Une situation délicate
Bien des idées confuses sont proposées concernant la prière pour les malades. Quelqu’un a dit: “Celui pour lequel on a prié doit marcher par la foi et donner gloire à Dieu sans faire usage de remèdes. S’il se trouve dans une institution sanitaire il doit la quitter de suite.”
Je sais que de telles idées sont fausses et susceptibles d’engendrer des maux. D’autre part, je ne voudrais rien dire qui soit interprété comme un manque de foi en l’efficacité de la prière.
Le sentier de la foi côtoie celui de la présomption. Satan s’efforce constamment de nous entraîner dans de mauvais sentiers. Il sait qu’un malentendu quant à la nature de la foi amènera de la confusion et du désappointement. Il a plaisir à voir des hommes et des femmes qui raisonnent à partir de fausses prémisses.
Il n’y a pour moi qu’une seule manière de prier pour les malades: “Seigneur, si c’est conforme à ta volonté, si cela peut servir à ta gloire et au bien du malade, guéris celui qui souffre, je t’en prie. Toutefois, non pas notre volonté, mais que la tienne se fasse.”
Néhémie ne pensait pas avoir achevé sa tâche après avoir pleuré et prié devant le Seigneur. Non content de prier, il unissait l’effort à la requête.
Ce n’est pas renier sa foi que d’user judicieusement de remèdes appropriés.—Manuscrit 31, 1911.
Ce qui peut sembler naturel
Les miracles de Dieu n’en ont pas toujours l’apparence. Souvent ils sont opérés de manière insensible et donnent l’impression d’être des événements d’ordre naturel. Quand nous prions pour le malade, nous le soignons en même temps. L’emploi de remèdes à notre portée donne la réponse à nos prières. Employée sagement, l’eau est un remède efficace. On peut obtenir des résultats favorables par un emploi intelligent. Dieu nous a donné de l’intelligence et il désire que nous tirions tout le profit possible des bienfaits salutaires qu’il nous dispense. Nous demandons à Dieu de donner du pain aux affamés; nous devons ensuite agir comme sa main secourable pour rassasier l’affamé. Nous devons faire usage de tous les bienfaits mis à notre portée par Dieu pour délivrer ceux qui courent un danger.
Des moyens naturels, employés en accord avec la volonté de Dieu, donnent des résultats surnaturels. Nous demandons un miracle, et le Seigneur nous indique un remède simple. Nous demandons d’être préservés de la peste qui chemine dans les ténèbres et fait des ravages dans le monde; nous devons alors coopérer avec Dieu en observant les lois de la santé et de la vie. Après avoir fait tout ce qui est possible nous devons continuer à demander avec foi la santé et les forces. Il nous faut choisir des aliments propres à assurer la santé du corps. Dieu ne nous encourage nullement à penser qu’il fera pour nous ce que nous pouvons faire nous-mêmes. Les lois naturelles doivent être obéies. Ne manquons pas de faire notre part, Dieu nous dit: “Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement,... car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.”Philippiens 2:12, 13.
On ne peut négliger les lois de la nature sans transgresser les lois divines. Nous ne pouvons nous attendre à un miracle de la part du Seigneur si nous négligeons les simples remèdes qu’il nous offre et qui produiront des résultats miraculeux si nous les appliquons convenablement.
Prions donc, croyons et agissons.—Lettre 66, 1901.
Un cas de guérison
Un cas m’a été présenté: il s’agissait d’un pasteur, __________, appelé d’une distance de cent vingt kilomètres pour prier en faveur d’une sœur malade en accord avec les instructions données par Jacques. Il y est allé, il a prié avec ferveur, et elle a prié également; elle s’imaginait que ce pasteur était un homme de Dieu, un homme de foi. Les médecins l’avaient condamnée: elle devait mourir de consomption. Elle fut guérie immédiatement. Elle se leva et prépara le repas, ce qu’elle n’avait pu faire pendant dix ans. Or le pasteur était un homme vil, corrompu; néanmoins une grande œuvre s’accomplit, dont il s’attribua toute la gloire.
Par la suite les choses me furent présentées sous cette forme: j’ai vu que cette femme était une véritable disciple du Christ; elle avait foi en sa guérison. J’ai vu leurs prières: l’une, brumeuse, sombre, retomba; l’autre était éclairée par des objets lumineux semblables à des diamants; elle monta jusqu’à Jésus qui la présenta à son Père comme un encens odoriférant; un rayon de lumière fut envoyé immédiatement à cette personne affligée qui en fut vivifiée et fortifiée. L’ange me dit: Dieu rassemble les moindres parcelles de foi vraie et sincère: autant de diamants qui ne manqueront pas d’apporter une réponse en retour; et Dieu séparera ce qui est précieux de ce qui est vil. Il finira par trouver l’hypocrite et le pécheur qu’il aura supporté longtemps. Même si celui-ci a fleuri un temps parmi les hommes sincères comme un arbre verdoyant, le temps viendra où sa folie sera dévoilée, à sa grande confusion.—Lettre 2, 1851.
Quand la guérison ne serait pas la meilleure chose
Nous connaissons des cas où le Seigneur a mis au cœur des siens de prier pour un malade; on a prié avec ardeur en supposant que l’on était en droit d’attendre l’accomplissement de la promesse, ce qui n’a pas empêché le malade de mourir. Le Seigneur, qui voit la fin dès le commencement, avait vu que s’il déployait son pouvoir guérisseur la volonté divine serait mal comprise.
Il y a des moments où une guérison ne servirait pas les intérêts des amis ou de l’Eglise, mais provoquerait de l’enthousiasme et du fanatisme et donnerait à penser que chez nous l’impulsion remplace la foi. La seule chose à faire, c’est de suivre la Parole écrite. Après avoir fait tout ce qui dépend de vous pour le malade, remettez son cas entre les mains du Seigneur. Il se peut que sa mort soit pour sa gloire. Le Seigneur permet la mort de personnes qui pendant des mois, voire des années, ont traîné dans la souffrance. Il juge convenable de donner du repos au malade.—Manuscrit 67, 1899.