“La lumière est encore pour un peu de temps parmi vous. Marchez pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent pas: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous deveniez des enfants de lumière.” Jean 12:35, 36.
Certains des éducateurs de Battle Creek College ont une fausse idée de leurs responsabilités. Le Dieu du ciel a de temps à autre incité le Saint-Esprit à se mouvoir dans nos classes afin que nos étudiants le reconnaissent dans toutes leurs voies et suivent ses directives. Par moments, la présence du Saint-Esprit a été admise au point de laisser de côté les cours. Le plus grand des Éducateurs que le monde ait jamais connu a alors fait entendre sa voix: “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.” Matthieu 11:28-30.
Le Seigneur a frappé à la porte des cœurs et j’ai vu que des anges de Dieu étaient présents. Il ne semble pas que les enseignants aient dû faire un effort particulier pour diriger l’attention des étudiants sur les choses de Dieu; mais Dieu avait un Veilleur dans l’école qui, quoique invisible, a fait sentir son influence. [...]
Le Seigneur a attendu longtemps avant de pouvoir communiquer au cœur une joie profonde et authentique. Il bénit abondamment tous ceux qui se tournent vers lui d’un cœur non divisé. Ceux qui ont ainsi dirigé leur regard vers lui ont perçu plus clairement que Jésus se charge de leurs péchés et que son sacrifice leur suffit. Ils ont été cachés dans les fentes du Rocher, pour contempler l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Quand nous saisissons tant soit peu le sacrifice du Christ en notre faveur, nos lèvres s’harmonisent aux sujets de louange les plus élevés et les plus nobles.
Quand les étudiants ont ainsi contemplé Jésus, la suspension des cours n’a pas été considérée comme négative. Ils étaient en train d’apercevoir Celui qui est invisible. Ils ont recherché le Dieu vivant avec ferveur et les braises ardentes du pardon ont touché leurs lèvres. Le Saint-Esprit a œuvré non seulement pour ceux qui avaient perdu leur premier amour, mais aussi pour des âmes qui ne s’étaient jamais placées aux côtés du Seigneur. [...] Les signes de sa grâce et de ses faveurs ont réjoui le cœur de ceux qui étaient ainsi bénis et on a compris que le salut de Dieu se manifestait parmi son peuple. [...]
Pourquoi le divin Veilleur ne viendrait-il pas dans nos écoles? Nos jeunes y recherchent une éducation et la connaissance du seul vrai Dieu. Ils sont là pour apprendre à présenter le Christ comme le Sauveur qui pardonne les péchés, assimiler de précieux rayons de lumière afin de les diffuser ensuite, témoigner de l’amour bienveillant du Seigneur, parler de sa gloire, faire résonner les louanges de celui qui nous a fait sortir des ténèbres pour nous amener dans sa merveilleuse lumière. [...]
Dieu a envoyé le Messager céleste maintes et maintes fois dans nos écoles. Là où sa présence a été reconnue, les ténèbres se sont enfuies, la lumière a brillé et des cœurs se sont donnés à Dieu. Les dernières paroles du Christ à Jean ont été les suivantes: “L’Esprit et l’épouse disent: Viens! Que celui qui entend, dise: Viens! Que celui qui a soif, vienne; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement!” Apocalypse 22:17. Quand on répond à Dieu en disant: “Seigneur, je viens”, on puisera alors joyeusement de l’eau au puits du salut.
Organisons de saintes célébrations en l’honneur de Dieu! Faisons preuve d’enthousiasme à son service! Ne soyons pas comme des statues de marbre quand on nous présente le thème majestueux et ennoblissant du salut! Alors que des hommes peuvent s’enthousiasmer devant un match de cricket, une course de chevaux ou autres manifestations insensées qui ne font du bien à personne, que le cœur tressaille quand le plan du salut est présenté! Que l’école et l’Église désormais célèbrent le Seigneur et se réjouissent. — Special Testimonies on Education, 77-82.
Les dangers des éducateurs dont la sagesse est mondaine
Tous les trésors célestes ont été confiés à Jésus pour qu’il communique des dons précieux au chercheur assidu et persévérant. “Jésus-Christ [...] a été fait pour nous sagesse, et aussi justice, sanctification et rédemption.” 1 Corinthiens 1:30. Mais beaucoup prient de façon si formelle qu’ils n’ont aucune influence positive. Ils n’offrent aucune saveur de vie.
Si les éducateurs s’humiliaient devant Dieu et comprenaient quelles responsabilités ils ont endossées en se chargeant d’éduquer les jeunes en vue de l’immortalité, un changement décisif ne tarderait pas à apparaître dans leur comportement. Leurs prières ne seraient plus sèches et sans vie, ils prieraient avec la ferveur de ceux qui se savent en danger. Ils apprendraient quotidiennement de Jésus, faisant de la Parole de Dieu leur livre d’étude, possédés de la vivante certitude qu’il s’agit de la voix de Dieu. L’ambiance changerait alors de façon concrète autour d’eux. Leur désir de promotion sociale serait étouffé par les leçons apprises quotidiennement à l’école du Christ. Ils ne s’appuieraient plus avec autant d’assurance sur leur propre compréhension des choses. [...]
Les éducateurs de nos écoles risquent aujourd’hui de suivre les traces des Juifs de l’époque du Christ. Quelle que soit leur position sociale, quelle que soit leur fierté à enseigner correctement, s’ils n’ouvrent pas leur âme aux rayons brillants du Soleil de justice, ils figureront comme incroyants dans les registres célestes. Par le précepte et l’exemple, ils interceptent les rayons de lumière destinés aux étudiants. Il ne faut pas qu’ils soient tournés vers eux-mêmes et se croient trop sages pour recevoir des instructions.
Nous vivons dans un monde corrompu et si nous ne recevons pas dans le cœur le Christ vivant, croyant en ses œuvres et les mettant en pratique, nous deviendrons aussi aveugles que les Juifs. Il est nécessaire à tout enseignant de saisir les rayons de lumière tombés sur son chemin, car, en tant qu’éducateur, il a besoin d’être éclairé. Certains diront: “Certes, j’en ai le grand désir”, mais ils se trompent eux-mêmes. D’où tirez-vous vos lumières? À quelle fontaine vous abreuvez-vous?
J’ai appris du Seigneur qu’un certain nombre d’enseignants avaient quitté les eaux neigeuses du Liban pour les ruisseaux bourbeux des vallées. Dieu seul est capable de nous conduire en sécurité sur les sentiers qui mènent à son royaume. Mais les éducateurs qui ne recherchent pas ce dernier avec sérieux et intelligence, entraînent ceux qui subissent leur influence à se montrer insouciants et à négliger le salut racheté pour eux à un prix infini.
Tous nos éducateurs doivent maintenir un lien étroit avec Dieu. Si Dieu devait envoyer le Saint-Esprit dans nos écoles pour façonner les cœurs, élever les intelligences et communiquer sa sagesse aux étudiants, certains, étant donné leur état d’esprit actuel, s’interposeraient entre Dieu et ceux qui ont besoin de sa lumière. Ils ne comprendraient pas l’œuvre du Saint-Esprit, ils ne l’ont jamais comprise. Elle a toujours été pour eux aussi mystérieuse que les leçons du Christ pour les Juifs. Le Saint-Esprit n’agit pas dans le but d’éveiller la curiosité. Il n’appartient pas aux hommes de s’emparer des manifestations de l’Esprit de Dieu. Laissons Dieu agir.
Quand nos enseignants accepteront de s’asseoir à l’école du Christ et d’apprendre du Grand Éducateur, ils estimeront en savoir beaucoup moins qu’actuellement. Quand Dieu deviendra leur enseignant, ils le reconnaîtront et son nom sera magnifié. Les étudiants ressembleront aux jeunes gens des écoles de prophètes, qui prophétisaient quand se posait sur eux l’Esprit de Dieu.
Le grand adversaire des âmes cherche à instaurer une atmosphère spirituelle morte dans toutes nos institutions. Il s’efforce de profiter de toutes les circonstances à son propre avantage, excluant Jésus-Christ. Aujourd’hui, comme à l’époque du Christ, Dieu ne peut faire d’œuvres puissantes à cause du manque de foi des responsables. Ceux-ci ont besoin de la puissance de conversion divine avant de pouvoir comprendre la Parole de Dieu et de s’humilier devant lui dans le désir d’apprendre.
Quand on finit ses études dans des écoles mondaines
La prophétie annonce que nous sommes proches de la fin des temps. Les facultés intellectuelles, les talents naturels, un discernement soi-disant excellent ne prépareront pas les jeunes à devenir missionnaires. Quiconque désire se former en vue de travailler et de servir Dieu ne sera guère plus mature en Jésus-Christ en recevant une touche finale dans une école mondaine, que ce soit dans les domaines littéraire ou médical. Beaucoup se sont disqualifiés pour l’œuvre missionnaire en fréquentant de telles écoles. Ils ont déshonoré Dieu en le laissant de côté et en acceptant que l’homme soit leur aide. “J’honorerai celui qui m’honore, mais ceux qui me méprisent seront voués à l’ignominie”, déclare Dieu. 1 Samuel 2:30. [...]
C’est la Parole de Dieu qui doit fonder et parachever notre foi. Il est nécessaire de la recevoir avec intelligence et de tout notre cœur. Elle est vie et doit être incorporée dans notre existence tout entière. Ainsi perçue, la Parole de Dieu jettera humblement l’homme au pied de la miséricorde et le séparera de toute influence corruptrice.
Ésaïe déclare: “L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans (de sa robe) remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux (dont ils se servaient) pour voler. Ils criaient l’un à l’autre et disaient: Saint, saint, saint est l’Éternel des armées! Toute la terre est pleine de sa gloire! Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui criait, et la Maison se remplit de fumée.” Contemplant cette scène pleine de majesté et de gloire, le prophète avait conscience de ses propres imperfections et de celles de son peuple. “Malheur à moi! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées.” Ésaïe 6:1-5. Oh, combien ceux qui assument de telles responsabilités ont besoin de contempler Dieu comme Ésaïe! Car en présence de sa gloire et de sa majesté, le moi disparaît. — Special Testimonies on Education, 165-170, Melbourne, Australie, 10 février 1894, aux enseignants de Battle Creek College.
Ce n’est que lorsque la vie supérieure est présentée, comme elle l’est dans les enseignements du Christ, qu’une instruction peut à juste titre être considérée comme une éducation supérieure. Ce n’est qu’avec l’aide du Saint-Esprit qu’elle est obtenue. L’étude des sciences de la nature, sans l’aide de l’Esprit, passe à côté des précieuses connaissances que le Christ souhaite nous apprendre au sujet du monde naturel et des vérités importantes concernant son salut.
La compréhension humaine est très profonde quand elle se relie au véritable Éducateur, qui, en présentant le monde naturel, a révélé la vérité de manière concrète. Dieu travaille de façon invisible dans le cœur humain, car sans la puissance divine à l’œuvre en lui, l’esprit humain ne peut saisir les aspects d’une vérité qui élève et ennoblit. Il ne peut lire le livre de la nature, ni comprendre la simplicité de la piété qui s’y trouve. Quand il est libéré des influences pernicieuses, il devient apte à recevoir les leçons du Christ. Personne ne peut comprendre ce qu’est la science de l’éducation si Dieu, dans sa sagesse, ne sanctifie, par le Saint-Esprit, les facultés d’observation.
Si les étudiants qui fréquentent nos écoles demeurent fermes et intègres, s’ils évitent de s’associer avec ceux qui foulent les sentiers du péché et ne se laissent pas charmer par leur société, ils jouiront, comme Daniel, de la faveur divine. S’ils s’éloignent des amusements vains et ne cèdent pas complaisamment à leurs appétits, leur esprit aura la clarté nécessaire à l’étude. Ils obtiendront ainsi une force morale qui leur permettra de tenir bon quand la tentation les assaillira.
Ceux qui assument des postes de responsables dans nos institutions doivent veiller aux âmes des étudiants dont ils ont la charge.