Conseils à l'Église

Chapitre 49

L'attitude du chrétien face au besoin et à la souffrance

Dieu, aujourd’hui, donne à l’homme des occasions de montrer qu’il aime son prochain. Celui qui aime vraiment Dieu et ses semblables est celui-là qui montre de la miséricorde pour les démunis, les souffrants, les blessés, et les mourants. Dieu demande à chacun de souscrire à cette œuvre négligée et de chercher à rétablir l’image morale du Créateur dans l’humanité.

Ce travail en faveur des autres, exige l’effort, le renoncement et le sacrifice personnel. Mais quel petit sacrifice en comparaison de celui que Dieu fît pour nous en donnant son fils unique!

Les conditions pour hériter la vie éternelle sont clairement indiquées par notre Sauveur de la plus simple manière. L’homme qui a été blessé et dévalisé de Luc 10:30-37 représente ceux qui sont les sujets de notre intérêt, sympathie et charité. Si nous négligeons les cas des nécessiteux et des malheureux qui sont portés à notre connaissance, qui qu’ils peuvent être, nous n’avons aucune assurance de la vie éternelle car nous ne répondons pas aux revendications que Dieu nous adresse. Nous n’avons pas de miséricorde et de compassion pour l’humanité, parce qu’ils ne sont peut-être pas de nos parents ou amis. Vous avez été trouvés transgresseurs du deuxième grand commandement dont les six derniers dépendent. Quiconque pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. Ceux qui n’ouvrent pas leurs cœurs aux misères et souffrances de l’humanité n’ouvrent pas leurs cœurs aux revendications de Dieu comme indiqué dans les quatre premiers préceptes du Décalogue. Les idoles revendiquent le cœur et les affections, et Dieu n’est pas honoré et ne règne pas suprêmement.

Cette déclaration devait être inscrite au plus profond de nos consciences en caractère indélébile, comme avec une plume d’acier sur le roc. La culture de l’esprit et du cœur est rendue plus facile lorsque nous éprouvons pour nos semblables une sympathie qui nous pousse à faire servir nos avantages et nos privilèges au soulagement de leurs misères. Essayer d’obtenir et de garder jalousement pour nous-mêmes tout ce qui nous est possible, conduit à la pauvreté de l’âme. Mais tous les attributs du caractère divin sont à la disposition de ceux qui accomplissent l’œuvre même que le Seigneur leur a confié, en travaillant des rangs des disciples du Christ.

Le Sauveur ignore le rang et les castes, les richesses et les honneurs mondains c’est le caractère et le dévouement à une cause qui ont pour lui la plus grande valeur. Il ne se met pas du côté du puissant et de celui qui a les faveurs du monde. Lui, le Fils du Dieu vivant, se penche pour relever celui qui est tombé. Par des gages et des paroles d’assurances, il se force d’attirer en lui l’âme perdue. Les anges de Dieu veillent pour voir quels seront parmi ses disciples ceux qui exerceront une tendre piété et de la sympathie et manifesteront l’amour de Jésus.

Dieu ne fait pas appel à votre bienveillance, mais il aime vous voir un visage joyeux vous entendre prononcer des paroles d’espérance et vous voir tendre une main amie. Dans vos visites aux affligés, vous rencontrerez des personnes qui vivent sans espoirs. Faites pénétrer dans leurs cœurs quelques rayons d’espérance. D’autres ont besoin du pain de vie: Lisez-leur la Parole de Dieu. D’autres encore sont atteintes de ces maladies de l’âme qu’aucun baume terrestre ni aucun médecin ne peut soulager ou guérir: Prier pour elles et conduisez-les à Jésus.

Notre devoir envers les pauvres de l’Église

Il y a deux catégories de pauvres que nous aurons toujours parmi nous: Ceux qui se ruinent eux-mêmes en faisant leur propre volonté et qui persévèrent dans leur égarement et ceux qui, pour l’amour de la vérité, ont été amenés à vivre dans des circonstances difficiles. Nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes, et à l’égard de ces deux catégories de personnes, nous ferons bien de nous laisser guider par une saine sagesse.

En ce qui concerne ceux qui sont pauvres à cause de leur foi, aucune question ne se pose. Chaque fois que ce sera nécessaire, il faudra leur venir en aide. Dieu veut que son peuple relève à un monde pécheur qu’il ne l’a pas laissé périr. Des sacrifices particuliers doivent être consentis en faveur de ceux qui, à cause de leur attachement à la vérité sont chassés de leur foyer et exposés à la souffrance. De plus en plus, il faudra de grands cœurs, ouverts, généreux, des cœurs qui bannissent l’égoïsme et s’occupent de ceux que le Seigneur aime. Les pauvres qui se trouvent parmi nous ne doivent pas être laissés sans secours. Il faut, d’une manière quelconque, leur procurer un moyen d’existence. Quelques uns devront apprendre à travailler. Une assistance particulière est nécessaire à ceux qui font un travail pénible, au-dessus de leurs forces, pour subvenir aux besoins des leurs. Nous devrions nous intéresser à de tels cas en aidant ces familles à s’assurer un emploi. Un fonds devrait être créé pour venir en aide à ces foyers nécessiteux, dignes d’intérêt, aimant et obéissant à ses commandements. Certains, qui aiment Dieu et Lui obéissent, deviennent pauvres à cause des conjonctures. Certains le sont car ils ne sont pas prudents. Ils ne savent pas comment gérer. D’autres sont pauvres par cause de maladie ou de malheurs. Quelle que soit la cause, ils sont dans le besoin, et les aider est un axe important de l’œuvre missionnaire. Partout où se trouve une église, ses membres sont tenus de faire une œuvre fidèle en faveur des croyants qui sont dans le besoin. Mais ils ne doivent pas s’arrêter là. Il faut qu’ils aident également les autre quelque soit leur apparence religieuse. Comme résultat d’un tel travail, quelques uns accepterons les vérités relatives à notre temps.

Comment aider les nécessiteux

On devrait étudier avec soin et prière les méthodes à employer pour venir en aide aux nécessiteux. C’est auprès de Dieu qu’il nous faut chercher la sagesse dont nous avons besoin car il sait mieux que nous, pauvres humains à courte vue, comment prendre soin de ces créatures. Certains donnent sans distinction à ceux qui viennent solliciter leur aide. Ils commettent une erreur en agissant ainsi. Lorsque nous essayons de secourir les malheureux, nous devons veiller soigneusement à la sorte de secours qui leur convient. Il existe une catégorie de nécessiteux qui lorsqu’ils sont assistés s’habituent à ce qu’on s’occupe d’eux et restent dépendant des autres aussi longtemps qu’ils ont quelque profit à en tirer. En leur accordant l’attention et le temps qu’ils ne méritent pas, il se peut que nous encouragions leur (paresse, leur faiblesse, leur prodigalité et leur intempérance). Lorsque nous donnons aux pauvres nous devrions nous demander: “Est-ce que j’encourage leur prodigalité? Est-ce que je leur porte secours ou préjudice?” Aucun individu capable de gagner sa vie n’a le droit de dépendre de ses semblables. Des hommes et des femmes de Dieu, des personnes possédant du discernement et de la sagesse devraient être désignés pour s’occuper des pauvres et des nécessiteux en commençant par ceux de la maison de Dieu. Ces personnes devraient faire à l’église un rapport de leurs investigations et donner leurs conseils et leurs suggestions au sujet de ce qui devrait être fait.

Dieu n’exige pas que nos frères prennent en charge chaque famille pauvre qui adhère au message du troisième ange. Si c’était le cas, il faudrait cesser d’évangéliser de nouveaux territoires, car les caisses seraient vidées par les secours accordés aux nécessiteux. Beaucoup d’entre eux sont dans la pauvreté par manque d’assiduité au travail et d’économie, et aussi parce qu’ils ne savent pas employer convenablement leur argent. Leur venir en aide serait en réalité les nuire. Certains seront toujours pauvres. Leur procurer tous les avantages ne leur servirait de rien. Ils ne savent pas calculer et dépenseraient vite tout ce qui serait en leur possession, que ce soit beaucoup ou peu. Si l’on ne va pas au devant de leurs désirs, elles se plaignent de l’église et l’accusent de ne pas vivre sa foi. Mais qui doit souffrir en pareil cas? L’œuvre de Dieu doit-elle être sapée à la base et les caisses, vidées pour subvenir à l’entretien de ces familles nombreuses? Assurément non. Ce sont les parents qui doivent en supporter les conséquences. D’une façon générale, ils ne seront plus gênés qu’ils ne l’étaient avant d’observer le sabbat.

Dieu permet qu’il se trouve des pauvres dans chaque église. Il en aura toujours parmi nous et le Seigneur place sur nous la responsabilité d’en prendre soin. Nous ne devons pas passer cette responsabilité à d’autres. Envers ceux qui sont au milieu de nous, nous devons manifester le même amour, la même sympathie que le Christ leur aurait témoignés s’il avait été à notre place. Nous devons ainsi être disciplinés, afin de pouvoir travailler selon l’exemple du Christ.

Soin aux orphelins

Parmi tous ceux qui réclament notre intérêt, la veuve et l’orphelin ont droit d’une manière toute particulière à notre tendre sympathie. Ils sont les objets d’une attention toute spéciale de la part du Seigneur qui les a confiés à l’église. “La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.” Jacques 1:27. Plus d’un père qui est mort dans la foi, confiant en l’éternelle promesse de Dieu a quitté ses bien-aimés, pleinement assurés que le Seigneur prendrait soin d’eux. Et comment le Seigneur pourvoit-il aux besoins de ces affligés? Il n’accomplit pas un miracle en faisant tomber du ciel la manne, il n’envoie pas non plus des corbeaux pour leur apporter de la nourriture, mais il opère un miracle dans les cœurs en chassant l’égoïsme et en ouvrant des sources de bienfaisance. Dieu éprouve l’amour de ceux qui se disent ses disciples en confiant à leur affectueuse sollicitude de pauvres orphelins. Que ceux qui possèdent l’amour de Dieu, ouvrent leur cœur et leur foyer à ces enfants. Ce n’est pas la meilleure des choses pour ces derniers d’être placés dans de grandes institutions. S’il n’y a pas de membres de la famille pouvant s’occuper d’eux, nos frères et nos sœurs devraient ou les adopter en les prenant chez eux, ou chercher à les placer dans des foyers convenables. Le Sauveur a l’œil sur ces enfants d’une manière toute spéciale et ce serait l’offenser que de les négliger. Tout acte de bienveillance accompli à leur égard au non de Jésus, sera accepté par lui comme étant fait à lui-même.