Je demande à ceux qui vivent au cœur même de l’œuvre de jeter un regard sur leur expérience passée et de voir si le compliment: “C’est bien, bon serviteur” (Luc 19:17) pourrait leur être adressé. Que les enseignants de l’école réfléchissent attentivement et avec prière. Avez-vous pris soin de votre âme en coopérant avec Dieu pour la purifier de tout péché et la sanctifier en lui? Enseignez-vous aux jeunes la sanctification par le précepte et l’exemple, [...] à l’aide de la vérité les conduisez-vous à la sainteté et à l’obéissance envers Dieu?
Le Saint-Esprit vous a-t-il fait peur? Il a, par moments, imprégné de sa puissance l’école de Battle Creek et les écoles d’autres localités. L’avez-vous reconnu? Lui avez-vous accordé les honneurs dus à un Messager céleste? Quand l’Esprit semblait s’efforcer de toucher les jeunes, avez-vous déclaré: “Cessons d’étudier, car nous avons clairement parmi nous un invité céleste. Louons et honorons Dieu”? Vous êtes-vous agenouillés avec vos étudiants, le cœur contrit, pour prier et supplier le Seigneur de vous accorder la bénédiction qu’il vous offrait?
Le Grand Éducateur lui-même se trouvait parmi vous. Comment avez-vous honoré sa présence? Était-il un étranger pour certains éducateurs? Aviez-vous besoin de faire appel à une quelconque autorité pour accueillir ou repousser ce Messager céleste? Même invisible, il était présent parmi vous. Pourtant, quelqu’un n’a-t-il pas dit que le temps passé en classe devait être consacré à l’étude et qu’il y avait un temps pour tout? Comme si les heures consacrées à l’étude courante étaient trop précieuses pour être cédées à l’œuvre du Messager céleste.
Si vous avez ainsi restreint et repoussé le Saint-Esprit, je vous exhorte à vous en repentir le plus rapidement possible. Si quelqu’un lui a fermé à double tour la porte de son cœur, je le supplie d’ouvrir et de le prier avec ferveur: “Reste avec moi.” Quand le Saint-Esprit révélera sa présence dans votre classe, dites à vos étudiants: “Le Seigneur nous montre qu’il veut aujourd’hui nous enseigner une leçon céleste plus importante que nos leçons habituelles. Écoutons. Agenouillons-nous devant Dieu et recherchons-le de tout notre cœur.”
Laissez-moi vous dire ce que je connais de cet Invité céleste. Le Saint-Esprit planait au-dessus des jeunes pendant les heures de classe. Mais le cœur de certains était si froid et sombre qu’ils ne désiraient nullement la présence de l’Esprit et la lumière de Dieu s’est retirée. Le Visiteur céleste leur aurait ouvert l’esprit et communiqué sagesse et connaissance dans tous les domaines étudiés, talents qui auraient pu être employés à la gloire de Dieu. Il était venu convaincre de péché et adoucir des cœurs endurcis à force d’être loin de Dieu. Il était venu révéler le grand amour que Dieu portait à ces jeunes. [...]
Un principe d’origine divine doit imprégner notre comportement et nous relier à Dieu. Cela ne sera nullement une gêne pour l’étude de la vraie science. “Le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel.” Proverbes 9:10. L’homme qui consent à être façonné à la ressemblance du divin est le plus noble ouvrage de Dieu. Tous ceux qui vivent en communion avec le Créateur finissent par comprendre en partie ses desseins pour eux alors qu’il les créait. Ils estimeront qu’il est de leur responsabilité envers Dieu d’utiliser au mieux leurs facultés. Ils ne chercheront ni à se glorifier eux-mêmes, ni à se déprécier. [...]
L’idéal offert par Dieu aux hommes
La religion du Christ n’avilit jamais le croyant. Elle ne le rend ni vulgaire, ni grossier, ni discourtois, ni imbu de sa personne, ni véhément, ni dur de cœur. Au contraire, elle affine le goût, sanctifie le jugement, purifie et ennoblit les pensées, les amenant captives à Jésus-Christ.
L’idéal offert par Dieu à ses enfants est plus élevé que la plus noble des pensées humaines. Le Dieu vivant a transcrit son caractère dans sa loi sainte. Jésus-Christ est le plus grand Éducateur que le monde ait jamais connu; et quel est donc l’idéal qu’il offre à tous ceux qui croient en lui? “Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.” Matthieu 5:48. Tout comme Dieu est parfait dans sa sphère d’action élevée, l’homme doit être parfait dans sa sphère humaine.
L’idéal chrétien est un caractère à l’image du Christ. Un chemin de constant progrès nous est ouvert. Nous avons un objectif à atteindre, un idéal à poursuivre, incluant tout ce qui est bon, pur, noble, élevé. Il faut faire des efforts et des progrès continuels pour perfectionner son caractère. [...]
Sans intervention divine, l’homme ne fait rien de bien. Dieu invite tous les hommes à se repentir, pourtant l’être humain ne peut se repentir si le Saint-Esprit n’est à l’œuvre dans son cœur. Mais le Seigneur ne veut pas qu’il attende de se croire repenti avant de s’approcher de Jésus. Le Sauveur incite constamment les hommes à la repentance; il leur suffit d’accepter cette attraction et leur cœur se fondra dans la contrition.
L’homme a un rôle à jouer dans ce grand combat pour la vie éternelle — il lui faut répondre aux incitations de l’Esprit. L’emporter sur les puissances des ténèbres nécessite une lutte et l’Esprit est à l’œuvre en lui pour que cela soit possible. L’homme n’est pas un être passif que Dieu sauve dans l’indolence. Il est appelé à tendre tous ses muscles et à exercer toutes ses facultés dans cette lutte pour l’immortalité, et pourtant c’est Dieu qui le rend efficace. Aucun être humain ne peut être sauvé s’il est indolent. Le Seigneur nous recommande: “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et n’en seront pas capables.” Luc 13:24. “Large [est la porte] et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui le trouvent.” Matthieu 7:13, 14.
Des influences malsaines à l’œuvre
J’invite ardemment les étudiants de nos écoles à être tempérants. La frivolité des jeunes ne plaît pas à Dieu. Leurs sports et leurs jeux ouvrent la porte à une foule de tentations. Leurs facultés mentales sont un cadeau céleste qui leur vient de Dieu et ils ne doivent pas se laisser aller à des pensées superficielles et vulgaires. Le caractère formé en harmonie avec les préceptes de la Parole de Dieu fait preuve de principes solides, d’aspirations pures et nobles. Le Saint-Esprit coopère avec les facultés de l’esprit humain et il en résulte à coup sûr des impulsions élevées et saintes. [...]
J’ai été profondément troublée par ce qui m’a été présenté. Je suis indignée parce que, dans nos institutions, nous avons fait peu de cas du Dieu vivant et accordé beaucoup d’honneurs à des talents prétendus supérieurs, mais avec lesquels le Saint-Esprit n’a rien à voir. L’Esprit de Dieu n’est ni reconnu, ni respecté; les hommes l’ont jugé; on a condamné ses œuvres en parlant de fanatisme, d’enthousiasme et d’excitation mal venus.
Dieu voit ce que les yeux aveugles des éducateurs ne discernent pas: l’immoralité, sous toutes ses formes et à des degrés divers, cherche à s’imposer, allant à l’encontre des incitations du Saint-Esprit. Les conversations les plus ordinaires, les idées vulgaires et perverties s’infiltrent dans le caractère et souillent l’âme.
Les parties de plaisir dégradantes et de mauvais goût, les sorties où l’on mange et boit, chante et joue des instruments de musique sont inspirées par un esprit qui vient d’en bas. Elles sont une offrande à Satan. Les démonstrations de bicyclette, cet engouement, sont une offense envers Dieu. Ceux qui y participent attisent sa colère. Ce genre de gratification obsède l’esprit, comme quand on boit de l’alcool. On ouvre la porte aux associations vulgaires. Les pensées, autorisées à s’attarder sur des sujets d’intérêts dégradants, ne tardent pas à pervertir toutes les facultés de l’être. Comme l’ancien Israël, les amoureux du plaisir mangent, boivent et s’amusent. Ils sont gais et font la fête, ils sont hilares et jubilent. En cela, les jeunes ne font que suivre l’exemple des auteurs profanes de certains des livres qu’on leur donne à étudier. Toutes ces choses influent sur le caractère.
Ceux qui organisent ces frivolités entachent la cause divine d’une façon difficile à effacer. Ils blessent leur âme et en porteront les cicatrices toute leur vie. Même si le transgresseur prend conscience de ses péchés et se repent, même si Dieu lui pardonne, son discernement, qu’il aurait dû garder alerte et réceptif, capable de faire la différence entre le sacré et le profane, est en grande partie détruit. [...]
Je recommande vivement ceci à tous ceux qui me liront: réfléchissez à vos actes passés et “prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s’appesantissent par les excès ou l’ivrognerie, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l’improviste, comme un filet, car il viendra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre”. Luc 21:34, 35. — Special Testimonies on Education, 202-212, aux enseignants de Battle Creek College.
Rester constamment vigilant pour résister au mal est un combat continuel, mais obtenir une victoire après l’autre sur le moi et les puissances des ténèbres en vaut la peine. Et quand un jeune est éprouvé et testé, comme l’a été Daniel, quel honneur il fait à Dieu en adhérant fermement au bien!