C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. (Marc 15.25)
LE FILS IMMACULÉ DE DIEU était là, suspendu à la croix, la chair lacérée de coups; ses mains qui s'étaient si souvent étendues pour bénir étaient clouées au bois; ses pieds, toujours infatigables au service de l'amour, étaient cloués, eux aussi; sa tête royale était percée par une couronne d'épines; ses lèvres tremblantes laissaient échapper un cri de douleur. Tout ce qu'il a souffert, les gouttes de sang qui ont coulé de sa tête, de ses mains, de ses pieds, l'agonie qui a secoué son corps, l'angoisse inexprimable qui a rempli son âme quand le Père lui a dérobé son visage, tout parle à chaque enfant de l'humanité: C'est pour toi que le Fils de Dieu consent à porter ce fardeau de culpabilité; pour toi il dépouille la mort de sa puissance et ouvre les portes du paradis. Celui qui a calmé les flots irrités [... ] s'offre en sacrifice sur la croix. Puisqu'il a pris sur lui le péché, il a subi la colère de la justice divine; pour toi, il a été traité comme le péché même.
Les assistants attendaient en silence la fin de cette scène redoutable. Le soleil brillait, mais la croix restait enveloppée de ténèbres. Les prêtres et les chefs regardèrent dans la direction de Jérusalem; voici qu'une nuée épaisse s'étendait sur la ville et sur les plaines de la Judée. Le Soleil de justice, la Lumière du monde, retirait ses rayons à la ville de Jérusalem, autrefois privilégiée. Les terribles éclairs de la colère de Dieu étaient dirigés contre la cité vouée à la ruine.
Tout à coup l'obscurité qui enveloppait la croix se dissipa, et Jésus s'écria, d'une voix claire et retentissante: « Tout est accompli » (Jean 19.30). « Pere, je remets mon esprit entre tes mains » (Luc 23.46). Une lumière enveloppa la croix, et le visage du Sauveur resplendit comme le soleil. Sa tête retomba sur sa poitrine, et il expira(1).
Notes:
1. Jésus-Christ, chap. 78, p. 759, 760.