L’esprit de la libéralité est un esprit du ciel. C’est sur la croix que l’amour du Christ s’est révélé. Pour sauver l’homme, le Sauveur abandonna tout ce qu’il possédait, puis, il se donna lui-même. La croix du calvaire fait appel à la générosité de tout disciple du Christ. Le principe qu’elle met en évidence, c’est donner, toujours donner. C’est par la bienfaisance et les œuvres charitables que l’on voit le véritable fruit de la vie chrétienne. Le but des mondains c’est gagner, toujours gagner. Ils s’imaginent parvenir ainsi au bonheur. Mais lorsque le principe qui les a conduits a produit toutes ses conséquences, il n’apporte que la misère et la mort. La lumière de l’Evangile qui émane de la croix du Calvaire condamne l’égoïsme et encourage la libéralité et la bienfaisance. Pourquoi se lamenter lorsque les appels à la générosité se multiplient? La providence divine nous invite à sortir de notre sphère d’action pour entreprendre de plus grandes choses. A notre époque, où les ténèbres morales couvrent le monde, il ne saurait y avoir de terme à notre activité. Un grand nombre d’enfants de Dieu sont en danger de tomber dans les pièges de la mondanité et de l’avarice. Puissent-ils comprendre que c’est la miséricorde divine qui fait appel à leurs moyens! Ils imiteront le grand modèle lorsqu’ils prendront en considération les objectifs qui se rapportent à la bienfaisance. En envoyant ses disciples “dans le monde entier pour prêcher l’Evangile à toute la création”, le Christ a confié aux hommes le soin de faire connaître sa grâce. Certains ont été chargés de la prédication, d’autre de soutenir son œuvre par leurs offrandes. L’argent que le Seigneur a donné à ceux-ci doit contribuer à poursuivre le travail qui nous a été assigné, à savoir sauver nos semblables. C’est l’un des moyens qu’il emploie pour nous élever. Il éveille ainsi dans nos cœurs les sympathies les plus profondes et met en jeu nos facultés les plus nobles.
La générosité bien dirigée agit sur les énergies mentales et morales des hommes et les pousse à une action salutaire, qui consiste à s’intéresser efficacement à ceux qui sont dans le dénuement et au progrès de l’œuvre de Dieu.
Chaque occasion d’aider un frère dans le besoin, ou d’aider la cause de Dieu dans la propagation de la vérité est une perle que vous pouvez déposer dans la banque du ciel.
“De chaque homme qui donne volontiers”
Le seul moyen que Dieu ait établi pour faire avancer sa cause, c’est de répandre ses bienfaits sur les hommes. Il leur envoie le soleil et la pluie; il fait pousser les plantes; il donne la santé et l’intelligence pour acquérir des biens. Tout ce que nous possédons provient de sa main libérale. En retour, il voudrait que les hommes et les femmes montrent leur gratitude en lui en rendant une partie sous forme de dîmes et offrandes: offrandes de reconnaissance, offrandes volontaires et sacrifices expiatoires.
La générosité des Juifs dans la construction du tabernacle et du temple montre un esprit de libéralité qui n’a jamais été égalé plus tard par les chrétiens. Ils venaient d’être libérés de leur long esclavage en Egypte et erraient dans le désert. A peine étaient-ils délivrés des armées égyptiennes lancées à leur poursuite, que le Seigneur s’adressa à Moise en ces termes: “Parle aux enfants d’Israël. Qu’ils m’apportent une offrande; vous la recevrez pour moi de tout homme qui la fera de bon cœur.” Exode 25:2. A ce moment-là, les Juifs ne possédaient que peu de choses et ne pouvaient guère espérer en avoir davantage; mais voici qu’il leur était demandé de bâtir un tabernacle pour le Seigneur. Dieu avait parlé et il fallait obéir à sa voix. Ils furent généreux. Les Juifs donnèrent libéralement, de tout leur cœur, et furent ainsi agréables au Seigneur. Ne tenaient-ils pas de lui tout ce qu’ils possédaient? S’il le réclamait, n’était-ce pas leur devoir de lui rendre ce qu’il leur avait prêté?
Aucune contrainte ne fut exercée. Le peuple apporta plus qu’il n’était nécessaire, et on dut refuser des dons, car il y en avait plus qu’on ne pouvait utiliser. Ceci se répéta lors de la construction du temple. A cette occasion, les appels de fonds reçurent également une réponse chaleureuse. Personne ne donna à contrecœur. Tous se réjouirent à la perspective de voir se construire une maison pour le culte de Jéhovah et se montrèrent généreux. Les chrétiens qui se flattent d’avoir plus de lumière que les Hébreux peuvent-ils être moins généreux? Ceux qui vivent à la fin des temps se conteront-ils de leurs offrandes alors que celles-ci n’égalent pas même la moitié de celles des Juifs?
Le Seigneur a fait dépendre la diffusion de la lumière de la vérité sur la terre, de la générosité et des efforts librement consentis par ceux qui ont été faits participants de la grâce divine. Il en est relativement peu qui soient appelés à voyager comme pasteurs ou comme missionnaires, mais des multitudes doivent collaborer à la propagation de la vérité par leurs moyens.
Mais dira quelqu’un, on fait constamment des appels pour donner à la cause de Dieu? Je suis fatigué de donner! Est-ce vrai? Alors permettez-moi de vous poser une question: “Etes-vous aussi las de recevoir de la main généreuse du Seigneur?” Vous ne cesserez d’être dans l’obligation de lui rendre la portion qu’il réclame que lorsqu’il cessera de vous bénir. Il vous fait du bien pour qu’à votre tour vous soyez en état d’en faire aux autres. Lorsque vous serez fatigués de recevoir, alors vous pourrez dire: “Je suis fatigués de tant d’appels.” Dieu s’est réservé une partie de tout ce que nous recevons. Lorsque nous la lui avons apportée, ce qui nous reste est béni; mais lorsqu’elle est retenue, notre bien entier est tôt ou tard maudit. Le droit de Dieu passe avant tout; tout le reste est secondaire.
La dîme est une institution divine
Les offrandes volontaires et les dîmes constituent le trésor de l’Evangile. Dieu réclame une partie des biens confiés à l’homme: le dixième.
Chacun doit se souvenir que les droits divins priment tous les autres. Le Seigneur nous comble de ses bienfaits, et selon le contrat qu’il a passé avec l’homme, la dixième partie de son revenu doit lui être restituée. Il a fait de nous ses économes, et au sujet de la dixième partie des biens qu’il nous a confiés, il dit: “Elle m’appartient”. Nous devons donc lui rendre cette dixième partie. C’est le Christ qui a présidé à cet arrangement.
Il faut que la vérité présente pénètre dans les plus sombres lieux de la terre, à commencer par notre pays. Les disciples du Christ ne peuvent vivre égoïstement; mais remplis de l’Esprit du Maître, ils doivent travailler en harmonie avec lui.
La grande œuvre que Jésus a commencée sur la terre, il a chargé ses disciples de la continuer. Dieu a révélé à son peuple un plan qui permet de recueillir les fonds suffisants pour les besoins de son œuvre. Ce plan qui est celui de la dîme, est magnifique de simplicité et d’équité. Chacun peut le suivre avec foi et courage, car il est d’origine divine. En lui s’allient la simplicité et l’utilité, et il n’est pas nécessaire de faire de longues études pour le comprendre et l’exécuter. Tous peuvent se rendre compte qu’il leur est possible de contribuer au succès de l’œuvre précieuse du salut. Tout homme, toute femme, tout adolescent peut amasser de l’argent pour la cause du Seigneur. L’apôtre dit: “Que chacun de vous...mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité.” 1 Corinthiens 16:2. Des buts importants peuvent être atteints grâce à ce système. Si nous l’acceptions tous, chacun deviendrait un vigilant et fidèle intendant du Seigneur, et il n’y aurait pas de problème financier dans la grande œuvre qui consiste à faire retentir dans le monde le message d’avertissement. Si chaque membre de l’Eglise adoptait ce système, le trésor serait plein et personne ne serait appauvri. Cet investissement de nos biens nous unirait davantage à la cause de la vérité présente. Nous amasserions ainsi “pour l’avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable”. 1 Timothée 6:19.
Au fur et à mesure que les serviteurs persévérants du Seigneur comprennent que leur libéralité accroît leur amour pour Dieu et leurs semblables, et que leur effort personnel élargit le cercle de leur utilité, ils voient quelle grande bénédiction réside dans leur collaboration avec le Christ. Les chrétiens, en général, refusent de répondre aux exigences de Dieu leur demandant de donner une part de leurs biens pour soutenir la lutte engagée contre les ténèbres morales qui submergent le monde. Jamais l’œuvre de Dieu n’avancera vraiment si les disciples du Christ ne se jettent entièrement dans la bataille.
Le privilège d’être un collaborateur de Dieu
La cause de Dieu ne dépend pas de l’homme. Le Seigneur aurait pu envoyer directement du ciel les moyens financiers nécessaires si, dans sa providence, il avait vu que c’était pour nous la meilleure méthode. Il aurait pu charger les anges de faire connaître la vérité au monde entier, sans le secours humain. Il aurait pu écrire dans l’azur du ciel pour faire connaître au monde sa volonté. Dieu n’a pas besoin de notre or ni de notre argent. Il dit: “Tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers...Si j’avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu’il renferme.” Psaumes 50:10, 12. Quelque soit notre rôle dans les progrès de la cause de Dieu, c’est une grâce que le Seigneur nous a faite. Il nous a honorés en nous appelant à être ses collaborateurs. Cette coopération des hommes à son œuvre est destinée à développer notre générosité par un exercice constant. La loi morale enjoignait l’observance du sabbat, qui n’était pas un fardeau, à moins d’une transgression qui entraînant les châtiments prévus par la loi. Le système de la dîme n’était pas non plus un fardeau pour ceux qui étaient fidèles. Cette règle donnée aux Hébreux n’a jamais été abrogée
Par celui qui en est l’auteur. Au lieu de perdre de sa force, elle aurait dû être maintenue et établie dans l’ère chrétienne, au fur et à mesure que l’on comprenait mieux que le salut ne pouvait s’obtenir que par le Christ. L’Évangile, en se répandant au loin, exigeait des moyens financiers toujours plus importants pour soutenir la lutte qui suivit la mort du Christ; aussi la libéralité devint-elle un devoir plus urgent que du temps des Hébreux. Aujourd’hui, Dieu ne demande pas moins, il exige plus encore que jamais au cours de l’histoire. Le principe établit par le Christ, c’est que les dons et les offrandes devraient être en proportion de la lumière et des bénédictions reçues.
“On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné.” Luc 12:48.
Un flot de lumière jaillit de la Parole, et il ne faut négliger aucune occasion d’en bénéficier. Lorsque tous rendrons au Seigneur ce qui lui revient; les dîmes et les offrandes, le chemin sera ouvert pour que le monde entende le message pour notre époque. Si le cœur des enfants de Dieu débordait d’amour pour le Christ, si chaque membre d’église était animé de l’esprit de sacrifice, si tous manifestaient une grande sincérité, on ne manquerait pas de fond pour l’œuvre dans notre pays et dans les missions étrangères. Nos ressources se multiplieraient; des milliers de portes s’ouvriraient à l’Evangile. Si les Adventistes s’étaient conformés aux dessins de Dieu en proclamant au monde le message de miséricorde, le Christ serait déjà revenu, et les saints fouleraient la citée céleste.
Dieu demande un dixième des bénéfices qu’il donne
Le système de la dîme remonte bien au-delà de Moïse. Dieu a demandé aux hommes des offrandes pour des buts religieux bien avant de donner à Moïse des indications précises concernant la dîme. Il faut remonter pour cela aux jours d’Adam. En se pliant aux ordres de Dieu, les hommes manifestaient par leurs offrandes leur reconnaissance pour la miséricorde et les bénédictions divines. À travers les générations successives, cette habitude se transmit jusqu’à Abraham, qui paya la dîme à Melchisédech, sacrificateur du Dieu Très-Haut. Le même principe existait à l’époque de Job. Jacob, à Béthel, sur le chemin de l’exil, se coucha, solitaire, à la tombée de la nuit, fit d’une pierre son chevet, et promit au Seigneur: “Je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.” Genèse 28:22. Toutes les offrandes doivent être volontaires. Dieu n’oblige pas les hommes à donner. Il ne désire pas que le trésor de son œuvre soit rempli d’offrandes faites à contrecœur. Dieu a précisé que le dixième de notre revenu lui appartenait. Cela est laissé à la conscience et à la générosité des hommes dont le jugement doit s’exercer librement à cet égard. Mais si l’homme reste libre en face de sa conscience, un plan suffisamment clair est placé devant nous tous. Cependant, il ne doit y avoir aucune contrainte. Sous la dispensation mosaïque, Dieu a demandé aux hommes de donner le dixième de leurs revenus. Il leur avait confié les biens de cette vie, des talents qu’il fallait faire fructifier et qui devaient lui revenir ensuite. Il réclamait la dîme et cette exigence correspondait au minimum de l’offrande. Il dit: “Je vous donne neuf dixième, mais je demande un dixième; cela est à moi.” Quand les hommes retiennent pour eux ce dixième, ils dérobent Dieu. Des offrandes pour le péché et des sacrifices d’actions de grâces étaient aussi demandés et s’ajoutaient à la dîme.
Tout ce que nous retenons pour nous de ce dixième, qui est la part de Dieu, est inscrit dans les livres du ciel comme un vol commis par nous. Lorsque nous avons péché par négligence en cette matière, il ne suffit pas de changer de conduite et de se conformer dès lors au principe établi. Cela n’efface pas dans le livre du ciel le récit de notre infidélité dans l’administration des biens que Dieu nous avait confiés. Il faut encore se repentir de cette gestion infidèle et de la honteuse ingratitude qui a été manifestée.
Chaque fois que le peuple de Dieu, à quelque période que ce soit de l’histoire du monde, a joyeusement et volontiers appliqué ce plan de générosité dans les dons et les offrandes, il a bénéficié de la promesse selon laquelle ses travaux seront couronnés par la prospérité, dans la mesure même de son obéissance. Lorsque les chrétiens ont ainsi reconnu les exigences de Dieu et s’y sont soumis, leurs greniers ont été abondamment remplis. Mais lorsqu’ils ont dérobé Dieu dans les dîmes et les offrandes, ils ont été amenés à constater qu’ils s’étaient aussi frustrés dans la même proportion, car Dieu limitait ses bénédictions dans la mesure où ils limitaient leurs dons.
Celui qui a des difficultés, qui est dans les dettes, ne devrait pas prendre la part du Seigneur pour s’en acquitter. Qu’il considère qu’il est mis à l’épreuve, et qu’en dé tournant ce qui revient à Dieu, il frustre celui qui lui a tout donné. Il est redevable envers le Seigneur de tout ce qu’il possède, mais, il est doublement débiteur s’il détourne la part qui lui revient pour rembourser les dettes qu’il a contractées. “Infidèles envers Dieu”, telles sont les paroles inscrites en face de son nom dans les livres du ciel. Il a un compte à régler avec Dieu pour s’être approprié les fonds qui lui reviennent. Le manque de principe dont il fait preuve se manifestera aussi dans sa manière d’administrer d’autres affaires et dans toutes ses transactions commerciales. Celui qui se permet de frustrer Dieu cultive des inclinations qui lui fermeront l’accès à la famille céleste.
Dieu évalue les dons en fonction de l’amour qui a incité le sacrifice
Dans les balances célestes, les offrandes du pauvre ne sont pas évaluées d’après l’importance du don, mais selon l’amour qui pousse au sacrifice. Les promesses de Jésus seront réalisées pour le pauvre qui n’a donné qu’une petite somme, mais qui l’a offerte volontiers, aussi bien que pour le riche, qui donne de son superflu. Le pauvre fait véritablement un sacrifice; il se prive, alors que le riche donne de son abondance et n’en éprouve aucune gêne. C’est pourquoi l’offrande du pauvre a un caractère sacré que n’a pas celle du riche. La providence de Dieu a tracé le plan des offrandes pour le bien de l’homme et ce plan est toujours valable. Si les serviteurs de Dieu le suivent, ils seront tous des ouvriers actifs dans la vigne du Seigneur.
Les offrandes de petits enfants peuvent être acceptables et agréables à Dieu. La valeur de l’offrande est fonction de l’esprit qui incite à offrir. Les pauvres, en suivant la règle de l’apôtre de mettre de côté une petite somme chaque semaine, aident à grossit le trésor, et leurs dons sont tout à fait acceptables à Dieu en ce que leurs sacrifices sont aussi grands, sinon plus, que ceux de leurs frères plus riches. Le plan de générosité systématique s’avérera une sauvegarde pour chaque famille contre la tentation de dépenser pour des futilités, et surtout, il s’avèrera une bénédiction pour les riches en les gardant de s’adonner à l’excentricité.
La récompense de la libéralité faite en toute âme est que l’esprit et le cœur sont amenés à une communion plus étroite avec l’Esprit.
Paul établit une règle pour les dons à cause de Dieu, et nous en indique les conséquences à la fois pour nous-mêmes et pour Dieu. “Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents; Sa justice subsiste à jamais. Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.” 2 Corinthiens 9:6-11.
La bonne disposition des biens
Tant qu’ils sont sains d’esprits et de jugement, les parents devraient, dans la prière et avec l’aide de bons conseillers qui ont une expérience de la vérité et la connaissance de la volonté divine, prendre des dispositions pour leurs biens. Il leur faudra prendre en considération leurs enfants qui sont dans le besoin ou en butte à la pauvreté, et qui feront un usage judicieux des ressources, le cas échéant. Mais si leurs enfants ne sont pas croyants et mondains, alors qu’ils ont en abondance les biens de ce monde, les parents commettent un péché contre le Maître qui les a institué Ses gérants en plaçant leurs ressources entre leurs mains simplement parce qu’ils sont leurs enfants. Les revendications de Dieu ne doivent pas être prises à la légère. Et il devrait être clairement entendu que ce n’est pas parce que les parents ont fait leur volonté que cela les empêchera de donner des ressources à la cause de Dieu, de leur vivant. Voici ce qu’ils devraient faire. Ils devraient avoir la satisfaction ici-bas, et la récompense dans l’au-delà, de décider de leurs excédents de ressources de leur vivant. Ils devraient faire leur part dans l’avancement de la cause de Dieu. Ils devraient utiliser les ressources prêtées par le Maître à accomplir le travail qui doit être fait dans Sa vignoble.
Ceux qui privent le trésor de Dieu et entassent de richesses afin de les réserver à leurs enfants font courir à ceux-ci un grand danger sur le plan spirituel. Ils font de leur richesse un rocher de scandale pour eux-mêmes aussi bien que pour leurs enfants, dont elles causeront peut-être la perte. Beaucoup de gens commettent une grave erreur en faisant des économies et en se privant ainsi, eux et les autres, des bienfaits qui retomberaient sur eux s’ils faisaient un usage convenable des moyens que Dieu leur a prêtés et qui les rendent seulement ainsi égoïstes et cupides. Négligeant leurs véritables intérêts, ils entravent leur croissance spirituelle pour le seul plaisir d’accumuler de l’argent dont ils ne se servent même pas. Ils laissent ainsi à leurs enfants un héritage qui neuf fois sur dix est une plus grande malédiction pour leurs héritiers qu’elle n’en a été pour eux. Les enfants mettant toute leur confiance dans les biens de leurs parents, ne réussissent souvent pas dans cette vie et généralement se conduisent de telle manière que la vie éternelle leur échappe aussi.
Le meilleur legs, c’est d’apprendre à ses enfants à faire un travail utile et de leur donner l’exemple d’une vie caractérisée par la générosité. Une telle vie fera comprendre la véritable valeur de l’argent, qui ne doit être apprécié que pour le bien qu’il peut procurer en aidant à faire face à nos propres besoins, ainsi qu’à ceux de nos semblables, et surtout à l’avancement de la cause de Dieu.
Quand les richesses s’accroissent, n’y attachez pas votre cœur
Le système de la dîme a été fondé sur un principe qui durera autant que la loi de Dieu. La dîme était une bénédiction pour les juifs sinon le seigneur ne l’aurait pas réclamée. Elle sera encore une bénédiction pour ceux qui s’y soumettront jusqu’à la fin des temps.
Les églises qui s’astreignent à soutenir systématiquement et d’une façon libérale la cause de Dieu sont aussi les plus prospères spirituellement. La vraie générosité du disciple du christ l’amène à identifier ses intérêts à ceux du maître.
Si ceux qui en ont les moyens pouvaient comprendre qu’ils sont responsables devant Dieu pour chaque somme, même minime qu’ils dépensent, ils verraient qu’ils ont moins de besoins qu’ils ne le croient.
Si leur conscience était éveillée elle leur montrerait qu’ils ont tort de céder à leur appétit, à leur orgueil, à leur vanité, à leur amour des plaisirs et elle leur reprocherait le gaspillage de l’argent que le Seigneur leur a donné et qui aurait dû être consacré à sa cause. Ceux qui dilapident leurs biens auront des comptes à rendre à leur maître.
Si les chrétiens consacraient une toute petite partie de leur argent à leur toilette et à l’embellissement de leur maison, s’ils l’employaient moins à garnir leur table d’aliments qui détruisent la santé, ils pourraient être plus généreux dans leurs offrandes pour le trésor de Dieu. Ils imiteraient ainsi leur Rédempteur qui a laissé le ciel, ses richesses et sa gloire, et s’est fait pauvre pour notre salut, afin que nous acquérions les richesses éternelles.
Mais il est beaucoup de gens qui, sitôt que leurs affaires commencent à prospérer, se mettent à calculer combien de temps il leur faudra pour être en possession d’une certaine somme d’argent. Dans leur course aux richesses, ils oublient de devenir riches pour Dieu. Leurs offrandes ne vont pas de paire avec leur prospérité. Au fur et à mesure qu’augmente en eux la passion de richesse, tous leurs intérêts sont centrés sur leur trésor terrestre. Ils en viennent à considérer que la dîme est un impôt sévère et injuste. Le poète inspiré a dit: “quand les richesses s’accroissent n’y attachez pas votre cœur.” Psaumes 62, 11. Beaucoup de chrétiens disent: “si j’étais aussi riche que tel ou tel, je multiplierais les dons pour la cause de Dieu. Je consacrerais tous mes biens à son avancement.” Dieu à mis à l’épreuve certaines de ces personnes en leur donnant des propriétés mais avec la richesse est venue une redoutable tentation, si bien que leur libéralité a été moins grande que lorsqu’ils étaient pauvres. Leur esprit et leur cœur sont devenus âpres au gain, et ils se sont rendus coupables de l’idolâtrie.
Une promesse faite à Dieu est obligatoire et sacrée
Chacun doit être son propre répartiteur et donner selon ce qu’il a résolu en son cœur. Il en est qui se sont rendus coupables du péché d’Ananias et de Saphira, pensant que s’ils retenaient une partie de leurs dîmes, leurs frères n’en sauraient jamais rien. C’est ainsi que se conduisit le malheureux couple dont l’exemple nous est donné comme avertissement. Dieu montre par là qu’il sonde les cœurs. Les mobiles et les desseins des hommes ne peuvent lui être cachés. Il a donné cet avertissement aux chrétiens de tous les âges, afin de les préserver du péché auquel les cœurs des hommes sont continuellement enclins.
Lorsque, en présence de nos frères, nous avons pris l’engagement verbal ou écrit de donner une certaine somme, ces derniers sont les témoins d’un contrat conclu entre nous et Dieu. Ce n’est pas un vœu fait à un homme, mais au Seigneur; c’est comme un billet que l’on signerait à son voisin. Il n’est pas d’engagement légal plus sacré pour le chrétien que les vœux qu’il a faits à Dieu. Ceux qui signent un engagement envers leurs semblables ne pensent généralement pas à demander à en être délié. Un vœu fait à Dieu qui repend sur nous ses bontés est d’une importance encore plus grande. Pourquoi chercherions-nous à nous en dégager? L’homme considérerait-il que sa promesse n’est pas obligatoire parce qu’elle faite à Dieu ? Son vœu est-il moins valable pour n’être pas du ressort des tribunaux? Celui qui prétend être sauvé par le sacrifice infini du Christ “pillera t-il Dieu”? Ses vœux et ses actions ne sont-ils pas pesés dans la balance du tribunal céleste? Une église est responsable de l’engagement de ses membres. Si un frère néglige d’accomplir ses vœux, il faut lui parler avec bonté, mais clairement. Si les circonstances ne lui permettent pas de s’en acquitter, et s’il est un membre fidèle, que l’église lui vienne en aide. On pourra ainsi vaincre la difficulté et en recevoir une bénédiction.
Les offrandes d’action de grâces réservées aux pauvres
Dans chacune de nos églises, il devrait y avoir un fond des pauvres. Que chaque membre offre un sacrifice d’action de grâces une fois par semaine ou une fois par mois, comme il conviendra le mieux. Cette offrande exprimera notre gratitude pour la santé, pour la nourriture et le vêtement qui nous ont été dispensés. Dans la mesure où Dieu nous aura béni, nous donnerons pour les pauvres, les souffrants et pour les nécessiteux. Je voudrais attirer spécialement l’attention de nos frères sur ce point. Souvenez-vous des pauvres et renoncez à un peu de votre luxe, même à vos aises; assistez ceux qui n’ont qu’une maigre nourriture et des habits de misère. En faisant cela pour eux, vous obligerez Jésus dans la personne de ces saints, car il s’identifie lui-même avec l’humanité souffrante. N’attendez pas pour cela que vos besoins imaginaires soient tous satisfaits. Ne vous fiez pas non plus à vos propres sentiments, ne donnant que lorsque vous vous y sentez poussés. Donnez avec régularité, soit dix, soit cinquante centimes ou un franc chaque semaine, c’est-à-dire ce que vous aimeriez voir à votre compte dans le livre du ciel au dernier jour.
Nos possessions et l’aide à l’œuvre de Dieu
Je suis chargée de dire à ceux qui aiment le Seigneur sincèrement et qui ont des moyens: c’est maintenant que vous devez investir votre argent dans l’œuvre de Dieu. Soutenez les prédicateurs dans leurs efforts désintéressés pour sauver les âmes qui se perdent. Lorsque vous rencontrerez dans les parvis célestes celles que vous aurez contribué à sauver, ne sera-ce pas pour vous une glorieuse récompense? Que nul ne garde sa pite, et que ceux qui possèdent beaucoup se réjouissent de pouvoir s’amasser dans les cieux un trésor qui subsistera toujours. L’argent que nous refusons d’investir dans l’œuvre du Seigneur sera perdu; il ne produira aucun intérêt à la banque céleste. Dieu appelle aujourd’hui les adventistes en tous lieux à se consacrer entièrement à lui, et à faire tout ce qu’ils peuvent, selon les circonstances, pour soutenir son œuvre. Par leur libéralité dans les dons et les offrandes, ils montreront leur gratitude et combien ils apprécient ses bénédictions.
Le Seigneur m’a montré mainte fois qu’il est contraire à la Bible de faire des provisions pour subvenir à nos besoins temporels pendant le temps de trouble. Je vis que si les saints mettaient de côté des vivres, chez eux ou dans les champs pour ce moment-là, alors que l’épée, la famine et la peste séviraient dans le pays, ces vivres leur seraient enlevés par la violence et des étrangers moissonneraient leurs champs. C’est alors qu’il faudra mettre toute notre confiance en Dieu; il nous soutiendra. Je vis que notre pain et notre eau nous seraient assurés, que nous ne manquerions de rien et ne souffririons pas de la faim; car Dieu peut dresser pour nous une table dans le désert. Si c’était nécessaire, il enverrait des corbeaux pour nous nourrir comme autre fois pour Eli, ou il ferait pleuvoir de la manne du ciel, comme pour les Israélites au désert. Les maisons et les champs seront inutiles aux saints pendant le temps de trouble, car ils devront fuir une populace en fureur, et en ce moment-là ils ne pourront vendre leurs possessions pour faire avancer le règne de Dieu. Il me fut montré que c’était la volonté de Dieu que les saints se débarrassent, avant le temps de trouble de tout ce qui pourrait les gêner, et qu’ils fassent alliance avec Dieu par le sacrifice. S’ils placent sur l’autel ce qu’ils possèdent et cherchent sérieusement à connaître leur devoir envers Dieu, il leur enseignera quand et comment disposer de ces choses. Ils seront alors dégagés de tout au temps de trouble.
L’esprit d’abnégation et de sacrifice
Le plan du salut a été mis en place par l’infini sacrifice du Fils de Dieu. La lumière de l’évangile rayonnant depuis la croix du Christ blâme l’égoïsme et encourage à la libéralité et la générosité. On ne devrait plus se lamenter de ce qu’il y a de plus en plus d’appels à donner. Dieu, dans sa providence, appelle Son peuple à sortir de leurs sphères d’actions étriquées pour entamer de plus grandes œuvres. Cette époque d’obscurité morale recouvrant le monde exige une profusion d’efforts. La mondanité et la convoitise rongent les forces vitales du peuple de Dieu. Ils devraient comprendre que c’est sa miséricorde qui multiplie les demandes de leurs moyens. L’ange de Dieu estime les actes de générosité très proches de la prière. Il a dit à Corneille: “Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu”. Actes 10:4.
Pratiquez l’économie dans votre foyer. On trouve là beaucoup d’idoles dont il faut se débarrasser. Abandonnez vos plaisirs égoïstes. Je vous en supplie, ne dépensez pas tout votre argent à meubler vos demeures car c’est l’argent du Seigneur, et il vous en redemandera compte. Parents, pour l’amour du Christ, n’employez pas cet argent à favoriser les caprices de vos enfants; ne leur apprenez pas à cultiver les manières et les habitudes qui leur donneront de l’influence dans le monde. Est-ce ainsi qu’ils seront amenés à sauver des âmes pour lesquelles le Christ est mort? Non certes; cela créera l’envie, la jalousie, la suspicion. Vos enfants seront conduits à rivaliser avec les extravagances mondaines et à dépenser l’argent du Seigneur pour ce qui n’est pas essentiel à la santé et au bonheur. Ne laissez pas croire à vos enfants que votre amour pour eux doit s’exprimer par une indulgence de leur orgueil et de leur souci de paraître. Ce n’est pas le moment aujourd’hui d’imaginer des moyens pour dépenser son argent. Cherchez plutôt à économiser. Au lieu de favoriser les inclinations de l’égoïsme, de faire des dépenses pour ce qui détruit votre faculté de raisonner, efforcez-vous de combattre le moi afin de contribuer à faire flotter l’étendard de la vérité dans de nouveaux champs. L’intelligence est un talent; utilisez-la à savoir comment employer vos biens pour le salut des âmes.
Ceux qui renoncent à eux-mêmes pour faire du bien aux autres qui se dévouent corps et biens au service du Christ, éprouveront le bonheur que cherche en vain l’homme égoïste. Notre sauveur a dit: “Quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple.” Luc 14, 33. La charité “ne cherche point son intérêt”. Elle est le fruit de l’amour et de la générosité qui était les traits essentiels de la vie du Christ. La loi de Dieu inscrite dans nos cœurs nous fera placer nos propres intérêts bien au-dessous des réalités éternelles.