La signification des symboles de la maison du Seigneur est simple et facile à comprendre, et les vérités qu’ils expriment ont pour nous un sens profond. — Évangéliser, 248.
Christ se tenait au point de transition qui séparait deux économies ayant leur grande fête respective. L’Agneau sans tache allait s’offrir lui même en oblation pour le péché; il fallait donc mettre fin à l’ensemble des symboles et des cérémonies qui avaient annoncé sa mort pendant quatre mille ans. Pendant qu’il mangeait la Pâque avec ses disciples, Jésus institua le service qui devait remplacer cette fête et commémorer son grand sacrifice. La fête nationale des Juifs devait passer pour toujours. Le service établi par le Christ devait être observé par ses disciples dans tous les pays et dans tous les siècles. — Jésus Christ, 656.
La Pâque avait été établie pour commémorer la délivrance d’Israël de l’esclavage de l’Egypte. D’après les instructions du Seigneur, chaque année le récit de cette délivrance devait être répété en réponse à la question des enfants sur le sens de cette ordonnance. Ainsi le souvenir de cet affranchissement merveilleux serait conservé dans tous les esprits. — Jésus Christ, 656.
L’exemple de Christ nous interdit de nous montrer trop exclusifs en ce qui concerne la cène du Seigneur. Il est vrai qu’un péché public justifie l’exclusion; c’est ce que le Saint-Esprit enseigne clairement. En dehors de ce cas, aucun jugement ne doit être prononcé. Dieu n’a pas laissé aux hommes le soin de décider qui doit se présenter dans de telles occasions. Qui d’entre nous peut lire dans les cœurs? Qui sait distinguer entre l’ivraie et le froment? “Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe.” En effet, “quiconque mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.” “Celui qui mange et qui boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.” 1 Corinthiens 11:28, 27, 29. — Jésus Christ, 660-661.
Personne ne devrait se priver de la communion parce qu’il y a près de lui, un être qui n’en est pas jugé digne. Chaque disciple est appelé à y participer publiquement, pour témoigner ainsi du fait qu’il accepte le Christ comme son Sauveur personnel.
En participant au pain et au vin avec ses disciples, le Christ a pris l’engagement d’être leur Rédempteur. Il leur a confié la nouvelle alliance, grâce à laquelle tous ceux qui le reçoivent deviennent enfants de Dieu et cohéritiers du Christ. Cette alliance les a mis en possession de toutes les grâces que le ciel peut accorder, pour la vie présente et la vie à venir. Ce pacte devait être ratifié par le sang du Christ. L’administration du sacrement rappellera constamment aux disciples le sacrifice infini, consenti pour chacun d’eux, comme membre de l’humanité déchue. — Jésus Christ, 661-662.
Le serviteur des serviteurs
Le cœur rempli de ressentiment, les disciples étaient entrés dans la salle du souper. Judas s’empara de la place qui se trouvait à la gauche du Christ, Jean se trouvait à droite. Judas était bien décidé à obtenir la première place, immédiatement après celle du Christ. Et Judas était un traître. — Jésus Christ, 647.
Un autre sujet de dispute avait surgi. Lors d’une fête, un serviteur était habituellement chargé de laver les pieds des hôtes, et des préparatifs avaient été faits en vue de ce service. La cruche, le bassin, le linge étaient là, prêts pour le lavement des pieds; aucun serviteur n’étant présent, c’eût été aux disciples de se charger de ce soin. Mais aucun d’eux n’était assez humble pour assurer le rôle du serviteur. Tous se montrèrent parfaitement indifférents, comme s’ils n’avaient rien à faire. Par un silence obstiné ils refusaient de s’humilier. — Jésus Christ, 647.
Les disciples ne manifestaient aucun désir de se rendre un service mutuel. Jésus attendit un instant pour voir ce qu’ils feraient. Ensuite il se leva de table, lui, le Maître divin. Après s’être dépouillé du vêtement de dessus, qui eût gêné ses mouvements, il se ceignit d’un linge. Les disciples dont la curiosité était éveillée, regardaient en silence. “Ensuite il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait comme ceinture.” Alors leurs yeux s’ouvrirent. Leurs cœurs se remplirent de honte et d’humiliation. Ils comprirent le reproche silencieux, et se virent eux-mêmes sous un jour tout nouveau. — Jésus Christ, 648.
C’est ainsi que le Christ témoigna son amour envers ses disciples. Leur égoïsme l’affligeait profondément, mais il ne voulut pas entrer en discussion à ce sujet avec eux et préféra leur donner un exemple qu’ils ne devaient jamais oublier. Son amour pour eux ne se laissait pas facilement troubler ou anéantir. Il savait que le Père lui avait remis toutes choses, et que lui même procédait de Dieu et s’en allait à Dieu. Pleinement conscient de sa divinité, il avait cependant mis de côté sa couronne et son vêtement royal, pour prendre la forme d’un serviteur. Ce fut l’un des derniers actes de sa vie sur la terre. — Jésus Christ, 648.
Le Christ voulait faire comprendre aux disciples qu’en leur lavant les pieds, il n’avait aucunement dérogé à sa dignité. “Vous m’appelez: le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis.” Il communiquait d’autant plus de grâce et de signification à ce service qu’il leur était infiniment supérieur. Bien que personne ne fût aussi grand que lui, le Christ s’abaissa pour accomplir le plus humble devoir. Il a lui-même donné un exemple d’humilité, afin que son peuple ne se laisse pas fourvoyer par l’égoïsme qui règne dans le cœur naturel et qui se développe par le service du moi. Il ne voulait pas laisser à un homme le soin de donner cet enseignement. Il y attachait une si grande importance, que lui-même, l’égal de Dieu voulut jouer le rôle de serviteur auprès de ses disciples. Alors qu’eux se disputaient la première place, lui, devant qui tout genou fléchira, et que les anges glorieux s’estiment heureux de pouvoir servir, il s’inclina pour laver les pieds de ceux qui l’appelaient leur Seigneur. Il lava même les pieds du traître. — Jésus Christ, 651-652.
Après avoir lavé les pieds des disciples, il leur dit: “je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait.” Par ces paroles le Christ ne s’est pas contenté de recommander l’hospitalité. Il ne s’agissait pas seulement de laver les pieds des autres pour en enlever la poussière du voyage. Le Christ instituait là un service religieux. L’acte de notre Seigneur a fait de cette cérémonie humiliante une ordonnance sacrée que les disciples devaient observer pour se remémorer ses leçons d’humilité et de service. — Jésus Christ, 652.
Ordonnance de préparation
Cette ordonnance a été établie par le Christ comme le seul moyen de nous préparer en vue du sacrement. Un cœur ne peut entrer en communion avec le Christ aussi longtemps qu’il entretient des pensées d’orgueil, de discorde et de rivalité. Nous ne sommes pas préparés à recevoir la communion de son corps et de son sang. C’est la raison pour laquelle Jésus nous demande de faire précéder la cène du mémorial de son humiliation. — Jésus Christ, 653.
En pratiquant cette ordonnance, les enfants de Dieu devraient se rappeler les paroles du Seigneur de vie et de gloire: “Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m’appelez le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait. En vérité en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que vous le fassiez.” Jean 13:12-17.
L’homme a une tendance à se considérer comme plus excellent que son frère, à travailler pour soi, à rechercher la première place; ceci engendre fréquemment de mauvais soupçons et de l’amertume. L’ordonnance qui précède la cène du Seigneur a pour but de dissiper ces malentendus, d’arracher l’homme à son égoïsme, de lui inspirer l’humilité du cœur qui le disposera à servir son frère.
Celui qui veille du haut des cieux est présent dans ces occasions pour nous aider à sonder nos cœurs, à éprouver les convictions du péché et à obtenir l’heureuse assurance du pardon. Le Christ est là, avec la plénitude de sa grâce, pour donner un cours différent à nos pensées qui suivent habituellement une direction égoïste. Le Saint-Esprit éveille la sensibilité de ceux qui agissent à l’exemple de leur Maître. Quand nous nous rappelons l’humiliation du Sauveur, une pensée en évoque une autre et il se forme une chaîne de souvenirs de la grande bonté de Dieu et de l’affection dévouée de nos amis terrestres. — Jésus Christ, 653.
Chaque fois que cette ordonnance est célébrée convenablement, les enfants de Dieu contractent une relation sacrée les uns avec les autres, pour s’entraider et se faire du bien mutuellement. Ils promettent solennellement de consacrer leur vie à un ministère désintéressé, non seulement les uns pour les autres, mais aussi dans le vaste champ d’activité qui a été celui du Maître. Le monde est rempli de personnes ayant besoin de notre ministère. De tous côtés il y a des pauvres, des nécessiteux, des ignorants. Ceux qui ont communié avec le Christ, dans la chambre haute, en sortiront pour servir comme il a servi. — Jésus Christ, 654.
Jésus qui était servi de tous, vint pour se mettre au service de tous. Et parce qu’il a exercé son ministère en faveur de tous, il sera de nouveau servi et honoré de tous. Ceux qui voudraient participer à ses attributs divins et partager avec lui la joie de voir des âmes rachetées, doivent à son exemple exercer un ministère désintéressé. — Jésus Christ, 655.
Un mémorial du second avènement du Christ
Au moment où ils s’assemblaient autour de la table, il leur dit avec les accents d’une tristesse émue: “J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir; car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâce et dit: prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu.” Luc 22:15-18. — Jésus Christ, 645-646.
Le service de communion ne doit pas faire naître la tristesse. Ce n’est pas dans cette intention qu’il a été établi. Il ne faut pas, quand les disciples du Seigneur se réunissent autour de sa table, qu’ils passent leur temps à se lamenter au sujet de leurs déficits spirituels; ni qu’ils s’arrêtent à considérer leur expérience religieuse passée, encourageante ou non. Ils ne doivent pas davantage se souvenir de leurs différends. Tout cela a été effacé par le service préparatoire. On s’est examiné soi-même, on a confessé ses péchés, tous se sont réconciliés. Maintenant on va au devant du Christ. On ne se tient pas à l’ombre de la croix, mais sous la lumière salvatrice de celle-ci. Chacun doit ouvrir son âme aux rayons lumineux du soleil de justice. Le cœur purifié par le précieux sang du Christ, dans la pleine conscience de sa présence invisible, on écoutera ses paroles: “Je vous laisse la paix, je vous donne la paix qui est la mienne. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne.” Jean 14:27. — Jésus Christ, 662.
Quand nous prenons le pain et le vin, symboles du corps rompu du Christ et de son sang répandu, nous ne pouvons nous empêcher d’évoquer par la pensée le souvenir de la communion célébrée dans la chambre haute. Il nous semble que nous visitons le jardin qui a été consacré par l’agonie de celui qui porta les péchés du monde. Nous assistons à la lutte par laquelle a été obtenue notre réconciliation avec Dieu. — Jésus Christ, 665. Le Christ est comme crucifié à nouveau au milieu de nous. En regardant au Rédempteur crucifié, nous comprenons mieux la grandeur et la signification du sacrifice consenti par la Majesté du ciel. Le plan du salut est glorifié devant nous, et le souvenir du Calvaire éveille dans nos cœurs de vivantes et saintes émotions. Des louanges à Dieu et à l’Agneau jailliront de nos cœurs et de nos lèvres; l’orgueil et le culte du moi ne peuvent prospérer dans une âme qui garde le souvenir du Calvaire. — Jésus Christ, 665.
Quand nous contemplons par la foi, le grand sacrifice du Seigneur, notre âme s’assimile la vie spirituelle du Christ. Dans de telles conditions, chaque service de communion nous communique une force spirituelle. Il s’établit ainsi une relation vivante entre le croyant et le Christ, et, par lui, entre le croyant et le Père. Ce service forme un lien entre les êtres humains dépendants de leur Dieu. — Jésus Christ, 664-665.
Le service de communion fait penser au retour du Christ. Il était destiné à ranimer cette espérance dans l’esprit des disciples. Toutes les fois qu’ils se réunissaient, en vue de commémorer la mort de Jésus, ceci leur revenait à l’esprit: “il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai avec vous du nouveau dans le royaume de mon Père.” L’espérance du retour du Seigneur était un réconfort dans les afflictions. Cette pensée leur était précieuse au-delà de tout ce que l’on peut imaginer: “Toutes les fois que vous mangez ce pain, et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.” 1 Corinthiens 11:26. — Jésus Christ, 663.
Voilà des choses que nous ne devons jamais oublier. L’amour de Jésus qui nous presse, doit toujours être présent à notre esprit. Le Christ a institué ce service afin de parler à nos sens de l’amour que Dieu a manifesté à notre égard. Il ne peut y avoir d’union, entre notre âme et Dieu, que par le Christ. C’est l’amour de Jésus qui doit cimenter et rendre éternel l’union et l’amour qui existent entre les frères. Il ne fallait rien moins que la mort du Christ pour donner de l’efficacité à son amour pour nous. Grâce à cette mort nous pouvons attendre avec joie son retour. Son sacrifice est le centre de notre espérance et l’objet de notre foi. — Jésus Christ, 663.