Un cas ou un second mariage était légitime
En ce qui concerne le mariage de votre fille avec J, je vois ce qui vous préoccupe. Mais le mariage s’est fait avec votre consentement, et votre fille l’a accepté comme son mari en connaissance de cause; je ne vois donc pas pourquoi vous vous feriez du souci à ce propos. Votre fille aime J, et il se peut que ce mariage soit voulu de Dieu pour permettre aussi bien à J qu’à votre fille de faire une plus riche expérience et de combler leurs lacunes. Du moment que votre fille s’est engagée avec J dans les liens du mariage, rompre cet engagement ne saurait être une chose juste. Elle ne peut pas maintenant se soustraire à ses obligations. ... Je suis personnellement au courant de ses relations avec sa première femme. J aimait K plus qu’elle ne méritait. Il a tout fait pour l’aider et pour la retenir auprès de lui. Il n’aurait pu mieux faire. Je l’ai suppliée, m’efforçant de lui montrer combien sa conduite était déraisonnable, et je lui ai demandé de ne pas solliciter un divorce. Mais elle était bien décidée à suivre son caprice avec obstination. Aussi longtemps qu’elle resta auprès de lui elle chercha à lui subtiliser autant d’argent que possible, sans lui témoigner l’amabilité dont une femme devrait faire preuve à l’égard de son mari.
J n’a pas répudié sa femme. C’est elle qui l’a quitté pour épouser un autre homme. Je ne vois rien dans l’Ecriture qui l’empêche de se remarier selon le Seigneur. Il a droit à l’affection d’une femme. ...
Je ne vois pas la nécessité de troubler cette union. C’est une chose grave de séparer un homme de sa femme. Aucun texte scripturaire n’autorise une telle démarche dans ce cas particulier. Ce n’est pas lui qui l’a quittée, c’est elle qui l’a quitté. Il ne s’est remarié qu’après qu’elle eut obtenu son divorce. Quand K s’est séparée de J par le divorce, il a beaucoup souffert et il ne s’est remarié qu’après qu’elle s’était remariée. Je suis certaine que celle qu’il a choisie peut être une aide réelle pour lui et que lui peut être une aide pour elle. ... Je ne vois rien dans la Parole de Dieu qui exige qu’elle se sépare de lui. Je m’exprime en toute liberté puisque vous avez demandé mon avis.—Lettre 50, 1895.
Conseil à une jeune femme qui se proposait d’épouser un divorcé
[Dans ce cas frère L avait quitté sa femme et sa famille pour se rendre dans un pays lointain, laissant sa femme à la charge du beau-père. Sa femme demanda alors le divorce pour cause d’abandon. Avant même le divorce il s’attacha à la jeune femme à laquelle ce message est adressé.—Les compilateurs.]
La partie coupable n’a pas le droit de se remarier
J’ai examiné votre cas en rapport avec L et je ne puis vous donner un autre conseil que celui que je vous ai déjà donné. J’estime que vous n’avez aucun droit moral d’épouser L; il n’a pas davantage le droit de vous épouser. Il a quitté sa femme après lui avoir fait du tort. Il a quitté celle qu’il s’était engagé devant Dieu à aimer et chérir pour la durée de leur vie. Avant qu’elle eût obtenu son divorce, alors qu’elle était encore sa femme légitime, il l’abandonna pendant trois années, puis détacha son cœur d’elle pour reporter son affection sur vous. L’affaire a été arrangée en grande partie entre vous et un homme marié, lié légalement à une femme qui lui avait donné deux enfants.
Je ne vois rien dans les Ecritures qui vous autorise l’un ou l’autre à contracter un mariage, bien que sa femme ait divorcé. C’est sa conduite qui a amené ce résultat par le tort qu’il lui a causé, et je ne vois pas d’un œil favorable que vous ayez le droit légal de vous attacher à lui en associant vos intérêts aux siens. ...
Je suis étonnée que vous ayez pu songer un seul instant à une telle chose et accorder votre affection à un homme qui a abandonné femme et enfants dans les circonstances que vous savez. Je vous conseille de soumettre vos pensées et vos plans à ce sujet à nos frères responsables, afin de recevoir leurs conseils: ils vous montreront, loi de Dieu en main, l’erreur que vous avez commise. L’intention de vous marier constitue déjà une transgression de la loi. Vous auriez dû repousser cette pensée dès sa première apparition.—Lettre 14, 1895.
Rien ne peut être amelioré par l’abandon de la femme actuelle
[Conseil donné en réponse à un père qui cherchait à rompre le mariage de son fils, mariage contracté depuis longtemps avec une seconde femme, et cela parce que, bien des années auparavant, sans raisons bibliques, il avait divorcé d’avec sa première femme pour contracter légalement un second mariage.—Les compilateurs.]
Je viens de lire votre lettre concernant M. Je vois les choses comme vous, et la conduite du père de M me semble cruelle et méchante. ... Je dis que le cas de M n’a rien à gagner par l’abandon de la femme actuelle. Cela n’arrangerait rien d’aller vers l’autre femme en question.
La conduite du père me paraît étrange et telle qu’il n’aura guère de satisfaction à en rendre compte au jour de Dieu. Il faut qu’il se repente devant Dieu, de l’esprit qu’il a manifesté et de ses agissements. Le mieux qu’il puisse faire est de cesser d’attiser le conflit. ... Que le père et le frère s’occupent de leurs propres affaires. Ils ont tous deux besoin de la puissance transformatrice de Dieu. Puisse le Seigneur aider ces pauvres âmes à enlever les taches qui souillent leur caractère, à se repentir de leurs fautes et à remettre M entre les mains du Seigneur.
Je suis fort peinée pour cet homme; il s’est conduit de telle manière qu’il est inutile de vouloir s’occuper de son affaire, qui se complique de plus en plus. Le Seigneur comprend la situation; si M se donne la peine de le chercher de tout son cœur, il le trouvera. Qu’il fasse de son mieux et Dieu lui pardonnera et le recevra.
Qu’il est bon de savoir que nous avons Quelqu’un qui sait tout et qui comprend, toujours prêt à secourir même le plus misérable! Mais le déplaisir divin attend le père et le frère qui voudraient entraîner à la perdition un homme qui aux yeux de Dieu n’est pas plus coupable qu’eux, ce qui ne les empêche pas d’employer le don de la parole pour décourager et pousser au désespoir.
M peut mettre en Dieu son espoir et le servir de son mieux en toute humilité, jetant son âme impuissante aux pieds de Celui qui a porté nos péchés. Je n’ai pas écrit un seul mot soit au père soit au fils. Je voudrais être à même d’aider M à régulariser sa situation, mais dans l’état actuel des choses on ne peut le faire sans nuire à quelqu’un.—Lettre 175, 1901.