Conseils à l'Église

Chapitre 19

Mariage de chrétiens avec des incroyants

Il y a dans le monde chrétien une indifférence étonnante et alarmante envers les enseignements de la Parole de Dieu au sujet du mariage des croyants avec les incroyants. Beaucoup de ceux qui déclarent aimer et craindre Dieu préfèrent suivre l’inclination de leur propre esprit plutôt que de solliciter les conseils de la Sagesse infinie. Dans un domaine qui intéresse d’une manière vitale le bien-être et le bonheur des deux parties, aussi bien en ce monde que dans le monde à venir, on met de côté la raison, le bon sens et la crainte de Dieu pour laisser régner l’aveuglement et l’obstination. Des hommes et des femmes qui, par ailleurs, sont raisonnables et consciencieux, ferment leurs oreilles quand on leur donne des conseils; ils demeurent sourds aux appels et aux supplications des amis, des parents et des serviteurs de Dieu. Un avis ou un avertissement sont considérés [sic.] comme une intrusion impertinente dans leur vie, et l’ami qui est assez fidèle pour oser faire une remontrance dans leur vie, est traité comme un ennemi.

Tout se passe comme Satan le désire. Il tisse ses liens autour de l’âme qu’il séduit et qu’il enivre. La raison lâche les rênes de la maîtrise de soi au bénéfice de la convoitise; une passion non sanctifiée domine, jusqu’à ce que, trop tard, la victime se voie confronter à une vie de misère et d’esclavage. Ceci n’est pas un tableau imaginaire mais l’exposé de faits réels. Dieu n’approuve pas des unions qu’Il a expressément interdites. — Ibid., 59.

Le Seigneur recommandait au peuple d’Israël de ne pas s’unir par le mariage avec les nations idolâtres qui l’entouraient: “Tu ne contracteras pas de mariages avec ces peuples, tu ne donneras point tes fils à leurs filles et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils.” La raison en est donnée. La sagesse infinie, prévoyant l’issue de telles unions, déclare: “Car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Eternel s’enflammera contre vous: Il te détruirait promptement... . Car tu es un peuple saint pour l’Eternel, ton Dieu; l’Eternel, ton Dieu, t’a choisi, pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre... .”

Le Nouveau Testament contient de semblables interdictions contre le mariage des croyants avec des incroyants. L’apôtre Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, déclare: “Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement que ce soit dans le Seigneur.” 1 Corinthiens 7:39. Puis, dans sa seconde épître il écrit: “Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres? Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? Ou quelle part a le fidèle avec l’infidèle? Quelle ressemblance y a-t-il entre le peuple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le temple du Dieu Vivant, comme Dieu l’a dit: J’habiterai et Je marcherai au milieu d’eux, Je serai leur Dieu et ils seront Mon peuple. C’est pourquoi, sortez du milieu d’eux, et séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas à ce qui est impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un Père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur Dieu Tout-Puissant.” 2 Corinthiens 6:14-18. — Ibid., 59, 60.

Les enfants de Dieu ne devraient jamais s’aventurer sur un terrain défendu. Les mariages entre croyants et incroyants sont interdits par Dieu. Mais souvent le cœur inconverti suit ses propres désirs, et des mariages désapprouvés par Dieu sont ainsi contractés. De ce fait, un grand nombre d’hommes et de femmes vivent dans ce monde sans espérance et sans Dieu. Leurs nobles aspirations sont détruites; un concours de circonstances les maintient dans les pièges de Satan. Ceux qui se laissent dominer par la passion et les impulsions récolteront dans cette vie une amère moisson, et leur comportement risque d’entraîner la perte de leur âme. — Ibid., 61.

Ceux qui prétendent suivre la vérité foulent aux pieds la volonté de Dieu en épousant des incroyants. Ils perdent sa faveur et rendent la repentance bien difficile. L’incroyant peut être d’une excellente moralité; mais le fait qu’il (elle) n’ait pas répondu aux appels de Dieu et qu’il (elle) ait négligé un si grand salut doit suffire pour faire renoncer au mariage. Le caractère de l’incroyant peut ressembler à celui du jeune homme auquel Jésus disait: “Il te manque une chose;” et cette chose, c’est l’essentiel. — Ibid., 61.

Deux hommes peuvent-ils marcher ensemble, sans en être convenus?

On entend dire parfois que celui ou celle qui ne croit pas est hostile à la religion et possède, du reste, tout ce que l’on peut désirer chez un époux ou une épouse, à cette exception près qu’il n’est pas chrétien ou qu’elle n’est pas chrétienne. Bien que, dans son for intérieur, le croyant comprenne l’inconvenance de s’unir pour la vie à quelqu’un qui n’a pas la foi, pourtant, dans neuf cas sur dix, il suit son inclination. Le déclin spirituel commence au moment où les engagements du mariage sont échangés devant Dieu. La ferveur religieuse s’affaiblit, et l’on perd insensiblement ses attaches avec la piété, jusqu’à ce que tous deux marchent côte à côte sous la bannière de Satan. Déjà, pendant les noces, l’esprit du monde l’emporte sur la conscience, la foi et la vérité. Dans le nouveau foyer, l’heure de la prière n’est pas respectée. Les époux se sont choisis et ont congédié Jésus. — Ibid., 62, 63.

Au début, l’incroyant peut ne pas montrer d’opposition à la piété; mais lorsqu’il s’agira d’aborder la question de la Bible et de la vérité, voici ce que l’on entendra: “Tu m’as épousé sachant ce que je suis; je préfère que tu ne parles pas de ces choses. Que dorénavant il soit entendu que ta croyance particulière ne fera plus jamais l’objet de notre conversation.” Et si le croyant manifestait quelque insistance, cela pourrait paraître comme un manque de bonté envers celui que n’intéresse pas la religion.

Le croyant se dit alors qu’il doit faire quelques concessions au conjoint qu’il s’est choisi. Il faudra consentir aux amusements mondains. On éprouvera d’abord une répugnance à le faire; mais l’amour de la vérité s’affaiblira peu à peu et la foi cédera la place au doute et à l’incrédulité. Nul ne se serait attendu que celui qui était si ferme, si consciencieux, si dévoué au Christ, puisse jamais devenir la personne inconstante et vacillante d’aujourd’hui. Quel changement peut produire un mariage imprudent!

Il est périlleux de contracter une alliance mondaine. Satan sait bien que l’heure du mariage de beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles sonnent le glas de leur vie religieuse. Ils sont perdus pour le Christ. Ils peuvent, pendant un certain temps, s’efforcer de vivre chrétiennement; mais tous leurs efforts vont échouer devant l’influence subtile qui s’exerce dans la direction opposée. Auparavant, ils étaient heureux de parler de leur foi et de leur espérance. Mais, peu à peu, ils éprouvent de la répugnance à s’entretenir de tels sujets, sachant que la personne à laquelle ils ont uni leur destinée n’y prend aucun intérêt. Il en résulte que la foi s’éteint dans leur cœur et que Satan les enveloppe insidieusement dans le filet de l’incrédulité. — Ibid., 63, 64.

“Deux hommes marcheront-ils ensemble, sans en être convenus?” Amos 3:3. “Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par Mon Père qui est dans les cieux.” Matthieu 28:19. Mais quel étrange spectacle! Tandis que l’une de ces personnes si intimement liées s’approche de Dieu, l’autre est indifférente; tandis que l’une cherche le chemin de la vie éternelle, l’autre suit le chemin large qui conduit à la mort.

Des centaines de personnes ont sacrifié le Christ et le ciel pour avoir épousé des inconvertis. Se peut-il que l’amour et la compagnie de Jésus aient si peu de valeur à leurs yeux qu’elles lui préfèrent la compagnie de simples mortels? Apprécient-elles si peu le ciel, qu’elles soient disposées à risquer de le perdre pour se lier à ceux qui n’aiment pas notre bien-aimé Sauveur? — Ibid., 64.

Réponse du chrétien à l’incrédule

Que doit faire le chrétien, quand il se trouve placé dans une situation où la solidité de ses principes religieux est mise à l’épreuve? Avec une fermeté digne d’exemple, il doit déclarer franchement: “Je suis un chrétien consciencieux. Je crois que le septième jour de la semaine est le sabbat de la Bible. Notre foi et nos principes respectifs nous mènent dans des directions divergentes. Il est impossible que nous soyons heureux ensemble; car, si je continue d’acquérir une connaissance plus parfaite de la volonté de Dieu, je serai de plus en plus différent des gens du monde et je deviendrai semblable au Christ. Si vous continuez à ne pas discerner la beauté de la religion du Christ, à n’avoir aucun attrait pour la vérité, vous aimerez le monde, que je ne puis aimer, tandis que j’aimerai, moi, tout ce qui est spirituel que vous ne pouvez aimer. C’est spirituellement que l’on juge les choses spirituelles. Sans ce discernement, vous serez incapable de voir ce que le Seigneur réclame de moi et de comprendre les obligations que j’ai envers le Maître que je sers. Par conséquent, vous aurez l’impression que je vous néglige pour mes devoirs envers Dieu. De mon côté, je me sentirai seul avec mes sentiments religieux. Lorsque vous aurez changé d’idée, que vous aurez appris à aimer mon Sauveur, alors nous pourrons renouer nos relations.”

Le croyant fait ainsi pour le Christ un sacrifice que sa conscience approuve, et montre qu’il estime trop la vie éternelle pour courir le risque de la perdre. Il sent qu’il vaut mieux vivre seul que d’unir pour la vie ses intérêts avec ceux d’une personne qui préfère le monde à Jésus et qui l’éloignerait de la croix du Christ. — Ibid., 65.

Il vaut mieux rompre un engagement déraisonnable

C’est en Christ Seul qu’un mariage peut-être contracté dans les meilleures conditions possibles. Que l’amour humain soit inspiré par l’amour divin jusque dans ses manifestations les plus intimes. Une affection profonde, véritable et désintéressée ne s’épanouit que dans le cœur où Christ règne. — Ibid., 65, 66.

Même si vous avez contracté un engagement sans connaître pleinement le caractère de la personne à la laquelle vous projetez de vous unir, ne croyez pas que cet engagement vous place devant l’absolu nécessité d’entrer dans les vœux du mariage et d’associer votre existence à celle de quelqu’un que vous ne pouvez ni aimer, ni respecter. Soyez très prudent avant de contracter des engagements, même conditionnels; il vaut mieux, beaucoup mieux rompre un engagement avant le mariage que de se séparer après, ce que beaucoup font.

Vous direz peut-être: “Mais j’ai donné ma parole. Comment pourrais-je maintenant la reprendre?” Je réponds: “Si vous avez fait une promesse contraire aux Ecritures, il faut absolument l’annuler sans délai. Puis, humblement devant Dieu, repentez-vous de la folie qui vous avait amenée à faire un vœu inconsidéré. Il vaut mieux reprendre une telle promesse que de la tenir et déshonorer ainsi votre Créateur.”

Que chaque pas vers cette union soit caractérisé par la modestie, la simplicité, la sincérité et le désir ardent de plaire à Dieu et de l’honorer. Un mariage influe sur la vie présente et sur la vie future. Un chrétien sincère ne formera pas de projets que Dieu ne puisse approuver. — Ibid., 47, 48.

Le cœur aspire à un amour humain, mais cet amour n’est ni assez fort, ni assez pur, ni assez précieux pour suppléer à l’amour de Jésus. C’est seulement en son Sauveur que la femme trouvera la sagesse, la force et la grâce pour affronter les soucis, les responsabilités et les douleurs de la vie. Elle devrait faire de lui sa force et son guide. Que la femme se donne au Christ avant de se donner à un être terrestre et qu’elle ne contracte aucun engagement qui puisse l’en empêcher. Ceux qui désirent le vrai bonheur doivent s’assurer la bénédiction du ciel sur tout ce qu’ils possèdent et sur tout ce qu’ils font. C’est la désobéissance à Dieu qui remplit de détresse tant de cœur et tant de foyer. Ma sœur, à moins que vous vouliez un foyer où les ombres ne disparaîtront jamais, ne vous unissez pas à un ennemi de Dieu. — Ibid., 64, 65.

Conseil au conjoint qui se convertit seul après le mariage

Celui qui est entré dans les liens du mariage et qui se donne à Dieu, n’en est que plus que contraint d’être fidèle à sa compagne, et vice versa, quelles que soient les discordances en matière religieuse. On doit néanmoins considérer que les obligations envers le Seigneur sont bien plus impérieuses que les relations terrestres, même si des épreuves ou la persécution devaient en être le résultat. Si cette fidélité s’accompagne d’affection et de douceur, il y a des chances que le croyant finisse par gagner à la foi son conjoint non croyant. — Ibid., 66.