Préparation pour rencontrer Christ
Tous les Adventistes du septième jour attendent impatiemment le moment où Jésus viendra les prendre pour les amener dans la demeure céleste qu’il est allé préparer pour eux. Dans cette merveilleuse cité, il n’y aura plus de péché, plus de déceptions, plus de faim, plus de pauvreté, plus de maladie, plus de mort. Quand l’apôtre Jean contemplait les privilèges qui attendent les fidèles, il s’exclama: “Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ...! Nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est.” 1 Jean 3:1, 2.
Le but de Dieu pour son peuple est que nous soyons semblables à Christ en caractère. Depuis le commencement, à travers le plan qu’il avait conçu, Dieu voulait que les membres de la famille humaine, créés à son image, puissent développer des caractères semblables à Dieu. Pour accomplir cela, nos premiers parents en Eden ont dû recevoir des instructions du Christ et des anges dans une conversation face à face. Mais après le péché d’Adam et Eve, ils ne pouvaient plus parler librement aux êtres célestes de cette manière.
Pour que la famille humaine ne soit plus abandonnée sans guide, Dieu choisit d’autres moyens pour révéler sa volonté à son peuple dont l’un fut les prophètes. A Israël, Dieu expliqua: “Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révèlerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.” Nombres 12:6.
Dieu veut que son peuple soit informé et éclairé, sachant et comprenant non seulement les temps dans lesquels il vit, mais aussi ce qui doit arriver. “Car le Seigneur, L’Eternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes.” Amos 3:7. Ceci fait ressortir le contraste entre le peuple de Dieu “les enfants de lumière” (1 Thessaloniciens 5:5) et le peuple du monde.
L’œuvre des prophètes implique beaucoup plus que faire des prédictions. Moïse, un prophète de Dieu qui a écrit six livres de la Bible, a écrit très peu de choses concernant ce qui allait arriver dans l’avenir. Son œuvre est décrite par Osée dans son sens le plus large: “Par un prophète l’Eternel fit monter Israël hors d’Egypte, et par un prophète Israël fut gardé.” Osée 12:14.
Un prophète n’est pas quelqu’un qui est désigné par ses amis, ni par luimême. Le choix d’une personne à devenir prophète se trouve entièrement entre les mains de Dieu. Des hommes et des femmes ont été de temps en temps choisis par Dieu pour parler en son nom.
Ces prophètes, ces hommes et ces femmes choisis par Dieu en tant que moyens de communication, ont parlé et écrit ce que Dieu leur a révélé par une vision sainte. La précieuse Parole de Dieu contient ces messages. A travers ces prophètes, les membres de la famille humaine ont été amenés à comprendre le conflit qui a lieu pour les âmes, le conflit entre le Christ et ses anges et Satan et ses anges. Nous sommes amenés à comprendre ce conflit à la fin des temps, et le moyen prévu par Dieu de prendre soin de son œuvre et de parfaire le caractère de son peuple.
Les apôtres, les derniers des écrivains de la Bible, nous ont donné une image claire des événements des derniers temps. Paul a écrit au sujet des “temps difficiles”, et Pierre nous a averti contre des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises, disant: “Où est la promesse de son avènement?” L’Eglise en ce temps sera en conflit, car Jean a vu Satan “allant faire la guerre au reste.” L’apôtre Paul identifie les membres d’Eglise des derniers temps (L’Eglise du reste) comme “ceux qui gardent les commandements de Dieu” (Apocalypse 12:17), faisant donc d’eux une église qui garde les commandements. Cette Eglise du reste a le “Témoignage de Jésus” qui est “L’esprit de prophétie.” Apocalypse 19:10. Paul déclare que l’Eglise qui attend impatiemment la venue du Christ sera en retard si elle n’a pas de don. 1 Corinthiens 1:7, 8. Elle sera bénie par le don de prophétie du Christ.
Il est donc clair, que dans le plan de Dieu, l’Eglise des derniers temps, lorsqu’elle est venue à l’existence, a dû avoir en son sein l’Esprit de prophétie. Comme il est raisonnable que Dieu parle à son peuple dans les derniers jours de l’histoire de la terre comme il le fit à son peuple dans les siècles passés, lorsqu’il avait des besoins spécifiques.
Quand cette église de la prophétie, l’Eglise Adventiste du Septième Jour, est venue à l’existence au milieu des années 1800, une voix a été entendue parmi nous, disant: “Dieu m’a montré dans une sainte vision.” Ce n’étaient pas des paroles arrogantes, mais celles d’une servante de dix-sept ans qui a été appelée à parler pour Dieu. A travers soixante-dix ans de ministère fidèle, on a entendu cette voix guider, corriger et instruire. Et on entend encore cette voix aujourd’hui à travers des milliers de pages écrites par la messagère choisie du Seigneur,
Ellen G. White.
La vision du grand conflit entre Christ et Satan
La petite école dans un petit village à l’est des Etats-Unis était remplie d’hommes et de femmes ce dimanche après-midi de mi-mars 1858, réunis pour un service. Le frère James White conduisait les funérailles d’un jeune homme et prêchait le sermon. Quand il eut fini de parler, Madame White s’est sentie poussée à prononcer quelques paroles à l’endroit de ceux qui pleuraient. Elle se leva et parla pendant une ou deux minutes, puis marqua une pause. Les gens levèrent la tête pour écouter ses prochaines paroles. Ils étaient un peu surpris par l’exclamation: “Gloire à Dieu” répétée trois fois et de plus en plus forte. Madame était en vision.
Le frère White parla aux gens des visions que madame White avait reçues.
Il leur expliqua en disant qu’elle commença à avoir des visions depuis qu’elle avait dix-sept ans. Il leur dit que bien que ses yeux étaient ouverts, et qu’elle semblait regarder quelque chose au loin, Mme White était absolument inconsciente de ce qui se passait autour d’elle et ne savait rien de ce qui lui arrivait. Il se référa à (Nombres 24:4) et 16 qui parlent “De celui qui entend les paroles de Dieu, de celui qui voit la vision du Tout-Puissant, de celui qui se prosterne et dont les yeux s’ouvrent.”
Il expliqua aux gens qu’elle ne respirait pas pendant la vision. Puis il alla dans (Daniel 10:17) pour expliquer l’expérience de Daniel pendant qu’il était en vision: “Maintenant les forces me manquent, et je n’ai plus de souffle.” Le frère White invita ceux qui le voulaient à venir devant pour examiner Madame White. Il permettait toujours aux gens de venir la voir de près et était content quand il y avait un médecin présent qui pouvait l’examiner pendant qu’elle était en vision.
Tandis que les gens s’avançaient plus près, ils remarquèrent que madame White ne respirait pas, et pourtant son cœur continuait à battre normalement, et la couleur de ses joues était naturelle. On apporta un miroir qu’on plaça devant son visage, mais il n’y avait aucune hydratation sur le miroir. Puis on apporta une bougie qu’on alluma et plaça près de son nez et de sa bouche. Mais la flamme resta droite sans vaciller. Les gens pouvaient voir qu’elle ne respirait pas. Elle marcha dans la salle, balançant ses bras gracieusement tandis qu’elle racontait dans de petites exclamations ce qu’on lui révélait. Comme Daniel, au début, il y eut une perte de force naturelle; puis une force surnaturelle lui fut communiquée. Voir Daniel 10:7, 8, 18, 19.
Pendant deux heures, madame White était en vision. Pendant deux heures, elle ne respira pas. Puis à la fin de la vision, elle respira profondément, fit une pause d’au moins une minute, respira à nouveau, et bientôt respira naturellement. Au même moment, elle commença à reconnaître son entourage et à être consciente de ce qui se passait autour d’elle.
Celle qui vit souvent Mme White en vision, Mme Martha Amadon, donne la description suivante:
“En vision, ses yeux étaient ouverts. Il n’y avait pas de souffle, mais des mouvements de grâce de l’épaule, des bras, des mains, l’expression de ce qu’elle voyait. C’était impossible à quelqu’un d’autre de faire bouger ses mains et ses bras. Souvent, elle ne prononçait que des paroles et parfois des phrases qui exprimaient à ceux qui étaient autour d’elle la nature de la vision qu’elle avait, soit du ciel soit de la terre.
”Sa première parole en vision était ‘gloire’, qu’on entendait d’abord de très près, puis s’évanouissait dans le lointain. Cela se répétait parfois....
”Il n’y avait pas d’excitation parmi ceux qui étaient présents pendant une vision; rien ne causait la peur. C’était une scène solennelle et calme....
”À la fin de la vision, lorsqu’elle perdait de vue la lumière céleste, alors qu’elle revenait sur terre une fois de plus, elle s’exclamait avec un long soupir, en reprenant d’abord le souffle naturel: ‘Qu’il fait sombre!’ Elle était alors souple et sans force.”
Mais il nous faut retourner à notre histoire de la vision de deux heures dans l’école. De cette vision, Mme White écrivit: “La plupart des choses que j’avais vues dix ans auparavant concernant le grand conflit des âges entre Christ et Satan, se sont répétées et j’ai reçu des instructions de les mettre par écrit.”
Dans la vision, il lui semblait être présente, regardant les scènes tandis qu’elles apparaissaient devant elle. D’abord, il lui semblait être au ciel, où elle fut témoin de la chute de Lucifer. Puis elle fut témoin de la création du monde et vit nos premiers parents dans leur demeure en Eden. Elle les vit céder à la tentation du serpent et perdre leur demeure Edénique. En succession rapide, l’histoire de la Bible passa devant elle. Elle regarda l’expérience des patriarches et prophètes d’Israël. Elle assista à la vie et à la mort de notre Sauveur Jésus Christ et à son ascension au ciel où il officie en tant que Souverain sacrificateur depuis lors.
Après ces choses, elle vit les disciples aller de l’avant prêcher le message évangélique aux confins de la terre. Cela fut suivi rapidement par l’apostasie et les ténèbres des âges! Puis elle regarda en vision la réforme, tandis que des hommes et des femmes nobles prenaient position pour la vérité, au risque de leur vie. On lui fit voir les scènes du jugement qui commença au ciel en 1844 jusqu’à nos jours; puis elle fut transportée dans l’avenir et vit la venue du Christ dans les nuées du ciel. Elle assista aux scènes du millénium et de la nouvelle terre.
Avec ces représentations vivides devant elle, Mme White, en rentrant chez elle, décida d’écrire ce qu’elle avait vu et entendu dans la vision. Environ six mois plus tard, un petit volume de 219 pages est sorti de l’imprimerie portant le titre: Le grand conflit entre Christ et ses anges et Satan et ses anges.
Le petit livre fut reçu avec beaucoup d’enthousiasme car il décrivait de façon très frappante l’expérience qui attendait l’Eglise, et dévoila les plans de Satan et la manière avec laquelle il essayera de tromper l’Eglise et le monde dans le dernier conflit de la terre. Combien les adventistes étaient reconnaissants de savoir que Dieu leur parlait dans ces derniers temps à travers l’Esprit de prophétie comme il l’avait promis!
Le récit du grand conflit, si brièvement relaté dans le petit volume des Dons Spirituels, fut plus tard réédité dans la dernière moitié des Premiers Ecrits où on peut les trouver aujourd’hui.
Mais tandis que l’Eglise grandissait et que le temps passait, le Seigneur dans plusieurs visions successives révéla l’histoire du grand conflit dans les grands détails. Et Mme White l’a réécrite entre 1870 et 1884, en quatre volumes appelés l’Esprit de Prophétie. Le livre intitulé l’Histoire de la Rédemption présente les parties les plus importantes du grand conflit tirées de ces livres. Ce volume, publié en plusieurs langues, apporte à beaucoup de gens ce qui a été montré dans ces visions du grand conflit. Plus tard, dans les cinq volumes de la série du “Conflit des âges”: Patriarches et prophètes, Prophètes et rois, Jésus-Christ, Conquérants pacifiques et La tragédie des siècles, Mme White présenta, dans les petits détails, toute l’histoire du conflit entre le bien et le mal.
Ces volumes, qui sont en parallèle avec le récit biblique de la création à l’ère chrétienne et conduisent l’histoire jusqu’à la fin des temps, offrent une grande lumière et beaucoup d’encouragement. Ce sont ces livres qui font des Adventistes du septième jour des “enfants de lumière”. Nous voyons à travers cette expérience l’accomplissement de l’assurance: “Car le Seigneur, l’Eternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes.” Amos 3:7.
Écrivant comment la lumière lui est parvenue, Mme White dit: “Par l’illumination du Saint Esprit, les scènes du conflit permanent entre le bien et le mal ont été ouvertes à l’auteur de ces pages. De temps en temps, il me fut permis de contempler l’œuvre, à différentes époques, du grand conflit entre Christ, le Prince de la vie, l’auteur de notre salut et Satan, le Prince du mal, l’auteur du péché, le premier transgresseur de la loi sainte de Dieu.... Comme l’Esprit de Dieu a révélé à mon esprit les grandes vérités de sa parole et les scènes du passé et de l’avenir, on m’a invité à faire connaître aux autres ce qui m’a donc été révélé: retracer l’histoire du grand conflit pendant les âges passés, et surtout la présenter comme pour répandre une lumière sur la lutte du futur qui approche très vite.”
Comment le prophète reçut-il la lumière
À un moment donné de l’histoire des enfants d’Israël, comme nous l’avons déjà vu, le Seigneur dit au peuple comment il allait communiquer avec eux à travers les prophètes. Il dit: “Ecoutez bien mes paroles! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révèlerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai.” Nombres 12:6.
Nous avons déclaré plus haut que la vision du Grand conflit de 1858 fut accompagnée par certains phénomènes physiques. On pourrait très logiquement se poser la question de savoir pourquoi les visions furent-elles données de cette manière. C’était sans doute pour établir la confiance du peuple et le rassurer que le Seigneur parlait vraiment par les prophètes. Mme White ne se référait pas souvent dans les détails concernant sa condition pendant qu’elle était en vision, mais à une occasion, elle a dit: “Ces messages ont donc été donnés pour justifier la foi de tous, que dans ces derniers temps, nous pouvons faire confiance à l’Esprit de prophétie.”
Comme l’œuvre de Mme White s’est développée, elle peut être testée par ses résultats. “Vous les reconnaîtrez à leurs fruits.” Mais il faut du temps au fruit pour se développer, et le Seigneur au début donna des preuves en rapport avec le don des visions qui aidèrent les gens à croire.
Mais toutes les visions ne furent pas données en public, accompagnées par des phénomènes physiques. L’Eternel promit de communiquer aussi avec les prophètes par des songes. Nombres 12:6. Ce sont des songes prophétiques tels que ceux de Daniel. Il déclare: “La première année de Belschatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe et des visions se présentèrent à son esprit, pendant qu’il était sur sa couche. Ensuite, il écrivit le songe, et raconta les principales choses.” Daniel 7:1.
Tandis que Daniel racontait ce qui lui était révélé, il disait à plusieurs reprises: “Je regardais pendant ma vision nocturne.” De même, dans l’expérience de Mme White, les visions lui étaient données quand son esprit était au repos pendant les heures de la nuit. Ses écrits contiennent toujours la déclaration d’introduction: “Dans les visions nocturnes, certaines choses m’ont été clairement présentées.” Dieu parlait souvent au prophète dans un songe prophétique. Des questions peuvent être soulevées concernant la relation entre un songe prophétique ou une vision nocturne et un songe ordinaire. Voici ce qu’écrivit Mme White à ce sujet en 1868: “Il y a beaucoup de songes qui résultent des choses ordinaires de la vie avec lesquelles l’Esprit de Dieu n’a rien à faire. Il y a aussi de faux songes et de fausses visions qui sont inspirés par l’esprit de Satan. Mais les songes de l’Eternel sont classés dans la Parole de Dieu avec des visions. De tels songes, prenant en compte les personnes qui les ont eus, et les circonstances autour desquelles ils ont été donnés, contiennent eux-mêmes les preuves de leur authenticité.”
Une fois, très tard dans la vie de Mme White, son fils, frère W.C. White, cherchant des informations pour aider ceux qui étaient moins informés, lui fit cette demande: “Maman, tu parles souvent des choses qui te sont révélées pendant la nuit. Tu parles des songes dans lesquels tu reçois la lumière. Nous avons tous des songes. Comment sais-tu que Dieu te parle à travers les songes dont tu parles souvent?”
“Parce que” répondit-elle, “le même messager angélique se tient debout à côté de moi, m’instruisant dans les visions de la nuit ainsi que dans celles du jour.” L’être céleste à qui on se réfère était à d’autres occasions reconnu comme “l’ange,” “Mon gardien,” “Mon instructeur,” etc.
Il n’y avait pas de confusion dans l’esprit de la prophétesse. Pas de doute quant à la révélation qui lui était faite pendant la nuit, car les mêmes circonstances en rapport avec celle-ci ont permis de clarifier que les instructions venaient de Dieu.
À d’autres occasions, tandis que Mme White priait, parlait ou écrivait, elle recevait des visions. Ceux qui étaient autour d’elle ne savaient rien de la vision, à moins qu’il y ait eu une pause quand elle priait ou parlait en public. Une fois, elle écrivit: “Une fois que j’étais engagée dans une prière sincère, je n’étais plus consciente de ce qui se passait autour de moi; la salle était remplie de lumière, et j’entendais un message adressé à une assemblée qui semblait être la Conférence Générale.”
Parmi les visions données à Mme White à travers tout son ministère de soixante-dix ans, la plus longue vision a duré quatre heures et la plus courte juste un moment. Elles duraient souvent une demi-heure où un peu plus longtemps. Mais aucune règle ne peut être établie qui couvrirait toutes les visions, car c’était comme le disait Paul: “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes.” Hébreux 1:1.
La lumière a été confiée au prophète par des visions, mais ce dernier n’a pas écrit pendant qu’il était en vision. Son œuvre n’était pas une tâche mécanique. Excepté des occasions rares, le Seigneur ne lui dictait pas les paroles. Ni l’ange ne guidait la main du prophète pour lui préciser les paroles à écrire. De l’esprit, éclairé par les visions, le prophète parlait ou écrivait des paroles qui devaient véhiculer la lumière et l’instruction au public, qu’il lise le message ou l’entende oralement.
Nous pourrions nous demander comment l’esprit du prophète était-il éclairé: Comment recevait-il les informations et les instructions qu’il devait transmettre au peuple? Comme on ne peut établir la règle de qui que ce soit pour le don des visions, de même on ne peut établir une quelconque règle pour déterminer la manière dont un prophète a reçu le message inspiré. Dans chaque cas, cependant, cela a été une expérience remarquable qui a fait une impression indélébile sur l’esprit du prophète. Et comme ce que nous voyons et expérimentons fait une impression beaucoup plus profonde sur nos esprits que ce que nous entendons, ainsi les représentations chez les prophètes, où ils semblaient être témoins des événements dramatiques, ont fait une impression profonde et durable sur leurs esprits. Mme White écrivit une fois: “Mon attention est souvent dirigée vers des scènes qui se déroulent sur la terre. Parfois, je suis projetée dans le futur et on me montre ce qui va avoir lieu. Puis encore, on me montre des choses comme elles se sont déroulées dans le passé.”
À partir de cela, il devient clair qu’Ellen White a vu ces événements avoir lieu, vraisemblablement comme un témoin oculaire. Ils se sont reproduits devant elle en vision et ont fait forte impression sur elle.
À certaines occasions, il lui semblait prendre part à la scène qui lui était présentée et qu’elle sentait, voyait, entendait et obéissait, bien qu’évidemment elle n’y prenait pas part. Mais l’impression que cela exerçait sur elle était inoubliable. D’ailleurs sa première vision a été de cette nature.
À d’autres occasions, tandis qu’elle était en vision, Mme White semblait être présente dans des réunions, des foyers ou des institutions situées dans des endroits très éloignés. Ce sentiment d’être présente à de tels rassemblements était si frappant qu’elle pouvait rapporter avec détails les actions et les paroles prononcées par les différentes personnes. Une fois, pendant qu’elle était en vision, Mme White eut la sensation d’être transportée dans une tournée de nos institutions médicales, visitant les salles telles qu’elles étaient, en voyant tout ce qui s’y faisait. De cette expérience, elle écrivit: “Les conversations frivoles, les gestes idiots, les rires inutiles tombaient dans mes oreilles.... J’étais étonnée de voir la jalousie et d’écouter des paroles envieuses, des conversations insouciantes qui faisaient honte aux anges de Dieu.”
Puis, d’autres conditions plus agréables étaient révélées dans les mêmes institutions. Elle fut conduite dans une salle “d’où venait une voix de prière. Comme ce son était le bienvenu!” Un message d’instruction fut écrite sur la base de la visite dans les institutions et des paroles de l’ange qui semblait la guider à travers les différents départements et les salles.
La lumière était souvent révélée à Mme White à travers des représentations symboliques. Une d’entre elles est clairement décrite dans les phrases suivantes, tirées d’un message personnel envoyé à un dirigeant ouvrier, qui était vu en danger:
“Une autre fois, tu m’as été présenté comme un général, monté sur un cheval, et portant une bannière. Quelqu’un est venu et a pris de tes mains le drapeau qui portait les paroles: ‘Les commandements de Dieu et la foi de Jésus’, et il a été foulé dans la poussière. Je t’ai vu entouré d’hommes qui t’associaient avec le monde.”
Il y eut des moments aussi où des points de vue contraires et différents étaient présentés à Mme White. L’un illustrait ce qui allait se passer si certains plans ou règles étaient suivis, tandis que l’autre illustrait le travail à domicile. On peut citer une excellente illustration de ceci en rapport avec le lieu de l’usine de produits alimentaires à Loma Linda, à l’ouest des Etats-Unis. Le directeur et ses associés planifiaient de construire un grand bâtiment près de l’immense bâtiment du Sanatorium. Tandis que les plans étaient élaborés, Mme White, chez elle, à des centaines de kilomètres, a reçu une nuit deux visions. Voici ce qu’elle dit de la première vision: “Il m’a été montré un grand bâtiment où on fabriquait beaucoup d’aliments. Il y avait aussi de plus petits bâtiments près de la boulangerie. Tandis que j’étais debout près de là, j’entendis des voix des gens qui se disputaient sur le travail qui s’y faisait. Il y avait un manque d’harmonie parmi les ouvriers, et la confusion était totale.”
Elle vit alors le directeur bouleversé qui essayait de raisonner avec les ouvriers pour apporter l’harmonie. Elle vit des patients qui entendaient ces disputes et qui “exprimaient des paroles de regret d’avoir une usine alimentaire établie sur ces jolies terres,” si près du sanatorium. “Puis quelqu’un apparut sur la scène et dit: ‘On a fait passer tout ceci devant toi comme une leçon de choses, afin que tu puisses voir le résultat de la réalisation de certains plans.’”
Puis la scène changea, et elle vit l’usine alimentaire “à une distance des bâtiments de l’auditorium, sur la voix qui mène vers le chemin de fer.” Ici l’œuvre était dirigée d’une manière humble et en harmonie avec le plan de Dieu. Pendant les quelques heures de la vision, Mme White écrivait aux ouvriers à Loma Linda, et ceci a soulevé la question de l’endroit où devrait être construite l’usine alimentaire. Si leur plan original avait été exécuté, nous aurons été embarrassés des années plus tard avec un grand bâtiment commercial juste à côté du Sanatorium. Ainsi, on peut voir que de plusieurs manières, la messagère du Seigneur a reçu des informations et des instructions à travers des visions pendant le jour ou pendant la nuit.
C’est à partir d’un esprit éclairé que la prophétesse parla et écrivit, transmettant le message d’instruction et d’information au peuple. En faisant cela, Mme White fut aidée par l’Esprit du Seigneur, mais sans aucun contrôle mécanique. Elle avait la liberté de choisir les paroles par lesquelles transmettre le message. Pendant les premières années de son ministère, elle déclara: “Bien que je sois dépendante de l’aide de l’Esprit de Dieu pour écrire mes visions comme quand je le suis en les recevant, cependant, les paroles que j’utilise pour décrire ce que j’ai vu sont les miennes, sauf quand elles sont celles prononcées par un ange, que je mets toujours entre guillemets.”
Comme plusieurs auteurs de la Bible, Mme White choisissait parfois, sous la direction du Saint Esprit, d’utiliser le langage des autres auteurs, quand elle appréciait surtout leurs formulations et leurs expressions.
La vie et l’œuvre de Mme E. G. White
Ellen G. Harmon et sa sœur jumelle naquirent le 26 novembre 1827, à Gorham, près de Portland (Maine), dans le nord de la Nouvelle-Angleterre. A l’âge de neuf ans, Ellen reçut au visage une pierre lancée étourdiment par une camarade d’école. Cet accident faillit lui coûter la vie. En tout cas, elle en resta fort affaiblie. Il fut bientôt évident qu’elle était physiquement incapable de continuer à fréquenter l’école.
À l’âge de onze ans, alors qu’elle assistait à un camp-meeting méthodiste avec ses parents, Robert et Eunice Harmon, Ellen donna son cœur à Dieu. Bientôt après, elle fut baptisée par immersion et inscrite sur les registres de l’Eglise Méthodiste. Puis, avec d’autres membres de sa famille, elle assista à des réunions adventistes qui eurent lieu dès 1840 à Portland. Elle crut à la proximité de la seconde venue du Christ telle que la prêchait William Miller et ses collaborateurs.
Un matin de décembre 1844, tandis qu’elle était en prière avec quatre sœurs dans la foi, la puissance de Dieu s’empara d’elle. D’abord, elle perdit conscience des réalités terrestres; puis elle eut la vision des péripéties qui attendaient les adventistes dans leur marche vers la cité de Dieu. Elle vit aussi quelle récompense recevraient ceux qui resteraient fidèles. Toute tremblante, cette jeune fille de dix-sept ans fit le récit de cette vision et d’autres qui suivirent à ceux qui partageaient sa foi à Portland. Puis, quand l’occasion se présenta, elle répéta ses récits dans des réunions adventistes qui eurent lieu dans l’Etat du Maine et dans les Etats voisins. En Août 1846, Ellen Harmon s’unit par le mariage à James White, le jeune prédicateur adventiste. Puis ce furent trente-cinq années pendant lesquelles ils travaillèrent tous deux à répandre l’Evangile jusqu’à la mort de James White, le 06 août 1881. Ils voyagèrent à travers les Etats-Unis, prêchant et écrivant, plantant et construisant, organisant et administrant.
L’épreuve du temps a montré combien étaient solides les fondations qu’ils posèrent, et combien ils avaient construit sagement. Ils montrèrent la voie en inaugurant l’œuvre des publications adventistes en 1849 et 1850 et en organisant l’Eglise sur des bases financières saines, dans les années qui suivirent. Puis ce fut l’organisation de la Conférence générale des Adventistes du septième jour, en 1863. Notre œuvre médicale débuta quelques années plus tard en 1866, ainsi que notre grande œuvre d’éducation au début des années 1870. Les assemblées annuelles se développèrent à partir de 1868, et en 1874 le premier missionnaire adventiste quittait les Etats-Unis.
À l’origine de ces progrès et les accompagnant dans leur développement incessant, se placent les messages écrits et oraux que Mme White prodigua infatigablement à l’Eglise, la conseillant, l’instruisant, l’encourageant. Tout d’abord, ces messages étaient adressés à certains membres de l’Eglise dans des lettres personnelles ou publiées sous forme d’articles dans le journal Present Truth. Puis, en 1851, Mme White fit paraître son premier livre, un petit volume de 64 pages intitulé A Sketch of the Christian Experience and Views of Ellen G. White. En 1855 commence la publication d’une série d’opuscules dont chacun porte le titre de Témoignages pour l’Eglise. Par ces messages, Dieu voulut adresser périodiquement à son peuple des exhortations, des reproches, des directives. Pour répondre à de nombreuses demandes, ils furent publiés en 1885 en quatre volumes auxquels vinrent s’ajouter, de 1889 à 1909, d’autres “Témoignages”, ce qui porta à neuf volumes l’édition complète des Témoignages pour l’Eglise.
James et Ellen White eurent quatre enfants. L’aîné, Henry, ne vécut que seize ans, et le plus jeune, Herbert, mourut à l’âge de trois mois. Les deux autres, Edson et William, parvenus à leur maturité, s’engagèrent activement dans l’œuvre adventiste.
À la requête de la Conférence Générale, Mme White vint en Europe pendant l’été de 1885. Elle passa deux ans à affermir les débuts de l’œuvre sur le continent. Elle s’installa à Bâle et, de là, voyagea dans le sud, le centre et le nord de l’Europe, assistant à de grandes assemblées et visitant les églises. Puis elle retourna aux Etats-Unis où elle séjourna quatre. En 1891, toujours à la demande de la Conférence Générale, elle s’embarqua pour l’Australie. Elle y séjourna neuf ans et fit œuvre de pionnier dans le grand champ australien, particulièrement dans les Départements de l’éducation et de la santé. Enfin, Mme White revint aux Etats-Unis en 1900 et s’installa en Californie, à St-Helena, où elle mourut en 1915.
Pendant son long service de soixante ans en Amérique et dix ans à l’étranger, Mme White a reçu approximativement 2000 visions qui, à travers ses efforts inlassables à conseiller les gens dans les églises, les rassemblements publics et les sessions de la Conférence générale, ont largement déterminé la croissance de ce grand mouvement. La tâche de présenter à toutes les personnes concernées les messages que Dieu lui donna n’était jamais établie.
Ses écrits rassemblent environ 100 000 pages. Les messages qu’elle a écrits sont parvenus aux gens par une communication personnelle, par des articles dans les journaux de notre Eglise, semaine après semaine, et dans plusieurs de ses livres. Les sujets traités étaient en rapport avec l’histoire de la Bible, l’expérience chrétienne de tous les jours, la santé, l’éducation, l’évangélisation et les autres sujets pratiques. Plusieurs de ses livres sont édités dans les langues dominantes du monde, et des millions d’exemplaires ont été vendus. Le livre Vers Jésus seul, de 1892 à 1990, a été vendu à environ 50 000 000 d’exemplaires en 127 langues.
À l’âge de quatre-vingt et un an, Mme White a traversé le continent américain pour la dernière fois en vue d’assister à la session de la Conférence générale de 1909. Les six dernières années de sa vie ont été consacrées à terminer son œuvre littéraire. A l’approche de la fin de sa vie, elle écrivit ses paroles: “Que ma vie soit épargnée ou non, mes écrits parleront continuellement et leur œuvre ira de l’avant aussi longtemps que durera le temps.”
Avec un courage imperturbable et une pleine confiance en son Rédempteur, elle mourut chez elle en Californie, le 16 juillet 1915 et fut enterrée à côté de son mari et de ses enfants au cimetière d’Oak Hill à Battle Creek (Michigan).
Par ses collaborateurs, par l’Eglise et les membres de sa famille, Mme White a été estimée et honorée comme une mère de famille dévouée et une femme d’un zèle infatigable dans son travail pour Dieu. Elle n’a jamais cherché à attirer sur elle les regards ni usé de ses dons pour des avantages financiers ou pour se rendre populaire. Sa vie et tout ce qu’elle possédait furent entièrement consacrés à la cause de Dieu.
À sa mort, le rédacteur d’un hebdomadaire bien connu terminait ainsi l’article où il parlait de sa vie fructueuse: “Elle était d’une honnêteté absolue en croyant aux révélations qu’elle recevait. Elle les méritait par sa vie. Elle ne montrait aucun orgueil spirituel et n’était pas animée d’un esprit de lucre. Elle a vécu la vie et fait l’œuvre d’une véritable prophétesse.”
Quelques années avant sa mort, Mme White forma un comité de publications de ses Ecrits, composé des responsables d’Eglise, à qui elle a confié ses écrits. Ce comité est chargé de les protéger et de continuer à les publier. Ayant leur bureau au siège mondial de l’Eglise Adventiste du Septième Jour, ce comité encourage la publication des livres de Mme White en Anglais et en partie ou entièrement dans les autres langues. Il a aussi publié plusieurs compilations des articles et manuscrits conformément aux instructions de Mme White. C’est d’ailleurs avec l’autorisation de ce comité que ce présent volume est publié.
Mme White telle que les autres l’ont connue
Ayant appris l’expérience inhabituelle de Mme White comme étant la messagère du Seigneur, certaines personnes se sont demandées: Quel genre de personne était-elle? Avait-elle les mêmes problèmes que nous? Etait-elle riche ou pauvre? Avait-elle jamais souri?
Mme White était une mère prévenante. C’était une femme de maison minutieuse. Elle était une maîtresse de maison géniale, qui recevait souvent les membres d’église chez elle. C’était une voisine serviable. C’était une femme de conviction, d’un tempérament agréable, gentille dans ses manières et sa voix. Dans son expérience, il n’y avait pas de place pour une religion triste et morose. On se sentait parfaitement à l’aise en sa présence. Peut-être que la meilleure manière de faire la connaissance de Mme White était d’appeler chez elle en 1859, la première année où elle écrivit un journal intime.
Nous découvrons que la famille White vécut à la périphérie de Battle Creek, dans une petite maison construite sur un grand terrain, donnant lieu à un jardin, beaucoup d’arbres fruitiers, une vache, des poules et un espace où leurs fils pouvaient travailler et jouer. A l’époque, Mme White avait trente et un ans. James White en avait trente-six. Il y avait en ce temps-là trois garçons à la maison de quatre, neuf et douze ans.
Là se trouvait une bonne jeune femme chrétienne, employée pour aider aux travaux domestiques, car Mme White était souvent absente et occupée à parler et à écrire. Cependant, Mme White assumait les responsabilités de la maison: la cuisine, le nettoyage, la lessive et la couture. Il y avait des jours où elle se rendait à la maison de publications où elle avait un endroit calme pour écrire. A d’autres occasions, elle était dans le jardin pour planter des fleurs et des légumes, échangeant des fois des plants avec des voisins. Elle était déterminée à rendre le foyer aussi agréable qu’elle le pouvait pour sa famille pour que les enfants considèrent le foyer comme l’endroit le plus désirable qui soit.
Ellen White était une acheteuse prudente et les voisins adventistes étaient contents de faire des achats avec elle car elle connaissait les choses de valeur. Sa mère était une femme très pratique et avait appris à ses filles beaucoup de leçons précieuses. Elle découvrit que les choses faites modestement étaient à la longue beaucoup plus coûteuses que les marchandises de bonne qualité.
Le sabbat était le jour de la semaine le plus agréable pour les enfants. Ainsi la famille allait à l’Eglise et si l’ancien et madame White n’avaient aucune présentation, la famille s’asseyait ensemble pendant tout le service. Au déjeuner, il y avait des repas spéciaux qui n’avaient pas été servis au cours de la semaine et si le temps était clément, madame White sortait pour une marche dans les bois avec les enfants ou en bordure de la rivière. Là, ils observaient les merveilles de la nature et ils étudiaient les œuvres créées de Dieu. S’il pleuvait ou s’il faisait froid durant la journée, elle rassemblait les enfants autour du feu dans la maison et leur faisait une lecture, souvent provenant de matériels qu’elle avait pris ici et là au cours de ses voyages. Certaines de ces histoires faisaient plus tard l’objet de livres que d’autres parents pouvaient utiliser comme lecture pour leurs enfants.
Madame White à ce moment-là ne se portait pas bien, si bien qu’elle perdait souvent connaissance au cours de la journée. Mais cela ne l’empêcha pas d’avancer dans son travail aussi bien à la maison que pour le Seigneur. Quelques années plus tard, en 1863, elle reçut une vision au sujet de la santé et de la manière de pendre soin des malades. On lui montra en vision les habits adéquats à porter, la nourriture à manger, la nécessité d’exercices adéquats et du repos, ainsi que l’importance d’avoir confiance en Dieu pour maintenir un corps fort et sain.
La lumière de Dieu sur le régime alimentaire et sur la nocivité de l’alimentation carnée changea l’opinion personnelle de madame White selon laquelle la viande était essentielle pour être en bonne santé. La vérité de cette vision illumina son esprit si bien qu’elle instruisit la demoiselle qui l’aidait à préparer la nourriture pour la famille à ne mettre sur la table que des repas sains et simples constitués de grains, de légumes, de noix, de lait, de crème et d’œufs. Il y avait beaucoup de fruits. Depuis lors, la famille White adopta un régime essentiellement végétarien. En 1894, Ellen White bannit complètement la consommation de viande à table. La réforme sur la santé fut une grande bénédiction pour la famille White comme cela l’a été pour des milliers de familles Adventistes un peu partout dans le monde.
Après la vision au sujet de la réforme sanitaire en 1863 et l’adoption des méthodes simples de traitements des malades, les White étaient souvent appelés par leurs voisins lorsqu’ils étaient malades pour donner des traitements, et le Seigneur bénissaient grandement leurs efforts. A d’autres occasions les malades étaient transportés à leur domicile et ils prenaient soin d’eux jusqu’à ce qu’ils soient complètement rétablis.
Madame White jouissait de période de relaxation et de récréation, soit dans les montagnes, sur les lacs, ou au bord de l’eau. Quand elle était dans la cinquantaine, tandis qu’elle vivait près de Pacific Press, au Nord de la Californie, on proposa de se reposer et de se récréer pendant une journée. On invita Madame White, sa famille et ses collaborateurs à se joindre à la famille de la maison d’édition; elle accepta sans hésiter. Son mari était dans l’Est pour des affaires concernant l’Eglise. C’est dans une lettre qu’on lui adressa que nous trouvons le récit de cette expérience.
Après un déjeuner délicieux et sain sur la plage, tout le groupe alla pour un tour de bateau sur la baie de San Francisco. Le capitaine du voilier était un membre de l’Eglise, et ce fut un bel après midi. Quelqu’un proposa ensuite qu’ils allassent en pleine mer. Voici ce qu’Ellen White écrivit au sujet de cette expérience:
“Il y avait de grandes vagues, et nous étions grandement ballottés par les flots. Je me sentais vraiment élevée, mais je ne savais comment le relater. C’était fantastique! Les gouttes d’eau nous tombaient dessus. Le vent était fort hors du Golden Gate, et je ne me suis jamais autant amusée de toute ma vie!”
Après avoir observé les yeux alertes du capitaine et l’empressement avec lequel les membres d’équipage obéissaient à ses ordres, elle fit le commentaire suivant:
“Dieu tient les vents dans ses mains. Il contrôle les eaux. Nous ne sommes que de petites taches sur les eaux larges et profondes du Pacifique; pourtant les anges célestes ont reçu l’ordre de protéger ce petit voilier qui fait sa course à travers les vagues. Oh, quelles œuvres merveilleuses de Dieu! Jusqu’à ce jour cela va audelà de notre compréhension! D’un coup d’œil il voit les plus hauts cieux et le fond de la mer!”
Madame White avait auparavant adopté une attitude de gaieté. Une fois elle demanda: “M’avez-vous déjà vu morne, abattue ou râler? J’ai une foi qui interdit cela. C’est une mauvaise compréhension du véritable idéal du caractère chrétien et du service chrétien, qui mène à ces conclusions.... Un service enthousiaste et volontaire pour Jésus produit une religion éclatante. Ceux qui suivent Jésus de très près ne sont pas mornes.”
Lors d’une autre occasion elle écrivit: “Dans certains cas, l’idée selon laquelle la gaieté ne va pas de paire avec la dignité du caractère du chrétien a été tolérée; c’est une erreur. Les cieux sont dans la joie.” Elle découvrit que si vous souriez, vous recevrez des sourires en retour; si vous partagez des paroles douces, vous recevrez des paroles douces en retour.
Toutefois, à certains moments elle connut de grandes souffrances. Elle se retrouva dans une telle situation après son départ en Australie pour aider dans le travail. Elle était tombée gravement malade pendant presqu’une année et souffrit grandement. Elle resta au lit pendant des mois et ne pouvait dormir que très peu pendant la nuit. Elle relata cette expérience à un ami en ces termes:
“Lorsque je me suis retrouvée dans un état d’impuissance, j’ai regretté amèrement d’avoir traversé les grandes eaux. Pourquoi n’étais-je pas en Amérique? Pourquoi fallait-il être dans ce pays à mes dépens? J’aurai pu continuer à mettre ma tête sous les couvertures pour pleurer. Cependant, je n’ai pas offert un tel luxe à mes larmes. Je me suis dite: Ellen G. White, que veux-tu dire? N’es-tu pas venue en Australie parce que tu as senti que cela était ton devoir de te rendre aux endroits où la fédération jugerait bon pour toi de partir? N’est-ce pas ton habitude?”
Je répondis: “Oui.”
“Alors pourquoi te sens-tu si abandonnée et découragée? N’est-ce pas l’œuvre de l’ennemi? Je répondis: ‘Je crois que c’est son œuvre!’”
“J’ai essuyé mes larmes le plus vite possible et je me suis dite: ‘C’est assez. Je ne vais plus regarder au côté négatif. Que je meurs ou que je vive, je remets mon âme à celui qui est mort pour moi.’”
“J’ai alors eu l’assurance que tout irait bien grâce au Seigneur, et pendant ces huit mois d’impuissance, je n’ai connu ni découragement, ni doute. Je considère maintenant cette période comme faisant partie intégrante du grand plan du Seigneur pour le bien de son peuple ici, dans ce pays, et pour ceux qui sont en Amérique, ainsi que pour mon propre bien. Je ne peux dire pourquoi ni comment, mais je le crois. Je suis donc heureuse dans mon affliction. Je peux faire confiance à mon Père Céleste. Je ne douterai pas de son amour.”>
Madame White a vécu dans sa maison en Californie durant les quinze dernières années de sa vie et, bien qu’elle prît de l’âge, elle avait un intérêt particulier pour le travail de la petite ferme, et pour le bien-être des familles de ceux qui l’aidaient dans son travail. On la trouvait souvent occupée à écrire. En général, elle commençait juste après minuit, puisqu’elle allait tôt au lit. Quand il faisait beau et si son travail le permettait, elle se rendait en campagne pour causer avec une mère qu’elle voyait dans le jardin ou sur la véranda d’une maison où elle passait. Quelquefois, les gens avaient besoin de nourriture ou de vêtements. Elle allait donc à la maison pour en chercher. Plusieurs années après sa mort les voisins de la vallée où elle vivait, se souvenaient d’elle comme de la petite femme aux cheveux blancs qui parlait toujours de Jésus avec amour.
Quand elle mourut, elle avait un peu plus que le nécessaire et le confort minimal de vie. Elle avait été une chrétienne Adventiste du Septième jour qui avait mis sa confiance dans les mérites de son Seigneur ressuscité, et essayait de faire fidèlement le travail que le Seigneur lui avait assigné. Ainsi, avec cette confiance, elle parvint au terme d’une vie comblée, ayant été consistante dans sa vie chrétienne.
Des messages qui ont transformé des vies
Un évangéliste conduisit une série de rencontres à Bushnell, au Michigan. Cependant, à la suite du baptême, il quitta les membres sans leur donner de véritables fondements dans la foi. Les membres peu à peu se découragèrent, et certains reprirent leurs mauvaises habitudes. Finalement, l’église devint si petite que les dix ou douze membres qui restaient décidèrent de ne plus se rassembler. Peu après s’être dispersés après ce qu’ils considéraient comme leur dernière rencontre, des lettres arrivèrent et parmi elles se trouvait la revue Review and Herald. Dans la section itinéraire, se trouvait une annonce selon laquelle James et Ellen White viendraient à Bushnell pour des réunions le 20 Juillet 1867. Il ne restait qu’une semaine. On envoya les enfants rappeler tous ceux qui rentraient à la maison. Ils décidèrent donc de préparer un endroit dans le bosquet et d’inviter les voisins, surtout les membres apostasiés.
Le Sabbat 20 Juillet matin, les White arrivèrent au bosquet et ils trouvèrent soixante personnes réunies. Le pasteur White s’entretint avec eux le matin. L’après midi, madame White se leva et prit la parole. Cependant, après avoir lu son texte, elle semblait perplexe. Sans plus de commentaires, elle referma sa Bible et commença à parler aux gens d’une manière très personnelle.
“Debout devant vous cet après-midi, je vois les visages de personnes qui m’avaient été présentées en vision il y a deux ans. En regardant vos visages, votre situation me revient clairement à l’esprit, et j’ai un message pour vous de la part du Seigneur.”
“Il y a un frère là-bas près du pin. Je ne peux t’appeler par ton nom parce que celui-ci ne m’a pas été révélé; toutefois ton visage m’est familier, et je vois ta situation très clairement.”
Elle parla ensuite à ce frère de son apostasie et l’encouragea à revenir et à marcher avec le peuple de Dieu.
Puis elle se tourna vers une femme d’un autre côté de l’audience et dit: “Cette sœur assise à côté de sœur Maynard de l’église de Greenville. Je ne peux dire ton nom parce que celui-ci ne m’a pas été révélé; mais il y a deux ans, ta situation m’a été révélée en vision et ta situation m’est familière.” Madame White donna ensuite des paroles d’encouragement à cette sœur.
“Ensuite, il y a ce frère assis derrière près du chêne. Je ne peux non plus t’appeler par ton nom, parce que je ne t’ai pas encore rencontré, mais ta situation est claire devant moi.” Elle parla ensuite de ce monsieur, en disant à tous ceux qui étaient présents ses pensées les plus cachées et sa situation.
Elle dit aux membres de l’assemblée l’un après l’autre ce qui lui avait été montré il y a deux ans dans une vision. Après avoir terminé son sermon, et ayant fait non seulement des reproches mais aussi donné des mots d’encouragement, madame White s’assit. Un des membres du groupe se leva et dit: “Je veux savoir si ce que sœur White nous a dit cet après midi est vrai. Le pasteur White et sa femme ne nous ont jamais visités; ils ne nous connaissent pas du tout. Sœur White ne connaît même pas les noms de la plupart d’entre nous. Et pourtant, elle vient cet après midi nous dire qu’il y a deux ans elle a reçu une vision dans laquelle nos situations lui ont été révélées. Ensuite elle nous a parlé l’un après l’autre de manière personnelle, révélant à tous présents ici notre manière de vivre et nos pensées les plus profondes. Sont-elles confirmées dans toutes les situations dont elle a fait état? Ou sœur White a-t-elle fait des erreurs? Je veux savoir.”
Les membres se levèrent les uns après les autres. Le monsieur qui se trouvait près du pin se leva et révéla que madame White avait décrit sa situation mieux qu’il aurait pu le faire. Il confessa ses fautes et exprima sa ferme volonté de revenir et de continuer à marcher avec le peuple de Dieu. La dame qui était assise à côté de sœur Maynard de l’église de Greenville témoigna également. Elle dit que madame White avait décrit sa situation mieux qu’elle ne l’aurait fait elle-même. Le monsieur qui se tenait près du chêne dit que madame White avait décrit sa situation mieux qu’il ne l’aurait fait lui-même. Les gens se confessèrent. Les péchés furent oubliés. L’Esprit de Dieu descendit et il y eut un réveil à Bushnell.
Pasteur White et sa femme y retournèrent le Sabbat qui suivit pour une cérémonie de baptême et l’église à Bushnell fut bien organisée.
Le Seigneur montra son amour pour les gens de Bushnell, comme il le fait pour tous ceux qui ont le regard fixé sur lui. “Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime” (Apocalypse 3:19) revint à l’esprit de certaines des personnes présentes. Lorsque les gens virent leurs cœurs comme le Seigneur les voient, ils comprirent leurs véritables conditions et désirèrent un changement dans leur vie. Cela a été l’objectif principal des visions données à madame White.
Peu de temps après la mort de James White en 1881, madame White alla vivre près du Collège d’Healdsburg. Plusieurs jeunes filles habitaient avec elle pendant qu’elles allaient à l’école. En ce temps là, il était de coutume de porter un filet simple sur la tête pour que les cheveux soient maintenus propres et qu’ils ne dérangent pas durant toute la journée. Un jour, de passage dans la chambre de madame White, une des jeunes filles vit un filet de bonne qualité qui lui plaisait. Pensant que personne ne remarquerait sa disparition, elle le prit et le mit au-dessus de sa malle. Un peu plus tard lorsque madame White s’habilla pour sortir, elle ne sut où trouver son filet et dut s’en passer. Le soir quand la famille fut au complet, madame White demanda si quelqu’un avait vu son filet, mais personne ne semblait savoir où il se trouvait.
Un jour plus tard, tandis que madame White passait dans la chambre des jeunes filles, une voix lui dit: “Ouvre cette malle.” Mais n’en étant pas la propriétaire, elle ne voulut pas l’ouvrir. Elle fut instruite une deuxième fois et reconnut la voix comme celle de l’ange. Quand elle souleva le couvercle, elle comprit pourquoi l’ange lui avait parlé, car devant elle se trouvait son filet. Lors d’une autre réunion de famille, madame White posa encore des questions concernant le filet, disant que le filet ne pouvait pas disparaître tout seul. Personne ne dit mot. Ainsi madame White ne fit plus cas de l’affaire.
Quelques jours plus tard, pendant que madame White se reposait après avoir écrit, elle reçut une très courte vision. Elle vit la main d’une fille, celle-ci mettant un filet au dessus d’une lampe à pétrole. Quand le filet toucha la flamme, il disparut dans le feu. Et la vision se termina.
Lors de la réunion de famille qui suivit, madame White parla encore de la disparition du filet, mais là encore il n’y eut aucune confession, et personne ne semblait savoir où il se trouvait. Peu après madame White appela la jeune fille de côté et lui fit mention de la voix qu’elle avait entendue et ce qu’elle avait vu dans la malle. Puis elle lui raconta la très courte vision dans laquelle elle vit le filet brûler au-dessus d’une lampe. Ayant entendu cela, la fille confessa avoir pris le filet et qu’elle brûla ensuite de peur d’être découverte. Elle confessa tout à madame White et au Seigneur et tout fut réglé.
On pourrait penser que cela est une affaire insignifiante pour que Dieu s’en préoccupe. N’est-ce pas juste un filet? Mais cette affaire avait une plus grande importance que la valeur de l’objet volé. Cette jeune fille était un membre de l’Eglise Adventiste du Septième Jour. Elle pensait être sans problème, cependant elle ne vit pas ses défauts de caractère. Elle ne vit pas l’égoïsme qui la poussa à voler et à tromper. Mais lorsqu’elle réalisa l’importance des petites choses — pour que Dieu donne une vision à sa messagère, très occupée ici sur terre, au sujet d’un filet — cette jeune femme commença à voir les choses à leur juste valeur. Cette expérience fut le tournant de sa vie.
C’est une des raisons pour laquelle madame White recevait des visions. Bien que plusieurs des témoignages écrits par madame White eussent des applications très spécifiques, ils présentaient des principes qui répondaient aux besoins de l’Eglise dans tous les pays de monde. Madame White révéla le but et la place des témoignages en ces mots:
“Les témoignages ne sont pas écrits pour apporter une nouvelle lumière, mais pour que les vérités inspirées déjà révélées soient inscrites plus clairement dans le cœur. Le devoir de l’homme vis-à-vis de Dieu et de son prochain a été clairement défini dans la Parole de Dieu, et pourtant bien peu d’entre vous suivent la lumière ainsi révélée. Aucune vérité supplémentaire n’est donnée; mais Dieu à travers les témoignages simplifia les grandes vérités déjà révélées ... Les témoignages ne sont pas écrits pour déprécier la Parole de Dieu, mais pour l’exalter, et y attirer les esprits, de sorte que la belle simplicité de la vérité puisse avoir un impact sur tous.”
Durant toute sa vie, madame White parla de la Parole de Dieu aux gens. A la fin de son premier livre elle écrivit:
“Je vous recommande, cher lecteur, la Parole de Dieu comme règle de votre foi et de votre conduite. Par cette Parole nous serons jugés. Dieu promit dans cette parole de donner des visions dans ‘les derniers jours’; non pas comme nouvelle règle de foi, mais pour réconforter son peuple et pour corriger ceux qui s’éloignent de la vérité biblique.”
La vision qui ne pouvait être racontée
Au cours d’une série de rencontres à Salamanca, New York, en Novembre 1890, où madame White prenait la parole lors de grandes réunions, elle devint très faible après avoir contracté une sévère grippe pendant le voyage vers cette ville. Après une des rencontres, elle rentra dans sa chambre découragée et malade. Elle avait décidé de répandre son âme devant Dieu pour lui demander d’avoir pitié et de lui accorder la santé et la force. Elle se mit à genoux à côté de sa chaise. Voici ce qu’elle dit:
“Je n’avais pas encore dit un mot lorsque toute la chambre sembla être remplie d’une douce lumière argentée, et la peine de ma déception et de mon découragement disparut. Je fus remplie de réconfort et d’espoir: la paix du Christ.”
Ensuite elle reçut une vision. Après la vision elle n’eut plus envie de dormir. Elle n’eut plus envie de se reposer. Elle était guérie: son besoin de repos avait été satisfait.
Le lendemain matin, une réponse devait être donnée. Pourrait-elle se rendre au lieu où les prochaines réunions allaient se tenir? Où devait-elle rentrer à la maison à Battle Creek? A. T. Robinson, qui avait la responsabilité du travail, et William White, le fils de madame White, se rendirent dans sa chambre pour avoir une réponse. Ils la trouvèrent habillée et en bonne santé. Elle était prête à partir. Elle leur parla de sa guérison. Elle parla de la vision. Elle dit: “Je veux vous raconter ce qui m’a été révélé hier nuit. En vision, il me semblait être à Battle Creek, et l’ange me dit: ‘Suis-moi.’ Puis elle hésita. Elle ne se rappelait plus du reste. Elle essaya de nous la raconter deux fois consécutives, mais elle ne pouvait se souvenir de ce qui lui avait été révélé. Les jours qui suivirent, elle écrivit ce qui lui avait été révélé. Il s’agissait d’un plan concernant notre journal de liberté religieuse qui s’appelait American Sentinel.”
“Pendant la nuit, j’étais présente à plusieurs comités, et là j’entendis des hommes influents dire que si American Sentinel enlevait les mots ‘Adventistes du Septième Jour’ de ses rubriques, et ne mentionnait rien concernant le Sabbat, les grands de ce monde le patronneraient; il deviendrait populaire, et ferait un plus grand travail. Cela semblait très intéressant.”
“Je vis leurs visages luire, et ils commencèrent à travailler sur une politique qui ferait de Sentinel un succès populaire. Le sujet fut abordé par des hommes qui avaient besoin de la vérité dans leur esprit et leur âme.”
Il est clair qu’elle vit un groupe d’hommes discuter la politique éditoriale de ce journal. A l’ouverture de la session de la Conférence Générale en Mars 1891, madame White fut contactée pour s’adresser aux ouvriers chaque matin à cinq heures trente ainsi qu’à toute l’assemblée de 4,000 personnes le Sabbat après-midi. Son texte le Sabbat après midi fut: “Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Tout le discours fut un appel aux Adventistes du Septième Jour à maintenir les caractéristiques particulières à leur foi. Trois fois durant la réunion, elle commença à raconter la vision de Salamanca, mais chaque fois elle en fut empêchée. Les événements de la vision lui quittaient tout simplement l’esprit. Elle dit alors: “Je vous en dirai davantage à ce sujet plus tard.” Elle terminait son sermon après environ une heure de temps et c’était la fin de la réunion. Tous avaient remarqué qu’elle n’arrivait pas à se rappeler la vision.
Le président de la Conférence Générale s’approcha d’elle pour lui demander si elle se chargerait de la réunion du matin.
“Non,” répondit-elle: “Je suis exténuée; j’ai donné mon témoignage. Faites d’autres arrangements pour la rencontre du matin.” D’autres dispositions furent prises.
Sur le chemin de la maison, madame White dit aux membres de sa famille qu’elle n’assisterait pas à la réunion du matin. Elle était exténuée, et elle rentrait pour bien se reposer. Elle allait rester au lit le dimanche matin et des arrangements avaient été faits dans ce sens.
Cette nuit là, après la clôture de la session de la conférence, un petit groupe d’hommes se réunit dans un des bureaux du bâtiment de Review and Herald. A cette réunion, il y avait des représentants de la maison d’édition qui avait fait paraître American Sentinel, ainsi que des représentants de l’association de la liberté religieuse. Ils se rencontrèrent pour discuter et résoudre un problème délicat: la politique éditoriale de American Sentinel. Ils fermèrent la porte à clé, et tous furent d’avis que personne n’ouvrirait la porte jusqu’à ce que le problème soit réglé.
La réunion se termina le dimanche matin un peu avant trois heures sur une impasse, avec la déclaration des responsables de la liberté religieuse stipulant qu’à moins que Pacific Press n’accepte leur demande de disposer des termes “Adventiste du Septième Jour” et “le Sabbat” des rubriques de ce journal, ils ne l’utiliseraient plus comme journal de l’association de la liberté religieuse. Cela signifiait faire disparaître le journal. Ils ouvrirent la porte, et les hommes se dirigèrent vers leurs chambres pour dormir.
Mais Dieu qui jamais ne somnole ni ne dort, envoya son ange dans la chambre d’Ellen White à trois heures ce matin là. Elle fut réveillée de son sommeil et instruite de se rendre à la réunion des ouvriers à cinq heures trente pour présenter ce qui lui avait été révélé à Salamanca. Elle s’habilla, alla dans son bureau, y prit le journal dans lequel elle avait écrit ce qui lui avait été révélé à Salamanca. Au fur et à mesure que la scène lui revenait avec clarté, elle écrivit davantage pour le présenter.
Les pasteurs venaient à peine de se relever d’une prière dans le temple lorsqu’ils aperçurent madame White entrer dans la salle avec un lot de manuscrits sous le bras. Le président de la Conférence Générale était le présentateur, et il lui dit: “Sœur White, nous sommes heureux de vous voir. Avez-vous un message pour nous?”
“Oui, j’en ai un,” fut sa réponse. Puis elle s’avança. Elle continua alors à l’endroit où elle s’était arrêtée la veille. Elle leur dit qu’à trois heures du matin elle avait été réveillée de son sommeil et fut instruite de se rendre à la réunion des ouvriers à cinq heures trente pour présenter ce qui lui avait été révélé à Salamanca.
“En vision,” dit-elle: “Il me sembla être à Battle Creek. Je fus transportée au bureau de Review and Herald, et l’ange me dit: ‘Suis-moi.’ Je fus transportée dans une salle ou un groupe d’hommes discutait sérieusement d’une affaire. Il y avait un certain zèle, mais pas celui de la connaissance.” Elle décrit la manière dont ils discutèrent la politique éditoriale de American Sentinel, puis ajouta: “Je vis un des hommes prendre une copie de Sentinel”, la levant au-dessus de sa tête il dit: “A moins que ces articles sur le Sabbat et le Second retour ne soient enlevés de ce journal, nous ne l’utiliserons plus comme journal de l’association de la liberté religieuse.” Ellen White parla pendant une heure, décrivant la réunion qui lui avait été révélée en vision des mois en arrière et elle donna des conseils basés sur cette révélation. Après quoi elle s’assit.
Le président de la Conférence Générale ne savait que penser de cela. Il n’avait jamais eu écho d’une telle réunion. Mais ils n’eurent pas besoin d’attendre très longtemps pour avoir une explication. En effet, un homme se leva du fond de la salle et commença à parler:
“J’étais à cette réunion hier nuit.”
“Hier nuit!” s’exclama madame White. “Hier nuit? Je pensais que cette réunion s’était déjà tenue des mois en arrière, lorsque cela me fut montré en vision.”
“J’étais à cette réunion hier nuit,” dit-il, “et je suis l’homme qui fit ces remarques au sujet des articles du journal, le tenant au-dessus de ma tête. Je suis désolé de dire que j’étais sur la mauvaise voie, mais je saisis cette opportunité pour me remettre sur la bonne voie.” Puis il s’assit.
Un autre homme se leva et pris la parole. C’était le président de l’association de la liberté religieuse. Prenez note de ces dires: “J’étais à cette réunion. Hier nuit après la clôture de la session, certains d’entre nous se sont réunis dans ma chambre au bureau de la revue où nous nous sommes enfermés. Nous avons mentionné et discuté les questions et le sujet qui nous a été présenté ce matin. Nous sommes restés dans cette chambre jusqu’à trois heures ce matin. Si je commence à décrire ce qui s’y passa et les attitudes personnelles de ceux qui se trouvaient dans la chambre, je ne pourrai jamais le faire avec autant d’exactitude et aussi correctement que l’a fait sœur White. Je vois maintenant que j’étais dans l’erreur et que la position que j’avais prise n’était pas correcte. A partir de la lumière qui nous a été donnée ce matin, je reconnais avoir eu tort.”
D’autres personnes parlèrent ce jour là. Chaque homme présent à la réunion cette nuit là se leva et donna son témoignage, disant qu’Ellen White avait décrit avec exactitude la réunion et l’attitude de ceux qui se trouvaient dans la chambre. Avant la fin de cette rencontre le dimanche matin, le groupe de la liberté religieuse fut réuni, et ils annulèrent le vote qui avait été pris seulement quelques heures auparavant.
Si madame White n’avait pas été empêchée et avait relaté la vision le Sabbat après-midi, son message n’allait pas avoir l’impact que Dieu voulait, car la réunion ne s’était pas encore tenue.
D’une façon ou d’une autre, ces hommes n’avaient pas appliqué les conseils généraux donnés le Sabbat après-midi. Ils pensaient mieux connaître. Peut-être raisonnaient-ils comme certains aujourd’hui, “Peut-être sœur White ne comprit pas bien” ou “Nous vivons dans un monde différent de nos jours.” Les pensées que Satan nous inspire de nos jours sont les mêmes que celles qu’il utilisa pour tenter nos pasteurs en 1891. Dieu, en son temps et à sa manière, montra clairement que c’était son œuvre; Il guidait; il protégeait; il tenait le volant. Ellen White nous dit que “Dieu a souvent permis que certaines crises aient lieu pour que nous puissions voir son intervention. Ainsi il montre qu’il y a un Dieu en Israël.”
Les témoignages et le lecteur
Pendant soixante et dix années Ellen White a parlé et écrit les choses que Dieu lui avaient révélées. Plusieurs fois, des conseils ont été donnés pour corriger ceux qui s’éloignaient de la vérité biblique. D’autres fois, ils montraient la direction que Dieu voulait que ses enfants suivent. Parfois, les témoignages concernaient le mode de vie, le foyer, et l’Eglise. Comment les membres d’Eglise recevaient-ils ces messages?
Dès le début de son œuvre, des responsables de l’Eglise l’examinèrent pour s’assurer que la manifestation du don de prophétie était authentique. L’apôtre Paul dit: “Ne méprisez pas les prophéties. Mais examiner toutes choses; retenez ce qui est bon.” 1 Thessaloniciens 5:20, 21. L’œuvre de madame White a été soumise aux tests bibliques d’un prophète. Et c’est ce qu’elle aurait fait, car elle écrivit: “Soit cette œuvre est de Dieu, soit elle ne l’est pas. Dieu ne fait rien en collaboration avec Satan. Mon œuvre durant les trente dernières années porte soit le sceau de Dieu, soit le sceau de l’ennemi. Il n’y a pas de demi-mesure dans cette affaire.”
La Bible donne quatre tests de base selon lesquels un prophète doit être examiné. L’œuvre de madame White passe chaque test.
Le message d’un vrai prophète doit être en harmonie avec la loi de Dieu et les messages des prophètes. Ésaïe 8:20.
Les écrits d’E. G. White élèvent la loi de Dieu et guident toujours les hommes et les femmes à la Bible dans son ensemble. Elle désigne la Bible comme la seule règle de foi et de conduite et comme étant la grande lumière vers laquelle ses écrits “la petite lumière” mènent.
Les prédictions d’un vrai prophète doivent se réaliser dans un contexte de façon conditionnelle. Jérémie 18:7-10; 28:9. Tandis que l’œuvre de monsieur White était semblable à celle de Moïse qui guidait le peuple, elle écrivit de manière à prédire plusieurs événements qui devaient avoir lieu. Dès le début de notre œuvre de publication en 1848, elle parla de la manière dont elle grandirait pour encercler le monde de lumière. Aujourd’hui, les Adventistes du Septième Jour publient des ouvrages en 200 langues évalués à plus de $100.000.000 par an.
En 1890, le monde déclara qu’il n’y aurait plus de guerre et que nous étions à l’aube du millénium. Ellen White écrivit: “La tempête arrive, et nous devons être prêts pour sa fureur ... nous verrons des troubles de tous côtés. Des milliers de navires couleront au fond de la mer. Des bateaux couleront, et des vies humaines seront sacrifiées par millions.” Cela se réalisa pendant la première et la deuxième guerre mondiale.
Un vrai prophète confessera que Jésus Christ est venu en chair, et que Dieu fut incarné dans la chair humaine. 1 Jean 4:2.
La lecture de Jésus Christ montre clairement que l’œuvre d’Ellen White satisfait à ce test. Faites attention aux paroles suivantes:
“Jésus aurait pu demeurer au côté du Père. Il aurait pu conserver la gloire du ciel et l’hommage des anges. Il préféra remettre le sceptre entre les mains du Père et descendre du trône de l’univers pour apporter la lumière à ceux qui en furent privés, la vie à ceux qui périssaient.”
“Voici près de deux mille ans qu’une voix mystérieuse émanant du trône de Dieu, a été entendue dans le ciel: ‘Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande; mais tu m’as formé un corps....Voici je viens — dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet — pour faire, ô Dieu ta volonté.’ Hébreux 10:5-7. Ces paroles annonçaient l’accomplissement du dessein tenu caché de toute éternité. Le Christ était sur le point de visiter notre monde et de s’incarner. ... Il n’avait aucune beauté qui put le recommander aux yeux des hommes: il était néanmoins Dieu incarné, lumière du ciel et de la terre. Sa gloire était voilée, sa grandeur et sa majesté étaient cachées pour lui permettre de s’approcher des hommes affligés et tentés.”
Le test le plus important du vrai prophète se trouve peut-être dans sa vie, son œuvre, et l’influence de ses enseignements. Le Christ énonça ce test en Matthieu 7:15, 16: “Vous les reconnaîtrez à leur fruit.”
Tandis que nous regardons au fruit tel que manifesté dans la vie de ceux qui ont suivi les conseils de l’Esprit de prophétie, nous voyons que cela est bon. Les témoignages ont produit un bon fruit. Lorsque nous regardons l’Eglise, sachant que nous avons entrepris différentes activités grâce à ces conseils. Nous devons reconnaître que l’œuvre de madame White satisfait à ce test. L’unité de l’enseignement dans les œuvres écrites sur une période de soixante et dix années produit aussi un témoignage positif pour l’intégrité du don.
Tests pratiques d’un vrai prophète
En plus des quatre tests principaux, le Seigneur a donné des signes qui montrent clairement que l’œuvre est sous sa direction. Voici les signes:
Le caractère opportun du message. Le peuple de Dieu a un besoin particulier, et le message vient juste à temps pour satisfaire à ce besoin, comme ce fut le cas avec la première vision donnée à madame White.
Le caractère pratique des messages. Les informations révélées à madame White dans les visions étaient pratiques et satisfaisaient aux besoins du moment. Voyez comment les conseils du témoignage entrent de manière pratique dans notre vie de tous les jours.
Le niveau spirituel élevé des messages. Ils ne traitent pas de sujets enfantins ou vulgaires, mais de grands thèmes. Le langage est raffiné.
La manière dont les visions ont été données. Plusieurs visions étaient accompagnées de phénomènes physiques tels que décrits plus tôt.
L’expérience de Madame White en vision était semblable à celle des prophètes bibliques. Les visions étaient des expériences précises et non de simples impressions. En vision, madame White vit, entendit, sentit et reçut des instructions des anges. Les visions ne pouvaient pas être mises sous le compte de l’excitation, ni de l’imagination.
Madame White n’était pas contrôlée par ceux qui l’entouraient. Voici ce qu’elle écrivit à un monsieur: “Vous pensez que des individus ont affecté mon jugement. Si cela est mon cas, je ne suis pas digne qu’on me confie l’œuvre de Dieu.”
Son œuvre était reconnue par ses contemporains. Ceux de l’Eglise qui vivaient et travaillaient avec madame White, et beaucoup de personnes hors de l’Eglise reconnurent qu’elle était la “messagère du Seigneur.” Ceux qui étaient proches d’elle croyaient grandement en son appel et en son œuvre.
Ces quatre tests bibliques et les signes additionnels mentionnés ci-dessus nous donnent l’assurance que l’œuvre d’Ellen White est de Dieu et est digne de confiance.
Les nombreux livres d’E. G. White sont remplis de conseils et d’instructions qui ont une valeur permanente pour l’Eglise. Que ces témoignages soient de nature générale ou des témoignages personnels adressés aux familles ou aux individus, ils nous font du bien aujourd’hui. Voici ce que Madame White dit à ce sujet:
“Puisque les avertissements et les instructions donnés dans des témoignages pour des cas individuels s’appliquaient avec la même rigueur à beaucoup d’autres qui n’avaient pas été montrés de cette manière, il me semblait être mon devoir de publier les témoignages personnels pour le bénéfice de l’Eglise ... Je ne connais pas de meilleure méthode pour présenter mes visions des dangers et erreurs généraux, et du devoir de tous ceux qui aiment Dieu et gardent ses commandements que de donner ces témoignages.” C’est faire un mauvais usage des témoignages que de les lire pour trouver des points sur lesquels l’on peut se baser pour condamner un membre d’Eglise. Les témoignages ne doivent pas être utilisés comme une matraque pour amener certains frères ou sœurs à voir les choses comme nous les voyons. Il y a des sujets qui doivent être réglés seulement entre l’individu et Dieu.
Les conseils devraient être étudiés pour trouver les principes fondamentaux qui s’appliquent à notre vie actuelle. Le cœur humain est pratiquement le même partout dans le monde; les problèmes des uns sont souvent les problèmes des autres. “En reprochant les erreurs des uns,” madame White écrivit: Dieu “a prévu de corriger un grand nombre.” “Il révèle les erreurs des uns pour que d’autres soient ainsi avertis.”
Vers la fin de sa vie madame White donna les conseils suivants:
“À travers son Saint Esprit, la voix de Dieu nous a donné continuellement des avertissements et des instructions ... Le temps et les épreuves n’ont pas annulé les instructions données.... L’instruction qui a été donnée dans les premiers jours du message doit être conservée comme instruction sûre à suivre en ces temps de la fin.”
Les conseils qui suivent sont tirés de certains livres d’E. G. White — mais surtout des trois volumes des trésors de témoignages, de l’édition mondiale des Témoignages pour l’Eglise — et représentent les lignes d’instruction que nous pensons être les plus bénéfiques pour l’Eglise dans les champs où à cause du nombre limité des membres d’Eglise, il est impossible de publier plus d’un seul volume de taille modéré. Le travail de sélection et d’organisation de ces conseils a été fait par un large comité, travaillant avec l’autorisation du Comité de Publications des Ecrits d’Ellen G. White, à qui a été assignée la responsabilité de gérer les conseils de l’Esprit de prophétie. Les sélections sont souvent courtes et limitées à un exposé pratique des principes de base, permettant ainsi de couvrir un vaste éventail de sujets.
“Confiez-vous en l’Eternel, votre Dieu, et vous serez affermis; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez.” 2 Chroniques 20:20.
Le Comité de Publications des Écrits d’Ellen G. White
Washington, D. C., le 22 juillet 1957.
Révisé à Silver Spring, MD
Le 1 janvier 1990