Le troisième ange est représenté volant au milieu du ciel, indiquant par là que son message doit être annoncé en tous lieux sur la terre. C’est le message le plus solennel jamais donné à des mortels et tous ceux qui se proposent de participer à cette œuvre devraient d’abord ressentir le besoin d’être formés de façon très approfondie. Des projets doivent être mis au point et des efforts entrepris pour l’éducation de ceux qui pensent travailler dans l’une des branches de l’œuvre.
Ne confions pas d’activités missionnaires aux jeunes garçons, ni d’études bibliques aux filles. Ces jeunes offrent leur service et sont disposés à assumer des responsabilités alors qu’ils manquent d’expérience religieuse et n’ont pas reçu une éducation ni suivi une formation en profondeur. Leurs compétences doivent être éprouvées, car à moins d’avoir la ferme volonté d’être de façon consciencieuse à l’image de ce que Dieu attend d’eux, ils ne représenteront pas correctement sa cause. Tous ceux qui se consacrent à son œuvre, dans toutes nos missions, doivent acquérir une expérience importante. Ceux qui viennent d’arriver dans l’œuvre doivent être assistés par des frères ayant de l’expérience et connaissant nos méthodes de travail. Les actions missionnaires sont constamment gênées par le manque d’ouvriers adéquatement formés — des ouvriers fervents et pieux qui représenteraient correctement notre foi.
Beaucoup de missionnaires potentiels n’ont jamais pénétré dans le champ missionnaire, parce que ceux avec qui ils s’associent, à l’église ou au collège, ne prennent pas la peine de travailler avec eux pour leur révéler les attentes de Dieu concernant l’ensemble de leurs facultés ni ne prient avec eux et pour eux. La période mouvementée où se décident les choix d’une vie passe, leurs convictions sont étouffées, d’autres influences, d’autres motivations les séduisent, et la tentation de rechercher une place qui leur procurera, pensent-ils, une aisance financière, les emporte dans le courant du monde. Ces jeunes gens auraient pu être gagnés à la cause de Dieu.
Nos écoles doivent être des centres de formation. Si des hommes et des femmes s’y préparent d’une manière ou d’une autre à entrer dans le champ missionnaire, ils doivent prendre conscience de la grandeur de leur travail. Ils doivent rechercher chaque jour à mettre en pratique la sainteté s’ils veulent être prêts à servir dans l’une des branches de la cause de Dieu. [...]
L’éducation entreprise à la maison doit se poursuivre à l’école
Les jeunes qui fréquentent nos collèges doivent recevoir une formation différente de celles des écoles ordinaires de notre époque. En général, leurs parents, s’ils sont avisés et craignent Dieu, leur ont appris les principes du christianisme. La Parole de Dieu est respectée chez eux et ses enseignements sont devenus la règle de leur vie. Ils ont été éduqués et disciplinés à l’école de l’Évangile. Quand ils entreprennent leurs études, cette éducation doit être poursuivie. Ils n’ont nul besoin de connaître les maximes, les coutumes et les pratiques mondaines. Qu’ils réalisent que leurs enseignants se soucient de leur âme et s’intéressent fermement à leur bien-être spirituel. La religion est le grand principe à inculquer, car la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. [...]
Une foi vécue avec plaisir
Partout où des écoles ont été créées, des cœurs généreux témoigneront aux jeunes un vif intérêt. On aura besoin de pères et de mères exprimant leur sympathie avec chaleur et leurs remontrances avec bonté. On rendra la pratique religieuse aussi plaisante que possible. Ceux qui la prolongeront jusqu’à la lassitude laisseront une fausse impression dans l’esprit des jeunes, les incitant à penser que la religion est quelque chose de desséché, d’asocial et d’inintéressant. [...] Il est essentiel à l’enseignant d’avoir une foi ardente et active. Si l’on n’y prête constamment attention et s’ils ne sont revivifiés par le Saint-Esprit, les cultes du matin et du soir à la chapelle et les réunions du sabbat deviendront stériles et formels et, aux yeux des jeunes, les moments les plus ennuyeux et les moins agréables de la vie scolaire. Ces réunions doivent être organisées de telle façon à être profitables et plaisantes.
Que nos enseignants étudient eux-mêmes à l’école du Christ et apprennent des leçons qu’ils communiqueront à leurs étudiants. Une ferveur religieuse sincère, sérieuse et profonde est nécessaire. Toute étroitesse d’esprit doit être bannie. Que l’enseignant se départisse de sa dignité pour s’associer aux enfants dans leurs exercices et leurs moments de détente sans leur laisser l’impression qu’il les observe. Sa présence même parmi eux façonnera leurs comportements et son affection pour eux grandira.
Les jeunes ont besoin de sympathie, d’affection et d’amour pour ne pas se décourager et penser: “Je ne me soucie de personne et personne ne se soucie de moi.” Même s’ils disent être des fidèles du Christ, le tentateur s’attachera à leurs pas et ils risqueront de devenir tièdes et désabusés en s’éloignant de Dieu. Certains se feront alors un devoir de les blâmer et de les traiter avec froideur comme s’ils étaient bien pires qu’ils ne le sont réellement. Peu d’adultes, voire aucun, penseront que c’est à eux de faire des efforts pour les aider à changer et chasser les impressions malheureuses qu’on leur a laissées.
Les tâches de l’enseignant sont d’une importance sacrée, mais aucun aspect de son travail n’importe davantage que de veiller sur les jeunes avec une sollicitude tendre et aimante. Une fois qu’il a gagné leur confiance, il peut aisément les guider, les diriger et les former. Il exprimera dans sa vie les motivations saintes qui sous-tendent le mode de vie chrétien. Le salut de ses élèves est la plus grande responsabilité confiée à l’enseignant qui craint Dieu. Il est collaborateur avec Dieu et devrait faire des efforts particuliers et déterminés pour les gagner au Christ. C’est ce que Dieu attend de lui.
Tout enseignant devrait mener une vie pieuse, pure et laborieuse. Si son cœur rayonne d’amour divin, sa vie témoignera d’une qualité de sentiments absolument essentielle. Des prières ferventes seront adressées à Dieu, de loyaux avertissements seront donnés, car sinon les âmes confiées à ses soins seront en danger. [...]
Cependant, malgré tous ces efforts, il arrive que l’enseignant découvre que certains ont développé un caractère dénué de principes. Leur morale est défectueuse à cause, souvent, du mauvais exemple de parents pervertis et laxistes. Même en faisant son possible, l’enseignant ne parviendra pas à rendre la vie de ces jeunes pure et sainte. Malgré une patiente discipline, des efforts affectueux et des prières ferventes, il sera déçu par ceux dont il aura attendu beaucoup. En outre, il aura à subir de la part des parents le reproche de n’avoir pas réussi à contrer le mauvais exemple et l’éducation malavisée reçue à la maison. Malgré ces déceptions, l’enseignant poursuivra son travail, confiant en la présence de Dieu à ses côtés, fidèle et courageux à son poste, avançant par la foi. D’autres jeunes seront sauvés et grâce à l’influence qu’ils exerceront ils en sauveront d’autres à leur tour. [...]
Un idéal élevé
Ce qu’il est valable d’entreprendre vaut la peine d’être bien fait. Si la religion doit être l’élément prédominant dans toutes nos écoles, les objectifs littéraires n’en seront pas moins élevés. C’est en s’exerçant à employer au mieux les facultés qui lui ont été accordées que tout vrai chrétien réalisera son besoin d’acquérir des connaissances approfondies. Tout en grandissant en grâce, et dans la connaissance du Seigneur Jésus-Christ, il cherchera constamment à s’améliorer pour devenir un chrétien rempli d’intelligence.
Le Seigneur est déshonoré lorsque nous exprimons des idées ou projets de qualité inférieure. Celui qui ne perçoit pas les dignes exigences de la loi de Dieu ou qui en néglige des aspects, la viole tout entière. Celui qui se contente de ne suivre que partiellement l’idéal de justice et qui ne triomphe pas de tout ennemi spirituel, ne remplira pas les objectifs du Christ. Il dévalorisera sa vie religieuse et affaiblira son caractère. Sous la pression des tentations, ses défauts de caractère prédomineront et le mal triomphera.
Pour atteindre l’idéal le plus élevé possible, montrons-nous persévérants et déterminés. Dans de nombreux cas, nous aurons à nous débarrasser d’habitudes et d’idées ancrées avant de pouvoir progresser dans notre vie religieuse. [...] Nous avons principalement à soumettre nos goûts, nos appétits, nos passions, nos motivations et nos désirs au grand idéal de justice divine. C’est le cœur qu’il faut commencer à changer. Si celui-ci n’est pas totalement en harmonie avec la volonté du Christ, quelque passion maîtresse, quelque mauvaise habitude ou quelque défaut destructeur prendront le dessus.
La piété et l’expérience religieuse sont les fondements de toute véritable éducation. Dieu désire pour nos écoles des éducateurs efficaces. En progressant dans la compréhension des choses spirituelles, ils réaliseront l’importance de posséder une bonne connaissance des sciences. Et si leur foi est vive, ils auront aussi besoin d’avoir des diverses sciences une connaissance approfondie. [...]
Le chrétien cherchera à perfectionner ses connaissances dans le but de pratiquer le bien envers autrui. De telles connaissances, harmonieusement combinées à un caractère à l’image du Christ, feront de lui une lumière dans le monde. Dieu accompagne les efforts des hommes. Ceux qui cherchent à affermir leur vocation et leur élection sont conscients que des connaissances superficielles ne les prépareront pas à effectuer un travail utilitaire. Une instruction équilibrée par une solide expérience religieuse qualifie l’enfant de Dieu à effectuer sa tâche avec constance, fermeté et compréhension. Celui qui apprend du plus grand Éducateur que le monde ait jamais connu, sera doté non seulement d’un caractère chrétien équilibré, mais aussi d’un esprit entraîné à servir avec efficacité. [...]
Ne nous satisfaisons pas d’un esprit paresseux et indiscipliné, d’une pensée engourdie, d’une mémoire inexacte. Telle n’est pas la volonté Dieu. Il attend des enseignants qu’ils ne se contentent pas d’une réussite médiocre, mais qu’ils réalisent combien leur assiduité doit être grande et régulière dans l’acquisition des connaissances. Nous appartenons à Dieu corps et âme, car il nous a rachetés. Il nous a accordé des talents et rendus capables d’en obtenir d’autres pour notre propre bien et celui d’autrui. Il incombe à chacun de développer et de consolider les dons confiés par Dieu. Si tous comprenaient cela, d’énormes changements se produiraient dans nos écoles, nos églises et nos missions! Or, un grand nombre d’enseignants se contentent de maigres connaissances, de quelques acquisitions, d’être à peine passables. Quelques-uns seulement ressentent la nécessité d’imiter Daniel, d’exercer une grande influence, d’obtenir un caractère harmonieux à force de travailler au bien de l’humanité et à la gloire de Dieu — peu sont prêts, en fait, à combler l’immense besoin de notre époque.
Dieu n’ignore pas les hommes ignorants. Mais si ces derniers ont une relation avec le Christ, s’ils sont sanctifiés par la vérité, ils n’auront de cesse de se cultiver. Leurs facultés, s’ils s’efforcent de les consacrer à la gloire de Dieu, s’accroîtront constamment de sorte qu’ils le glorifieront encore davantage. Ceux qui sont prêts à rester dans une sphère étroite parce que Dieu a condescendu à les accepter quand ils se trouvaient là, manquent vraiment de sagesse. C’est pourtant ce que font des milliers de personnes.