Dieu désire que ceux qui travaillent avec lui dans sa vigne aient pour les âmes un sentiment de sympathie, une pure affection. L'atmosphère d'un amour pareil à celui du Christ, entourant l'âme du croyant, faisant de lui une odeur de vie qui produit la vie, permet à Dieu de bénir ses efforts. Le christianisme n'élève pas de barrières, mais il unit les hommes entre eux comme il les unit à Dieu.
Remarquez combien le Seigneur est tendre et compatissant dans ses rapports avec ses créatures. Il aime l'enfant égaré et l'engage à revenir à la maison. Le Père entoure de ses bras le fils repentant, couvre ses haillons de ses propres vêtements, lui met un anneau au doigt, comme un signe de sa dignité royale. Cependant, combien de gens regardent l'enfant prodigue non seulement avec indifférence, mais avec mépris. Comme le pharisien de la parabole, ils disent: "O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes." Luc 18:11. Mais comment pensez-vous que Dieu vous considère, vous qui prétendez être ouvriers avec le Christ, alors qu'une âme lutte contre le flot montant de la tentation et que vous vous tenez à côté d'elle, tel le frère aîné de la parabole, inflexible, entêté, égoïste?
Comme nous communions peu avec le Christ en ce qui devrait établir entre lui et nous le lien le plus fort: la compassion pour les âmes dépravées, coupables et souffrantes, mortes dans leurs offenses et dans leurs péchés! L'inhumanité de l'homme envers l'homme est notre plus grand péché. Beaucoup prétendent représenter la justice de Dieu alors qu'ils négligent de représenter sa tendresse et son grand amour. Souvent, ceux envers lesquels ils se montrent sévères sont sous la puissance de la tentation. Satan leur livre une lutte acharnée et des paroles dures et désagréables les découragent et en font une proie facile pour le tentateur...
Nous avons besoin d'éprouver plus de sympathie chrétienne; il nous en faudrait non seulement envers ceux qui nous paraissent irréprochables, mais encore envers les pauvres âmes qui souffrent et qui luttent, qui pèchent et se repentent, qui sont vaincues par la tentation et se sentent découragées. Comme notre miséricordieux Souverain Sacrificateur, nous devons nous approcher de nos semblables, émus de compassion pour leurs faiblesses. -- Rayons de Santé, 237, 238.
Integrite
Notre époque a besoin d'hommes d'un courage éprouvé et d'une solide intégrité, qui n'ont pas peur d'élever la voix en faveur du bien. A chaque ministre de l'Evangile, je voudrais dire: Dans vos fonctions administratives, que l'intégrité caractérise chacun de vos actes. Toutes les dîmes, tout l'argent qui vous a été confié avec l'indication de sa destination précise, devraient être immédiatement mis à part. L'argent qui est donné pour la cause de Dieu ne peut pas être employé pour un usage personnel, avec la pensée qu'on le rendra plus tard. Le Seigneur l'interdit. C'est une tentation qui vient du malin. Le serviteur de Dieu qui reçoit de l'argent pour le trésor du Seigneur, doit remettre au donateur un reçu en bonne et due forme. Puis, sans attendre d'avoir des soucis financiers personnels qui pourraient l'engager à employer ces fonds pour lui-même, qu'il les dépose là où l'on pourra les retrouver intégralement lorsque l'oeuvre de Dieu en aura besoin.
Etre uni au Christ
Une communion vivante avec le divin Berger fera de ceux qui ont la garde du troupeau, des représentants véritables du Christ, qui seront une lumière pour le monde. Comprendre chaque point de doctrine est essentiel, mais il est plus important encore pour le ministre de Dieu d'être sanctifié par la vérité qu'il prêche.
Quand on sait ce que signifie la communion avec le Christ, on a un constant désir de saisir toujours mieux tout ce que comporte le service de Dieu. La connaissance augmente, car grandir dans la grâce implique que l'on est toujours plus apte à comprendre les Ecritures. En agissant de la sorte, on est vraiment ouvrier avec Dieu, on se rend compte que l'on n'est qu'un instrument et qu'on doit se laisser conduire par la main du Maître. Les épreuves peuvent survenir; car sans elles on ne sentirait jamais ses lacunes en sagesse et en expérience. Mais si l'on recherche le Seigneur en toute confiance et humilité, chaque épreuve constituera un bienfait. Il peut sembler parfois que l'on échoue, mais cet échec apparent se révèle souvent un moyen par lequel Dieu fait progresser, et permet d'acquérir une meilleure connaissance de soi ainsi qu'une confiance plus grande dans le secours d'en haut. Il se peut que l'on commette encore des erreurs, mais on apprend à ne pas les répéter. On devient plus fort pour résister au mal et d'autres bénéficient de l'exemple qu'on leur donne.
Humilite
Le serviteur de Dieu devrait être véritablement humble. Ceux qui ont la plus grande expérience des choses de Dieu sont justement les plus éloignés de l'orgueil et de l'exaltation du moi. Parce qu'ils ont une haute conception de la gloire de Dieu, ils sentent que les positions les plus humbles dans sa cause sont encore trop honorables pour eux.
Quand Moïse descendit de la montagne après les quarante jours qu'il y avait passés en communion avec Dieu, il ne savait pas que son visage brillait d'un éclat terrifiant pour ceux qui le contemplaient.
Paul avait une opinion très humble de ses progrès dans la vie chrétienne. Il parle de lui-même comme du premier des pécheurs. Et il dit encore: "Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection." Philippiens 3:12. Cependant le Seigneur avait fait à Paul beaucoup d'honneur.
Le Sauveur a déclaré que Jean-Baptiste était le plus grand des prophètes, et pourtant, lorsqu'on lui demandait qui était le Christ, Jean disait lui-même qu'il n'était pas digne de dénouer la courroie des sandales du Maître. Quand les disciples du Baptiste vinrent se plaindre à lui que les foules s'assemblaient autour du nouveau prédicateur, Jean leur rappela qu'il n'était que le précurseur du Messie.
C'est de tels hommes qu'il faut aujourd'hui dans le ministère. On n'a que faire de ceux qui sont suffisants et pleins d'eux-mêmes. Notre Seigneur veut des ouvriers qui sentent combien ils ont besoin du sang propitiatoire du Christ, et qui entrent dans sa vigne non par vaine gloire, mais avec la pleine assurance de la foi, conscients qu'il leur faudra toujours recourir au Christ pour savoir comment prendre soin des âmes.
Zele
Il faut plus de zèle. Le temps passe rapidement, et sa fuite exige des hommes qui désirent travailler comme le Christ jadis. Il ne suffit pas de vivre une vie calme et de passer tout son temps à prier. La méditation seule est impuissante à satisfaire les besoins du monde. La religion n'est pas quelque chose que l'on doit garder pour soi. Il faut que nous soyons des chrétiens bien éveillés, énergiques, zélés, remplis du désir de communiquer la vérité à d'autres.
Le monde a soif d'entendre la bonne nouvelle du salut par la foi en Christ. Il faut donc lui apporter ce message avec fidélité et avec zèle. Il faut chercher les âmes, leur adresser d'ardents appels, offrir pour elles de ferventes prières. Nos prières timides, sans vie, ont besoin d'être changées en ardentes supplications.
Equilibre
Le caractère de beaucoup de ceux qui font profession de piété est imparfait, sans équilibre. Cela prouve que les leçons reçues à l'école du Christ n'ont pas été bien comprises. Les uns ont appris du Christ l'humilité, mais ne montrent pas sa diligence à faire le bien. D'autres sont actifs et zélés, mais orgueilleux. D'autres encore laissent le Christ tout à fait en dehors de leur travail. Ils peuvent être sympathiques, montrer de l'intérêt pour leurs semblables, mais le Sauveur n'habite pas dans leur coeur et ils n'ont pas appris le langage du ciel. Ils ne prient pas comme le Christ priait. Ils ne considèrent pas les âmes comme il les considérait, ils ne savent pas supporter les difficultés dans leurs efforts pour gagner des âmes. D'autres encore, peu familiers avec la puissance transformatrice de la grâce, ont un esprit égoïste, critique, dur. D'autres enfin sont influençables, cèdent constamment pour faire plaisir à leurs semblables.
Quel que soit le zèle avec lequel on plaide la cause de la vérité, si la vie quotidienne ne témoigne pas de sa puissance de sanctification, les mots qu'on prononce n'ont aucune valeur. Un service inconséquent endurcit le coeur, rétrécit l'esprit et place d'énormes obstacles sur le chemin de ceux pour lesquels on travaille.
La vie quotidienne
Les prédicateurs devraient être dégagés des inutiles soucis du siècle, afin qu'ils puissent se donner entièrement à leur vocation sacrée. Ils devraient passer plus de temps à la prière, se mettre à l'école de Dieu, afin que leur vie montre les fruits du véritable contrôle de soi. Leur langage doit être correct: aucune expression vulgaire, argotique, ne devrait sortir de leurs lèvres. Leurs vêtements doivent être en harmonie avec le caractère de l'oeuvre qu'ils font. Que les ministres s'efforcent d'atteindre l'idéal que les Ecritures placent devant eux. Qu'ils ne négligent pas les détails, comme on le fait trop souvent. La négligence dans les petites choses conduit souvent à négliger les grandes.
Ceux qui travaillent dans la vigne du Seigneur ont les exemples du bien accompli à travers les âges pour les encourager. Ils ont aussi l'amour de Dieu, le ministère des anges, la sympathie de Jésus et l'espoir de lui amener des âmes. "Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité." Daniel 12:3.
"Nous ne donnons aucun scandale en quoi que se soit afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme." 1 Corinthiens 6:3.