Évangéliser

Chapitre 16

Évangélisation et action sanitaire

Un moyen de pénétration

Des portes ouvertes pour l’évangélisation—Rien n’ouvrira autant les portes à la vérité que l’œuvre missionnaire médicale. Celle-ci nous donnera accès aux esprits et aux cœurs.

Le prédicateur qui a reçu la formation voulue pour soigner un corps malade se voit, par là même, offrir la meilleure occasion de soigner l’âme malade. Un tel ouvrier devrait être autorisé à baptiser ceux qui sont convertis et qui le désirent. ... L’œuvre médicale missionnaire est l’auxiliaire, le bras droit de l’Évangile, destiné à ouvrir les portes à la proclamation du message. ...

Les portes qui se sont fermées devant celui qui prêche uniquement l’Évangile s’ouvriront devant le missionnaire médical compétent.—Manuscrit 58, 1901.

La grande voie d’accès—Je puis voir dans la divine Providence que l’œuvre missionnaire médicale est une grande voie d’accès par laquelle nous pouvons entrer en contact avec les âmes malades.—Counsels on Health, 535 (Publ. 1893).

Elle fait taire les préjugés—L’œuvre médicale missionnaire est le travail précurseur de l’Évangile, la porte par laquelle la vérité pour notre époque peut pénétrer dans beaucoup de foyers. ... L’application des principes de la réforme sanitaire contribuera grandement à faire taire les préjugés contre notre œuvre évangélique. Le grand Médecin, l’initiateur de l’œuvre médicale missionnaire, bénira tous ceux qui cherchent à faire connaître la vérité présente.—Counsels on Health, 497 (Publ. 1902).

Elle donne accès aux cœurs—Faites du travail missionnaire médical. Cela vous donnera accès aux cœurs des gens. La voie sera ainsi préparée pour une proclamation plus résolue de la vérité. Vous vous rendrez compte qu’en soulageant leurs souffrances physiques, vous avez aussi la possibilité de prendre soin de leurs besoins spirituels. ...

L’union conjointe de l’œuvre chrétienne en faveur du corps et de l’œuvre chrétienne en faveur de l’âme est la véritable interprétation de l’Évangile.—An Appeal for the Medical Missionary College, 14, 15 (Publ. 1902).

Parler en vue d’une réforme—J’ai appris par l’intermédiaire de mon guide que ceux qui croient en la vérité ne doivent pas se contenter de mettre en pratique la réforme sanitaire, mais qu’ils doivent aussi l’enseigner fidèlement aux autres; car c’est là un moyen d’attirer l’attention des incroyants sur la vérité. Ils se diront que si nous avons des idées aussi judicieuses concernant la santé et la tempérance, il doit y avoir dans nos convictions religieuses quelque chose qui mérite d’être examiné. Si nous renions la réforme sanitaire, nous perdrons une grande partie de notre influence sur le monde.

Les causeries que nous faisons lors de nos grandes réunions devraient viser à une réforme. Nous devrions user de tout notre talent pour mettre l’accent sur cette réforme.

Nombreux sont ceux qui sont écœurés du formalisme desséchant qui afflige la chrétienté. Beaucoup de gens perdent la foi parce qu’ils constatent le manque de vraie piété chez ceux qui prétendent être chrétiens. Si des témoignages dynamiques étaient apportés concernant les branches de l’œuvre relative à la santé et à la tempérance, un bon travail pourrait être accompli pour préparer la voie à la présentation de la vérité. ...

L’exposé des vrais principes de santé et de tempérance ne doit pas être laissé de côté comme s’il s’agissait d’une question sans importance, car presque chaque famille a besoin d’être instruite sur ce point. La conscience de beaucoup d’humains a besoin d’être sensibilisée pour qu’ils deviennent des pratiquants de la Parole de Dieu, de l’abnégation et pour qu’ils s’abstiennent de se laisser aller à leurs appétits incontrôlés. Quand vous attirez l’attention des gens sur les principes de la réforme sanitaire, vous faites une œuvre très utile qui préparera le chemin qui mène à la vérité. Mon guide m’a dit: “Éduquez, éduquez, éduquez”. L’esprit doit être éclairé, car l’intelligence des hommes est obscurcie. A cause des appétits pervertis, Satan peut s’introduire dans l’âme pour l’avilir et la détruire.—Lettre 1, 1875.

Deux aspects du message intimement liés—Les principes de la réforme sanitaire se trouvent dans la Parole de Dieu. Le message relatif à la santé est intimement lié au ministère de la Parole. Il entre dans les desseins de Dieu que l’influence bénéfique de la réforme sanitaire fasse partie intégrante du dernier grand effort destiné à proclamer le message évangélique.—Medical Ministry, 259 (Publ. 1899).

En de nombreux endroits—Puisque c’est un moyen de faire tomber les préjugés et d’atteindre les esprits, l’œuvre missionnaire médicale doit être entreprise non pas seulement dans une ou deux localités, mais dans beaucoup d’endroits où le message n’a pas encore été annoncé. Nous devons travailler en qualité de missionnaires médicaux pour guérir les âmes malades du péché en leur prêchant le message du salut. Cette œuvre fera disparaître les préjugés mieux que toute autre chose.—Testimonies for the Church 9:211 (Publ. 1909).

Nécessaire à l’avancement de la cause—L’œuvre missionnaire médicale est le bras droit du message évangélique. Elle est nécessaire à l’avancement de la cause de Dieu. Grâce à cette œuvre, hommes et femmes comprennent l’importance des bonnes habitudes de vie; et ainsi, le pouvoir salvateur de la vérité sera porté à la connaissance des humains. Des ouvriers initiés au travail missionnaire médical doivent se rendre dans tous les grands centres urbains. En tant que bras droit du message du troisième ange, les méthodes divines pour soigner les maladies nous ouvriront des portes pour l’introduction de la vérité présente.—Testimonies for the Church 7:59 (Publ. 1902).

Il y a des malades partout, et les serviteurs du Christ devraient être de véritables réformateurs en matière de santé, recevoir la formation voulue pour donner aux malades des traitements simples qui les soulageront, et pour prier avec eux. Ils ouvriront ainsi la porte qui permettra d’introduire la vérité. Une telle méthode ne pourra donner que de bons résultats.—Medical Ministry, 320 (Publ. 1911).

Le véritable objectif de l’évangélisation médicale

Une précieuse récolte—L’œuvre missionnaire médicale permet de développer une action d’évangélisation féconde. C’est dans la mesure où ces méthodes de travail agissent de concert que nous pouvons nous attendre à récolter des fruits particulièrement précieux pour le Seigneur.—The Review and Herald, 7 septembre 1905.

L’exemple du Christ—Le Christ cherchait à rencontrer les gens là où ils étaient, et il leur présentait les grandes vérités relatives à son royaume. Tandis qu’il allait de lieu en lieu, il bénissait et réconfortait ceux qui étaient en proie à la souffrance et guérissait les malades. Telle est notre mission. Dieu voudrait que nous secourions ceux qui sont dans le besoin.—Lettre 54, 1898.

Le message d’Esaïe 58—Le chapitre cinquante-huit d’Esaïe contient la vérité présente pour le peuple de Dieu. Nous avons ici un aperçu du lien qui unit l’œuvre médicale missionnaire et le ministère évangélique dans la proclamation du message au monde. La responsabilité d’accomplir une œuvre de miséricorde et de bienfaisance repose sur ceux qui observent le sabbat de l’Éternel. L’œuvre médicale missionnaire doit aller de pair avec le message, et être scellée du sceau de Dieu.—Manuscrit 22, 1901.

Les cœurs sont attendris—Le monde a besoin d’un antidote contre le péché. Si le missionnaire médical agit intelligemment pour soulager les souffrances et sauver des vies, les cœurs seront attendris. Ceux que l’on a aidés seront pleins de gratitude.

Tandis que le missionnaire agit sur les corps, Dieu agit sur les cœurs. Les paroles de réconfort qui sont prononcées sont comme un baume adoucissant, procurant assurance et confiance. Souvent aussi, l’ouvrier qui a du doigté pourra parler de l’œuvre que le Christ accomplissait quand il était sur la terre. Racontez à ceux qui souffrent l’histoire de l’amour de Dieu.—Manuscrit 58, 1901.

Redonner confiance en Dieu et en l’homme—Bien des humains ont perdu le sens des réalités éternelles, perdu leur ressemblance avec Dieu, et ils ne savent même plus s’ils ont ou non une âme à sauver. Ils n’ont ni foi en Dieu ni confiance en l’homme. Quand ils voient un homme, qui ne recherche ni les louanges, ni une récompense, venir dans leurs misérables foyers pour s’occuper des malades, nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus, témoigner l’amour et la compassion du Christ dont il est le messager, leurs cœurs sont touchés. Leur gratitude s’éveille. Leur foi aussi. Ils se rendent compte que Dieu prend soin d’eux, et quand on ouvre sa Parole, ils sont disposés à écouter.

Si les enfants de Dieu se consacrent à cette œuvre, nombreux sont ceux qui saisiront la main qui leur est tendue pour les sauver. Ils se sentiront poussés à se détourner de leurs mauvaises voies. Certains de ces rescapés pourront, par la foi dans le Christ, assumer des fonctions élevées à son service, et se voir confier des responsabilités dans l’œuvre du salut des âmes. Ils connaissent par expérience les besoins de ceux pour lesquels ils travaillent; et ils savent comment leur venir en aide et quels sont les meilleurs moyens pour opérer le sauvetage de ceux qui se perdent. Ils sont pleins de reconnaissance envers Dieu pour les bénédictions qu’ils ont reçues; leurs cœurs sont animés par l’amour et leurs énergies sont renforcées pour relever ceux qui, sans aide, en seraient incapables.—The Review and Herald, 3 août 1905.

La vraie science de l’œuvre missionnaire médicale—L’étude de la chirurgie et des autres disciplines médicales suscite beaucoup d’intérêt dans ce monde, mais la vraie science de l’œuvre missionnaire médicale, telle que le Christ l’accomplissait, est chose nouvelle et singulière aux yeux des diverses confessions chrétiennes et du monde. Mais cette œuvre trouvera la place qu’elle mérite quand un peuple possédant de grandes lumières—les adventistes du septième jour—prendra conscience de ses responsabilités et saura mieux profiter des occasions qui lui sont offertes.

Des jeunes gens et des jeunes filles doivent recevoir une formation pour s’engager dans l’œuvre missionnaire médicale en qualité de médecins, d’infirmiers ou d’infirmières. Mais avant que ces ouvriers ne soient employés, ils doivent donner la preuve qu’ils ont l’esprit de service, qu’ils sont animés de l’esprit missionnaire médical, et prêts pour cette œuvre évangélique.

Des étudiants devraient être formés en vue de servir en qualité de pionniers dans l’œuvre missionnaire. Les missionnaires médicaux qui sont envoyés à l’étranger devraient au préalable recevoir une instruction sérieuse. Ce sont les ambassadeurs du Christ, et ils doivent œuvrer en son nom avec toutes les compétences qu’ils ont, en priant le grand Médecin d’user de sa miséricorde et de sauver les gens par son pouvoir miraculeux.—Manuscrit 33, 1901.

Le vrai travail missionnaire médical—Voici la question dont nous devons nous pénétrer: Quel est le vrai travail missionnaire médical selon les principes de l’Evangile? Présentons partout devant les gens les conditions de la vie éternelle, telles qu’elles sont énoncées dans la Parole de Dieu. Ceux qui obéissent à cette Parole, rendant à Dieu et avec respect l’honneur qui lui est dû, montreront dans la pratique de leur vie qu’ils savent en quoi consiste le vrai travail missionnaire médical. Loin d’être exalté, le moi doit être humilié. ... Il est de la plus haute importance que tous ceux qui prétendent comprendre le travail missionnaire médical enseignent les principes de la vérité.—Manuscrit 126, 1905.

Rapports avec le ministère de l’Évangile

Augmenter l’efficacité de l’évangélisation—Certains n’ont aucune idée de la nécessité pour les ouvriers de devenir aussi des missionnaires médicaux. Un ministre de l’Évangile sera deux fois plus efficace dans son travail s’il sait comment soigner les malades. ...

Un ministre de l’Évangile, qui est en même temps missionnaire médical, et qui est capable de soulager les maux physiques, est, comme ouvrier, beaucoup plus efficace que celui qui en est incapable. Son ministère évangélique est beaucoup plus complet.—Medical Ministry, 245 (Publ. 1901).

Deux ministères associés—L’œuvre missionnaire médicale ne doit en aucun cas être dissociée du ministère évangélique. Le Seigneur a spécifié que les deux doivent agir aussi étroitement que le bras par rapport au reste du corps, sans quoi aucune branche de l’œuvre ne serait complète. L’œuvre missionnaire médicale illustre bien ce qu’est l’Évangile.—Testimonies for the Church 6:240, 241 (Publ. 1900).

Coordination dans le travail—Le ministère des serviteurs de Dieu, qui ont été appelés à prêcher l’Évangile éternel à toute créature, ne peut pas répondre pleinement aux besoins de nos contemporains. S’il est bon, pour les ouvriers évangéliques, d’apprendre dans la mesure du possible à dispenser des soins aux corps comme aux âmes, à l’exemple du Christ, ils ne sauraient cependant passer tout leur temps et dépenser toutes leurs énergies à soulager ceux qui sont dans le besoin. Le Seigneur a ordonné que ceux qui prêchent la Parole agissent en collaboration avec les missionnaires médicaux—médecins, infirmiers et infirmières chrétiens—qui ont reçu une formation spéciale pour soigner les malades et sauver les âmes.—Counsels to Parents, Teachers, and Students, 468 (Publ. 1913).

Les médecins doivent savoir qu’ils seront fréquement appelés à exercer le ministère d’un pasteur. Les missionnaires médicaux sont sous les ordres des prédicateurs. Les ouvriers devraient aller deux par deux, pour qu’ils puissent prier ensemble et se consulter. Ils ne devraient jamais être envoyés seuls. Le Seigneur Jésus-Christ envoya ses disciples deux par deux dans toutes les villes d’Israël avec cet ordre de mission: “Guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur: Le royaume de Dieu est proche.” [Cf. Luc 10:9.]

D’après la Parole de Dieu, un prédicateur est un instructeur. Il devrait être aussi un missionnaire médical. Mais tous ne se voient pas confier la même tâche. “Il [le Christ] a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ.” Ephésiens 4:11, 12.

Ceux qui travaillent au service de nos fédérations en qualité de prédicateurs devraient être formés en vue de dispenser des soins aux malades. Aucun ministre de l’Évangile ne devrait se vanter d’ignorer ce qu’il devrait savoir. L’œuvre missionnaire médicale permet à un homme d’entrer en contact avec ses semblables et avec Dieu. Les manifestations de sympathie et de confiance ne sont pas limitées au temps et à l’espace.—Medical Ministry, 249, 250 (Publ. 1901).

Indifférence parmi nos prédicateurs—Il y a dans notre monde de nombreux ecclésiastiques qui n’ont jamais entendu les merveilleuses et solennelles vérités qui nous ont été confiées. Ces hommes accomplissent une œuvre de valeur selon les lumières qu’ils possèdent, et un grand nombre d’entre eux sont plus avancés dans le domaine pratique que d’autres qui ont bénéficié de grandes lumières et de circonstances favorables.

L’indifférence qui se fait jour parmi nos prédicateurs concernant la réforme sanitaire et l’œuvre médicale missionnaire a de quoi nous surprendre. Ceux qui ne font pas profession de christianisme témoignent un plus grand intérêt pour ces questions que certains de nos propres membres; si nous ne nous ressaisissons pas, ils nous devanceront.—Testimonies to Ministers and Gospel Workers, 416, 417 (Publ. 1898).

L’appui du président de fédération—Nous demandons à ceux qui seront élus comme présidents de nos fédérations de faire en sorte que l’œuvre soit bien commencée dans les endroits où rien n’a été fait. Considérez l’œuvre missionnaire médicale comme prêtant main-forte à Dieu. Puisque c’est une méthode de travail qu’il a prescrite, elle mérite qu’on lui accorde une place et qu’on la soutienne. Les missionnaires médicaux ont tout autant besoin d’encouragements que les prédicateurs accrédités. Priez avec ces ouvriers, donnez-leur au besoin des conseils. Ne découragez pas leur zèle et ne sapez pas leur énergie. Veillez, par votre consécration et votre piété, à maintenir devant eux un idéal élevé. La vigne du Seigneur a grandement besoin de serviteurs, et pas une seule parole de découragement ne devrait être adressée à ceux qui se dévouent pour son œuvre.—Medical Ministry, 240, 241 (Publ. 1901).

L’œuvre missionnaire médicale doit être étroitement liée à la prédication de la Parole. Cette œuvre devrait être confiée à des hommes qui se sont montrés dignes de confiance, et qui sont fidèles aux principes. Dans chaque fédération, un homme devrait être désigné pour la superviser. Ce devrait être un homme qui a prouvé qu’il est consciencieux et intègre quand il doit traiter avec des gens du monde comme avec nos propres membres. Il doit être dépourvu de toute convoitise et de tout égoïsme.—Lettre 139, 1898.

L’esprit d’indépendance—À mesure que l’œuvre missionnaire médicale se développe, on sera tenté d’en faire une branche indépendante au sein de nos fédérations. Mais j’ai vu que ce ne serait pas une bonne chose. Les différentes branches de notre œuvre ne sont que les parties d’un grand tout. Elles n’ont qu’un seul et même centre. ...

Dans l’œuvre de l’Évangile, le Seigneur se sert de différents moyens, et rien ne doit dissocier ces moyens les uns des autres. Jamais on ne devrait implanter un établissement médical qui fonctionnerait comme une institution indépendante de l’Église. Nos médecins doivent agir de concert avec les ministres de l’Évangile. Grâce à leurs efforts, des âmes doivent être sauvées, afin que le nom de Dieu soit exalté. ...

Il n’entrait pas dans les plans de Dieu que l’œuvre missionnaire médicale finisse par remplacer la proclamation du message du troisième ange. Le bras ne saurait se substituer au corps. Le message du troisième ange est le message de l’Évangile pour ces derniers jours, et en aucun cas il ne doit être mis en veilleuse au bénéfice d’autres centres d’intérêt et considéré comme quelque chose d’accessoire. Lorsque, dans nos institutions, quelque chose est placé au-dessus du message du troisième ange, c’est que l’Évangile n’est plus la grande puissance dominante.—Testimonies for the Church 6:235-241 (Publ. 1900).

Le ministère médical ne doit pas prendre la place de l’évangélisation—L’œuvre missionnaire médicale ne doit pas se substituer au ministère de la Parole. Elle ne doit pas absorber les moyens financiers destinés à alimenter l’œuvre du Seigneur dans les pays étrangers. Quelle que soit l’origine des fonds versés au trésor, ces fonds appartiennent au Seigneur, et on ne devrait pas les utiliser aussi abondamment pour construire des bâtiments en Amérique. Les dons de nos membres ne devraient pas être engloutis dans les branches de l’œuvre qui produisent de maigres résultats. La vérité doit être proclamée, afin que la voie du Seigneur soit préparée. La trompette ne doit pas rendre un son confus [cf. 1 Corinthiens 14:8]. ...

L’œuvre missionnaire médicale doit laisser au ministère de la Parole la place qui lui revient. On ne doit jamais sousestimer la propagation de cette Parole. Le message du troisième ange ne doit pas être amoindri au point d’être totalement étouffé.—Manuscrit 177, 1899.

Le dernier ministère—Je dois vous dire qu’il n’y aura bientôt plus de travail à faire sur le plan pastoral, mais seulement une œuvre missionnaire médicale. La tâche d’un ministre de l’Évangile est d’exercer son ministère. Nos prédicateurs doivent travailler en exerçant le ministère de l’Évangile. ...

Vous ne serez pas des prédicateurs selon l’Évangile aussi longtemps que vous ne montrerez pas un vif intérêt pour l’œuvre missionnaire médicale, qui est un Évangile de guérison, de bénédiction et d’encouragement. ...

C’est à cause des directives que j’ai reçues du Seigneur que j’ai le courage de me lever au milieu de vous et de parler comme je le fais, et ce, en dépit de la manière dont vous considérez le travail missionnaire médical. J’affirme que cette œuvre est celle de Dieu. Le Seigneur veut que chacun de nos prédicateurs prenne rang parmi ses collègues. Prenez en main l’œuvre missionnaire médicale, et elle vous permettra d’entrer en contact avec les gens. Leurs cœurs seront touchés quand vous subviendrez à leurs besoins. Tandis que vous soulagerez leurs souffrances, vous aurez la possibilité de leur parler de l’amour de Jésus.—Counsels on Health, 533 (Publ. 1901).

Des méthodes simples

Comment le Christ venait en aide aux humains—Lisez les textes concernant la manière dont le Sauveur nourrit toute une multitude avec cinq pains et deux poissons. ... Cette réponse miséricordieuse aux besoins temporels contribue à fixer dans l’esprit des gens les merveilleuses paroles de vérité qu’il avait prononcées. ...

Par ce miracle, le Christ a montré comment l’œuvre missionnaire médicale est liée au ministère de la Parole. Ses disciples doivent prendre le pain de vie et l’eau du salut, et les donner à ceux qui soupirent après une aide spirituelle. Et dès lors que des besoins existent, ils ont le devoir de nourrir les affamés et de vêtir ceux qui sont nus. Ils réalisent ainsi un double service pour le Maître. La beauté et l’utilité de l’œuvre que nous accomplissons pour Dieu consiste dans sa symétrie, son harmonie, dans sa souplesse polyvalente.—Manuscrit 5, 1901.

Entrer en contact étroit avec l’humanité souffrante—Le Christ nous a laissé un exemple, afin que nous suivions ses traces. Il s’approchait toujours des plus nécessiteux, des plus désespérés, qui, attirés par sa sympathie, venaient près de lui. Il donnait l’assurance à tous ceux qui souffraient, qui étaient dans le besoin et à tous les pécheurs, que le grand Médecin ne les abandonnait jamais et était prêt à les aider spirituellement. Nous nous tenons trop loin de l’humanité souffrante. Entrons en contact plus étroit avec le Christ, pour que nos âmes soient remplies de sa grâce et du désir d’en faire bénéficier nos semblables.—Lettre 17, 1903.

Un travail de portée pratique—Souvenons-nous que l’œuvre qui consiste à atteindre les âmes ne doit pas s’inspirer d’une seule méthode, quelle qu’elle soit. L’œuvre missionnaire médicale doit être poursuivie, non d’après les règles rigides d’un seul homme, mais d’après les enseignements du Christ. Tout ce que nous faisons doit porter l’empreinte du Saint-Esprit. Il nous faut travailler comme le Christ lui-même travaillait, d’une manière pratique. Ainsi, nous serons sur la bonne voie.

L’ordre de mission divin n’a nul besoin d’être modifié. La manière dont le Christ présentait la vérité n’a pas à être améliorée. L’ouvrier qui essaie d’employer des méthodes susceptibles d’attirer ceux qui aiment le monde, en pensant qu’ainsi la répulsion qu’ils éprouvent à porter la croix disparaîtra, ne fait qu’affaiblir son influence. Gardez la simplicité de la piété.—Lettre 123, 1903.

Savoir donner des traitements simples—Que nos prédicateurs qui ont acquis de l’expérience en prêchant la Parole apprennent à donner des traitements simples, et se mettent à l’œuvre en qualité de prédicateurs médicaux. Dès maintenant, nous avons besoin d’ouvriers, de missionnaires médicaux.—Manuscrit 141, 1903.

Enseigner les principes d’une vie saine—Les prédicateurs de l’Évangile devraient être capables d’instruire les gens concernant les principes d’une vie saine. La maladie sévit partout et pour une grande part elle pourrait être évitée en respectant les lois de la santé. Les gens ont besoin de comprendre l’influence des principes sanitaires sur leur bien-être, pour la vie présente et pour celle qui est à venir. Il leur faut prendre conscience de leur responsabilité à l’égard de leur corps, destiné à être la demeure de leur Créateur, leur corps dont il veut qu’ils soient de fidèles économes.

Des milliers de personnes ont besoin d’instructions concernant les méthodes simples pour soigner les malades et les accepteraient volontiers—des méthodes qui doivent remplacer l’utilisation des médicaments toxiques. Les gens ont grand besoin d’être éclairés en matière de réforme alimentaire. Des habitudes alimentaires erronées et une nourriture malsaine portent une grande part de responsabilité dans l’intempérance, les crimes et les malheurs qui affligent notre monde.

En enseignant les principes de santé, souvenez-vous du grand objectif de la réforme sanitaire: le développement le plus élevé du corps, de l’esprit et de l’âme. Expliquez que les lois de la nature étant d’origine divine sont destinées à notre bien; que l’obéissance à ces lois assure le bonheur dans cette vie, et contribue à nous préparer à la vie future.

Encouragez vos auditeurs à étudier cette merveille qu’est le corps humain, et les lois qui le régissent. Ceux qui discernent les marques de l’amour de Dieu, qui comprennent quelque chose à la sagesse, au caractère bénéfique de ses lois, et aux bienfaits de l’obéissance, verront leurs devoirs et leurs responsabilités sous un angle tout différent. Au lieu de considérer le respect des lois de la santé comme un sacrifice et une contrainte, ils les envisageront comme ce qu’elles sont en réalité: une inestimable bénédiction.

Tout prédicateur de l’Évangile devrait considérer que l’enseignement des principes d’une vie saine fait partie de son ministère. Cette œuvre est grandement utile et le public s’y intéresse.—Counsels on Health, 389, 390 (Publ. 1914).

Cours de cuisine—Organisons des cours de cuisine, et donnons dans les familles des instructions sur l’art de préparer des aliments sains. Que jeunes et vieux apprennent à cuisiner plus simplement. Partout où la vérité est proclamée, enseignons aux gens à préparer des aliments d’une manière à la fois simple et appétissante. Montrons-leur qu’un régime nourrissant peut être obtenu sans viande.

Disons-leur qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Que nos médecins, en sages éducateurs, montrent les dangers de l’intempérance, et enseignent que s’abstenir des choses que Dieu a défendues est le seul moyen de préserver la santé du corps et de l’esprit.—Témoignages pour l’Église 3:429, 430 (Publ. 1909).

On doit organiser des cours de cuisine en de nombreux endroits. Cette œuvre peut commencer de façon modeste, mais à mesure que ceux qui donnent ces cours font de leur mieux pour éclairer le public, le Seigneur leur donnera les qualifications voulues. La parole du Seigneur est: “Ne leur interdisez pas; car je me ferai connaître à eux comme leur Instructeur”.

Il travaillera avec ceux qui suivent ses plans, en instruisant les gens sur la manière de changer leur régime alimentaire en préparant des aliments sains et peu coûteux. Ainsi, les pauvres seront encouragés à adopter les principes de la réforme sanitaire; et on les aidera à devenir laborieux et à avoir davantage confiance en eux-mêmes.

J’ai vu que des hommes et des femmes compétents étaient enseignés par Dieu sur la façon de préparer comme il faut des aliments sains et savoureux. Bon nombre d’entre eux sont jeunes; mais il y a aussi des personnes d’âge mûr. J’ai reçu des instructions pour encourager l’organisation de cours de cuisine partout où l’œuvre missionnaire médicale a été engagée. Toutes les raisons susceptibles d’inciter les gens à pratiquer la réforme alimentaire doivent être mentionnées. Que le maximum de lumière brille sur eux. Enseignez-leur à apporter toutes les améliorations possibles dans la préparation des aliments, et encouragez-les à faire part de ce qu’ils ont appris à d’autres personnes.—Testimonies for the Church 7:113 (Publ. 1902).

De porte en porte—Certains devraient faire un travail de maison en maison, donnant des conseils sur l’art de préparer des aliments sains. De très nombreuses personnes seront sauvées de la dégénérescence physique, mentale et morale grâce à la réforme sanitaire. Ces principes s’imposeront d’eux-mêmes à l’esprit de ceux qui recherchent la lumière; et à partir de là, ces gens progresseront dans la connaissance de toute la vérité.—The Review and Herald, 6 juin 1912.

Enseigner, enseigner, enseigner—Nous devons enseigner, enseigner, enseigner, d’une manière attrayante et intelligente. Il nous faut prêcher la vérité, prier pour sa diffusion et la vivre; nous devons mettre son influence bénéfique, vivifiante à la portée de ceux qui ne la connaissent pas. Lorsque les malades sont mis en contact avec le Dispensateur de la vie, leurs facultés mentales et physiques sont renouvelées. Mais pour cela, il faut qu’ils pratiquent le renoncement à eux-mêmes et qu’ils soient tempérants en toute chose. A cette seule condition, ils échapperont à la dégradation physique et spirituelle, et leur santé sera rétablie.

Quand l’organisme humain fonctionne en harmonie avec les lois divines qui conditionnent la vie, comme cela est mis en lumière dans l’Évangile, la maladie est vaincue et la santé reprend rapidement le dessus. Lorsque les hommes agissent en accord avec le Dispensateur de la vie, qui a donné la sienne pour eux, des pensées de joie remplissent leur esprit. Le corps, l’esprit et l’âme sont sanctifiés. Hommes et femmes reçoivent les instructions du grand Maître, et tout ce sur quoi ils portent leurs regards ennoblit et enrichit leurs pensées. Leur affection se dirige dans un élan de joie et de gratitude vers le Créateur. La vie de celui qui est transformé à l’image du Christ est une lumière brillant dans les ténèbres.—Medical Ministry, 262, 263 (Publ. 1905).

Largeur de vues—C’est une science de s’occuper de ceux qui semblent particulièrement faibles. Si nous voulons enseigner les autres, il nous faut d’abord nous mettre à l’école du Christ. Nous avons besoin d’avoir des vues larges si nous voulons accomplir une véritable œuvre missionnaire médicale. ...

Il nous faut faire preuve de tact pour exercer un ministère auprès de ceux qui paraissent ignorants et égarés. Grâce à des efforts suivis, nous devons les aider pour qu’ils deviennent utiles dans l’œuvre du Seigneur. Si nous leur témoignons un intérêt constant, bienveillant et aimant, ils y seront naturellement sensibles.

Nous devons coopérer avec le Seigneur Jésus pour redonner aux incompétents et aux égarés l’intelligence et la pureté. L’importance d’une telle œuvre se situe sur le même plan que celle du ministère évangélique.—Medical Ministry, 208, 209 (Publ. 1905).

Action antitabagique et en faveur de la tempérance

L’homme s’est laissé dépouiller de sa raison—Satan tient l’humanité captive par l’usage des boissons alcoolisées, du tabac, du thé et du café. Le cerveau, que Dieu nous a donné et qui devrait être gardé lucide, est obscurci par l’usage des narcotiques, et rendu incapable de juger des choses correctement. C’est l’ennemi qui gouverne. L’homme a vendu sa raison pour prix de ce qui la lui a fait perdre. Il n’a plus aucune notion du bien. L’usage de ces maudites boissons alcoolisées est légal, et mène à la ruine non seulement celui qui en consomme, mais souvent toute sa famille.

Les conséquences tragiques de l’alcoolisme se manifestent par les horribles meurtres qui sont perpétrés. L’intempérance est largement répandue. Il est impossible de dire à quel point les facultés humaines sont perverties par l’usage des stupéfiants.—Manuscrit 11, 1899.

Un impérieux devoir—Voici un certain nombre d’années, nous considérions la propagation des principes de tempérance comme l’un de nos premiers devoirs. Il devrait en être de même aujourd’hui.—Medical Ministry, 266 (Publ. 1907).

Méthodes pour présenter le message de la tempérance—Le sujet de la tempérance devrait être exposé avec force et clarté. Que l’on dise aux gens quelle bénédiction ce serait pour eux d’adopter les principes de santé. Qu’ils comprennent que la volonté de Dieu est qu’hommes et femmes se portent bien. Dirigez leurs regards vers le grand sacrifice consenti pour que le genre humain soit régénéré et ennobli. Bible en main, présentez les exigences de Dieu. Dites à vos auditeurs qu’il s’attend à ce qu’ils utilisent les facultés de leur esprit et de leur corps de manière à l’honorer. Expliquez-leur de quelle façon l’ennemi essaie de faire tomber les êtres humains en les poussant à se livrer à leurs désirs pervertis.

Dites-leur avec clarté et sérieux de quelle manière des milliers d’hommes et de femmes utilisent l’argent de Dieu pour se corrompre et pour faire de ce monde un enfer. Des millions de dollars sont dépensés pour des choses qui font perdre la raison aux humains. Présentez ce sujet de façon si limpide que son évidence tombe sous le sens. Parlez alors du Sauveur, qui est venu dans ce monde pour délivrer hommes et femmes de toutes sortes de pratiques coupables. “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16.

Demandez à ceux qui assistent aux réunions de vous aider dans l’œuvre que vous essayez d’accomplir. Expliquez-leur que de mauvaises habitudes ont pour effet de rendre malades les corps et les esprits et provoquent des malheurs indescriptibles. L’usage des boissons alcoolisées prive de leur raison des milliers de personnes. Et pourtant la vente de ces boissons est autorisée par la loi. Dites-leur qu’ils doivent accéder au ciel et ne pas être détruits en enfer. Invitez-les à signer une promesse. La mission dont Dieu vous a investis vous confère l’autorité requise. Que les feuilles d’engagement soient préparées d’avance, et présentées à l’issue de la réunion.

Personne ne devrait essayer d’accomplir seul cette tâche; mais que plusieurs s’unissent pour mener cette action. Qu’ils s’avancent pour délivrer un message du ciel, pénétrés de la puissance du Saint-Esprit. Qu’ils fassent appel à toute leur force et qu’ils prononcent des paroles rendues éloquentes par l’efficacité de l’Esprit. Qu’ils demandent aux auditeurs de prêter leur concours dans l’œuvre qui consiste à avertir les grandes villes. Que l’on fasse comprendre aux hommes et aux femmes combien il est déplorable de dépenser de l’argent pour des plaisirs qui ruinent la santé de l’esprit, de l’âme et du corps. ...

Le royaume de Dieu ne peut être établi par le soutien du monde, mais par l’implantation de la nature du Christ dans l’humanité, par le Saint-Esprit. “A tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.” Jean 1:12, 13. L’enseignement et la prédication de la Parole de Dieu sont les moyens humains par lesquels cette œuvre est accomplie.—Manuscrit 42, 1905.

Aide apportée à des fumeurs—J’ai rencontré en Australie un homme considéré comme affranchi de toute intempérance, sauf sur un point. Il faisait usage de tabac. Cet homme est venu nous écouter sous la tente, et, comme il nous l’a raconté plus tard, la nuit suivante, une fois rentré chez lui, il se mit à lutter contre son habitude de fumer, et remporta la victoire. Plusieurs personnes de sa parenté lui avaient dit qu’elles lui donneraient cinquante livres* s’il réussissait à se débarrasser de son tabac, convaincues qu’il n’y arriverait pas. “Mais, dit-il, quand vous nous présentez les principes comme vous l’avez fait, je ne peux pas aller contre. Vous nous parlez du renoncement de Celui qui a donné sa vie pour nous. Il est vrai que je ne le connais pas encore, mais je désire le connaître. Je n’ai jamais prié chez moi. J’ai renoncé au tabac, mais je ne peux pas aller plus loin.”

Nous avons prié pour cet homme; après notre départ, nous lui avons écrit, et plus tard nous lui avons rendu visite. Finalement, il s’est donné à Dieu, et il est devenu un véritable pilier dans l’église de la localité où il vit. Il travaille de tout son cœur pour amener les personnes de sa parenté à la connaissance de la vérité.—The General Conference Bulletin, 23 avril 1885.

La victoire par la foi—Cette œuvre doit nous permettre d’atteindre toutes les classes de la société. Quand le Saint-Esprit agit parmi nous, des âmes qui ne sont pas prêtes pour la venue du Christ sont convaincues de péché. De nombreuses personnes viennent à nos réunions et se convertissent alors que pendant des années elles n’avaient pas assisté aux offices religieux. La simplicité de la vérité touche leur cœur. Les fervents du tabac renoncent à leur idole et l’alcoolique renonce aux boissons alcoolisées. Ces gens n’auraient jamais pu y arriver, s’ils ne s’étaient pas réclamés par la foi des promesses de Dieu, pour le pardon de leurs péchés. La vérité telle qu’elle se révèle dans la Parole vient à la connaissance des grands et des petits, des riches et des pauvres, et ceux qui acceptent le message deviennent des ouvriers avec nous et avec Dieu. Ainsi, une grande force est mise en œuvre pour travailler dans l’harmonie.—Manuscrit 3, 1899.

Évangélisation médicale dans les grands centres urbains

De ville en ville et de village en village—À tous, riches et pauvres, libres et esclaves, le Christ, le Messager de l’alliance, apportait la bonne nouvelle du salut. Les gens se pressaient autour de lui. De près et de loin, ils accouraient pour être guéris, et il les guérissait tous. Sa renommée de grand Guérisseur s’étendait dans toute la Palestine, depuis Jérusalem jusqu’en Syrie. Les malades se rendaient dans les lieux où ils espéraient qu’il passerait, pour pouvoir faire appel à lui—et il les guérissait de leurs maux. Les riches, eux aussi, venaient à lui, désireux d’entendre ses paroles et d’être touchés de sa main. Il allait ainsi, de ville en ville et de village en village, prêchant l’Évangile et guérissant les malades—lui, le Roi de gloire, sous l’humble vêtement de l’humanité.—The Review and Herald, 23 juillet 1914.

L’appel de Dieu—Le Seigneur adresse un appel, non seulement aux prédicateurs, mais aussi aux médecins, aux infirmiers et aux infirmières, aux représentants-évangélistes et aux laïques consacrés possédant des dons divers, connaissant la Parole de Dieu et la puissance de sa grâce, pour répondre aux besoins des grandes villes qui n’ont pas été averties. Le temps passe rapidement, et le travail abonde. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour tirer le meilleur parti possible des occasions qui se présentent à nous.—The Acts of the Apostles, 158, 159 (Publ. 1913).

Une porte d’accès dans les foyers—L’œuvre missionnaire médicale est une voie d’accès par laquelle la vérité peut pénétrer dans beaucoup de foyers de ces grands centres urbains. Dans chaque grande ville, on trouvera des personnes qui apprécieront les vérités du message du troisième ange.—Counsels on Health, 556 (Publ. 1906).

La réforme sanitaire intégrée dans tout effort d’évangélisation—Les principes de la réforme sanitaire doivent être mis en relief comme faisant partie intégrante de l’œuvre à accomplir dans ces grandes villes. Le message du troisième ange doit retentir avec force. Que les enseignements touchant la réforme sanitaire soient dispensés à l’occasion de tout effort fait pour présenter la lumière de la vérité au public. Que des ouvriers qualifiés soient désignés pour enseigner la vérité avec sagesse, clarté et simplicité.—Medical Ministry, 304 (Publ. 1910).

Très en retard—Nous sommes très en retard pour ce qui concerne l’œuvre qui aurait dû être accomplie dans ces grandes villes si longtemps négligées. La tâche sera maintenant plus difficile à réaliser que si nous l’avions accomplie voici quelques années. Mais si nous nous mettons à l’œuvre au nom du Seigneur, les barrières tomberont et nous remporterons de grandes victoires.

Pour ce travail, nous avons besoin du concours de médecins et de prédicateurs de l’Évangile. Nous devons supplier le Seigneur de venir à notre aide, et faire de notre mieux, allant de l’avant avec toute l’énergie dont nous sommes capables pour que Dieu nous ouvre des portes dans les grands centres urbains. Si, dans le passé, nous avions agi conformément aux plans du Seigneur, de nombreuses lumières brilleraient avec éclat alors qu’aujourd’hui elles s’éteignent.—Medical Ministry, 301, 302 (Publ. 1909).

Faire connaître au public les principes de la réforme sanitaire—Il y a une grande œuvre à faire pour porter à la connaissance du public les principes de la réforme sanitaire. Des réunions ouvertes à tous devraient être tenues pour introduire le sujet, et des cours devraient être organisés dans lesquels les personnes intéressées seraient particulièrement familiarisées avec nos aliments sains et apprendraient comment on peut suivre un régime sain, nourrissant, appétissant, sans avoir recours à la viande, au thé ou au café. ...

Inculquez à vos auditeurs les principes de la tempérance avec toute la force que donne l’onction du Saint-Esprit. Expliquez qu’il est nécessaire de pratiquer l’abstinence totale de toute boisson alcoolisée. Montrez les ravages opérés dans l’organisme quand on fait usage de tabac et d’alcool. Exposez vos méthodes de traitement. Que les causeries que vous donnez soient de nature à éclairer vos auditeurs. Dieu a pitié des injustes. Ces réunions seront une occasion de définir en quoi consiste la réforme sanitaire.—Lettre 343, 1904.

Des établissements médicaux à proximité des grandes villes—Le Seigneur m’a montré qu’il devrait y avoir des établissements médicaux à proximité de nombreuses grandes villes. ... Des locaux convenables devraient être prévus où nous pourrions accueillir les malades et ceux qui souffrent habitant loin des grands centres urbains, qui ne savent rien de notre Église et presque rien des vérités bibliques. On doit faire tous les efforts possibles pour faire comprendre aux malades que la maladie peut être guérie par des méthodes rationnelles de traitement, sans faire appel à des produits toxiques. Que les malades soient éloignés des environnements et des relations néfastes, et qu’ils soient placés dans nos établissements médicaux où ils pourront être soignés par des infirmiers, des infirmières et des médecins, et où ils pourront apprendre à connaître la Parole de Dieu.—Lettre 63, 1905.

Implanter des centres pour le message—Dieu désire que nous redoublions d’efforts dans de nombreuses localités, et que nous y établissions de petits centres. Une œuvre destinée à ouvrir la voie pour l’avancement de la vérité doit être accomplie; elle aura pour effet d’augmenter la foi des âmes. ...

De nombreux territoires doivent être travaillés, et nous ne devrions pas envisager de développer de grands intérêts dans quelques localités favorisées. Le Seigneur m’a donné des instructions selon lesquelles nous ne devons pas multiplier la création de grands centres; car dans chaque territoire il devrait y avoir des facilités pour que l’œuvre y soit continuée avec succès. C’est pourquoi il ne faut pas que tout l’argent disponible soit englouti au bénéfice de quelques grandes institutions. Dans les centres urbains petits et grands, et dans la périphérie des villes, nous devrions maintenir de petits centres où habiteront de fidèles sentinelles qui travailleront pour le salut des âmes. Où que l’ouvrier aille, ses efforts devraient aboutir à l’implantation d’un de ces petits centres qui favoriserait l’avancement de la cause. Si les serviteurs de Dieu accomplissent consciencieusement leur tâche, la Providence permettra que dans beaucoup d’endroits des portes s’ouvrent.

Il faut déployer des efforts dans les chemins et le long des haies. Nous n’accomplissons pas notre œuvre en suivant les plans les meilleurs. Nous devrions élaborer des plans en vue de fractionner et de répartir le personnel dont nous disposons, pour que nous puissions commencer l’œuvre dans de nouveaux territoires.—Lettre 30, 1911.

En dehors de l’Amérique—L’œuvre missionnaire médicale est le bras droit de l’Évangile. Elle est utile à l’avancement de la cause de Dieu. Grâce à cette œuvre, hommes et femmes sont amenés à comprendre l’importance de bonnes habitudes de vie, et ils connaîtront le pouvoir salvateur de la vérité. Des ouvriers bien formés doivent se rendre dans toutes les grandes villes pour y faire un travail missionnaire médical. En rapport étroit avec le message du troisième ange, les méthodes divines de traitement des maladies ouvriront des portes pour y faire pénétrer la vérité présente. De la littérature touchant la santé doit être diffusée dans beaucoup de pays. Nos médecins d’Europe et des autres pays devraient prendre conscience de la nécessité d’avoir des ouvrages sur la santé préparés par des hommes qui sont sur le terrain et qui peuvent rencontrer les gens, là où ils sont, en tenant compte de leur niveau culturel.—Testimonies for the Church 7:59 (Publ. 1902).

Évangéliser au moyen de nos institutions

Ce qu’implique la prédication de l’Évangile—Prêcher l’Évangile suppose bien plus que beaucoup ne le pensent. C’est une œuvre vaste et d’une très grande portée. Nos établissements médicaux m’ont été présentés comme des moyens particulièrement efficaces pour promouvoir le message de l’Évangile.—Manuscrit 5, 1908.

Guérir les âmes—Certaines personnes seront attirées par tel aspect de l’Évangile, d’autres par un autre aspect. Le Seigneur nous a donné des directives pour que nous travaillions de manière à atteindre toutes les classes de la société. Le message doit être propagé dans le monde entier. Nos centres médicaux doivent nous aider à augmenter les effectifs du peuple de Dieu. Nous ne devons pas établir un petit nombre d’institutions géantes, car de cette façon il nous serait impossible de faire connaître aux patients les messages qui apporteraient la santé à leur âme. De petits centres médicaux doivent être ouverts un peu partout.—Medical Ministry, 327 (Publ. 1905).

Rendre l’Évangile attractif—Ceux qui sont employés dans nos centres médicaux doivent être des éducateurs. Par des paroles aimables et par leur bienveillance, ils doivent rendre l’Évangile attractif. En tant que disciples du Christ, ils devraient chercher à donner, concernant la religion qu’ils professent, la meilleure impression qui soit et à inspirer des pensées élevées. Certains malades seront touchés, grâce à leur influence, pour le temps présent et pour l’éternité.

Dans l’œuvre qui consiste à venir en aide à nos semblables, nous pouvons remporter de merveilleuses victoires. Nous devons nous dévouer avec un zèle infatigable, avec une fidélité réelle, avec abnégation et patience à la tâche qui consiste à venir en aide à ceux qui ont besoin de connaître un épanouissement. Des paroles de bonté et de réconfort accompliront des merveilles. Si l’on fait des efforts constants et dynamiques en leur faveur, sans les critiquer ni les réprimander, beaucoup de gens montreront qu’ils sont capables de faire des progrès. Moins vous les critiquerez, plus vous exercerez une bonne influence sur eux. Pour bien des personnes, de fréquentes réprimandes feront plus de mal que de bien. Que tous soient exhortés à témoigner de la bonté du Christ.—Medical Ministry, 208, 209 (Publ. 1905).

L’objectif suprême—La conversion des âmes est le grand objectif qui doit être visé dans nos établissements médicaux. C’est dans ce but que de telles institutions existent. Les malades et les affligés qui y viennent sont mis en contact avec les prédicateurs de l’Évangile. Oh! quelle magnifique occasion nous est ainsi offerte de répandre la semence de la vérité!—Lettre 213, 1902.

Que l’atmosphère spirituelle qui règne dans ces établissements soit telle que les hommes et les femmes qui y sont admis pour que l’on soigne leurs maux physiques acquièrent le sentiment que leurs âmes malades ont aussi besoin d’être guéries. ...

Des causeries empreintes de simplicité et de sérieux peuvent être tenues dans le salon, au cours desquelles on pourra attirer l’attention de ceux qui souffrent sur l’unique espoir du salut de l’âme. Ces réunions à caractère religieux devraient être courtes et celui qui parle devrait aller droit au but; elles se révéleront être une bénédiction pour les auditeurs. La parole de Celui qui créa le monde en six jours et qui “se reposa au septième jour” devrait être effectivement gravée dans les esprits. ...

Des publications contenant les précieuses vérités de l’Évangile devraient être placées dans les chambres des patients, ou dans un endroit où ils peuvent avoir facilement accès. Il devrait aussi y avoir une bibliothèque dans chaque institution médicale, et cette bibliothèque devrait disposer de livres contenant la lumière de l’Évangile. On devrait faire en sorte que les malades puissent avoir accès en permanence à la littérature qui traite de la vérité présente. ...

Que nos établissements médicaux deviennent ce qu’ils devraient être: des maisons où l’on s’emploie à guérir les âmes malades du péché. Cela se réalisera quand les ouvriers jouiront d’une relation vivante avec le grand Médecin.—Manuscrit 5, 1908.

Une aide spirituelle indispensable—Dans nos centres médicaux, établis un peu partout dans le monde, nous avons besoin de médecins réellement convertis et d’ouvriers animés de sagesse—des hommes et des femmes qui n’imposeront pas leurs idées particulières aux malades, mais qui leur présenteront les vérités de la Parole de Dieu de manière à les réconforter, à les encourager et à être pour eux une bénédiction. Telle est l’œuvre pour laquelle nos établissements médicaux ont été construits—pour présenter comme il convient les vérités de la Parole de Dieu et conduire hommes et femmes à Jésus-Christ.

Que les services religieux qui sont tenus chaque jour soient courts, mais instructifs. Présentez la Bible et son Auteur, le Dieu du ciel et de la terre, et Jésus-Christ son Fils, le merveilleux don de Dieu au monde. Dites aux patients comment le Sauveur est venu sur la terre pour révéler l’amour de Dieu aux humains. Parlez-leur du grand sacrifice qu’il a consenti pour venir ici-bas afin d’y vivre et d’y mourir. Qu’ils sachent que par la foi en lui, tout être humain pécheur peut devenir participant de la nature divine, et apprendre à coopérer avec Dieu dans l’œuvre de la rédemption.—Medical Ministry, 208 (Publ. 1909).

Faire tomber les préjugés—Les enseignements donnés aux patients dans nos établissements médicaux ne doivent pas être présentés sous forme de lois auxquelles il faut se soumettre. Il m’a été dit: “Tout ce qui peut être fait doit l’être dans le but de conduire les malades et tous ceux qui souffrent sur le chemin de la vérité et de la justice. L’œuvre missionnaire médicale est un des moyens d’y parvenir. Nous n’avons pas idée combien de préjugés disparaissent quand les gens sont mis en contact avec de vrais médecins missionnaires. Alors que médecins, infirmiers et infirmières s’efforcent de faire en faveur de ceux qui souffrent ce que le Christ fit quand il était sur la terre, la vérité pour notre temps trouvera accès aux esprits et aux cœurs.” ...

Au cours des cultes du soir qui ont lieu dans nos établissements médicaux, chaque patient devrait avoir la faculté de poser des questions.—Lettre 213, 1902.

Questions sur la doctrine—Le parloir de l’institution, lieu de rencontre d’une foule hétéroclite de patients, n’est pas l’endroit qui convient pour parler de doctrine. Que nos vies conséquentes avec notre foi gagnent la confiance des gens et éveillent chez eux le désir de connaître les raisons de nos croyances. Invitez ensuite ceux qui posent des questions à assister aux services du sabbat.—Manuscrit 53, 1899.

Faire preuve de modération—Vous avez une œuvre importante à faire dans nos établissements médicaux. Dans votre ministère auprès des malades, ne leur donnez pas l’impression que vous voulez à tout prix qu’ils comprennent nos convictions religieuses et qu’ils y souscrivent. Certes, il est bien naturel que nous ayons ce vif désir, mais la plupart du temps, mieux vaut faire preuve de modération. Les paroles qui nous semblent appropriées peuvent, parfois, causer beaucoup de mal et fermer une porte qui aurait pu être largement ouverte.

Témoignez d’un amour plein de sollicitude et d’une patience éclairée par le bon sens. Si vous vous trouvez devant une occasion de présenter un argument percutant, il est souvent préférable de vous abstenir. Ne saisissez pas toutes les occasions qui s’offrent à vous pour donner les preuves les plus fortes que vous connaissez; car on vous soupçonnerait d’essayer uniquement de convertir votre interlocuteur à la foi adventiste.

La Parole de Dieu présentée dans toute sa simplicité recèle un grand pouvoir de convaincre les hommes de la vérité. Laissez la Parole parler d’elle-même, et accomplir son œuvre. Faites preuve d’une sage réserve dans vos efforts d’évangélisation. Ne mettez pas trop l’accent sur les questions qui impliquent une prise de position. Attendez que l’on vous pose des questions. Que votre exemple parle de lui-même. Que vos paroles et vos actes montrent que vous croyez aux paroles du Maître vivant.—Lettre 308, 1906.

Agir avec tact—Il nous faut faire connaître la vérité divine et vivante dans nos institutions médicales. Cela ne veut pas dire que le médecin ou l’un des ouvriers doive présenter la vérité à tout le monde. Ce n’est pas ainsi qu’il faut agir; la vérité peut être enseignée d’une autre façon. Les infirmiers ou infirmières et les ouvriers ne doivent pas aborder les patients en leur disant: “Nous croyons au message du troisième ange.” Ce travail n’est pas de leur ressort—à moins que les malades n’éprouvent le désir d’écouter, que leurs objections n’aient été écartées et que leur cœur n’ait été attendri.

Agissez de telle manière que les patients se rendent compte que les adventistes du septième jour sont des gens doués de bon sens. Comportez-vous de telle manière qu’ils sentent que l’institution est un lieu de tranquillité. La vérité biblique doit, certes, être présentée, mais certains points particuliers de la vérité ne doivent pas être exposés à tous les malades, indistinctement. Si certains patients vous posent des questions, faites-leur connaître les raisons de votre foi. Ainsi, la lumière brillera.

On peut très bien inviter les patients à assister à nos réunions, où ils entendront la vérité, mais avec le sentiment que celle-ci ne leur est pas imposée. Et quand ils quitteront l’établissement et qu’ils entendront des personnes dire: “Je ne veux pas aller dans cette maison pour qu’on fasse de moi un adventiste du septième jour”, ils leur répondront que le personnel de cet établissement médical n’impose la vérité à personne.

En tout état de cause, il est inévitable que des patients posent des questions touchant notre foi. Il en est qui ont faim et soif de vérité, et ceux-là la trouveront. C’est pourquoi nous voulons que notre institution soit créée sans délai.—Manuscrit 111, 1899.

Le témoignage d’une vie conséquente—Ces vérités sacrées, crues et pratiquées, ne doivent pas être présentées comme si on voulait les imposer à quiconque, mais elles doivent être exposées dans l’esprit du Maître. Le Saint-Esprit touchera des esprits nobles et ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Dans tous nos établissements médicaux, nous devrions disposer d’hommes qui comprennent la doctrine de la vérité et qui soient capables de la présenter par la parole et par la plume. Ils entreront en contact avec des gens qui sont loin d’être médiocres, et ils plaideront avec eux comme ils le feraient avec un fils unique. Le Seigneur dit que nous ne devrions pas confier des responsabilités importantes à des personnes sans expérience et qui n’ont pas une connaissance approfondie de la vérité biblique.

Nombreux sont ceux qui s’imaginent que l’apparence, le style et un certain vernis sont très efficaces pour atteindre les classes élevées; mais c’est une erreur, car ces gens ne sont pas dupes. Certes, l’apparence joue un rôle, un grand rôle même pour faire impression sur les esprits, mais elle doit être le reflet de la piété. Qu’il soit manifeste que les ouvriers sont en communion avec Dieu et avec le ciel. On ne devrait pas chercher à obtenir la caution des gens du monde pour donner une image de marque et de l’influence à l’œuvre qui doit être accomplie dans ces derniers jours. Etre conséquent avec soi-même c’est posséder un joyau. Notre foi, notre vêtement et notre comportement doivent être en harmonie avec l’esprit de notre œuvre, qui consiste dans la propagation du message le plus solennel jamais prêché à l’humanité.

Notre mission consiste à gagner des hommes à la vérité, à la fois par la parole et par l’exemple, grâce au témoignage d’une vie de piété. La vérité sous tous ses aspects doit être vécue et témoigner ainsi qu’il y a harmonie entre la foi et la pratique. Le Seigneur peut impressionner les hommes, et il le fera grâce à notre profond sérieux. Notre manière de nous vêtir, notre attitude, nos paroles et la profondeur d’une expérience grandissante dans le domaine spirituel, tout cela doit témoigner du fait que les grands principes de la vérité que nous professons sont pour nous une réalité. Ainsi, la vérité doit faire impression comme un grand tout et s’imposer d’elle-même à l’intelligence. La vérité, la vérité biblique doit devenir une autorité qui s’affirme devant la conscience, l’amour et la vie de l’âme.—Lettre 121, 1900.

Pas seulement des paroles, mais des actes—En ce qui concerne la propagation de notre foi, tout effort doit être réfléchi et il faut s’efforcer aussi de ne pas agir maladroitement. Des personnes bien disposées à l’égard de la vérité viendront dans notre établissement médical. Si elles posent des questions au sujet de notre foi, il conviendrait de dire ce que nous croyons avec clarté et simplicité. La piété qui l’anime insuffle au vrai croyant une puissance qui agit sur son comportement et lui permet d’exercer une influence pour le bien.

Nous devons faire preuve de tact. Il est parmi nous des personnes consciencieuses qui croient qu’il est de leur devoir de parler sans cesse de certains points de notre foi sur lesquels les opinions sont partagées, et de le faire de manière à susciter des réactions d’agressivité chez leurs interlocuteurs. Une seule tentative de cet ordre, prématurée et maladroite, peut fermer l’oreille de quelqu’un qui, autrement, eût écouté calmement, mais qui, à présent, influencera défavorablement d’autres personnes. C’est ainsi que se développent les racines d’amertume dont plusieurs sont contaminés [cf. Hébreux 12:15]. A cause du manque de doigté d’un seul, les oreilles et les cœurs de beaucoup peuvent être fermés à la vérité.

C’est un fait de notoriété publique que tous les zélateurs des différentes sectes ont cultivé et manifesté bien peu d’impartialité dans le jugement qu’ils portent sur ceux qui professent des croyances religieuses différentes des leurs. Ceux qui appartiennent à cette catégorie s’attendent à trouver la même intransigeance chez les adventistes du septième jour, et ils revêtent aussitôt leur armure, pour affronter tout ce qui est contraire à leurs conceptions particulières.

Autrefois, certains, dans notre établissement médical, ont estimé devoir présenter d’emblée la question du sabbat. Ils ont insisté sur ce point auprès des patients avec flamme et obstination. A ceux-là, les anges de Dieu diraient: “Pas de paroles, mais des actes”. La vie de tous les jours est beaucoup plus éloquente que des paroles, quel qu’en soit le nombre. Une bonne humeur constante, de la bonté, de la bienveillance, de la patience et de l’amour chrétiens feront disparaître les préjugés et ouvriront le cœur à la vérité. Peu apprécient comme ils le devraient le pouvoir de ces précieuses influences.—Manuscrit 53, 1899.

Le médecin consacré et le personnel infirmier missionnaire

Médecins, infirmiers et infirmières chrétiens—Le Seigneur a ordonné que les médecins, les infirmiers et les infirmières travaillent en collaboration avec ceux qui prêchent la Parole. L’œuvre missionnaire médicale doit aller de pair avec le ministère évangélique.—Medical Ministry, 240 (Publ. 1908).

L’exemple de Luc—Dans la tâche que nous accomplissons aujourd’hui, le ministère de la Parole et l’œuvre missionnaire médicale doivent être liés.

Luc est appelé “le médecin bien-aimé” Colossiens 4:14. Paul entendit parler de ses compétences médicales; il le considérait comme un homme à qui le Seigneur avait confié un ministère particulier, et obtint sa collaboration dans son œuvre. Après un certain temps, il le laissa à Philippes. C’est là que Luc continua de travailler en qualité de médecin et de ministre de l’Évangile. Il était véritablement un médecin missionnaire. Il faisait sa part, puis il suppliait le Seigneur de faire reposer son pouvoir de guérison sur les malades. Ses talents de médecin donnaient accès au message de l’Évangile, ce qui permettait d’atteindre les cœurs. Ses compétences lui ouvraient des portes, lui donnant la possibilité de prêcher l’Évangile parmi les païens. ...

Il entre dans le plan divin que nous travaillions comme les disciples. Si nous agissons en collaboration avec le divin Guérisseur, nous pourrons accomplir beaucoup de bien dans le monde. L’Evangile est le seul antidote contre le péché. En tant que témoins du Christ, nous devons témoigner de sa puissance. Nous devons conduire ceux qui souffrent au Sauveur. Sa grâce transformatrice et son pouvoir miraculeux gagneront beaucoup d’âmes à la vérité. Son pouvoir de guérison, associé au message de l’Évangile, assurera le succès dans des situations critiques. Le Saint-Esprit agira sur les cœurs, et nous verrons le salut de Dieu. En un sens particulier, la guérison des malades est l’œuvre qui nous incombe. ...

La marche du temps n’a rien changé à la promesse que le Christ a faite lors de son départ. Il est avec nous aujourd’hui comme il était autrefois avec ses disciples, et il sera avec nous “jusqu’à la fin du monde” Matthieu 28:20. Le Seigneur a annoncé qu’une succession d’hommes, tirant leur autorité de lui, le grand Maître, devraient proclamer l’Évangile.—Lettre 134, 1903.

Causeries données par des médecins—Celui qui est à la fois médecin et capable de dispenser un enseignement religieux sera en mesure d’accomplir un travail qui aura pour résultat le salut des âmes. Le ton de paroles pertinentes dans cet enseignement religieux, étayées par cette affirmation: “Ainsi parle le Seigneur”, aura une influence salutaire. Un médecin peut s’exprimer de telle manière qu’il sera invité à adresser la parole à différentes collectivités, et qu’il y recevra bon accueil. Par son enseignement, un médecin peut saisir les occasions qui se présentent à lui, car la Parole de Dieu doit agir librement.—Lettre 4, 1910.

Ce que peuvent faire les infirmiers et infirmières missionnaires—Partout où la vérité est présentée, de sérieux efforts devraient être soutenus, dès le début, pour annoncer l’Évangile aux pauvres et pour guérir les malades. Si elle est accomplie avec fidélité, cette œuvre ajoutera à l’Église beaucoup d’âmes qui seront sauvées.

Ceux qui vont de maison en maison trouveront de nombreuses occasions de faire le bien. Ils prieront pour les malades et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour soulager la souffrance. Ils devront s’occuper des humbles, des pauvres et des opprimés, intercéder pour ceux qui manquent de volonté et ne peuvent contrôler leurs appétits dégradés par la passion. Il faudra faire des efforts tenaces et persévérants pour le salut de ceux dans le cœur desquels un intérêt pour la vérité a été éveillé. Beaucoup ne seront gagnés que par des actes de bonté désintéressés. Il faudra pourvoir en premier lieu à leurs besoins physiques. Grâce à l’amour que vous leur témoignerez, il leur sera plus facile de croire à celui du Seigneur.

Les infirmiers et infirmières missionnaires sont les mieux qualifiés pour ce genre de travail, mais d’autres peuvent se joindre à eux. Ceux-là, bien que n’ayant pas reçu la formation requise pour cette tâche, apprendront de leurs collègues la meilleure manière de travailler.—Testimonies for the Church 6:83, 84 (Publ. 1900).

Atteindre les classes élevées—Les médecins ayant des compétences professionnelles au-dessus de la moyenne devraient être engagés au service de Dieu dans les grands centres urbains. Ils devraient chercher à atteindre les classes élevées. ...

Les médecins missionnaires qui travaillent dans l’évangélisation accomplissent une tâche d’une importance égale à celle accomplie par leurs collègues qui sont ministres de l’Évangile. Ce travail médical, associé au travail pastoral, ne doit pas se limiter aux gens de petite condition. Les classes élevées ont été singulièrement laissées de côté. On trouvera dans les hautes sphères de la société beaucoup de gens qui s’intéresseront à la vérité parce que celle-ci est logique et porte le sceau de la noblesse de l’Évangile. Plus d’un homme de valeur se joindra avec énergie à l’œuvre de Dieu. Utilisant les talents qu’ils ont reçus, de tels hommes seront à la fois producteurs et consommateurs.

Le médecin fidèle et le prédicateur sont engagés dans la même œuvre. Ils devraient travailler dans la plus complète harmonie et se concerter. Par leur unité, ils témoigneront que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour sauver tous ceux qui croiront en lui comme en leur Sauveur personnel.—Manuscrit 79, 1900.

Le ministère spirituel du médecin—L’œuvre du vrai missionnaire médical est en grande partie de nature spirituelle. Elle inclut la prière et l’imposition des mains; c’est pourquoi ce médecin devrait être aussi solennellement consacré pour son ministère que le prédicateur de l’Évangile. Ceux qui sont choisis pour servir en qualité de médecins missionnaires doivent donc être consacrés comme tels. Cela les préservera de la tentation de rompre avec l’œuvre de l’institution médicale pour exercer dans le privé. Aucun motif égoïste ne saurait justifier le fait qu’un ouvrier abandonne la tâche qui lui a été confiée. Nous vivons en un temps de responsabilités solennelles, en un temps où un travail consacré doit être accompli. Recherchons le Seigneur avec ferveur et discernement.—Manuscrit 5, 1908.

Facteurs d’équilibre

Un triple ministère—Dieu agit au moyen d’instruments ou de causes secondes. Il se sert du ministère de l’Évangile, de l’œuvre missionnaire médicale et des publications contenant la vérité présente pour toucher les cœurs. Tous ces moyens sont rendus efficaces par la foi. Lorsque la vérité est entendue ou lue, le Saint-Esprit la rend sensible à ceux qui entendent et lisent avec le désir sincère de connaître le vrai. Le ministère évangélique, l’œuvre missionnaire médicale et nos publications sont des moyens d’action divins. Aucun ne doit se substituer à l’autre.—Lettre 54, 1903.

L’adjectif “médical”—L’œuvre du ministère évangélique ne doit pas perdre de son efficacité; elle doit au contraire se développer jusqu’à devenir le moyen par excellence pour éclairer le monde. On doit faire tout ce qui est possible pour envoyer davantage d’ouvriers dans la moisson. Aucune influence ne devrait empêcher nos jeunes gens de se qualifier en vue de l’œuvre missionnaire évangélique. Et nous pouvons y adjoindre le terme “médical”, car il est important que le ministre de l’Évangile ait une certaine connaissance de la maladie et de ses causes. Il devrait savoir comment venir en aide aux malades. Il devrait également savoir instruire les gens concernant la manière d’entretenir la maison où ils vivent. Cela fait partie de l’Évangile.—Lettre 123, 1900.

L’œuvre de George Müller et la nôtre—Dieu n’a pas confié à son peuple la même œuvre que celle qu’il a confiée à Müller. Cet homme a accompli une noble tâche. Mais Dieu a confié à son peuple une mission qui se situe sur un plan différent. Il lui a donné un message destiné au monde entier. Ses membres doivent entrer dans un territoire après l’autre et mener une lutte acharnée contre le péché qui détruit l’âme.—Lettre 33, 1900.

Mener une action équitable auprès des riches et des pauvres—Depuis peu [1899], un grand intérêt s’est manifesté en faveur des classes pauvres et des personnes considérées comme rejetées par la société; une grande œuvre a été entreprise pour le relèvement des êtres déchus et de ceux qui ne sont plus que des épaves. C’est en soi une bonne œuvre. Nous devrions toujours être animés de l’esprit du Christ, et faire le même genre de travail que celui qu’il accomplissait en faveur de l’humanité souffrante. Le Seigneur a une œuvre à faire pour les parias. Il ne fait pas de doute que c’est le devoir de certains de travailler parmi eux et d’essayer de sauver les âmes qui périssent. Cette œuvre aura sa place en rapport avec la proclamation du message du troisième ange et l’acceptation de la vérité biblique. Mais il y a un risque à vouloir charger tout le monde de s’atteler à ce genre de travail, à cause de la tension qu’il exige. Il y a un danger à inciter des hommes à centrer leurs énergies sur cette activité, alors que Dieu les a appelés à en exercer une autre.

La grande question de nos devoirs envers l’humanité est chose sérieuse, et nous avons grand besoin de la grâce de Dieu pour choisir la manière dont nous allons agir afin d’accomplir le plus de bien possible. Tous ne sont pas appelés à commencer leur tâche en travaillant parmi les classes les plus modestes. Dieu ne demande pas à ses ouvriers de s’instruire et de se former pour se consacrer exclusivement à cette catégorie de personnes.

L’action de Dieu est manifeste, en ce sens qu’elle affermit la certitude que c’est lui qui planifie l’œuvre et que des principes rationnels sont à la base de chaque action. Mais j’ai reçu des instructions de la part de Dieu selon lesquelles il y a danger à faire des plans pour ceux qui sont rejetés de la société, plans qui aboutiraient à des réactions irrépressibles et intempestives. Cela ne produirait aucun résultat bénéfique. Certains de nos ouvriers devront être encouragés à entreprendre un type de travail qui aura au moins pour effet de fortifier tous les aspects de notre œuvre grâce à une action harmonieuse.

L’invitation de l’Évangile doit être adressée aux riches et aux pauvres, aux classes élevées comme aux plus basses, et nous devons chercher des moyens pour faire connaître la vérité dans de nouvelles localités et à toutes les classes de la société. Voici l’ordre du Seigneur: “Va plus loin sur les chemins, le long des haies, insiste pour que les gens viennent. Il faut que ma maison soit remplie.” [Luc 14:23, transcription moderne de la Bible, par A. Kuen.] Il dit aussi: “Commencez par les chemins, prospectez-les à fond; organisez un groupe de personnes qui, en union avec vous, pourra accomplir l’œuvre même que le Christ a accomplie pour chercher et sauver ceux qui sont perdus.”

Le Christ a prêché l’Évangile aux pauvres, mais il ne s’est pas limité à travailler en faveur de cette catégorie de gens. Il a œuvré pour tous ceux qui voulaient bien écouter sa Parole—non seulement pour les publicains et autres gens rejetés de la société, mais pour les pharisiens aisés et cultivés, pour le Juif de noble origine, pour le centurion et le chef romain. C’est là le genre de travail qui m’a toujours semblé devoir être fait. Point n’est besoin d’épuiser toutes nos énergies pour les classes les plus humbles, et faire de cette œuvre la seule et l’unique qui soit valable. Il en est d’autres que nous devons conduire au Maître, des âmes qui ont besoin de connaître la vérité, qui assument des responsabilités, et qui travailleront avec toute leur compétence sanctifiée en faveur des gens haut placés comme en faveur de ceux qui se trouvent au bas de l’échelle sociale.

L’œuvre en faveur des classes défavorisées est sans limites. On ne peut jamais en venir à bout et ce problème doit être traité comme une partie d’un grand tout. Accorder toute notre attention à cette tâche, alors qu’il y a de vastes étendues cultivables de la vigne du Seigneur, mais qui n’ont pas encore été travaillées jusqu’à présent, c’est mettre la charrue devant les bœufs. Car le bras droit n’est pas à lui seul tout le corps. Aller à la recherche des êtres rejetés par la société est important, mais cela ne doit pas devenir l’objectif principal de notre mission.—Medical Ministry, 311, 312 (Publ. 1899).

Garder le sens de la mesure—L’œuvre missionnaire médicale ne doit pas être disproportionnée. Elle doit rester à l’échelle du reste de l’œuvre de Dieu.—Lettre 38, 1899.

La santé des ouvriers—Ceux qui se dévouent sans compter dans l’œuvre missionnaire médicale, qui travaillent sans relâche, affrontant des dangers, supportant des privations, de fréquentes veilles, la fatigue et la douleur, risquent d’oublier qu’ils ont le devoir de sauvegarder leurs propres énergies mentales et physiques. Ils ne doivent pas se surmener. Mais comme ils sont remplis de zèle et d’ardeur, ils manquent parfois de sagesse et vont jusqu’à la limite de leurs forces. A moins que de tels ouvriers ne changent leur rythme de travail, ils finiront par tomber malades et par s’effondrer.

S’il est vrai que les serviteurs de Dieu doivent être animés d’un saint enthousiasme et qu’ils doivent s’appliquer à suivre l’exemple du divin Maître, le grand Missionnaire médical, ils ne doivent pas vouloir faire trop de choses dans une seule journée. Si c’est le cas, il leur faudra bientôt quitter l’œuvre par suite d’épuisement, parce qu’ils ont voulu porter des fardeaux trop lourds. Mon frère, il est bien de votre part d’employer au mieux les facultés que Dieu vous a données pour vous efforcer sincèrement de soulager la souffrance et pour sauver les âmes; mais ne sacrifiez pas pour autant votre santé.

Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant la grandeur de notre vocation dépasse les intérêts communs et égoïstes d’ici-bas. Mais cette pensée ne devrait pourtant pas conduire les serviteurs de Dieu, bien disposés et durs à la tâche, à se charger de tous les fardeaux possibles, sans s’accorder des périodes de repos.

Comme ce serait beau si, parmi ceux qui travaillent à la réalisation du merveilleux plan de Dieu pour le salut des âmes, il n’y avait pas de paresseux! Combien plus pourrait être accompli si chacun se disait: “Dieu compte sur moi pour que je sois lucide, et pour que mes efforts témoignent en faveur de la vérité que je professe. Je dois être un ouvrier ayant un sens pratique, et non un rêveur.”—Medical Ministry, 292, 293 (Publ. 1904).