Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 58

Se former rapidement pour travailler

La volonté d’offrir à quelques étudiants tous les avantages possibles pour perfectionner leurs études en des domaines si nombreux qu’il leur sera impossible de tous les mettre à profit, est en fin de compte pour eux un désavantage plutôt qu’un bienfait et prive d’autres étudiants des privilèges dont ils ont tant besoin. Si les formations n’étaient pas si longues, si les étudiants ne devaient pas se consacrer aussi exclusivement à leurs études, ils auraient beaucoup plus d’occasions d’approfondir leur foi en Dieu. [...] Selon ce qu’on m’a montré, certains de nos étudiants perdent leur spiritualité, leur foi s’affaiblit et ils n’entretiennent pas de communion constante avec Dieu. Ils passent la plus grande partie de leur temps à étudier des livres et n’ont pas l’air de connaître autre chose. Quels sont les avantages d’une telle formation, quels bienfaits vont-ils retirer de ce temps et de cet argent perdus? Je peux vous assurer que ce n’est pas seulement du temps et de l’argent perdus, c’est pire que ça. [...]

On devrait réfléchir soigneusement à la meilleure manière de financer les études des étudiants. Alors qu’on dépense tant pour donner à quelques-uns une formation onéreuse, beaucoup aspirent à des connaissances qu’ils pourraient acquérir en quelques mois. Une ou deux années seraient pour eux une bénédiction. Si de grosses sommes sont dépensées pour accorder à quelques-uns plusieurs années d’étude, de nombreux jeunes gens et jeunes filles tout aussi méritants ne sont pas aidés du tout. [...]

Au lieu d’offrir de longues études à quelques-uns seulement, élargissez le cercle de vos dons. Décidez que les moyens utilisés pour éduquer des ouvriers de Dieu n’iront pas à un seul étudiant, lui donnant l’occasion d’étudier plus qu’il n’en a vraiment besoin, alors que d’autres n’ont rien. Aidez-les à débuter, mais ne vous croyez pas obligés de les soutenir pendant des années. Il leur incombe de rejoindre un champ missionnaire pour y travailler et il vous incombe d’offrir vos dons à d’autres étudiants démunis. [...]

Un goût trop prononcé pour les études, même scientifiques, crée un appétit anormal, qui augmente au fur et à mesure qu’on y satisfait. On en vient alors à vouloir assimiler plus de connaissances que nécessaire pour accomplir l’œuvre du Seigneur. La poursuite d’études pour le simple plaisir détourne de Dieu et freine le progrès sur le chemin d’une sainteté pratique. [...] Jésus ne nous a pas donné des instructions que nous ne pourrions utiliser. [...] Les disciples étaient souvent excités par la curiosité; mais au lieu d’accéder à leur désir de connaître des choses inutiles à la bonne conduite de son œuvre, il ouvrait leur esprit à de nouvelles réflexions. Il leur a donné un enseignement fort utile dans le domaine de la sainteté pratique. [...]

Le manque de tempérance dans les études

Le manque de tempérance dans les études est une sorte d’intoxication et ceux qui s’y complaisent, comme l’ivrogne, s’écartent des sentiers sécurisants pour trébucher et tomber dans les ténèbres. Le Seigneur désire que les étudiants aient les yeux rivés sur la gloire de Dieu. Ils ne doivent pas épuiser et gâter leurs facultés physiques et intellectuelles en cherchant à acquérir toutes les connaissances scientifiques possibles, mais préserver leur fraîcheur et leur vigueur pour se consacrer au travail que le Seigneur leur confie en aidant des âmes à trouver le chemin de la justice. [...] Le commandement du ciel est de faire, d’œuvrer, de refléter la gloire de Dieu en aidant nos frères, les hommes. [...]

Le Seigneur ne choisit ni n’accepte ses ouvriers en fonction des avantages qu’ils ont reçus ou de l’éducation supérieure qui est la leur. Il évalue leur valeur en fonction de leur capacité à le connaître et à le comprendre. [...] C’est en connaissant Dieu que l’on peut faire le plus de bien. “La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.” Jean 17:3. Cette connaissance représente la source secrète d’où jaillit toute puissance. [...]

L’éducation de Moïse

Moïse, qui était le petit-fils du pharaon, a reçu une éducation approfondie. Rien n’a été négligé pour faire de lui un homme sage, du moins dans la perspective égyptienne. Mais la formation la plus adéquate qu’il a reçue, en vue de l’œuvre qu’il aurait à accomplir, a été celle de berger. Tandis qu’il conduisait ses troupeaux, des montagnes désertiques aux pâturages verdoyants des vallées, le Dieu de la nature lui a enseigné la plus grande des sagesses. À l’école de la nature, avec le Christ pour enseignant, il a appris des leçons d’humilité, de douceur, de foi et de confiance, qui le liaient plus étroitement à Dieu. Dans la solitude des montagnes, il a acquis ce que toute la formation reçue au palais du pharaon ne lui avait pas donné, une foi simple et solide, une ferme confiance dans le Seigneur.

Moïse a cru que la sagesse égyptienne le qualifiait pleinement à délivrer Israël de l’esclavage. Ne connaissait-il pas tout ce qui était nécessaire à un général d’armée? N’avait-il pas profité des meilleures écoles du pays? Il se sentait capable de délivrer son peuple. Il s’est mis à l’ouvrage en cherchant à gagner la faveur des siens, redressant les offenses. Il a tué un Égyptien qui se montrait injuste envers un Israélite. En cela, il faisait preuve du même esprit meurtrier que celui qui avait tué dès le commencement; il s’est montré incapable de représenter un Dieu de miséricorde, d’amour et de tendresse.

Moïse a échoué misérablement lors de sa première tentative. Comme beaucoup d’autres, il a aussitôt perdu confiance en Dieu et s’est détourné de sa tâche. Il s’est enfui loin de la colère du pharaon. Il a conclu que parce qu’il avait gravement péché en tuant un Égyptien, Dieu ne lui permettrait pas d’aider son peuple à se libérer de son cruel esclavage. Mais le Seigneur a permis qu’il en soit ainsi, afin d’enseigner à Moïse la douceur, la bonté et la patience qu’il est nécessaire à tout ouvrier du Maître de posséder s’il veut servir sa cause avec succès. [...]

Moïse s’attendait aux flatteries et aux louanges dues à ses talents supérieurs. Il allait maintenant apprendre une leçon bien différente. En tant que berger, il a appris à soigner les affligés, à veiller sur les malades, à chercher patiemment les égarés, à supporter les indisciplinés, à répondre avec sollicitude aux besoins des petits, des plus âgés, des affaiblis. Cette expérience l’a rapproché du Maître Berger. Il s’est uni au Saint d’Israël, s’est imprégné de lui. Il a mis sa foi dans le grand Dieu. Il a humblement communié avec le Père dans la prière. Il s’est tourné vers le Très-Haut pour être éduqué spirituellement et apprendre la tâche de berger fidèle. Sa vie s’est harmonisée au ciel au point que Dieu lui parlait face à face “comme un homme parle à son ami”. Exode 33:11.

Ainsi éduqué, Moïse a été préparé à entendre l’appel de Dieu l’invitant à échanger sa houlette de berger contre le bâton de chef, à laisser son troupeau pour prendre la tête d’un peuple idolâtre et rebelle. Mais il devait continuer de s’appuyer sur le Maître invisible. Tout comme le bâton était un instrument dans sa main, il devait être un instrument disponible dans la main du Christ. Il devait être le berger du peuple de Dieu. Par sa foi solide et sa confiance constante dans le Seigneur, de nombreuses bénédictions se répandraient sur les enfants d’Israël. [...]

C’est par sa foi absolue en Dieu que Moïse est devenu l’homme qu’il a été. Il obéissait en tout à Dieu. Toute la sagesse des sages ne pouvait faire de lui l’instrument du Seigneur tant qu’il n’avait pas perdu son assurance, compris son impuissance et placé sa confiance en Dieu, tant qu’il n’était pas prêt à obéir aux ordres divins, qu’ils lui semblent raisonnables ou non. [...]

Ce ne sont pas les enseignements des écoles égyptiennes qui ont permis à Moïse de triompher de ses ennemis, mais une foi constante, inébranlable, même dans les circonstances les plus éprouvantes. Sur l’ordre de Dieu, Moïse avançait, même si, en apparence, il n’y avait rien sous ses pieds. Plus d’un million de gens dépendaient de lui et il les a conduits pas à pas, jour après jour. Dieu a permis cette traversée solitaire du désert pour que son peuple apprenne à endurer les épreuves et que, devant le danger, il sache qu’en Dieu seul se trouvaient le réconfort et la délivrance. Ainsi apprenait-il à connaître et à placer sa confiance en Dieu et à le servir avec une foi vivante.

La leçon la plus importante de toutes

Dieu ne dépend pas d’hommes parfaitement éduqués. Son œuvre n’attend pas que ses serviteurs aient suivi des formations longues et complexes comme certaines de nos écoles l’ont planifié. Il veut des hommes qui apprécient le privilège d’être ses ouvriers, des hommes qui l’honoreront en lui obéissant aveuglément, indépendamment des théories qui leur auront été précédemment inculquées. Il n’existe pas de limites à l’utilité de ceux qui renoncent au moi, permettent au Saint-Esprit de transformer leur cœur, et mènent une vie entièrement consacrée à Dieu, en acceptant la discipline nécessaire imposée par le Seigneur sans se plaindre ni s’effondrer sur le chemin. S’ils ne défaillent pas devant les réprimandes du Seigneur, s’ils ne se montrent pas durs de cœur et obstinés, Jésus instruira jeunes et vieux d’heure en heure, de jour en jour. Il aspire à révéler son salut aux enfants des hommes. Si son peuple choisi ôte les obstacles, il répandra les eaux du salut en flots abondants par le biais d’agents humains.

Beaucoup de ceux qui veulent participer avec compétence à l’œuvre sublime de Dieu en perfectionnant leur éducation dans les écoles des hommes découvriront qu’ils sont passés à côté des leçons les plus importantes. En négligeant de se soumettre aux incitations du Saint-Esprit, en n’obéissant pas à tous les commandements divins, leur efficacité spirituelle s’est affaiblie. Ils ont perdu la faculté de travailler avec succès pour le Seigneur. Absents de l’école du Christ, ils ne savent plus entendre la voix de leur Maître, qui ne peut diriger leurs pas.

Même si l’être humain acquiert toutes les connaissances qu’il est possible aux hommes d’enseigner, Dieu exige de lui une sagesse encore plus grande. Comme Moïse, il doit apprendre à faire preuve de douceur et d’humilité et à se méfier du moi. Le Sauveur lui-même, quand il a subi l’épreuve de l’humanité, reconnaissait qu’il ne pouvait rien faire de lui-même. Nous aussi devons réaliser que notre humanité, livrée à elle-même, est impuissante. L’homme ne devient efficace qu’en participant à la nature divine.

Faire de Dieu notre guide

En ouvrant un livre, l’étudiant doit être conscient que seul Dieu communique la vraie sagesse. Il doit faire de Dieu son guide à chaque pas. Aucun arrangement ne doit être fait sans que Dieu n’y prenne part, aucune association ne doit se conclure sans qu’il ne l’ait approuvée. Du début à la fin de la vie, l’Auteur de la sagesse doit être notre guide. Une foi vivante dans le Dieu infini libère d’une adhésion trop forte aux connaissances acquises dans les livres. L’étudiant ne doit pas se sentir astreint à faire des études particulièrement longues, mais se laissera guider en tout par l’Esprit de Dieu. [...]

Il ne faut permettre à quiconque de suivre des cours qui affaiblissent la foi dans la vérité ou dans la puissance du Seigneur, ou qui diminuent le respect envers une vie sanctifiée. Je conseille aux étudiants de ne pas avancer d’un pas dans cette direction, même sur l’avis de leurs éducateurs ou de leurs dirigeants, s’ils n’ont pas auparavant recherché Dieu en ouvrant grand le cœur aux incitations de l’Esprit et obtenu son conseil quant aux études envisagées. Que toute ambition non sanctifiée soit chassée. Que tout désir égoïste de se distinguer des autres soit écarté, que toute suggestion émanant des hommes soit présentée à Dieu. Ayez confiance dans les directives de son Esprit. [...]

Ne vous confiez pas à la sollicitude des hommes, mais dites: “Le Seigneur est mon guide; je rechercherai son conseil; j’accomplirai sa volonté.” Les avantages qui sont peut-être les vôtres ne vous seront profitables, les études les plus excellentes ne vous aideront à transmettre la lumière divine que si l’Esprit divin coopère avec vous. Il est tout aussi impossible d’acquérir une véritable qualification, sans lumière divine, qu’il était impossible aux dieux égyptiens de délivrer leurs fidèles.

Les étudiants ne doivent pas s’imaginer que toute suggestion à prolonger leurs études s’accorde avec le plan divin. Présentez chacune de ces suggestions au Seigneur dans la prière et recherchez ses directives, non pas une fois, mais de nombreuses fois. Suppliez-le jusqu’à ce que vous sachiez avec certitude si ces conseils sont de lui ou des hommes. [...]

Le Seigneur déclare: “Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation.” Matthieu 26:41. “Veillez” au cas où vos études prendraient de telles proportions et absorberaient à ce point votre attention que votre cerveau en serait surchargé et votre ferveur religieuse étouffée. La motivation et les objectifs qui ont incité de nombreux étudiants à poursuivre leurs études ont été graduellement perdus de vue et le désir non sanctifié d’obtenir une éducation de haut niveau les a conduits à sacrifier la vérité. Devenus ambitieux au point de vouloir s’assurer un poste important, ils ont oublié de tenir compte de la volonté du Père céleste. Mais la véritable connaissance conduit à mener une vie sanctifiée par la vérité.

Trop souvent, au fur et à mesure que s’accumulent les études, les étudiants donnent une place secondaire à la sagesse du ciel et plus ils progressent, plus ils perdent confiance en Dieu. Ils pensent que de longues études sont la clé du succès, mais si tous accordaient la considération qu’elle mérite à cette déclaration du Christ: “Sans moi, vous ne pouvez rien faire” (Jean 15:5), leurs projets seraient différents. Sans les principes vitaux d’une véritable religion, sans la connaissance indiquant comment servir et glorifier le Rédempteur, les études font plus de mal que de bien. Quand l’enseignement tel que les hommes l’envisagent est poussé au point que l’amour de Dieu disparaît du cœur, la prière est négligée, les dons divins ne sont pas cultivés, le résultat est désastreux. Il serait beaucoup plus avisé de cesser d’étudier et de revitaliser l’âme que d’obtenir la meilleure éducation possible en perdant de vue les bénédictions éternelles. [...]

En aucun cas, je ne conseillerais de restreindre l’éducation à laquelle Dieu n’a fixé aucune limite. Notre instruction ne s’achève pas avec les avantages accordés par le monde. De toute éternité, les élus de Dieu resteront des étudiants. Mais je conseille de restreindre le suivi de méthodes éducatives qui mettent l’âme en danger et font abandonner les objectifs pour lesquels on dépense du temps et de l’argent. L’éducation véritable est une œuvre gigantesque qui dure toute la vie, mais pour l’obtenir, il est nécessaire de posséder la sagesse qui vient de Dieu seul. Le Seigneur devrait être présent à tous les stades de la scolarité, mais consacrer des années à l’étude d’un seul domaine livresque est une erreur. Que personne n’encourage les étudiants à passer immédiatement à l’étude d’une nouvelle branche après s’être consacré à de premières études, mais conseillez-leur d’entreprendre le travail pour lequel ils se sont préparés. Encouragez-les à utiliser les compétences qu’ils viennent d’obtenir. [...]

Beaucoup d’étudiants ont besoin de renouveler, transformer et façonner leur esprit d’après le plan divin. Ils ruinent leur santé physique, psychique et morale en passant trop de temps à étudier. Ils se trompent eux-mêmes pour le temps présent et pour l’éternité en se montrant intempérants dans la poursuite de leurs études. Ils perdent le désir d’apprendre à l’école du Christ des leçons de douceur et d’humilité. [...]

Dans la perspective du proche retour du Christ

Les étudiants ne doivent jamais oublier que le temps est court et qu’ils doivent se préparer rapidement à accomplir le travail dont notre époque a besoin. [...] On m’incite à vous demander si vous réalisez à quel point la crise est proche. Elle s’approche subrepticement, comme un voleur. Le soleil brille dans le ciel, accomplissant sa course habituelle, les cieux proclament la gloire de Dieu. Comme toujours, les hommes mangent et boivent, plantent et construisent, se marient et marient leurs enfants. Les commerçants achètent et vendent, les publications continuent de paraître les unes après les autres, les hommes se battent pour obtenir les meilleurs postes. Les assoiffés de plaisir vont au théâtre, aux courses, dans les enfers du jeu et l’excitation la plus grande prédomine. Or, le temps de probation s’achève bientôt et le cas de chacun va être décidé pour toujours. Ceux qui sont persuadés qu’il y a un ciel à gagner et un enfer à éviter sont peu nombreux, mais ils témoignent de leur foi par leurs œuvres.

Les signes du retour du Christ se réalisent rapidement. Satan sait qu’il ne lui reste que peu de temps. Il a mis ses agents à l’œuvre pour semer le trouble dans le monde afin de tromper, séduire, occuper et fasciner les hommes jusqu’à la fin du temps de probation, quand la porte de la miséricorde se refermera.

Les royaumes de ce monde ne sont pas encore devenus les royaumes du Seigneur et du Christ. Ne vous illusionnez pas, restez éveillés et réagissez rapidement, car la nuit vient où personne ne pourra plus travailler. N’encouragez pas les étudiants qui viennent à vous dans le désir de sauver leurs frères, à entreprendre des études sans fin. Ne rallongez pas, de nombreuses années, le temps des études. Sinon, vous donnerez l’impression qu’il reste encore du temps, ce qui représente un piège pour eux.

Lorsqu’ils commencent leurs études, beaucoup de jeunes sont davantage prêts, ont davantage de discernement spirituel, et possèdent davantage de connaissance en Dieu et en ses commandements que lorsqu’ils obtiennent leurs diplômes. Ils deviennent ambitieux et veulent être des hommes cultivés, ce qui les encourage à rajouter des études jusqu’à en être infatués. Ils font de leurs livres des idoles et acceptent de sacrifier leur santé et leur spiritualité en échange d’une éducation de haut niveau. Ils restreignent le temps consacré à la prière et ne profitent pas des occasions qui s’offrent de faire du bien. Ils ne mettent pas en pratique les connaissances obtenues et ne cherchent pas à apprendre comment gagner des âmes. Le travail missionnaire leur semble de moins en moins enviable, tandis que le désir d’exceller dans les connaissances livresques croît anormalement. En poursuivant leurs études, ils se coupent du Dieu de la sagesse. Certains les congratulent pour leurs progrès et les encouragent à obtenir encore plus de diplômes. [...]

On a posé ces questions: “Croyez-vous en la vérité? Croyez-vous dans le message du troisième ange? Dans ce cas, mettez votre foi en actes.” [...] Le temps de probation ne permettra pas que soient longtemps prolongées les années de préparation. Dieu appelle, écoutez-le lorsqu’il dit: “Va travailler aujourd’hui dans ma vigne.” Matthieu 21:28. C’est maintenant ou jamais le moment d’agir. [...]

“L’Éternel (fraye) son chemin dans le tourbillon, dans la tempête, les nuées sont la poussière de ses pieds.” Nahum 1:3. Oh! Si seulement les hommes comprenaient l’immense patience de Dieu! Il est en train de restreindre ses propres attributs. Sa toute-puissance est soumise à son omnipotence. Oh! Si seulement les hommes comprenaient que Dieu refuse de se lasser des perversités du monde, gardant l’espoir de pardonner même au pécheur le moins méritant! Mais sa longanimité ne durera pas toujours. Qui est prêt à affronter le changement brutal avec lequel il traitera les hommes pécheurs? Qui échappera au châtiment qui tombera sur les transgresseurs? [...]

Une œuvre immense doit être accomplie. La vigne du Seigneur a besoin d’ouvriers. Les missionnaires doivent pénétrer dans les territoires à évangéliser avant qu’ils soient obligés de cesser le travail. Les portes s’ouvrent de tous côtés. Les étudiants ne peuvent se permettre d’attendre la fin de longues années d’étude, car le temps est compté et il nous faut œuvrer tant que dure le jour. [...]

Comprenez que je ne veux pas, par ces mots, déprécier les études, mais je veux avertir ceux qui risquent de faire ce qui est juste d’une façon si extrême qu’en fait, cela ne l’est plus. Qu’ils n’accordent pas à l’éducation une valeur démesurée. Insistez plutôt sur l’importance de l’expérience chrétienne, car sans elle, l’enseignement reçu par l’étudiant n’aura pas de valeur.

Si vous constatez qu’un étudiant s’absorbe dans ses études au point de négliger le seul Livre lui indiquant comment assurer le futur bien-être de son âme, ne le tentez pas en lui proposant d’aller plus loin et de prolonger le temps consacré aux études. De cette façon, tout ce qui fera que ses études s’avèrent utiles dans ce monde, sombrera loin de sa vue. [...]

Tant que le monde existera, nous aurons besoin d’écoles. Il est nécessaire d’offrir aux jeunes la possibilité d’étudier, mais il ne faut pas que les études étouffent tout intérêt pour la spiritualité. Il est dangereux de conseiller aux étudiants de poursuivre une branche après l’autre et de leur faire croire qu’en agissant de la sorte, ils atteindront la perfection. La culture ainsi obtenue sera en tout point défaillante. Le Seigneur déclare: “Je détruirai la sagesse des sages, et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage? Où est le Scribe? Où est le contestataire de ce siècle? Dieu n’a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.” 1 Corinthiens 1:19-21.

La sagesse égyptienne n’avait plus de secrets pour Moïse. Grâce à la providence divine, il a reçu une éducation approfondie, mais il a dû en désapprendre une grande partie, car en réalité, elle n’était que folie. L’impression que cette sagesse a laissée sur lui a été effacée par quarante ans d’expérience à veiller sur les brebis et les tendres agneaux. Si de nombreuses personnes travaillant de près ou de loin pour le Seigneur pouvaient connaître un isolement semblable à celui de Moïse et être poussées par les circonstances à exercer quelque humble vocation jusqu’à ce que leur cœur s’attendrisse, [...] elles n’accorderaient pas autant de valeur à leurs propres talents ni ne chercheraient à montrer que la sagesse conférée par une éducation de haut niveau remplace une saine connaissance de Dieu. [...]

Les disciples du Christ ne sont pas appelés à exalter l’être humain, mais Dieu, source de toute sagesse. Que les éducateurs permettent au Saint-Esprit d’accomplir son œuvre dans le cœur humain. Le plus grand des Maîtres est représenté parmi nous par le Saint-Esprit. Aussi intenses que soient vos études, aussi loin que vous alliez, aussi pleinement que vous occupiez tous les instants de cette période probatoire à la poursuite de connaissances, vous n’atteindrez pas la perfection. Quand cette période sera terminée, vous vous demanderez: “Quel bien ai-je fait à ceux qui sont dans les ténèbres? À qui ai-je communiqué la connaissance de Dieu ou même ces connaissances qui ont exigé tant de temps et d’argent?”

Bientôt, on entendra au ciel: “Tout est accompli.” Jean 19:30. “Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint soit encore sanctifié! Voici: je viens bientôt, et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son œuvre.” Apocalypse 22:11, 12. Quand ce commandement sera prononcé, le cas de chacun aura été décidé.

Il serait beaucoup plus avisé pour les ouvriers de Dieu d’assumer un travail moindre et de l’accomplir lentement et humblement en portant le joug du Christ et en partageant ses fardeaux, que de consacrer des années à se former en vue d’un poste important, pour échouer ensuite à conduire des fils et des filles à Dieu et n’avoir aucun trophée à déposer aux pieds de Jésus. [...]

Combien de ceux qui connaissent la vérité présente travaillent en harmonie avec ses principes? Certes, une œuvre est accomplie, mais il y a beaucoup, beaucoup plus à faire. Le travail s’accumule et il reste peu de temps pour agir. Nous devrions être désormais des lumières brillantes et pourtant, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à avoir leur lampe remplie d’huile de la grâce, mouchée et allumée, afin que brille la lumière aujourd’hui. Trop de croyants comptent sur des lendemains immenses, mais ils sont dans l’erreur. Que chacun reçoive l’éducation dont il a besoin pour comprendre l’importance de l’œuvre spéciale à accomplir aujourd’hui. Que chacun travaille au service de Dieu et des âmes, que chacun fasse preuve de sagesse et ne soit jamais trouvé oisif et dans l’attente qu’on l’informe de sa tâche, car les responsables sont surchargés de responsabilités et attendre leurs directives est du temps perdu. Dieu vous donnera de la sagesse pour que vous changiez dès à présent; son invitation est toujours actuelle: “Mon fils, va travailler aujourd’hui dans la vigne.” Matthieu 21:28 (BFC). “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs”. Hébreux 3:7, 8. Le Seigneur introduit sa demande par le tendre mot de “fils”. Quelle tendresse, quelle compassion, mais aussi, quelle demande pressante! Cette invitation est aussi un commandement. — Special Testimonies on Education, 108-146, 21 mars 1895, aux éducateurs du sanatorium et du collège de Battle Creek, Michigan.

Se connaître soi-même est important. La véritable connaissance de soi conduit à une humilité qui permet au Seigneur de développer l’esprit, de façonner et de discipliner le caractère. Aucun éducateur ne peut faire un travail valable s’il n’a conscience de ses défaillances et n’écarte tout projet qui affaiblirait sa vie spirituelle. Quand les éducateurs sont prêts à mettre de côté tout ce qui n’est pas essentiel à la vie éternelle, il est alors possible d’affirmer qu’ils travaillent à leur propre salut avec crainte et tremblement et qu’ils se préparent avec sagesse à l’éternité.