Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants

Chapitre 81

Travail missionnaire de l'étudiant

Enseigner aux étudiants des leçons d’une grande valeur ne suffit pas, ils doivent apprendre à transmettre ce qu’ils ont reçu. Quelles que soient la position sociale et les possessions de toute personne ayant connaissance de la vérité, la Parole de Dieu enseigne que tout ce qu’elle a, lui est confié en dépôt, dans le but de tester son caractère. Ses activités dans le monde, ses talents, ses finances, sa capacité à servir, elle les doit à celui à qui elle appartient, ayant été créée et rachetée par lui. Dieu nous accorde ses dons pour les employer au service d’autrui et devenir ainsi à son image. Celui qui cherche à se former pour pouvoir toucher des hommes ignorants et perdus participe au grand dessein divin pour l’humanité. En effectuant un service désintéressé pour le bien d’autrui, il sert le grand idéal de l’éducation chrétienne.

Certains étudiants de nos écoles ont de précieux talents qu’ils doivent apprendre à utiliser. Nos écoles doivent être dirigées de sorte qu’enseignants et étudiants ne cessent de devenir de plus en plus compétents. En mettant fidèlement en pratique ce qu’ils ont appris, ils sauront de mieux en mieux utiliser leurs connaissances.

Il est nécessaire, pour compléter leur éducation, que les étudiants aient le temps de faire du travail missionnaire, — du temps pour connaître les besoins spirituels des familles de la région environnante. Il ne faut pas qu’ils soient pris par leurs études au point de ne pas avoir le temps de mettre les connaissances acquises en pratique. Encourageons-les à faire des efforts missionnaires sincères auprès de ceux qui sont dans l’erreur, faisant leur connaissance et leur communiquant la vérité. En travaillant humblement, en recherchant la sagesse du Christ, en priant et en veillant, ils communiqueront à autrui les connaissances qui ont enrichi leur vie.

Les éducateurs et les étudiants de nos écoles ont besoin du toucher divin. Dieu peut faire beaucoup plus pour eux que ce qu’il a déjà fait, parce que, dans le passé, on a limité ses interventions. En encourageant une attitude missionnaire, même si cela retire quelques heures au programme scolaire habituel, on recevra d’importantes bénédictions, car il y aura davantage de foi et de zèle spirituel, une plus grande conscience de ce que Dieu fait.

Le jeune trouvera l’occasion de participer à de nombreuses activités. On constituera des groupes qui seront soigneusement préparés à travailler comme infirmiers et infirmières, visiteurs évangéliques, ministres de Dieu, missionnaires médicaux, ou à donner des études bibliques.

Quand l’école ferme pour l’été, il est possible, pour de nombreux jeunes, de faire du porte à porte. Le colporteur fidèle trouve le chemin de nombreux foyers, où il laisse de la littérature parlant de la vérité pour notre temps. Que nos étudiants apprennent à vendre des livres. Nous avons besoin d’hommes ayant une expérience chrétienne approfondie, à l’esprit équilibré, des hommes forts et correctement éduqués, pour s’engager dans cet aspect de l’œuvre. Certains possèdent le talent, l’éducation et l’expérience nécessaires qui leur permettraient de former des jeunes au colportage de façon à en accomplir beaucoup plus qu’on ne le fait aujourd’hui. Il incombe à ceux qui bénéficient d’une telle expérience d’enseigner autrui.

Le colportage est l’un des moyens prévus par le Seigneur pour répandre la connaissance de la vérité présente. Les efforts accomplis dans certaines écoles pour faire circuler Les paraboles de notre Seigneur ont montré ce qui peut être effectué par les étudiants en matière de colportage. Le Seigneur a béni ces activités destinées à soulager nos écoles de leurs dettes et ceux qui y ont participé ont acquis une excellente expérience. Parce qu’ils l’ont fait de manière désintéressée, ils ont reçu de grandes bénédictions. Beaucoup ont ainsi appris comment vendre des ouvrages plus importants.

Partout où c’est possible, nos étudiants devraient, pendant l’année scolaire, faire du travail missionnaire en ville et dans les villages environnants. Qu’ils se constituent en groupes pour offrir leur aide. Les étudiants doivent avoir une large vision de leurs obligations présentes envers Dieu. Ils ne doivent pas attendre un temps particulier, après la fin de leurs études, où ils feront de grandes choses pour Dieu, mais qu’ils examinent comment, pendant la durée de leurs études, ils peuvent coopérer avec le Christ pour rendre à autrui des services désintéressés.

Il y a une puissance dans le ministère par le chant. Les étudiants qui ont appris à chanter de doux cantiques de façon mélodieuse et claire peuvent faire beaucoup de bien en tant qu’évangélistes par le chant. Ils trouveront de nombreuses occasions d’utiliser les talents que Dieu leur a donnés en apportant de la douceur et du soleil dans de nombreux lieux isolés assombris par le chagrin et les afflictions, en chantant pour des personnes qui n’ont que rarement le privilège de fréquenter une église.

Étudiants, allez par les chemins et le long des haies. Cherchez à toucher toutes les classes sociales. Entrez dans les maisons des riches comme dans celles des pauvres et, si vous en avez l’occasion, dites: “Aimeriez-vous que nous vous chantions des cantiques?” Quand les cœurs se seront radoucis, il vous sera peut-être possible d’offrir des prières pour que Dieu répande ses bénédictions. Peu refuseront d’écouter. Ce type de ministère est un authentique travail missionnaire.

Étudiants, sachez parler la langue de Canaan. Détournez-vous des discussions, des plaisanteries et des divertissements futiles. Saisissez-vous par la foi des promesses divines et soyez résolus à être de vrais chrétiens ici-bas, tout en vous préparant à être transmués. Si vous vous dépouillez de tout ce qui freine votre progression chrétienne, vous serez touchés par le Saint-Esprit et deviendrez des pêcheurs d’hommes. Vous répandrez le salut divin à la façon d’une lampe. Si votre cœur est rempli de la lumière d’en haut, vous éclairerez les hommes partout où vous vous trouverez. Dieu vous bénira dans votre travail et vous verrez son salut à l’œuvre.

Le troisième ange a été vu volant au milieu du ciel, proclamant les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Le message ne perd rien de sa puissance en se propageant. Jean a vu l’œuvre progresser jusqu’à ce que la terre entière soit remplie de la gloire de Dieu. Avec un zèle et une énergie de plus en plus intenses, poursuivons l’œuvre du Seigneur jusqu’à la fin des temps.

À la maison, à l’école, à l’église, hommes, femmes et enfants doivent se préparer à annoncer le message au monde. Nos écoles doivent être de plus en plus compétentes et autonomes d’un point de vue humain, ressembler davantage aux écoles de prophètes. Que leurs éducateurs marchent étroitement avec Dieu. Le Seigneur invite des jeunes gens et des jeunes filles forts, fervents et désintéressés à s’empresser au front et, après de brèves études, à aller de l’avant, prêts à annoncer le message au monde.

Il appartient à nos collèges et écoles de formation d’envoyer des missionnaires dans des régions lointaines. Que les étudiants profitent à l’école de toutes les occasions pour se préparer à ce travail. Qu’on les teste et qu’on les éprouve, afin de voir s’ils s’adaptent facilement et s’ils ont une relation vivante avec le ciel. Ils exerceront dans ce cas une bonne influence sur ceux avec qui ils entreront en contact.

Une expérience précieuse

Quand nous habitions Cooranbong, où l’école d’Avondale a été créée, la question des divertissements a été soulevée. “Que prévoir pour divertir nos étudiants?” demandait le corps enseignant. Nous en avons discuté ensemble, puis je suis allée trouver les étudiants et leur ai dit:

“Nous avons la possibilité d’occuper notre esprit et notre temps de façon bénéfique, sans rechercher des moyens de nous divertir. Au lieu de passer du temps à vous amuser comme tant d’étudiants le font, faites quelque chose pour le Maître.

”La meilleure chose que vous puissiez faire, c’est de vous consacrer au travail missionnaire pour les gens du voisinage et des villages environnants. Chaque fois que vous écoutez un message intéressant, prenez des notes et relevez les passages utilisés par le ministre de Dieu, afin de pouvoir revoir attentivement le sujet. Après les avoir régulièrement étudiés, vous serez rapidement capables de donner un résumé de ces exposés sous forme d’études bibliques données à ceux qui ne viennent pas à nos réunions.”

Les étudiants les plus âgés ont décidé de suivre cette suggestion. Ils se sont réunis le soir pour étudier les Écritures ensemble. Ils ont d’abord travaillé les uns pour les autres et, comme résultat, un certain nombre de non convertis ont été gagnés à la vérité. Quant aux efforts accomplis en faveur des voisins, ils ont été une bénédiction non seulement pour les étudiants eux-mêmes, mais pour ceux en faveur de qui ils sont intervenus.

On a demandé à ceux qui sortaient étudier avec des voisins d’indiquer s’il y avait des malades. Ceux qui avaient été formés à soigner ont été encouragés à mettre leurs connaissances en pratique. Les étudiants en sont venus à considérer que travailler pour le Maître était un divertissement à son image.

Au bout d’un moment, la question du travail du dimanche a été soulevée. Il semblait que les contraintes se resserraient autour de nous pour l’interdire. Notre école était située au cœur des bois, loin des villages et des gares. Personne ne vivait assez prêt pour être incommodé par nos activités. Nous étions néanmoins observés. Des officiels ont été priés d’aller voir nos activités dans l’enceinte de l’école. Ils sont venus, mais ils n’ont pas paru remarquer que certains travaillaient. Ce que nous faisions pour les malades dans cette région avait gagné leur confiance et leur respect et ils n’ont pas souhaité intervenir contre nos innocentes activités du dimanche.

Une autre fois, quand nos frères ont été menacés de persécutions et m’ont demandé ce qu’ils devaient faire, j’ai donné le même avis que pour les activités du dimanche. Je leur ai dit: “Employez vos dimanches au travail missionnaire. Que les éducateurs accompagnent les étudiants, qu’ils leur montrent comment s’exprimer en faisant du bien. Que les gens sachent que vous vous intéressez au salut de leur âme.” La bénédiction divine a reposé sur les étudiants tandis qu’ils sondaient avec assiduité les Écritures afin d’apprendre à présenter de façon favorable les vérités de la Parole.

Que les éducateurs de nos écoles consacrent le dimanche aux activités missionnaires. Qu’ils organisent des réunions avec les étudiants pour ceux qui ne connaissent pas la vérité. On utilisera le dimanche à des travaux qui rendront de grands services au Seigneur. Faites du porte à porte ce jour-là. Organisez des réunions à l’extérieur ou chez les gens et rendez-les extrêmement attrayantes. Chantez d’authentiques hymnes de réveil, parlez avec puissance et assurance de l’amour du Sauveur. Discutez de la tempérance et de ce qu’est une expérience religieuse véritable. Vous en apprendrez beaucoup sur la façon de travailler et vous toucherez de nombreux cœurs.

Les étudiants qui profitent au mieux de la vie sont ceux qui vivent leurs relations et leurs échanges avec leurs frères les hommes, selon la Parole. Ceux qui reçoivent pour donner récoltent dans cette vie un immense contentement. Ceux qui vivent pour eux-mêmes sont toujours insatisfaits. Barricader ses sentiments au fond de soi n’a rien de chrétien. Le Seigneur s’est choisi des canaux par lesquels il déverse sa bonté, sa miséricorde et sa vérité. Nous devons collaborer avec le Christ pour communiquer aux autres une sagesse et une bienveillance concrètes, ensoleiller et bénir leur vie, accomplissant de la sorte un travail saint et bienfaisant.

Missionnaires à l’école

Un travail spécial attend l’étudiant à l’école. Dans la salle de classe et à l’internat, des champs missionnaires sont à défricher. Des esprits, des caractères et des comportements divers sont réunis. En se montrant secourable et positif, l’étudiant démontrera la sincérité de son amour pour le Christ, ainsi que son désir de profiter de toutes les occasions de rendre service. Par des paroles encourageantes et bienveillantes, il communiquera à ses camarades les grâces que Dieu lui a accordées.

Dieu désire que les étudiants s’entraident. Chacun doit supporter des épreuves, affronter des tentations. Si l’un est fort sur tel point, il est peut-être vulnérable ailleurs, ou il a de graves défauts à surmonter. Dieu dit à tous: “Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.” Galates 6:2.

Certains jeunes ont parfois des difficultés d’apprentissage. Si vous voyez qu’un camarade a du mal à comprendre ses leçons, vous les lui expliquerez. Énoncez vos idées de façon simple et claire. Il arrive souvent qu’un jeune en apparence engourdi, saisisse plus rapidement certaines idées lorsqu’elles sont présentées par un camarade. Soyez patient et persévérant et, peu à peu, ses hésitations et sa lenteur disparaîtront. Dieu vous donnera la force de progresser dans vos études. Il coopérera avec vous et, au ciel, vous serez considéré comme un “bon et fidèle serviteur.”

Que les étudiants réalisent qu’ils sont à l’école pour aider leurs camarades à coopérer avec Dieu et pour s’associer aux prières qui s’élèvent en leur faveur. Avec compassion et amour, qu’ils aident leurs camarades à se hâter vers le ciel.

Étudiants, coopérez avec vos éducateurs. Vous leur communiquerez ainsi espérance et courage, tout en vous aidant vous-mêmes à progresser. N’oubliez pas que si vos enseignants sont influents et leurs travaux couronnés de succès, ce sera en grande partie grâce à vous. Ils apprécieront tout effort de votre part pour coopérer avec ce qu’ils font.

Que les étudiants aient un temps de prière personnel, où ils adressent des requêtes ferventes en faveur du directeur et des enseignants, leur souhaitant vigueur physique, intelligence claire, force morale et discernement spirituel. Priez aussi pour que la grâce du Christ les aide à accomplir leur travail avec fidélité et amour et que par leur intermédiaire, Dieu fasse prédominer le bien sûr le mal.

Que chaque jour, les étudiants exercent silencieusement en priant une influence positive, coopérant ainsi avec le Christ, notre Missionnaire en chef.

Nous sommes bien en dessous de nos possibilités dans le domaine de l’expérience chrétienne. Nous avons un grand retard dans le témoignage à rendre par le biais de lèvres sanctifiées. Même à table, le Christ enseignait des vérités qui réconfortaient et encourageaient son auditoire. Quand son amour réside en nous à la façon d’un vivant principe, du fond du cœur jaillissent des paroles appropriées à la situation — non pas des paroles légères et vaines, mais des paroles qui élèvent, chargées de puissance spirituelle.

Qu’enseignants et étudiants guettent l’occasion de confesser le Christ dans leurs conversations. Un tel témoignage est plus efficace que de nombreux sermons. Peu représentent véritablement le Christ. Lui qui est l’espérance de la gloire, qu’il réside en nous. On le reconnaîtra alors comme la source de tout don bon et parfait, de toute bénédiction, celui en qui se concentre l’espérance de la vie éternelle.

Étudiants, rendez votre vie scolaire aussi parfaite que possible. Vous ne la vivrez qu’une seule fois et l’occasion qui s’offre ainsi à vous est précieuse. Il vous appartient non seulement d’apprendre, mais de mettre en pratique les leçons du Christ. Tout en vous formant, vous avez la possibilité de parler des magnifiques vérités de la Parole. Exploitez ce privilège. Dieu bénira tous les moments passés ainsi. Préservez votre simplicité et votre amour envers autrui et le Seigneur vous conduira par des chemins sûrs. L’expérience profonde que vous en retirerez aura davantage de valeur que l’or, l’argent ou les pierres précieuses.

Vous ignorez à quelles responsabilités vous serez appelés à l’avenir. Dieu fera peut-être appel à vous, comme il l’a fait pour Daniel, pour communiquer la vérité aux puissants de la terre. Il ne dépend que de vous de vous préparer à avoir le talent et la connaissance nécessaires, de recevoir de Dieu de l’intelligence dans tout ce que vous apprenez. Il vous aidera à vous adapter aux matières étudiées. Que votre motivation première soit d’assimiler des principes justes, nobles, élevés. Dieu désire que vous soyez ses témoins. Il ne veut pas vous voir immobiles, il veut que vous couriez en observant ses commandements.

Le Christ souhaite faire de chaque étudiant son agent. Coopérez donc avec celui qui a donné sa vie pour vous. Quelles abondantes bénédictions se répandraient sur nos écoles si éducateurs et élèves consacraient leur cœur, leur esprit, leur âme et leurs forces au service de Dieu! Si vous vous abandonnez à sa protection, vous serez ses assistants. Il vous dirigera de façon sûre et vous permettra, vous et d’autres, de suivre des chemins intègres. Il vous communiquera la connaissance et la sagesse, ainsi que l’aptitude à servir pleinement.

Avec l’armée que formeraient nos jeunes, bien préparés, la bonne nouvelle de notre Sauveur crucifié, ressuscité, prêt à revenir, serait vite portée au monde entier! Comme la fin viendrait vite — la fin de la souffrance, du chagrin, du péché! Au lieu de possessions terrestres, marquées par le mal et la douleur, nos enfants recevraient bientôt l’héritage divin: “Les justes posséderont le pays et ils y demeureront à jamais.” Psaumes 37:29. “Aucun habitant ne dit: Je suis malade!” Ésaïe 33:24. “On n’y entendra plus le bruit des pleurs et le bruit des cris.” Ésaïe 65:19. — Éducation, 304.

Consacrons notre intelligence et notre cœur à servir Dieu. Il a des droits sur nous tous. Le disciple du Christ ne se laissera aller à aucune gratification personnelle, ne s’engagera dans aucune entreprise, même innocente et louable en apparence, si sa conscience lui indique que cela risque d’abattre son ardeur ou d’affaiblir sa spiritualité. Chaque chrétien doit s’efforcer de repousser la marée du mal et de sauver nos jeunes des influences négatives qui risquent de les balayer. Puisse Dieu nous aider à remonter le courant.