Conseils à l'Église

Chapitre 37

L'éducation chrétienne

Nous nous rapprochons à grands pas de la crise finale de l’histoire de ce monde, il est donc important que nous comprenions que les avantages quant à l’éducation qu’offrent nos écoles doivent être différents de ceux qu’offrent les écoles du monde.

Nous concevons l’éducation d’une manière trop terre à terre et trop étroite. Il nous faut élargir notre horizon et viser plus haut. La véritable éducation est plus que la poursuite d’un certain programme d’études. Elle est plus qu’une préparation à la vie présente, elle s’adresse à l’être tout entier et couvre toute son existence. Elle est le développement harmonieux des énergies physiques, mentales, spirituelles, et prépare l’étudiant à la joie du service ici-bas ainsi qu’à celle bien supérieure d’un service plus étendu dans le monde à venir.

Au sens le plus élevé, l’éducation et la rédemption sont une seule et même chose; car dans l’éducation, de même que dans la rédemption, “ personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ”. “Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui.” 1 Corinthiens 3:11.

Le glorieux objectif de l’éducation dans son ensemble et d’une vie disciplinée est de rétablir l’harmonie entre l’homme et Dieu en vue d’élever et d’ennoblir sa nature morale pour que l’homme puisse à nouveau refléter l’image de son Créateur. Cette tâche était si importante que le Sauveur dut quitter son palais céleste pour venir enseigner aux hommes comment acquérir les aptitudes pour une vie plus noble.

C’est si facile d’adopter les plans, les méthodes et les usages du monde et de ne pas avoir du temps dans lequel nous vivons ou de la grande œuvre qui doit être accomplie une plus claire conception que n’en avaient les contemporains de Noé. Nos éducateurs courent le danger de fouler le même terrain que les juifs, en se conformant à des usages, à des pratiques et à des traditions qui ne viennent pas de Dieu. Armés d’une fermeté tenace, certains s’accrochent à de vieilles habitudes et se livrent avec prédilection à diverses études qui ne sont pas de première nécessité, comme si leur salut en dépendait. En faisant ainsi, ils s’éloignent de l’œuvre spéciale de Dieu et donnent à leurs élèves une éducation insuffisante et mauvaise.

Il faudrait des hommes et des femmes qualifiés pour travailler dans nos églises afin de former nos jeunes à certaines œuvres spéciales afin que des âmes soient gagnées à Jésus. Nos écoles ne devraient pas perdre de vue cet objectif et s’intéresser aux méthodes en vogue dans les écoles confessionnelles établies par d’autres églises ni aux méthodes en vogue dans les séminaires et établissements d’enseignement supérieur du monde. Elles doivent avoir une méthode supérieure qui ne donnera naissance à aucune apparence d’infidélité ni ne la tolèrera. Les élèves doivent être instruits dans le christianisme pratique, et la Bible doit être considérée comme le manuel, plus grand et le plus important.

La responsabilité de l’Église

Une nuit, je me trouvais en vision avec un groupe important de personnes dont l’esprit était préoccupé par le problème de l’éducation. Beaucoup trouvaient que les méthodes en vogue devaient subir des modifications. Celui qui avait été longtemps notre instructeur avait la parole et disait: “Le problème de l’éducation doit intéresser le corps adventiste tout entier.”

L’église a une œuvre spéciale à faire, celle de former et d’éduquer ses enfants, afin qu’en fréquentant les écoles ou les associations, ils ne soient pas contaminés par les habitudes perverses qu’on y rencontre. Le monde est rempli d’iniquités et il a du mépris pour les préceptes divins. Les villes sont devenues semblables à Sodome et nos enfants sont journellement en butte aux diverses formes du mal. Ceux qui vont dans les écoles publiques fréquentent souvent des enfants moins favorisés qu’eux et qui, en dehors des heures passées en classe sont abandonnées aux caprices de la rue. Le cœur des jeunes étant facilement impressionné, Satan emploiera les mauvais sujets pour influencer ceux qui reçoivent une éducation plus soignée. Ainsi, avant que des parents, observateurs du sabbat, se soient rendu compte de l’étendue du mal, des leçons de dépravation ont déjà souillé l’âme de leurs enfants.

De nombreuses familles qui, pour l’éducation de leurs enfants, viennent habiter dans les centres où se trouvent nos grandes écoles, feraient un meilleur service pour le maître en restant à l’endroit où elles sont. Elles devraient encourager les membres de leur église à former une école d’église, où les enfants de la région pourraient recevoir une éducation chrétienne pratique. Ce serait bien plus profitable à leurs enfants et à eux-mêmes et à la cause de Dieu, si elles restaient dans les petites églises où leur aide est nécessaire au lieu de venir se fixer dans les grandes villes où, leur présence n’étant pas utile, elles s’exposent constamment à tomber dans une léthargie spirituelle.

Partout où il y a quelques observateurs du sabbat, les parents devraient s’unir pour fonder une école d’église dans laquelle les enfants pourraient être instruits. On devrait employer un maître chrétien qui, en tant que missionnaire consacré, éduquerait les enfants de manière à ce qu’à leur tour ils deviennent des missionnaires.

Dieu nous convie solennellement à élever nos enfants pour Lui et non pour le monde, à leur apprendre à ne pas s’unir à ce dernier, mais à aimer, à craindre Dieu, et à garder ses commandements. Les enfants doivent être pénétrés de l’idée qu’ils ont été formés à l’image de Dieu, leur Créateur, et que le Christ est le modèle d’après lequel ils doivent être façonnés. Il faudrait accorder une plus grande attention à l’éducation qui communique la connaissance et qui contribue à amener la vie et le caractère à la ressemblance divine.

Pour suppléer au manque d’ouvriers, Dieu désire que des centres d’éducation soient fondés dans différents pays; là des élèves d’avenir seront initiés à des travaux pratiques et instruits dans la vérité biblique. Ceux-ci fourniront ensuite un excellent travail dans de nouveaux champs.

En plus de ceux qui doivent être éduqués et envoyés comme missionnaires par nos Fédérations, des personnes, dans les diverses parties du champ mondial, devraient être formées pour le travail parmi leurs compatriotes et auprès de leurs voisins. Autant que faire se peut, il est préférable et plus sûr qu’elles soient entraînées dans le champ même où elles devront travailler. Il est rare que l’ouvrier et l’œuvre aient à gagner du fait que le missionnaire doive aller s’instruire ailleurs.

En tant qu’Eglise et individu, si nous voulons subsister au jour du jugement, nous devons redoubler d’efforts généreux dans la formation de nos jeunes afin qu’ils soient mieux préparés pour travailler dans les diverses branches de la grande œuvre que le Seigneur nous a confiée. En tant que peuple possesseur d’une grande lumière, nous devions établir des plans avisés pour que ceux qui sont doués de talents soient fortifiés, disciplinés, polis et pour que l’œuvre de Jésus-Christ ne soit pas retardée faute d’éléments capables d’accomplir le travail avec zèle et fidélité.

Le soutien moral de nos institutions

Les pères et les mères devraient coopérer avec le maître à la conversion de leurs enfants. Qu’ils s’efforcent, dans leurs foyers, de cultiver un intérêt sain et vigoureux et d’élever les êtres que Dieu leur a confiés dans le respect et la discipline du Seigneur. Qu’ils consacrent chaque jour un moment à l’étude avec eux! Ils pourront ainsi faire de cette méditation un instant utile et agréable, et leur confiance dans la recherche de tout ce qui touche au salut de leurs enfants augmentera. Ils s’apercevront, ce faisant, que leur croissance spirituelle s’en trouve fortifiée.

De retour à la maison, certains élèves murmurent et se plaignent, et les parents et les membres d’église prêtent l’oreille à leurs exagérations. Avant de se faire une opinion, il conviendrait d’écouter les deux sons de cloches, celui des élèves et celui des professeurs; mais au lieu de cela, on ajoute foi à cela jusqu’à élever un véritable mur entre les familles et le collège. On exprime ses craintes, ses soupçons; on discute sur la manière dont le collège est dirigé. Il en résulte beaucoup de mal. Les paroles de mécontentement se répandent comme une maladie contagieuse, et l’impression produite sur les esprits s’effacent bien difficilement. Les critiques s’amplifient chaque fois qu’elles sont répétées, jusqu’à prendre des proportions gigantesques, alors que, renseignements pris, on s’aperçoit que les professeurs n’ont rien à se reprocher. Ils n’avaient fait que leur devoir en appliquant les règlements de l’école, ce qui était nécessaire pour que celle-ci n’aille pas à la dérive.

Si les parents se mettaient à la place des professeurs et comprenaient combien il est difficile de maintenir la discipline dans une école qui compte des centaines d’élèves, d’âges et de caractères différents, ils jugeraient les choses autrement. Ils verraient que certains enfants n’ont jamais été disciplinés à la maison. Ayant toujours suivi leurs propres impulsions et n’ayant jamais appris à obéir, ces enfants auraient grand avantage à quitter des parents irréfléchis, pour être soumis à de sévères règlements et à des exercices comparables à ceux des soldats. Si l’on ne fait rien pour ces enfants qui ont été si tristement négligés par des parents infidèles à leurs devoirs, ils ne seront jamais acceptés par Jésus. S’ils ne sont pas soumis à une stricte discipline, ils seront sans utilité ici-bas et n’auront aucune part à la vie future.

Plusieurs pères et mères font erreur en contestant les efforts du fidèle enseignant. Les jeunes et les enfants à l’entendement imparfait et au jugement embryonnaire ne sont pas toujours en mesure de comprendre tous les plans et méthodes de l’enseignant. Cependant, lorsqu’ils exposent à la maison ce qui a été dit et fait à l’école, ces rapports sont discutés par les parents dans le cercle familial, et le cours de l’enseignant est critiqué sans retenue. Ici, les enfants apprennent les leçons qu’ils ne peuvent facilement désapprendre. Chaque fois qu’ils sont soumis à un contrôle inhabituel ou qu’on leur demande de s’appliquer dans leur étude et de travailler dur, ils font appel à la compassion et à l’indulgence de leurs parents irréfléchis. Ainsi, l’on encourage un esprit de malaise et de mécontentement qui exerce une influence démoralisante sur toute l’école et complique davantage la tâche de l’enseignant. Mais ce sont les victimes de la mauvaise direction parentale qui en pâtissent. Les défauts de caractère qu’une bonne éducation aurait corrigés, se sont développés et consolidés avec les années pour galvauder et peut-être détruire l’utilité de leur possesseur.

Des enseignants totalement soumis à Dieu

Le Seigneur coopère avec tous les enseignants zélés et ceux-ci doivent le savoir pour leur bien. L’Esprit Saint communique aux enseignants qui obéissent à Dieu la grâce, la vérité et la lumière qu’ils transmettent aux enfants. Ils travaillent sous la discipline du plus grand Enseignant que le monde ait jamais connu, et il serait inconvenant qu’ils manifestent un esprit malveillant, qu’ils parlent d’un ton autoritaire et animé! En agissant ainsi, ils perpétuent leurs propres défauts de caractère chez les enfants.

Dieu communiquera avec l’âme par son Esprit. Demandez-lui en priant, alors que vous étudiez: “ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi”. Psaumes 119:18. Lorsque l’enseignant s’en remet à Dieu par la prière, l’Esprit de Christ surviendra sur lui, et Dieu l’utilisera pour agir sur l’esprit de l’élève grâce au Saint-Esprit. L’Esprit Saint insufflera du courage et de l’espoir à l’élève et gravera dans son cœur, les images bibliques qui lui sont transmises. Les paroles de vérité deviendront plus importantes et prendront une envergure qu’il n’aurait jamais imaginée. La beauté et la vertu de la Parole de Dieu ont une influence transformatrice sur l’esprit et le caractère. La lueur de l’amour céleste luira dans les cœurs des enfants et sera pour eux source d’inspiration. Nous pourrons amener des centaines de milliers d’enfants à Christ si nous œuvrons pour leur bien. Pour posséder la vraie sagesse et être remplis de Sa sagesse, les hommes doivent d’abord prendre conscience de leur dépendance vis-à-vis de Dieu. Dieu est la source de la puissance intellectuelle et spirituelle. Les plus grands hommes que le monde considère comme étant des sommités dans le domaine de la science ne sauraient être comparés au bien-aimé Jean ou à l’apôtre Paul. La stature parfaite de l’homme fait est atteinte lorsque la force intellectuelle est unie à la force spirituelle. Dieu acceptera ceux qui agissent ainsi comme œuvrant ensemble avec lui dans la formation de l’esprit. L’œuvre la plus importante qui incombe à nos institutions scolaires en ce moment est de présenter au monde un exemple qui honore Dieu. Les saints anges superviseront les travaux effectués par les agents humains, et chaque département portera la marque de l’excellence divine.

Les qualifications d’un enseignant

Que la direction de vos écoles soit assurée par des hommes forts, des hommes qui seront soutenus par leur force physique dans l’accomplissement de cette tâche consciencieuse qu’est celle des personnes strictes en matière de discipline. Que les enseignants soient qualifiés pour inculquer aux élèves des habitudes d’ordre, de propreté et de zèle au travail. Soyez minutieux dans tout ce que vous entreprenez. Si vous êtes fidèles dans l’enseignement des disciplines communes, un grand nombre de vos étudiants pourraient travailler directement dans l’œuvre en tant que colporteurs évangélistes et évangélistes. Il ne faut pas penser que tous les ouvriers doivent faire des études supérieures.

Il faudrait prendre beaucoup de précaution en choisissant les maîtres, nous souvenant que ce choix a tout autant d’importance que celui des personnes préparées au ministère. Cette sélection devrait être faite par des hommes sages, capables de discerner les caractères, car jamais on n’aurait trop de talent pour éduquer et modeler l’esprit des jeunes, pour poursuivre avec succès les différentes activités qui sont l’apanage de ceux qui ont la charge de nos écoles d’église. Ne confiez pas les enfants à des maîtres jeunes et inexpérimentés et qui n’ont pas le sens des affaires, car leurs efforts n’aboutiront qu’à la désorganisation.

Il ne faut employer que des enseignants ayant démontré qu’ils aiment Dieu et qu’ils craignent de l’offenser. Si les enseignants sont à l’écoute de Dieu, s’ils apprennent quotidiennement à l’école du Christ, ils travailleront suivant ses instructions et gagneront l’estime des enfants et des jeunes avec Christ, car tous les enfants et les jeunes lui sont précieux.

Les habitudes et les principes d’un maître devraient être tenus pour plus importants que ses connaissances professionnelles. Si c’est un chrétien sincère, il sentira la nécessité de s’intéresser également à l’éducation à l’éducation physique, mentale, morale et spirituelle. Pour exercer une bonne influence, il lui faut avoir une parfaite maîtrise de soi et son cœur doit être plein d’amour pour ses élèves, un amour qui se reflétera dans son regard, ses paroles et ses actes.

Un maître doit se comporter en gentleman chrétien. Son attitude à l’égard des élèves doit être celle d’un ami et d’un conseiller. Si tous nos membres — enseignants, pasteurs, et membres laïques, cultivaient l’esprit de courtoisie chrétienne, ils gagneraient plus facilement les cœurs et un plus grand nombre de personnes seraient amenées à sonder et à recevoir la vérité. Si chaque enseignant, ayant pris conscience que ses élèves appartenaient à Dieu et qu’il devait rendre compte de l’influence qu’il a exercée sur leurs esprits et leurs caractères, s’oubliait, et se préoccupait vraiment de leur réussite et de leur prospérité, nos écoles seraient des endroits où les anges aimeraient beaucoup s’attarder.

Nos écoles d’église ont besoin de maîtres qui possèdent de hautes qualités morales en qui l’on puisse avoir confiance, qui sont fermes dans la foi, pleins de tact et de patience, et marchent avec Dieu et s’abstiennent de toute apparence du mal.

Confier les enfants à des éducateurs orgueilleux et dépourvus d’amour est mauvais, car leur influence ne peut être que néfaste sur des caractères en formation. Si les maîtres ne sont pas soumis à Dieu, s’ils n’aiment pas les enfants qui leur sont confiés, s’ils font preuve de partialité à l’égard de ceux qui leur plaisent, et s’ils manifestent de l’indifférence envers les moins favorisés, les turbulents et les nerveux, ils ne doivent pas être employés, car le résultat de leur travail sera une perte d’âmes pour le Christ. Il nous faut, pour les enfants plus particulièrement des maîtres qui soient calmes, bons, qui fassent preuve d’un esprit de support et qui témoignent de l’amour envers ceux qui ont en le plus besoin.

À moins de se rendre compte du besoin de prier et de s’humilier devant Dieu, l’enseignant oubliera l’essence même de l’éducation.

L’on ne saurait exagérer l’importance des capacités physiques de l’éducateur, car mieux il se porte, plus parfait sera son travail. L’esprit ne peut pas être clair pour penser ni fort pour agir quand les forces physiques sont défaillantes pour cause de faiblesse ou de maladie. L’esprit marque le cœur de son empreinte, mais si, en raison de l’incapacité physique, le mental perd sa vigueur, le canal menant aux sentiments et motivations supérieurs est obstrué, et l’enseignant est moins apte à faire la distinction entre le bien et le mal. Lorsque les résultats sont affectés par une santé défaillante, il est difficile d’être patient et de bonne humeur ou d’agir avec intégrité et justice.

La Bible dans l’éducation chrétienne

Comme moyens de formation intellectuelle, la Bible est plus efficace que n’importe quel autre livre, et même que tous les livres réunis. La grandeur des sujets qu’elle traite, la noble simplicité de ses accents, la beauté de ses images stimule la pensée et l’élève mieux que quoi que ce soit. Aucune autre étude ne peut donner une plus grande puissance spirituelle que celle des vérités étonnantes de la révélation divine. L’esprit qui se met ainsi en relation avec la pensée de l’infini, ne peut que s’étendre et s’affermir.

Dans le développement de la nature spirituelle, la puissance de la Bible joue un rôle plus grand encore. L’homme créé pour vivre en communion avec Dieu ne peut réellement vivre et progresser sans elle. Créé pour éprouver en Dieu ses joies les plus élevées, il lui est impossible de trouver ailleurs de quoi satisfaire les ardents désirs de son cœur, calmer et restaurer son âme. Celui qui étudie la parole de Dieu dans un esprit sincère et disposé à être instruit sera mis en contact avec son auteur et ses possibilités de développement n’auront d’autres limites que celles qu’il leur assignera lui-même.

Que les passages bibliques les plus importants ayant trait à la leçon soient appris par cœur, non pas par devoir mais comme un privilège. Quoique défectueuse au départ, la mémoire sera revigorée à force de pratique, si bien qu’après un moment, l’on se délectera à garder précieusement les paroles de vérité. En outre, l’habitude se révèlera une précieuse aide à la croissance spirituelle.

Les risques liés à la scolarisation précoce des enfants

De même que les habitants d’Eden s’instruisaient par la nature, Moïse discernait l’écriture de Dieu dans les plaines et les montagnes de l’Arabie, et Jésus sur les collines de Nazareth, de même les enfants d’aujourd’hui peuvent apprendre de Dieu. L’invisible est illustré par le visible.

N’envoyez pas vos enfants à l’école trop tôt. Les mères doivent faire preuve de prudence en confiant la formation du caractère de leurs enfants aux autres. Les parents devraient être les meilleurs enseignants de leurs enfants jusqu’à ce qu’ils aient atteint huit ou dix ans. Leur salle de classe doit être le plein air, au milieu des fleurs et des oiseaux, et leur manuel, le trésor de la nature. A mesure que leur esprit s’éveille, les parents doivent ouvrir devant eux le grand livre de la nature créée par Dieu. Des enseignements donnés dans de tels cadres ne seront pas oubliés de si tôt.

Il ne suffit pas de dire que la santé physique ou mentale des enfants a été mise en danger parce que ceux-ci ont été envoyés trop tôt à l’école; il faut ajouter qu’il y a eu perte aussi au point de vue moral. On leur donne l’occasion de connaître des enfants mal élevés. On les introduit dans la société d’enfants grossiers qui mentent, jurent, dérobent et trompent, et qui sont impatients de communiquer leur vice à de plus jeunes qu’eux. Laissés à eux-mêmes de jeunes enfants apprennent plus vite ce qui est mal que ce qui est bien. De mauvaises habitudes plaisent au cœur naturel; les choses qu’on voit durant l’enfance et l’adolescence restent gravées dans la mémoire; les mauvaises semences déposées dans un jeune cœur prennent racine et donneront des épines aiguës qui blesseront le cœur des parents.

L’importance de former aux devoirs de la vie pratique

Aujourd’hui come aux jours d’Israël, tout jeune homme devrait étudier les devoirs de la vie pratique. Chacun devrait apprendre quelque métier manuel pouvant lui assurer un gagne-pain. Ceci est indispensable non seulement pour une sauvegarde contre les vicissitudes de la vie, mais aussi en vue du développement physique, mental et moral.

Différents arts devraient être appris dans nos écoles. La formation professionnelle devrait comprendre la tenue des livres de compte, la menuiserie, et tout ce que renferme l’agriculture. Tout devrait être mis sur pied pour enseigner le forgeage, la peinture, la cordonnerie, la cuisine, la pâtisserie, la blanchisserie, le raccommodage, la dactylographie, et l’imprimerie. Toutes nos facultés doivent être mises au service de cette formation, pour que les étudiants puissent sortir bien équipés pour assumer les devoirs de la vie active.

Des opportunités de travail devraient être offertes aux jeunes filles en formation, pour qu’elles aient une éducation pratique et complète. Elles devraient recevoir une formation en couture et en jardinage. Des fleurs devraient être cultivées et des fraises plantées. Ainsi, pendant qu’elles reçoivent une formation pour les choses utiles de la vie, elles auront des exercices en plein air bon pour leur santé.

Il importe d’insister sur l’influence de l’esprit sur le corps et du corps sur l’esprit. La puissance électrique du cerveau, renforcée par l’activité mentale, vivifie le système tout entier et constitue un élément de grande valeur pour résister à la maladie.

Il existe dans les écritures, touchant la physiologie, une vérité à laquelle nous devrions prêter attention: “un cœur joyeux est un bon remède pour le corps”. Proverbes 17:22.

Pour que les enfants et la jeunesse soient en bonne santé, gais, pleins de vivacité, et aient des muscles et des cerveaux bien développés, ils devraient être constamment en plein air, et avoir des activités et des jeux bien planifiés. Les enfants et les jeunes qui restent toujours à l’école et qui sont confinés dans les livres ne peuvent pas être équilibrés. Les efforts que font le cerveau pendant les moments d’étude, sans exercices physiques équivalents, ont tendance à attirer le sang au cerveau, et la circulation sanguine à travers le corps est alors déséquilibrée. Le cerveau reçoit trop de sang, et les extrémités sont trop petites. Ils devraient avoir des règles définissant les études des enfants et de la jeunesse à certaines heures et ensuite une partie de leur temps devrait être employée au travail physique. Si leur manière de manger, de s’habiller et de dormir est conforme aux lois de la santé, ils pourront recevoir une éducation sans sacrifier leur santé physique et mentale.

Le travail physique couplé au travail intellectuel pour une plus grande efficacité, est une discipline de la vie active, qui apporte toujours une satisfaction lorsqu’on se souvient qu’elle est qualifiante et qu’elle forme l’esprit et le corps à mieux faire le travail que Dieu désire que les hommes accomplissent dans tous les domaines

La dignité du travail

Il faut enseigner à la jeunesse la vraie dignité du travail. Montrez-lui que Dieu est sans cesse à l’œuvre. La nature accomplit, elle aussi, la somme de travail exigée d’elle. L’activité se manifeste dans tout l’univers, et afin de remplir notre mission, nous devons nous aussi être laborieux.

Nul ne devrait avoir honte de travailler, quelque petite et servile que puisse être son occupation. Le travail ennoblit. Tous ceux qui ont une occupation intellectuelle ou manuelle sont des “ouvriers”, des “travailleurs”. En faisant la lessive, ou en lavant la vaisselle, on accomplit aussi bien son devoir et on honore tout autant sa religion qu’en assistant aux assemblées. Tandis que les mains sont occupées aux travaux les plus communs, l’esprit peut être ennobli par de pures et saintes pensées.

Une des raisons essentielles pour lesquelles le travail manuel est généralement méprisé, c’est la manière négligée et irréfléchie avec laquelle il est accompli. On s’y soumet par nécessité et non volontairement. L’ouvrier n’y met pas son cœur; il ne se respecte pas lui-même et ne se fait pas respecter des autres. L’enseignement manuel devrait corriger cette erreur, développer des habitudes de précision et de perfection. Il faut apprendre aux élèves à agir avec habileté et d’une manière systématique, à économiser le temps et à augmenter leur utilité. Il faut non seulement leur enseigner les meilleures méthodes de travail mais les inciter à travailler de façon aussi parfaite que possible.

Laisser grandir les enfants dans l’oisiveté est un péché. Qu’ils exercent leurs membres et leurs muscles, même si cela les fatigue. S’ils ne sont pas surmenés, pourquoi la lassitude leur nuira-t-elle plus qu’à vous? Il y a une grande différence entre la lassitude et l’épuisement. Les enfants ont davantage besoin de changement d’occupation et de moment de repos que les adultes; mais même lorsqu’ils sont très jeunes, ils peuvent commencer à apprendre à travailler et ils seront heureux à la pensée d’avoir pu se rendre utiles. Leur sommeil sera doux après un travail sain et ils en sortiront reposés pour une nouvelle journée de travail.

La langue maternelle ne devrait pas être négligée

Dans chaque branche d’étude, il y a des matières plus importantes que celles que l’on acquiert par une connaissance purement technique. Prenez l’étude des langues, par exemple. Il est plus important d’écrire et de parler avec aisance et précision sa langue maternelle que d’apprendre des langues étrangères ou des langues mortes. Mais aucune connaissance acquise grâce à l’étude des règles grammaticales ne peut se comparer en importance à l’étude de la langue considérée d’un point de vue supérieur. Cette étude, dans une large mesure, peut apporter dans la vie le bonheur ou le malheur.

Les œuvres des sceptiques interdites par Dieu

Est-ce la volonté du Seigneur que les faux principes, les faux raisonnements, et les sophismes de Satan soient présentés aux esprits de notre jeunesse et de nos enfants? Est-ce que les idées des païens et des infidèles doivent être présentées à nos étudiants comme des choses de valeurs à ajouter à leur bagage intellectuel? Les œuvres des plus grands sceptiques sont les œuvres d’un esprit prostitué au service de l’ennemi; et faut-il que ceux qui se proclament être des réformateurs, qui cherchent à conduire les enfants et la jeunesse sur le droit chemin, dans le sentier destiné aux rachetés du Seigneur, imaginent que Dieu les laissera présenter à la jeunesse, au cours de leurs études, des choses qui dénatureront Son caractère et Le placeront sous un faux jour? Faut-il que les idées des incroyants, les expressions d’hommes débauchés, soient considérées comme dignes d’être portés à la connaissance d’un étudiant, parce qu’elles sont les œuvres d’hommes que le monde admire et considère comme de grands penseurs? Faut-il que des hommes qui professent croire en Dieu tirent de ces auteurs non sanctifiés leurs expressions et leurs idées, et les chérissent comme des joyaux précieux à conserver dans les richesses de l’esprit? Dieu nous en garde!

Les résultats de l’éducation chrétienne

De même que les enfants chantèrent dans les parvis sacrés: “Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!”, ainsi dans les derniers jours, les enfants élèveront la voix pour proclamer le dernier message d’avertissement à un monde en péril. Quand les intelligences célestes verront qu’il n’est plus permis aux hommes de proclamer la vérité, l’Esprit de Dieu se saisira des enfants et accomplira par eux l’œuvre que les aînés ne pourront plus poursuivre parce qu’ils en seront empêchés.

Nos écoles d’église ont reçu de Dieu l’ordre de préparer les enfants pour cette grande tâche. Le maître doit les y instruire des vérités spéciales à notre époque et les former pour un travail missionnaire pratique. Il doit être enrôlé dans l’armée de ceux qui travaillent en faveur des malades et des souffrants. Les enfants peuvent participer à l’œuvre missionnaire et aider à la faire progresser par leurs faibles moyens. Même si c’est peu de chose; par leur effort, ils peuvent gagner beaucoup d’âmes à la vérité. Grâce à eux, le message divin sera connu et il deviendra un bienfait pour toutes les nations. Ainsi donc, que l’église ait à cœur les agneaux du troupeau. Que nos enfants soient formés pour le service de Dieu, car ils sont son héritage.

Si elles sont bien dirigées, nos écoles d’église seront le moyen d’élever l’étendard de la vérité à l’endroit où elles sont établies, car les enfants qui reçoivent une éducation chrétienne seront des témoins du Christ. A l’exemple de Jésus qui, dans le temple, dévoila les mystères que les docteurs n’arrivaient pas à approfondir, dans les derniers jours, les enfants qui auront reçu une bonne éducation, prononceront des paroles empreintes de simplicité, paroles qui confondront les hommes qui parlent aujourd’hui d’ “éducation supérieure”.

Il m’a été montré que notre collège a été conçu de Dieu pour accomplir la grande œuvre du salut des âmes. Ce n’est que lorsque placés sous le plein contrôle de l’Esprit de Dieu que les talents des individus sont rendus utiles à la pleine mesure. Les préceptes et les principes de la religion sont les premières étapes dans l’acquisition de la connaissance, et lient à la véritable fondation de la vraie éducation. La connaissance et la science doivent être vitalisées par le Saint-Esprit de Dieu afin de servir de nobles objectifs. Seul le chrétien peut faire bon usage de la connaissance. La science pour qu’elle soit pleinement appréciée, doit être vue d’un point de vue religieux. Le cœur qui est ennobli par la grâce de Dieu peut mieux comprendre la valeur réelle de l’éducation. Ces attributs de Dieu, comme on le voit dans Ses œuvres créées, ne peuvent être pleinement appréciés que si nous avons une connaissance du Créateur. Afin de conduire les jeunes à la fontaine de la vérité, à l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde, les enseignants doivent non seulement se familiariser avec la théorie de la vérité, mais ils doivent avoir une connaissance expérimentale sur la manière d’être saint. Le savoir est un pouvoir quand il est uni à la vraie piété.

Les préceptes et les principes de la religion sont les premières étapes de l’acquisition de connaissance, et sont à la base d’une vraie éducation. La connaissance et la science doivent être vivifiées par l’Esprit de Dieu pour servir les plus nobles aspirations. Seul le Chrétien peut faire un bon usage de la connaissance. Pour que la science soit appréciée à sa juste valeur, elle doit être étudiée du point de vue religieux

Responsabilité de l’élève

Des élèves qui font profession d’aimer Dieu et d’obéir à la vérité devraient posséder une maîtrise et une fermeté dans les principes religieux suffisantes pour rester inébranlables au milieu des tentations et tenir ferme pour Jésus à l’école, à la pension, et partout. La religion n’est pas un manteau à revêtir seulement quand on entre dans la maison de Dieu; la vie entière devrait s’inspirer des principes religieux.

Ceux qui se désaltèrent à la source de la vie ne cherchent pas, comme les mondains, à satisfaire leurs désirs d’une manière toujours nouvelle. Dans leur comportement, dans leur caractère, on voit transparaître la paix et le bonheur qu’ils ont trouvé en Jésus en déposant à ses pieds, jour après jour leurs difficultés et leurs soucis. Ils montrent le contentement et la joie qu’on éprouve à suivre le sentier de l’obéissance et du devoir. Des élèves de ce genre exercent une heureuse influence sur leurs condisciples et sur toute l’école. Ceux qui composent cette fidèle armée réjouiront et réconforteront les professeurs en s’efforçant de décourager toute manifestation de révolte ou d’indiscipline à l’égard du règlement. Leur influence sera salutaire et leur œuvre subsistera au grand jour de Dieu. Elle les suivra dans le monde futur et se répercutera à travers les âges. Un jeune homme sérieux, consciencieux, fidèle, est, dans une école, un trésor inestimable. Les anges le regardent avec amour. Son Sauveur l’aime et dans le grand livre du ciel seront inscrits toute bonne œuvre, toute tentation repoussée, tout mal vaincu. Ses pieds reposeront sur un fondement solide: il sera prêt à affronter l’avenir et il possèdera un jour la vie éternelle.

C’est en grande partie sur les jeunes que reposent la conservation et la durée des institutions que le Seigneur nous a données pour faire avancer son œuvre. Cette lourde responsabilité est placée sur la jeunesse actuelle, au moment où elle va jouer son rôle sur la scène du monde. On n’a jamais vu une époque dont l’issue si redoutable dépende d’une génération. Combien il est alors important que la jeunesse soit qualifiée pour l’œuvre immense qui est devant elle, afin que Dieu puisse l’employer comme son instrument! Le Créateur a sur elle des droits qui dépassent tous les autres.

La vie et tous les dons que possèdent les jeunes, c’est le Seigneur qui les leur a donnés. Ces capacités, ils doivent les utiliser avec sagesse afin que puisse leur être confiée une œuvre qui durera pendant l’éternité. En retour, le Seigneur leur demande de cultiver leurs facultés intellectuelles et morales. Il ne leur a pas donné celles-ci pour leur divertissement, ou pour être employées contre sa volonté et sa providence, mais pour faire connaître la vérité et la piété dans le monde. Il réclame leur gratitude, leur vénération et leur amour pour sa bonté inlassable et sa miséricorde infinie. Il exige à juste titre l’obéissance à ses lois et à tous ses sages règlements qui protègent la jeunesse des pièges de Satan et la conduit dans le sentier de la paix. Il faut que la jeunesse se rende compte qu’en se soumettant aux lois et aux règlements de nos institutions, elle contribue tout simplement à assurer une meilleure place dans la société, elle acquiert une plus grande élévation du caractère, elle ennoblit son esprit et augmente son bonheur. Quand elle l’aura compris, elle ne se rebellera plus contre les règles justes et utiles, et n’essayera plus de créer la suspicion et les préjugés contre les écoles. Notre jeunesse doit être énergique et fidèle: c’est ce que l’on attend d’elle. Elle aura ainsi une garantie de succès. Le caractère farouche, téméraire de bien de jeunes de nos jours est décourageant. Le blâme repose en grande partie sur les parents. Sans la crainte de Dieu, nul ne peut être vraiment heureux.