté est un défaut. Beaucoup de gens ont l’habitude de parler d’une voix empâtée et indistincte, comme si leur langue était trop grosse pour leur palais. Cette habitude nuit grandement à leur efficacité.
Si les personnes possédant ces défauts acceptent les critiques et les corrections, elles les surmonteront. Qu’elles s’exercent avec persévérance à parler d’une voix grave et distincte, s’exerçant à respirer profondément à l’aide des muscles abdominaux, faisant de la gorge un bon outil de communication. Beaucoup de gens parlent vite et sur un ton aigu et peu naturel. Une telle pratique nuit à la gorge et aux poumons. S’ils sont constamment agressés, ces organes, affaiblis et enflammés, seront touchés par la maladie et, éventuellement, sujets à la tuberculose.
La méthode du Christ
Les pasteurs et les enseignants feront très attention de cultiver leur voix. Qu’ils apprennent à parler, non pas d’une façon nerveuse et précipitée, mais avec une diction lente, distincte et claire en préservant la musique de leur voix.
La voix du Sauveur était comme une musique pour ceux qui avaient été habitués aux prédications monotones et sans vie des scribes et des pharisiens. Jésus parlait lentement, de façon saisissante, accentuant les mots auxquels il désirait que son auditoire accorde une attention spéciale. Jeunes et aînés, hommes cultivés ou non comprenaient pleinement le sens de ses mots, ce qui aurait été impossible s’il s’était exprimé avec précipitation, enchaînant une phrase après l’autre sans faire de pause. Les gens l’écoutaient avec une grande attention, et il est dit de lui qu’il ne parlait pas comme les scribes et les pharisiens, mais avec autorité. [...]
Le Christ enseignait d’une manière belle et attirante, toujours avec simplicité. Il dévoilait les mystères du royaume des cieux à l’aide d’illustrations et de symboles familiers à son auditoire. Les gens du peuple l’écoutaient avec joie, car ils le comprenaient. Jésus n’utilisait pas de mots ronflants pour lesquels l’usage d’un dictionnaire s’imposait.
Jésus illustrait la gloire du royaume de Dieu à l’aide d’expériences et de circonstances terrestres. Avec une tendresse et un amour remplis de compassion, il encourageait, réconfortait et instruisait tous ceux qui l’écoutaient; car de ses lèvres se répandait une grâce qui communiquait aux hommes, de la façon la plus agréable qui soit, les trésors de la vérité.
Telle est la façon dont il aurait aimé que nous présentions ses vérités à autrui. La puissance des mots est d’une grande valeur et la voix devrait être cultivée pour le bien de ceux avec qui nous entrons en contact.
Quand nous prions
C’est avec chagrin que je constate combien le don de la parole est peu apprécié. Quand nous lisons la Bible, quand nous prions ou témoignons dans nos réunions, il est tellement nécessaire de parler clairement et distinctement! La perte est grande, lors des cultes familiaux, quand celui qui offre la prière baisse la tête et parle d’une voix basse et faible! Mais dès que le culte familial est terminé, ceux qui ne priaient pas assez fort pour être entendus se mettent généralement à parler de façon claire et sonore et personne n’a de mal à les comprendre. Les prières ainsi murmurées sont convenables en privé, mais n’ont rien d’édifiant pour le culte familial ou public; en effet, si l’assemblée ne les entend pas, elle ne peut dire Amen. Presque tous savent parler suffisamment fort pour être entendus dans les conversations ordinaires, alors pourquoi ne s’expriment-ils pas de même lorsqu’on leur demande de témoigner ou de prier?
Quand vous parlez des choses divines, pourquoi ne pas vous exprimer clairement de sorte que l’on voie que vous connaissez votre sujet et n’avez pas honte de révéler vos couleurs? Pourquoi ne pas prier comme si vous aviez une conscience libérée de toute offense et que vous pouviez vous approcher du trône de grâce avec humilité quoique avec une hardiesse sainte, en élevant des mains saintes, sans colère et sans doute? Ne vous agenouillez pas en vous couvrant le visage comme si vous désiriez cacher quelque chose, mais levez les yeux vers le sanctuaire céleste où le Christ, votre Médiateur, se tient devant le Père pour présenter vos prières mêlées à ses propres mérites et à sa justice sans tache, comme de l’encens parfumé.
Vous êtes invités à venir, à demander, à chercher, à frapper et vous avez l’assurance de ne pas le faire en vain. Jésus déclare: “Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvrira à celui qui frappe.” Matthieu 7:7, 8.
Le Christ illustre le désir de Dieu de bénir par le désir d’un père d’accéder à la requête de son fils. Il dit: “Quel père parmi vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre? Ou (s’il lui demande) du poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson? Ou s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.” Luc 11:11-13.
Nous venons à Dieu au nom de Jésus à la suite d’une invitation spéciale, et il nous accueille dans sa salle d’audience. Il communique à l’âme humble et contrite une foi en Christ qui justifie. Jésus efface le nuage noir de la transgression et le cœur réconforté s’exclame: “Je te célèbre, ô Éternel! Car tu as été irrité contre moi, ta colère s’est détournée, et tu m’as consolé.” Ésaïe 12:1. On comprend alors ces paroles de Paul: “En croyant du cœur on parvient à la justice, et en confessant par la bouche on parvient au salut”. Romains 10:10.
Le croyant devient ainsi un instrument au service des desseins de Dieu. Il représente le Christ, offrant au monde sa miséricorde et son amour. Il a le désir de faire entendre à autrui son témoignage. Il déclare avec le psalmiste: “Mon âme, bénis l’Éternel! Que tout en moi (bénisse) son saint nom! Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits! C’est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui rachète ta vie du gouffre, qui te couronne de bienveillance et de compassion”. Psaumes 103:1-4.
En témoignant pour le Christ
Dieu nous a donné le don de la parole pour que nous racontions à autrui ses interventions dans notre vie, pour que son amour et sa compassion touchent des cœurs, pour que d’autres hommes élèvent des louanges vers celui qui les a appelés à quitter l’obscurité pour venir dans sa merveilleuse lumière. Le Seigneur déclare: “C’est vous qui êtes mes témoins”. Ésaïe 43:10. Mais tous ceux qui sont appelés à être les témoins du Christ doivent apprendre de lui, afin de le servir efficacement. Enfants du Roi céleste, qu’ils veillent à leur propre éducation afin de témoigner en mots clairs et distincts, de sorte que personne n’ait l’impression qu’ils hésitent à parler des grâces divines.
Dans les réunions, que l’on prie de façon à ce que tous soient édifiés; que l’on prenne exemple à cet égard sur la magnifique prière offerte par le Seigneur au monde. C’est une prière simple, claire, complète, et pourtant elle est courte et vivante, contrairement à certaines des prières prononcées en public. Il serait préférable que celles-ci ne soient pas dites; car ce ne sont que des prières formelles, sans puissance vivifiante, qui ne bénissent et n’édifient pas.
L’apôtre Paul écrit: “Prenons l’exemple d’instruments de musique comme la flûte ou la harpe: si les notes ne sont pas données distinctement, comment reconnaîtra-t-on la mélodie jouée sur l’un ou l’autre de ces instruments? Et si le joueur de trompette ne fait pas retentir un appel clair, qui se préparera pour le combat? De même, comment pourra-t-on comprendre de quoi vous parlez si le message que vous exprimez au moyen de langues inconnues n’est pas clair? Vous parlerez pour le vent! Il y a bien des langues différentes dans le monde, mais aucune d’entre elles n’est dépourvue de sens.
”Cependant, si je ne connais pas la langue dans laquelle on s’adresse à moi, celui qui parle cette langue sera un étranger pour moi et je serai un étranger pour lui. Ainsi, puisque vous désirez avec ardeur les dons de l’Esprit, cherchez à être riches surtout de ceux qui font progresser l’Église dans la foi.” 1 Corinthiens 14:7-12 (BFC).
Dans tous nos cultes, cherchons à nous comporter de façon à édifier autrui, participant de notre mieux au perfectionnement de l’Église. “Par conséquent, celui qui parle en des langues inconnues doit demander à Dieu le don d’interpréter ces langues. Car si je prie dans de telles langues, mon esprit est bien en prière, mais mon intelligence demeure inactive. Que vais-je donc faire? Je prierai avec mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence. [...] En effet, si tu remercies Dieu uniquement en esprit, comment celui qui est un simple auditeur dans l’assemblée pourra-t-il répondre ‘Amen’ à ta prière de reconnaissance? Il ne peut pas savoir ce que tu dis. Même si ta prière de reconnaissance est très belle, l’autre n’en est pas fortifié dans sa foi.
”Je remercie Dieu de ce que je parle en des langues inconnues plus que vous tous. Mais, devant l’Église assemblée, j’aime mieux dire cinq mots compréhensibles, afin d’instruire les autres, que de prononcer des milliers de mots en langues inconnues.” 1 Corinthiens 14:13-19 (BFC).
Le principe présenté par Paul concernant le don des langues s’applique également à la façon d’utiliser la voix dans les prières et les réunions. Nous n’aimerions pas que la personne qui a une diction défectueuse cesse de prier en public ou de témoigner de la puissance et de l’amour du Christ.
Je n’écris pas cela pour vous réduire au silence, car il n’y a déjà eu que trop de silence dans nos réunions. J’écris cela pour que vous consacriez votre voix à celui qui vous en a fait don et réalisiez la nécessité de la cultiver dans le but d’édifier l’Église. Si vous avez l’habitude de parler bas et de façon indistincte, considérez que c’est un défaut et efforcez-vous de le surmonter, afin d’honorer Dieu et de fortifier ses enfants.
Dans tous nos cultes, que nos voix expriment, en priant et en louant, notre adoration pour le Père céleste, afin que tous sachent que nous lui rendons un culte en vérité et en simplicité, dans la beauté de la sainteté. Certes, le don du langage, la mélodie de la voix humaine ont du prix dans ce monde de péché et d’ignorance quand on les consacre à louer celui qui s’est donné pour nous par amour.
Offrir sa voix à Dieu
Le don de la parole est très mal utilisé et détourné de son objectif premier; que ceux qui se disent enfants du Roi céleste prennent conscience de leurs responsabilités et tirent le meilleur parti de ce talent. Que personne ne dise: “Ce n’est pas la peine que je prie, puisque qu’on ne m’entend pas.” Que l’on dise plutôt: “Je vais faire un sérieux effort pour surmonter cette vilaine habitude de parler à voix basse et indistincte. Je vais m’efforcer de rendre ma voix audible, même pour ceux qui sont durs d’oreille.”
Que la voix des fidèles du Christ soit entraînée de façon à ce que les mots ne se bousculent pas, que l’élocution ne soit pas empâtée et indistincte, mais claire, irrésistible, édifiante. Ne baissez pas la voix à la fin de chaque mot. Au contraire, maintenez le rythme de sorte que chaque phrase soit bien marquée. Ne vaut-il pas la peine de se discipliner soi-même si cela rend le service de Dieu plus intéressant et si ses enfants en sont fortifiés? Les cieux entendent la voix qui rend grâce, qui loue et se réjouit. Les voix des anges au ciel s’unissent à celles des enfants de Dieu sur terre, attribuant l’honneur, la gloire et la louange à Dieu et à l’Agneau pour le grand salut qu’ils nous offrent.
Que chacun fasse de son mieux. Que ceux qui se sont enrôlés sous la bannière du Prince Emmanuel grandissent chaque jour en grâce et en efficacité. Que les enseignants de nos institutions s’efforcent d’instruire leurs étudiants dans tous les domaines de l’éducation pour en faire des jeunes gens formés à bénir l’humanité et à glorifier Dieu.
Il est essentiel que les étudiants soient entraînés à lire clairement et distinctement. Nous avons souffert lors de réunions de fédérations, de réunions de sociétés de publication ou autres, où les comptes rendus étaient lus d’une voix presque inaudible, ou de façon hésitante ou assourdie. Une réunion perd la moitié de son intérêt quand on y participe d’une manière indifférente et sans vie. Il faudrait apprendre à parler de telle façon que l’auditoire en soit édifié. Que les membres concernés par l’œuvre missionnaire s’exercent à parler d’une manière claire et agréable, en énonçant parfaitement les mots.
Une bonne utilisation des organes vocaux favorisera la santé et accroîtra l’efficacité et l’influence exercée. C’est en acquérant de mauvaises habitudes que l’on devient des lecteurs et des orateurs ennuyeux, mais ceux qui sont considérés comme étant suffisamment intelligents pour devenir ouvriers missionnaires ou faire des transactions commerciales devraient avoir la sagesse de changer leur façon de parler. Par de judicieux exercices, ils élargiront leur poitrine et fortifieront leurs muscles. En écoutant des instructions avisées, en suivant des principes de santé favorisant le souffle et cultivant la voix, nos jeunes gens deviendront des orateurs écoutés, tandis que les exercices qu’ils auront pratiqués prolongeront leur vie.
Ceux qui ont des idées correctes sur la façon de cultiver la voix trouveront nécessaire de s’entraîner afin d’honorer Dieu et d’être une bénédiction pour autrui. Ils rechercheront des enseignants patients et efficaces et apprendront à lire d’une façon qui préservera la mélodie de leur voix. Ayant pour seul but de glorifier Dieu, ils tireront le meilleur parti de leurs facultés. Sachant maîtriser leurs talents, ils ne se laisseront pas embarrasser par des défauts de prononciation et deviendront d’autant plus utiles à la cause de Dieu.