Conseils à l'Église

Chapitre 36

La discipline et l'éducation appropriées à nos enfants

L’influence du monde en général pousse la jeunesse à suivre ses inclinations. Si elle est très indisciplinée au début, les parents disent qu’elle changera après un certain temps; que, lorsque les jeunes gens auront seize ou dix-huit ans, ils seront plus raisonnables, délaisseront leurs mauvaises habitudes et deviendront enfin des hommes et des femmes utiles. Quelle erreur! On permet ainsi à l’ennemi de semer l’ivraie pendant des années. De la sorte croissent de mauvaises tendances que, dans la plupart des cas, il est impossible d’extirper malgré tous les efforts.

Satan travaille avec ruse et persévérance; c’est un terrible ennemi. Il met à profit toute parole imprudente, qu’il s’agisse d’une flatterie ou d’un mot qui fasse envisager le péché avec moins d’horreur. Il s’en sert pour nourrir la mauvaise semence afin qu’elle s’enracine profondément et produise une abondante moisson. Certains parents ont permis à leurs enfants de prendre de mauvaises habitudes qui laisseront des traces pendant la vie entière. Ils sont responsables de ce péché. Leurs enfants pourront prétendre être chrétiens, mais si la grâce n’opère pas spécialement dans leur cœur et ne réforme pas entièrement leur vie, ces habitudes se remarqueront toujours et on verra se manifester le caractère que les parents ont laissé se former.

Les parents doivent diriger leurs enfants, corriger leurs passions et leur apprendre à obéir; sinon Dieu anéantira ces enfants au jour de sa colère, tandis que les parents qui ont failli à leur tâche recevront le blâme justement encouru. Les serviteurs de Dieu, tout particulièrement, devraient se faire obéir de leurs enfants. J’ai vu qu’ils n’étaient pas en mesure de juger ou de décider pour l’église, s’ils ne pouvaient gouverner leur propre maison. Qu’ils mettent de l’ordre chez eux: ainsi leurs avis auront du poids dans l’église et leur autorité s’affirmera.

Chaque enfant devrait être appelé pour se justifier s’il est absent la nuit. Les parents devraient connaître la compagnie de leurs enfants et chez qui ils passent leurs soirées.

La philosophie humaine n’a pas de découverte qui dépasse la science de Dieu et n’a pas imaginé un plan d’éducation plus sage que celui donné par notre Seigneur. Qui peut mieux connaître les besoins des enfants si ce n’est leur Créateur? Qui peut éprouver un intérêt plus grand pour leur bien-être que celui qui les a rachetés par son propre sang? Si l’on étudiait avec plus de soin la parole de Dieu et si on lui obéissait plus fidèlement, beaucoup d’âmes seraient angoissées par la mauvaise conduite d’enfants foncièrement méchants.

Les enfants ont des droits que les parents devraient connaître et prendre en considération. Ils ont le droit de recevoir une instruction et une éducation qui les préparent à devenir, ici-bas, dans la société, des membres utiles, respectés et aimés, et qui leur donnent des qualités morales requises pour faire partie de la société pure et sainte du monde à venir. Il faudrait dire aux jeunes que leur bonheur présent et futur dépend en grande partie des habitudes qu’ils auront contractées durant l’enfance et l’adolescence.

Des hommes et des femmes qui prétendent révérer la Bible et suivre ses enseignements ne se conforment pas à ses exigences à bien des égards. Dans l’éducation des enfants, ils suivent leur nature perverse plutôt que la volonté de Dieu, pourtant connue. Cette négligence du devoir entraîne la perte de milliers d’âmes. La Bible expose les règles d’une discipline correcte à appliquer aux enfants. Si ces instructions étaient suivies par les parents, les jeunes gens qui arrivent aujourd’hui à l’âge des responsabilités seraient bien différents. Mais certains parents qui prétendent être des lecteurs de la Bible et se conformer à ses instructions font exactement le contraire de ce qu’elle enseigne. Nous entendons les cris des pères et des mères angoissés qui déplorent la conduite de leurs enfants, se rendant peu compte qu’ils ont attiré la tristesse et l’angoisse sur eux-mêmes, et fait leur malheur en leur témoignant une affection déplacée. Ils oublient que le Seigneur les a chargés de leur inculquer de bonnes habitudes dès le berceau.

Les enfants chrétiens estimeront au-dessus de toute autre bien terrestre l’amour et l’approbation de parents craignant Dieu. Ils les aimeront et les honoreront. Leur principal souci sera de les rendre heureux. Les enfants indisciplinés qui n’ont pas reçu une bonne éducation, n’auront, dans ce siècle de rébellion, que peu le sentiment de leurs obligations envers leurs parents. Souvent, plus les parents font pour eux, plus les enfants sont ingrats et moins ils les respectent.

Les parents ont dans une grande mesure entre les mains le bonheur futur de leurs enfants. Les instructions reçues dans l’enfance subsisteront pendant la vie entière. Les parents répandent une semence qui portera des fruits soit pour le bien, soit pour le mal.

Les parents doivent donner leur accord

Les enfants sont de nature sensible et aimante. Ils sont facilement comblés et facilement irritables. Par une discipline tendre avec des mots et des actes d’amour, les mères pourront lier leurs enfants à leurs cœurs. Faire preuve de sévérité et d’excitation à l’égard des enfants est une grave erreur. La fermeté constante et le contrôle dépassionné sont nécessaires à la discipline de chaque famille. Faites-vous comprendre dans le calme, avancez avec considération, et ressortez ce que vous avez à dire sans détour.

Les parents ne devraient pas oublier le temps de leur enfance, combien ils avaient besoin de sympathie et se sentaient malheureux quand on les réprimandait avec brusquerie. Il faut qu’ils redeviennent jeunes de sentiments et mettent leur esprit au niveau de celui de leurs enfants. Toutefois, avec une fermeté mêlée d’amour, qu’ils exigent l’obéissance. Les ordres des parents doivent être implicitement obéis.

Les divergences dans la direction de la famille sont cause de bien de difficultés; en fait, elles sont aussi préjudiciables que l’absence totale d’autorité. On se demande toujours pourquoi les enfants de parents croyants sont si souvent têtus, insolents et rebelles. Cela provient de l’éducation qu’ils reçoivent chez eux.

Si les parents ne sont pas d’accord, qu’ils discutent en l’absence de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un terrain d’entente.

Si les parents sont unis dans cette œuvre d’éducation, l’enfant comprendra ce qu’on attend de lui. Mais si le père d’un mot ou d’un regard montre qu’il n’approuve pas la façon d’agir de sa femme; s’il trouve qu’elle est trop stricte et estime qu’il doit compenser sa dureté en faisant preuve d’indulgence et en gâtant son enfant, celui-ci est perdu. Il comprendra vite qu’il peut faire ce qui lui plaît. Les parents qui commettent cette faute envers leurs enfants seront responsables de la perte de leur âme.

Les parents devraient d’abord apprendre à être maîtres d’eux-mêmes ; ils pourraient alors réussir à mieux diriger leurs enfants. Chaque fois qu’ils perdent l’empire sur eux-mêmes, qu’ils parlent avec impatience, ils pèchent contre Dieu. Ils devraient raisonner avec leurs enfants, leur montrer clairement leurs torts et leur faire comprendre que non seulement ils ont péché contre leurs parents, mais contre Dieu. Le cœur soumis et plein de piété et de tristesse pour vos enfants égarés, priez avec eux avant de les corriger. Alors, votre correction ne vous fera pas haïr. Au contraire ils vous aimeront, car ils verront que vous les avez punis, non parce qu’ils vous avaient causé du désagrément ou parce que vous vouliez vous venger, mais pour leur bien, afin de ne pas les laisser grandir dans le péché.

Le danger d’une éducation trop sévère

De nombreux enfants paraissent bien élevés tant qu’ils sont sous l’influence d’une discipline donnée. Mais quand le système de règles qui les entourait a disparu, ils semblent incapables de penser, d’agir ou de décider par eux-mêmes.

L’éducation de fer qui ne se préoccupe pas d’apprendre aux jeunes à penser et à agir par eux-mêmes, dans la mesure où le permettent leurs propres capacités et leur tournure d’esprit, afin que par ce moyen ils arrivent à la maturité de pensée et à un sentiment de respect et de confiance en soi, aura des effets désastreux sur leurs facultés mentales et morales. Lorsque de telles personnes devront agir par elles-mêmes, la preuve sera faite qu’elles ont été dressées à la manière des animaux, et non éduquées. La volonté, au lieu d’être dirigée, a été brisée et soumise à l’austère discipline imposée par les parents et les maîtres.

Les parents et les maîtres qui se vantent d’avoir un contrôle parfait sur l’esprit et la volonté des enfants dont ils s’occupent, cesseraient d’être fiers des résultats dont ils se prévalent s’ils pouvaient discerner quelle sera la vie des hommes qu’ils auront ainsi subjugués par la force ou par la peur. De telles personnes seront à peu près totalement inaptes à faire face aux responsabilités de l’existence. Privés de la direction de leurs parents et de leurs maîtres, obligés de penser et d’agir par euxmêmes, ces jeunes gens courent presque infailliblement le risque de suivre une mauvaise ligne de conduite et de céder à la puissance de la tentation. La vie présente ne sera pas pour eux un succès et leur vie religieuse aura de sérieuses déficiences. Si donc eux qui les ont ainsi instruits avaient devant les yeux le résultat de leur discipline malfaisante, ils changeraient de méthode. Une telle catégorie de maîtres, qui se prévalent de contrôler à peu près complètement la volonté de leurs élèves, ne sont pas ceux qui réussissent le mieux, malgré les apparences flatteuses du moment. Ils se tiennent souvent sur la réserve, exercent leur autorité d’une manière froide et sans sympathie qui ne peut leur gagner les cœurs. S’ils rassemblaient les enfants autour d’eux, leur témoignant de l’amour, s’intéressant à leurs efforts et à leurs jeux, parfois même vivant comme les enfants au milieu d’autres enfants, ils feraient des heureux et gagneraient l’affection et la confiance. Les enfants arriveraient vite à aimer et à respecter l’autorité de leurs parents et de leurs maîtres.

D’un autre côté, on ne devrait pas laisser la jeunesse penser et agir en toute indépendance. Il faut apprendre aux enfants à respecter l’expérience de leurs parents et de leurs maîtres et à se laisser conduire par eux. L’éducation doit constituer en une alliance des esprits des éducateurs et de leurs élèves de telle sorte que ceux-ci comprennent la nécessité de rechercher le conseil de ceux-là. Lorsque les jeunes quitteront les parents et leurs maîtres, ils ne ressembleront pas au roseau agité par le vent.

Laisser grandir les enfants dans l’ignorance est un péché

Certains parents ont négligé de donner à leurs enfants une éducation religieuse, de même qu’ils ne les ont pas fait instruire à l’école. C’est un double tort. L’esprit des enfants est constamment en mouvement: s’ils ne sont pas occupés à quelque travail physique ou mental, ils seront exposés à de mauvaises influences. C’est un péché que de laisser des enfants grandir dans l’ignorance. On doit leur fournir des livres utiles et intéressants, et leur apprendre à travailler aussi bien manuellement qu’intellectuellement. Il faut chercher à élever l’esprit, à cultiver l’intelligence, car l’intelligence que l’on abandonne à elle-même est en général peu élevée, sensuelle et corrompue. Satan profite de cette disposition et éduque à sa manière les esprits paresseux.

L’œuvre de la mère commence dès la plus tendre enfance. Elle doit soumettre la volonté et le caractère de l’enfant et lui apprendre à obéir. A mesure qu’il grandit, ne relâchez pas votre discipline. Il faut que chaque mère prenne le temps de raisonner avec son enfant, de redresser ses erreurs et de lui montrer avec patience quel est le droit chemin. Que les parents chrétiens sachent qu’ils doivent préparer leurs enfants à devenir des enfants de Dieu. Toute l’expérience religieuse se ressent de l’éducation reçue et du caractère modelé dans l’enfance. Si la volonté de l’enfant n’a pas été habituée à céder à celle des parents, il sera difficile d’apprendre plus tard à obéir. Quelle lutte difficile que de soumettre aux exigences de Dieu une volonté jamais subjuguée! Les parents qui négligent cette tâche essentielle commettent une grave erreur et pèchent contre leurs enfants et contre Dieu.

Parents, si vous négligez de donner à vos enfants l’éducation que Dieu vous impose comme un devoir à leur égard, à la fois par le précepte et par l’exemple, vous devrez répondre devant lui des conséquences. Ces conséquences ne se limiteront pas à vos enfants uniquement. De même qu’un seul chardon toléré dans un champ prépare une moisson du même genre, ainsi les péchés résultant de votre négligence amèneront la ruine chez tous ceux qui subiront leur influence directe.

La malédiction retombera certainement sur les parents infidèles. Non seulement ils récolteront ici-bas ce qu’ils auront semé, mais il leur sera demandé compte au jour du jugement de leur infidélité. Beaucoup d’enfants se lèveront en ce jour-là, condamneront leurs parents parce qu’ils ne les ont pas corrigés et les rendront responsables de leur perte. L’amour aveugle des parents et leur indulgence coupable les amènent à excuser les fautes de leurs enfants et à ne pas les corriger. De cette façon, ceux-ci seront perdus et leur sang retombera sur les parents infidèles.

La paresse est un péché

Il m’a été montré que la paresse a été la cause de beaucoup de péchés. Ceux dont les mains et l’esprit sont actifs ne trouvent pas le temps de prêter l’oreille aux tentations de l’ennemi; mais des mains et des têtes oisives sont prêtes à se laisser entraîner par Satan. Quand l’esprit n’est pas convenablement occupé, il s’arrête à des pensées malsaines. Les parents devraient enseigner à leurs enfants que la paresse est un péché.

Rien ne conduit plus sûrement au mal que d’éviter aux enfants toute responsabilité en les laissant mener une vie oisive et en permettant qu’ils ne fassent rien ou seulement ce qui leur plaît. L’esprit des enfants est vif et, s’il n’est pas absorbé par ce qui est bon et utile, il se retournera inévitablement vers le mal. Bien qu’il soit juste et nécessaire de se distraire, on devrait leur apprendre à travailler, à avoir des heures régulières consacrées aux exercices physiques ainsi qu’à la lecture et à l’étude. Veillez à ce qu’ils aient des occupations adaptées à leur âge et à ce qu’ils soient pourvus de livres utiles et intéressants.

Souvent, les enfants commencent un travail avec enthousiasme, mais, ne sachant trop quoi faire ou devenus las, ils désirent changer et entreprendre quelque chose d’autre. C’est ainsi qu’ils laissent tomber un grand nombre d’ouvrages inachevés au moindre découragement, et passent d’une chose à l’autre sans avoir achevé la première. Les parents devraient empêcher leurs enfants d’être capricieux. Il ne faut pas qu’ils soient tellement occupés qu’ils n’aient pas le temps de former avec patience les esprits en développement. Quelques mots d’encouragement ou une aide, si petite soit-elle, suffiront aux enfants pour surmonter l’ennui et le découragement; en outre la satisfaction personnelle qu’ils tireront du travail achevé les incitera à redoubler d’efforts.

Les enfants qui ont été gâtés et choyés s’attendent qu’il en soit pour toujours ainsi; si ce n’est pas le cas, ils sont déçus et découragés. Ces mêmes dispositions se remarqueront pendant toute leur vie. Ils seront incapables de se diriger eux-mêmes et attendront toujours que les autres leur fassent plaisir et cèdent à leurs caprices. Une fois arrivés à l’âge adulte, s’ils rencontrent de l’opposition, ils se croient brimés. Ils se traînent lamentablement dans la vie, presque incapables de supporter leurs propres fardeaux, murmurant souvent et s’irritant de ce que tout ne s’accorde pas avec leurs désirs.

Une femme se fait et fait aux siens un sérieux dommage quand elle se charge à la fois de son travail et du leur: quand elle porte de l’eau et du bois, prend même la hache pour couper ce dernier, tandis que son mari et ses fils sont assis près du feu, bavardant agréablement. Il n’a jamais été dans le plan de Dieu que les femmes et les mères soient les esclaves de leur famille. Mainte mère est surmenée par les tracas du ménage alors que ses enfants ne sont pas habitués à prendre leur part des soucis domestiques. Le résultat est qu’elle vieillit et meurt prématurément, laissant ses enfants au moment même où sa présence serait le plus nécessaire pour guider leurs pas inexpérimentés. Qui faut-il blâmer?

Les maris devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour épargner des soucis à leur femme et pour leur garder un esprit joyeux. On ne devrait tolérer ou encourager l’oisiveté chez les enfants, car elle devient bientôt une habitude.

Parents, amenez vos enfants à Christ

Les enfants peuvent désirer faire le bien et décider en leur cœur d’être bons et obéissants envers leurs parents, mais ils ont besoin qu’on les encourage et qu’on les aide. Ils peuvent prendre de bonnes résolutions, mais à moins que leurs principes n’aient pour fondement la religion et que leur vie ne soit soumise à l’influence sanctifiante de la grâce de Dieu, ils n’atteindront pas le but.

Les parents devraient travailler de toutes leurs forces au salut de leurs enfants. Il ne s’agit pas de leur permettre de faire eux-mêmes leur propre éducation. Il ne faut pas les laisser apprendre indistinctement le bien et le mal en pensant qu’avec le temps le bien prendra le dessus et le mal perdra sa force. Le mal prospérera plus vite que le bien.

Parents, vous devriez commencer à former l’esprit de vos enfants dès leur plus tendre enfance, afin qu’ils puissent être des chrétiens. Que tous vos efforts tendent à leur salut. Ils ont été remis à vos soins pour en faire de précieux joyaux destinés à briller dans le royaume de Dieu: agissez en conséquence. Prenez garde de ne pas les endormir au bord du précipice avec la pensée erronée qu’ils ne sont pas assez âgés pour être responsables de leur conduite, pour se repentir de leurs péchés et croire en Jésus.

Le plan du salut doit être expliqué aux enfants d’une manière si simple que les jeunes esprits puissent le comprendre. Ceux de huit à douze ans sont assez âgés pour qu’on leur parle de religion personnelle. Ne leur dites pas que plus tard ils seront assez grands pour se repentir et croire à la vérité. De très jeunes enfants, s’ils sont convenablement enseignés, peuvent avoir des idées justes sur leur état de péché, sur la voie du salut en Jésus-Christ. Les prédicateurs en général sont trop indifférents au salut des enfants et ne s’adressent pas à eux d’une manière assez personnelle. On laisse souvent passer les meilleures occasions d’agir sur leur esprit.

Pères et mères, vous rendez-vous compte de la responsabilité qui vous incombe? Comprenez-vous la nécessité de préserver vos enfants de l’insouciance et des habitudes démoralisantes? Ne leur permettez de fréquenter que des personnes qui auront une bonne influence sur leur caractère. Ne les autorisez pas à sortir le soir, à moins que vous ne sachiez où ils vont et ce qu’ils font. Faites-leur connaître les principes de la pureté morale. Si vous avez négligé de les instruire à cet égard, “ préceptes sur préceptes, ligne après ligne, un peu ici, un peu là”, acquittez-vous immédiatement de ce devoir; prenez vos responsabilités, et travaillez pour le présent et pour l’éternité. Ne laissez pas se passer un jour de plus sans confesser votre négligence à vos enfants. Dites-leur que vous avez décidé maintenant de faire le travail que le Seigneur vous a assigné. Demandez-leur d’entreprendre avec vous cette réforme. Faites tous vos efforts pour racheter le passé. Ne restez plus longtemps dans l’état de l’Eglise de Laodicée. Au nom du Seigneur, je supplie chaque famille de montrer son vrai drapeau. Réformez l’église au sein de votre foyer.

Ne négligez pas les besoins de l’esprit

Il m’a été montré que lorsque des parents qui craignent Dieu veulent corriger leurs enfants, ils devraient étudier leur caractère et leur tempérament afin de connaître leurs besoins. Certains parents ont le souci matériel de leurs enfants; ils les soignent avec amour quand ils sont malades et pensent qu’ils ont accompli leur devoir. C’est une erreur, car leur tâche ne fait que commencer. On doit aussi se préoccuper des besoins de l’esprit.

Les enfants ont des épreuves difficiles à supporter et aussi accablantes que celles des personnes âgées. Les parents eux-mêmes ne se sentent pas toujours dans les mêmes dispositions. Il leur arrive d’être inquiets et d’agir d’après des opinions ou des sentiments erronés. Satan les assaille et ils cèdent à la tentation. Ils parlent d’une manière irritée et de façon à irriter les enfants. Ils sont parfois exigeants et de mauvaise humeur. Cet esprit gagne les pauvres enfants et les parents ne sont pas à même de les aider, car ils sont à l’origine de cet état de choses. Il semble parfois que tout aille de travers. L’atmosphère est tendue et tout le monde en souffre. Les parents blâment leurs enfants et pensent qu’ils sont désobéissants et insoumis, les pires enfants du monde, en somme. Pourtant, ils sont eux-mêmes la cause du désordre.

Certains parents provoquent bien des orages à leurs foyers par manque de maîtrise d’eux-mêmes. Au lieu de demander à leurs enfants avec gentillesse de faire ceci ou cela, ils leur donnent d’un ton rogue des ordres accompagnés aussitôt de reproches immérités. Parents, une telle attitude à l’égard de vos enfants détruit en eux toute joie et toute ambition. Ils exécutent vos ordres non par amour, mais parce qu’ils ne peuvent faire autrement. Le cœur n’y est pas. C’est une corvée d’obéir et non un plaisir, et même souvent cela les pousse à oublier vos instructions, ce qui augmente votre irritation et met les choses au pire. Leurs fautes sont ressassées et leur mauvaise conduite dépeinte.

Ne montrez pas à vos enfants un visage courroucé. S’ils cèdent à la tentation, mais qu’ils se repentent de leur erreur, pardonnez-leur comme vous espérez être pardonnés par votre Père céleste. Instruisez-les avec douceur et portez-les sur votre cœur. C’est un moment critique pour eux. Des influences agiront pour vous les arracher, mais vous devez neutraliser ces influences en apprenant à vos enfants à faire de vous leur confident auquel ils viendront dire leurs ennuis et leurs joies. Ainsi, vous les sauverez de bien de pièges que Satan avait tendus sous leurs pas inexpérimentés. N’exercez pas sans cesse la sévérité, oubliant que ce sont des enfants et que vous l’avez été aussi. Ne vous attendez pas qu’ils soient parfaits et n’exigez pas qu’ils agissent comme des adultes. En le faisant, vous vous fermeriez la porte de leur cœur et vous les amèneriez à l’ouvrir à de mauvaises influences, ce qui permettrait à d’autres de corrompre leurs jeunes esprits avant que vous ayez eu le temps de vous apercevoir du danger.

Il ne faut jamais corriger un enfant quand on est en colère

Les enfants doivent être corrigés lorsqu’ils désobéissent à leurs parents. Avant de les corriger, parents, éloignez-vous d’abord pour prier. Demandez à Dieu d’adoucir et de contenir leurs sentiments et de vous montrer comment les traiter avec sagesse. Autant que je sache, jamais une telle méthode n’a échoué. Vous ne pouvez pas faire comprendre les choses spirituelles à un enfant quand le cœur [le cœur des parents] est plein de fureur.

Vous devez corriger vos enfants avec amour. Ne les laissez pas en faire à leur guise jusqu’à ce que, n’en pouvant plus, vous ayez recours à la punition. Une telle correction ne fait qu’aggraver le mal au lieu d’y remédier.

S’emporter contre un enfant qui commet une faute ne fait qu’envenimer la situation. Cela provoque les pires passions chez l’enfant et l’amène à penser que vous ne vous souciez pas de lui. Il se dit que vous l’auriez traité autrement si vous vous souciiez de lui.

Pensez-vous que Dieu n’a pas connaissance de la manière dont vous les corrigez? Il est parfaitement au courant, et il connaît aussi les conséquences heureuses qui découlent d’une discipline rédemptrice comparativement à une discipline rébarbative.

L’importance d’une honnêteté absolue envers les enfants

Les parents doivent être des modèles de vérité, car c’est un précepte qu’il faut inculquer à l’enfant chaque jour. Les principes de la droiture doivent régir toutes les affaires de leur vie, en particulier l’éducation et la formation du caractère de leurs enfants. “L’enfant laisse déjà voir par ses actions si sa conduite sera pure et droite.”

Une mère qui manque de discernement et qui ne suit pas les conseils du Seigneur peut entraîner ses enfants à devenir des imposteurs et des hypocrites. Ces traits de caractère caressés peuvent devenir si tenaces que ces enfants mentiront comme ils respirent tout naturellement et continuellement.

Parents, ne faites jamais usage de faux-fuyants. Ne dites jamais un mensonge en guise de précepte ou d’exemple. Si vous voulez que votre enfant dise la vérité, dites la vérité vous-mêmes. Soyez honnêtes et fermes. Le plus petit mensonge même ne doit être toléré. Parce que les mères ont coutume d’user de faux-fuyants et de dire de contrevérités, les enfants aussi suivent leur exemple.

Les mères doivent se conformer aux principes d’honnêteté absolue dans tous les aspects de leur vie, et il est aussi important, dans l’éducation des enfants, qu’on apprenne aux jeunes filles aussi bien qu’aux jeunes garçons à ne jamais user de faux-fuyants ni de tromperies.

L’importance du développement des caractères

Dieu a confié pour tâche aux parents la formation du caractère de leurs enfants suivant le modèle divin. Cette tâche peut être accomplie, par sa grâce, mais il faudra beaucoup de patience et d’efforts assidus, non moins de fermeté et de détermination pour guider et contenir leurs passions. Un champ abandonné ne produit qu’épines et ronces. Celui qui voudrait mettre en lieu sûr une récolte pour son utilisation ou sa beauté doit d’abord préparer le terrain et semer les graines, puis creuser tout autour des jeunes pousses, arrachant les mauvaises herbes et ramollissant la terre. Ainsi, les précieuses plantes pousseront et il sera richement récompensé pour ses soins et son dur labeur.

Former le caractère! Jamais œuvre plus importante n’a été confiée aux hommes. Jamais il n’a été aussi essentiel qu’aujourd’hui de s’y consacrer avec soin. Jamais aucune des générations passées n’a été placée devant des problèmes aussi considérables, jamais les jeunes gens, les jeunes femmes n’ont été confrontés à des dangers aussi grands qu’aujourd’hui. — Éducation, 255-256.

La force de caractère comprend deux choses: une volonté ferme et le pouvoir de se dominer. Beaucoup de jeunes se trompent en prenant pour de la force de caractère leurs passions incontrôlées. La vérité, c’est que celui qui est dominé par ses passions est un homme faible. La grandeur réelle et la noblesse d’un homme sont mesurés par la force des sentiments qu’il subjugue, et non par la force des sentiments qui le subjugue. L’homme le plus fort est celui qui, bien violemment tenté, maîtrise ses passions et pardonne à ses ennemis. De tels hommes sont de véritables héros.

Beaucoup ont de si maigres ambitions qu’ils resteront toujours spirituellement des nains, alors que, s’ils essayaient de développer les facultés que le Seigneur leur a données, ils acquerraient un caractère noble, et exerceraient une influence qui gagnerait des âmes au Christ. La science est une force, mais la capacité intellectuelle sans la bonté, sont des forces pour le mal.

Dieu nous a dotés de facultés intellectuelles et morales mais nous sommes en grande partie l’architecte de notre caractère. Chaque jour l’édifice s’élève. Mais la parole de Dieu nous met en garde sur la manière dont nous bâtissons, elle nous dit de veiller à ce que la construction soit fondée sur le Rocher des siècles. Le temps vient où notre œuvre se révélera telle qu’elle est. C’est maintenant que nous devons cultiver les facultés que le Seigneur nous a données, pour que nous puissions former des caractères qui soient utiles ici-bas et dans l’au-delà.

Chaque acte de notre vie, même s’il est sans grande importance, exerce son influence sur la formation de notre caractère. Un bon caractère est plus précieux que toutes les richesses du monde; travailler à sa formation est l’œuvre la plus noble dans laquelle les hommes puissent s’engager.

Les caractères formés au hasard des circonstances sont variables et discordants. Ceux qui les possèdent n’ont pas de but élevé dans la vie. Ils n’ont pas une influence ennoblissante sur le caractère des autres. Ils sont sans but et sans puissance.

Le peu de vie qui nous est accordé doit être sagement mis à profit. Dieu aimerait voir son église vivante, consacrée, missionnaire. Mais dans l’ensemble, nous sommes loin de cet idéal. Dieu fait appel aux âmes fortes, courageuses, actives, qui suivent le divin modèle et exercent une bonne influence. Le Seigneur nous a confié les vérités les plus importantes et les plus solennelles; il faut que nous en montrions la portée dans nos vies et nos caractères.

Une expérience personnelle dans l’assistance des enfants

Certaines mères ne sont pas logiques dans leur manière d’élever leurs enfants. Tantôt elles leurs permettent des choses mauvaises, tantôt elles leur refusent un plaisir inoffensif qui comblerait de joie leur innocence. En cela elles n’imitent pas le Christ, qui aimait les enfants, les comprenait et sympathisait avec eux dans leurs plaisirs et dans leurs peines.

Lorsque les enfants demandent la permission de rejoindre tel ami ou d’assister à telle réception, dites -leur: “mes enfants, je ne puis vous laisser aller. Asseyez-vous là et je vais vous expliquer pourquoi. Je poursuis une œuvre pour Dieu et pour l’éternité. Le Seigneur vous a confié à ma garde pour que je prenne soin de vous. En quelque sorte, je le remplace auprès de vous. C’est pourquoi je dois veiller sur vous comme devant rendre des comptes au jour du Seigneur. Voulez-vous que le nom de votre mère soit inscrit dans les livres du ciel comme celui de quelqu’un qui a failli à son devoir envers ses enfants; un territoire dont elle aurait dû garder la maîtrise? Je vais vous indiquer le droit chemin; ensuite, si vous choisissez néanmoins de vous détourner de votre mère et d’emprunter le sentier du mal, ma responsabilité sera dégagée; mais vous aurez à subir les conséquences de vos propres péchés.”

C’est ainsi que j’agissais avec mes enfants, et, avant que j’aie terminé, ils se mettaient à pleurer et me demandaient: “maman, veux-tu prier pour nous?” bien sûr, je n’ai jamais refusé de prier pour eux. Je me mettais à genoux et priais avec eux. Ensuite, je m’éloignais pour plaider avec Dieu toute la nuit jusqu’à l’aube, afin que les sortilèges de l’ennemi soient dissipés, et j’obtenais la victoire. Bien que cela m’ait coûté une nuit blanche, je me sentais pleinement récompensée, lorsque mes enfants se jetaient à mon cou en me disant: “oh! Maman, nous sommes si contents que tu ne nous aies pas laissés aller quand nous te l’avons demandé. Maintenant nous voyons que cela aurait été mal.”

Parents, c’est de cette façon que vous deviez agir, quoique vous en pensiez. Vous devez prendre votre tâche à cœur si vous désirez sauver vos enfants pour le royaume de Dieu.

Jamais ne peut être donnée une bonne éducation à la jeunesse dans ce pays, ou ailleurs dans un autre pays, à moins qu’ils ne soient séparés d’une grande distance des villes. Les coutumes et pratiques dans les villes empêchent la vérité d’entrer dans les esprits des jeunes.

Les parents ont besoin de plus de directives divines

Les parents ne peuvent impunément négliger l’éducation de leurs enfants. Les défauts de caractère de ces derniers témoigneront de votre infidélité à cet égard. Les erreurs que vous négligez de corriger, les manières rudes et grossières, le manque de respect et la désobéissance, les habitudes d’indolence et d’inattention jetteront le déshonneur sur votre nom, et verseront de l’amertume dans votre âme. La destinée de vos enfants est en grande partie entre vos mains. Si vous manquez à votre devoir, vous pouvez les placer dans les rangs de l’ennemi et faire d’eux ses suppôts pour perdre leurs semblables. Mais si vous les instruisez fidèlement, si vous leur offrez l’exemple d’une vie de piété, vous pouvez les conduire à Christ; et à leur tour, ils exerceront sur d’autres une bonne influence. C’est ainsi que, par votre moyen, un grand nombre d’âmes pourront être sauvées.

Dieu veut que nous traitions nos enfants avec simplicité. Il se peut que nous oubliions que les enfants n’ont pas eu l’avantage de jouir des longues années de formation dont les adultes ont joui. Quand les tous petits ne nous obéissent pas à tous égards, nous pensons quelquefois qu’il faut les gronder; mais cela n’arrange rien; amenez-les plutôt au Sauveur, dites-lui tout et croyez que ses bénédictions reposeront sur eux.

Il faut apprendre aux enfants à respecter l’heure de la prière. Avant de quitter la maison pour aller au travail, tous les membres de la famille devraient s’assembler pour que le père, ou la mère en son absence, adresse à Dieu une fervente prière, lui demandant sa protection pour la journée. Avec humilité et un cœur plein de tendresse, conscients des tentations et des dangers au-devant desquels vous allez tous, placez-vous avec eux sur l’autel et demandez au Seigneur de veiller sur vous. Les anges entoureront et garderont vos enfants ainsi consacrés à Dieu. C’est le devoir des parents chrétiens de dresser soir et matin autour de leurs enfants une muraille protectrice grâce à la prière ardente et à la foi persévérante. Ils enseigneront ainsi inlassablement, avec patience et avec amour, comment on doit vivre pour être agréable à Dieu.

Enseignez aux enfants que c’est un privilège de recevoir chaque jour le baptême du Saint-Esprit. Laissez Christ vous montrer sa main salvatrice pour manifester ses objectifs. Vous gagnerez une expérience qui fera de votre ministère en faveur de vos enfants un parfait succès.

La puissance des prières d’une mère ne peut être évaluée. Celle qui s’agenouillera aux côtés de son fils et de sa fille, à l’heure où ils devront affronter les problèmes de l’enfance et les dangers de la jeunesse, ne connaîtra qu’au jour du jugement l’influence que ses prières auront exercée sur leur vie. Si une mère reste par la foi en contact avec le Fils de Dieu, elle, de sa douce main, peut préserver son fils de la puissance de la tentation et empêcher sa fille de se complaire dans le péché. Lorsque la passion semble remporter la victoire, le pouvoir de l’amour, l’influence modératrice d’une mère fidèle et résolue pour ramener l’âme dans le droit chemin.

Après avoir accompli fidèlement votre devoir envers vos enfants, amenez-les alors à Dieu et demandez-lui de vous aider. Dites-lui que vous avez fait votre part, et demandez-lui avec foi de faire sa part, que vous ne pouvez pas faire. Demandez-Lui d’adoucir leurs dispositions, de les rendre doux et gentils par Son Saint-Esprit. Il écoutera votre prière. Il aimera répondre à vos prières. A travers Sa parole Il vous a enjoint de corriger vos enfants, de “ne pas regarder à leurs pleurs,” et Sa parole doit être prise en compte dans ces choses.

Enseigner le respect et la courtoisie

Dieu a particulièrement recommandé de témoigner une tendresse respectueuse aux vieillards. Il dit: “les cheveux blancs sont une couronne d’honneur; c’est dans le chemin de la justice qu’on la trouve.” Proverbes 16:31. Ils racontent l’histoire de batailles livrées et de victoires remportées, de fardeaux portés et de tentations repoussées. Ils parlent de pieds fatigués qui s’approchent du repos et de places qui vont bientôt être vacantes. Que les enfants pensent à cela, et ils aplaniront le sentier des vieillards, par leur courtoisie et leur respect. Ils apporteront de la grâce et de la beauté en prenant garde à l’ordre de se lever “devant les cheveux blancs et d’honorer la personne du vieillard”. Voir Lévitique 19:32.

La politesse est aussi une des grâces de l’Esprit-Saint. Elle devrait être cultivée par tous. Elle a le pouvoir d’adoucir les natures qui, sans elle, seraient rudes et grossières. Ceux qui se disent disciples du Sauveur, et qui sont durs, brusques, impolis n’ont rien compris du caractère de Christ. Leur sincérité et leur intégrité peuvent être indéniables, mais ces vertus ne sauraient suppléer au manque de bonté et de politesse.