Conseils à l'Église

Chapitre 51

La réunion de prière

Les réunions de prière pourraient être beaucoup plus intéressantes si elles étaient mieux dirigées. Beaucoup viennent écouter une prédication, mais négligent ces réunions. Là aussi il faut demander à Dieu la sagesse afin que celles-ci soient intéressantes et attrayantes. Les gens ont faim du pain de vie. S’ils savent pouvoir le trouver à la réunion de prière, ils y viendront. De longs discours verbaux et des prières de même ordre n’ont leur place nulle part, et surtout pas à la réunion de prière. Ceux qui se mettent en avant et sont toujours prêts à parler empêchent les timides de rendre leur témoignage. Ce sont les esprits les plus superficiels qui ont toujours le plus à dire. On entend alors des prières machinales et sans fin, les anges aussi bien que les hommes qui les écoutent. Nos prières doivent être courtes et aller directement au but. Que les requêtes longues et fatigantes soient gardées pour la prière privée, s’il est des gens qui ont de telles prières à prononcer. Ouvrons nos cœurs à l’esprit de Dieu et il balaiera tout formalisme desséchant.

Les prières publiques ne devraient pas être longues

Jésus voulait convaincre ses disciples que leurs prières devaient être courtes et aller droit au but, sans adjonctions inutiles. Il donnait l’exemple de la longueur et du contenu de la prière qui exprime le désir de recevoir des bénédictions temporelles et spirituelles ainsi que des actions de grâces. Combien ce modèle est compréhensif! Il contient les besoins réels de tous les hommes. Il suffit en effet d’une ou deux minutes pour prononcer une prière ordinaire. Il peut y avoir des cas où le Saint-Esprit agit d’une manière spéciale et nous dicte nos requêtes. L’âme se consume et agonise dans la recherche de son Dieu. L’esprit lutte comme le faisait jadis Jacob et ne reste pas en repos aussi longtemps que l’assistance de Dieu ne se montre pas avec évidence. C’est la volonté de Dieu.

Mais beaucoup de gens prient d’une manière sèche, en prononçant un véritable sermon. Ils parlent aux hommes et non à Dieu. Si leurs prières s’adressaient vraiment à Dieu et qu’ils comprennent vraiment ce qu’ils font, ils seraient effrayés de leur audace; car ils font un discours au Seigneur sous le déguisement d’une prière, comme si le Créateur de l’univers avait besoin d’être spécialement informé sur des questions d’ordre général en rapport avec ce qui se passe dans le monde. De telles prières sont comme l’airain qui résonne ou la cymbale qui retentit. Le ciel y reste sourd. Les anges de Dieu s’en fatiguent tout autant que les mortels qui sont obligés de les entendre. On trouvait très souvent Jésus en prière. Il se retirait dans le bosquet solitaire ou sur les montagnes pour adresser au Père ses requêtes. Quand les travaux et les soucis du jour avaient pris fin, lorsque les hommes, lassés, recherchaient le repos, Jésus consacrait son temps à la prière. Nous ne voudrions décourager personne de prier, car en réalité il s’en faut que l’on ait assez veillé et prié jusqu’ici. On n’a pas encore suffisamment prié sous l’influence de l’esprit de Dieu et avec intelligence. La prière fervente et efficace a toujours sa raison et ne fatigue jamais. Au contraire, elle intéressera ceux qui l’écoutent et réconfortera toutes les âmes pieuses. La secrète est négligée et c’est pourquoi bien des gens prononcent dans les assemblées de longues fastidieuses prières, des prières décourageantes. Ils pensent s’attirer ainsi la faveur de Dieu. Mais bien souvent ces prières ont pour résultat d’amener ceux qui les entendent au niveau spirituel de ceux qui les prononcent, c’est-à-dire dans les ténèbres. Si les chrétiens voulaient comprendre l’enseignement du Christ au sujet de la prière, ils rendraient à Dieu un culte raisonnable.

Plus de louanges dans la prière

“Que tout ce qui respire loue l’Eternel!” Psaumes 150:6. Nous sommes-nous arrêtés à bien considérés les nombreuses raisons que nous avons d’être reconnaissants? Nous souvenons-nous que les bontés de Dieu se renouvellent chaque jour et que sa fidélité ne fait jamais défaut? Reconnaissons-nous notre dépendance du Seigneur et exprimons-nous notre gratitude pour toutes ses faveurs? Au contraire, trop souvent nous oublions que “toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du père des lumières”. Combien souvent ceux qui sont en bonne santé oublient les grâces merveilleuses dont ils sont comblés jour après jour, année après année. Ils ne manifestent aucune reconnaissance envers Dieu pour toutes ces bénédictions. Mais quand vient la maladie, ils se souviennent du Seigneur. Le désir ardent de guérir conduit à la prière fervente: et cela est bien. Dieu est notre refuge dans la maladie comme dans la santé. Mais beaucoup de chrétiens ne s’abandonnent pas entre ses mains; ils favorisent la faiblesse et la maladie en s’apitoyant sur eux-mêmes. S’ils voulaient cesser de gémir et s’efforcer du découragement et de la tristesse, leur guérison serrait plus certaine. Ils devraient se souvenir avec reconnaissance des longues années durant lesquelles ils ont joui des bienfaits de la santé; et cette précieuse faveur leur est rendue, ils ne devraient pas oublier qu’ils ont de nouvelles obligations envers leur Créateur. Quand les dix lépreux furent guéris, un seul revint vers Jésus pour lui donner gloire. Ne soyons pas comme les neuf insouciants dont les cœurs ne furent pas touchés par la miséricorde divine.

L’habitude de gémir sur des maux à venir n’est ni sage ni chrétienne. Ce faisant, nous ne profitons pas des bénédictions et des occasions du présent. Le Seigneur nous demande de remplir les devoirs d’aujourd’hui et d’en supporter les épreuves. Nous devons veiller aujourd’hui à ne pas commettre d’offenses en paroles et en actes, nous devons aujourd’hui louer et honorer Dieu. Par l’exercice d’une foi vivante, il nous faut aujourd’hui vaincre l’ennemi, rechercher Dieu, bien décidés à ne pas nous déclarer satisfaits avant de l’avoir trouvé. Nous devons veiller, agir et prier comme si aujourd’hui était le dernier jour qui doive nous être accordé. De quelle intense ferveur serait alors notre vie! Comme nous suivrions étroitement Jésus dans toutes nos paroles et dans toutes nos actions!

Dieu s’intéresse aux petites choses

Peu de fidèles savent apprécier le précieux privilège de la prière et en profiter. Nous devrions aller à Jésus et lui dire tous nos besoins. Nous pouvons lui apporter nos moindres soucis et nos moindres doutes aussi bien que nos plus grandes difficultés. Quelques soient les événements qui viennent nous troubler ou nous affliger, nous devrions les présenter à Dieu par la prière. Si nous sentons que nous avons besoins de la présence du Christ à chaque pas, Satan aura peu de temps de nous assaillir de ses tentations. Celui-ci s’efforce par tous les moyens de nous garder loin de Jésus qui est notre ami le meilleur et le plus aimant. Lui seul devrait être notre confident. Nous pouvons en toute confiance lui dire tout ce que nous avons sur le cœur. Frères et sœurs, lorsque vous vous assemblés, croyez que Jésus est au milieu de vous; croyez qu’il est disposé à vous bénir. Détournez les yeux de votre personne, regardez au Christ; parlez de son amour incomparable. En le contemplant, vous serez changés à sa ressemblance. Quand vous priez soyez brefs, venez-en tout de suite au fait. Ne faites pas un sermon à Dieu par vos longues prières. Réclamez le pain de vie comme un enfant affamé demande du pain à son père. Dieu nous accordera toutes les bénédictions nécessaires, si nous les lui demandons simplement et avec foi.

La prière est le plus saint exercice de l’âme. Elle devrait être sincère, humble, fervente et exprimer les désirs d’un cœur renouvelé qui s’épanche en la présence d’un Dieu saint. Lorsque celui qui prie a le sentiment d’être en la présence divine, il s’oublie lui-même. Il n’a aucun désir de faire parade de ses talents; il ne cherche pas à flatter l’oreille de ceux qui l’écoutent, mais à obtenir les bénédictions après lesquelles l’âme soupire.

Dans la prière publique ou privée, c’est un privilège que de se présenter devant le Seigneur en se mettant à genoux. Jésus nous a montré l’exemple: “s’étant mis à genoux, il pria”, dit. Luc 22:41. Ses disciples firent de même. Actes 9:40; 20:36; 21:5. Paul déclare: “je fléchis les genoux devant le Père.” Ephésiens 3:14. En confessant à Dieu les péchés d’Israël, Esdras s’agenouilla. Esdras 9:5. “Daniel se mettait à genoux trois fois le jour, il priait et il louait son Dieu”. Daniel 6:10.