Le désir des passe-temps agréables et excitants est une tentation et un piège pour le peuple de Dieu, particulièrement pour les jeunes. Satan prépare sans cesse de nouveaux appâts pour distraire les esprits et les empêcher de se préparer sérieusement en vue des événements imminents. Il se sert des mondains pour entraîner les étourdis dans les plaisirs du monde. Spectacles, lectures, et quantités d’autres distractions tendent à encourager l’amour du monde et à affaiblir la foi.
Satan est un ouvrier persévérant, un ennemi habile et implacable. Toute parole imprudente, toute flatterie, tout ce qui tend à inspirer moins d’horreur pour le péché, il s’en saisit, il cultive la mauvaise semence, pour qu’elle prenne racine dans la jeunesse et qu’elle produise une moisson abondante. Il est trompeur dans toute la force du terme, c’est un charmeur adroit.
Il a des filets préparés avec art, qui ont toute l’apparence de l’innocence, dans lesquels les jeunes et les imprévoyants se laissent prendre. L’esprit de l’homme est naturellement porté aux plaisirs et à la satisfaction de soi-même. L’un des stratagèmes de Satan consiste à tellement occuper les esprits avec des amusements mondains qu’il ne reste plus de temps pour la question: qu’en est-il de mon âme?
Une époque malheureuse
Nous vivons à une époque malheureuse par rapport à la jeunesse. La société se montre toujours plus disposée à laisser la jeunesse suivre ses propres inclinations. Si leurs enfants se montrent déréglés, les parents s’imaginent que, quand ils seront devenus grands et auront appris à raisonner, ils abandonneront d’eux-mêmes leurs mauvaises habitudes et deviendront des hommes et des femmes utiles! Quelle erreur! Pendant des années, ils ont permis à l’ennemi d’ensemencer le jardin du cœur, ils ont laissé grandir et se fortifier de mauvaises tendances, comme s’ils ne discernaient pas les dangers cachés et l’aboutissement lamentable d’un sentier paraissant conduire au bonheur. Dans bien des cas, tout ce que l’on pourra faire plus tard pour ces jeunes gens-là ne servira plus à rien.
En général, le niveau de la piété parmi les chrétiens est très bas; les jeunes ont quelque peine à résister aux influences mondaines exercées par certains membres d’église. La plupart des chrétiens de nom, sous les dehors d’une vie chrétienne, vivent en réalité pour le monde. Ils n’aiment pas véritablement les choses célestes, parce qu’ils n’en voient pas la beauté. Beaucoup se disent chrétiens parce que le christianisme est respecté. Ils ne voient pas que l’on ne peut être vraiment chrétien sans porter la croix; leur religion est incapable de les détourner des plaisirs mondains.
Celui-ci va au bal et participe à tous les amusements qui lui sont offerts. Un autre, sans aller aussi loin, participe à d’autres plaisirs, à des fêtes champêtres, à des spectacles, à divers amusements mondains; et il serait difficile à l’œil le mieux exercé d’apercevoir la moindre différence entre de telles personnes et des incrédules.
Il n’est pas facile, dans l’état actuel de la société, de retenir ses enfants dans la bonne voie en leur enseignant les règles bibliques. Souvent, les enfants s’impatientent, souffrent mal la discipline, et veulent suivre leur propre voie. Entre dix et dix-huit ans, l’on est enclin à penser qu’il n’y a pas de mal à participer, avec d’autres jeunes gens, à des réunions mondaines. Mais les parents chrétiens, qui ont de l’expérience, voient le danger. Ils connaissent le tempérament individuel de chacun de leurs enfants; ils savent quelle influence ces choses peuvent exercer sur l’esprit; s’ils désirent vraiment le salut de leurs enfants, ils devraient les empêcher de participer à ces amusements excitants.
Quand les enfants prennent la décision d’abandonner les plaisirs du monde pour devenir disciples du Christ, combien le cœur des parents diligents et fidèles se trouve soulagé! Cependant, le travail des parents n’est pas achevé. Ces jeunes gens, qui viennent de s’engager dans la guerre contre le péché, contre les mauvaises tendances du cœur naturel, ont particulièrement besoin des conseils et des soins vigilants de leurs parents.
Un temps d’épreuve pour la jeunesse
Les jeunes observateurs du sabbat qui ont cédé à l’influence du monde seront soumis à de rudes épreuves. On voit approcher les dangers des derniers jours: les jeunes gens seront exposés à des épreuves imprévues. Ils seront jetés dans la détresse et l’anxiété, et la sincérité de leur foi sera mise à l’épreuve. Ils font profession d’attendre le Fils de l’homme; cependant, quelques-uns d’entre eux ont donné un triste exemple aux incrédules. Loin de renoncer au monde, ils ont voulu participer à des fêtes champêtres et à d’autres réunions de ce genre, se persuadant de l’innocence de leurs amusements. Or, ce sont justement de tels plaisirs qui les éloignent de Dieu et font d’eux des enfants du monde.
Quelques-uns sont constamment attirés vers le monde. Leurs idées et leurs sentiments s’accordent beaucoup mieux avec l’esprit du monde qu’avec l’esprit d’abnégation qui anime les disciples du Christ. Il ne faut pas s’étonner s’ils préfèrent la compagnie de ceux avec lesquels ils s’accordent plus facilement. Mais ils exercent une influence trop grande parmi le peuple de Dieu, auquel ils se mêlent et dont ils portent le nom, alors qu’ils sont un sujet de scandale pour les incrédules et pour les membres d’église faibles et non sanctifiés. Par ce temps d’épuration, ces chrétiens de nom devront se convertir entièrement et se sanctifier en obéissant à la vérité; sans quoi ils seront laissés dans le monde pour y recevoir leur rétribution.
Dieu ne reconnaît pas comme siens ceux qui aiment les plaisirs. Seuls, ceux qui ont de l’abnégation, qui vivent sobrement, humblement et saintement, sont de véritables disciples de Jésus. Ils ne trouvent aucun plaisir aux conversations légères et vides des personnes qui aiment le monde.
Se séparer du monde
Des sacrifices attendent les véritables disciples du Christ. Ils doivent éviter les lieux de divertissements parce qu’ils n’y trouvent pas Jésus, ni aucune influence tendant à leur donner le goût des choses célestes et à les faire croître en grâce. Pour obéir à la Parole de Dieu, ils renonceront à toutes ces choses et vivront à part.
“C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez”, a dit le Sauveur. Tous les vrais disciples du Christ portent du fruit à sa gloire. Ils montrent, par leur vie, qu’une bonne œuvre a été accomplie en eux par l’Esprit de Dieu; ils portent des fruits de sainteté. Ils mènent des vies nobles et pures. Des actes de justice sont la preuve évidente d’une vraie piété: ceux qui ne portent pas de tels fruits montrent qu’ils n’ont aucune expérience des choses de Dieu. Ils ne sont pas unis au Cep. Jésus a dit: “Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.”
Tout adorateur du vrai Dieu doit renoncer à ses idoles. Jésus a dit à un docteur de la loi: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement.” Les quatre premiers préceptes du Décalogue exigent que toutes nos affections soient concentrées sur Dieu. Nous devons l’aimer sans partage. Nous ne pouvons progresser dans l’expérience chrétienne qu’après avoir mis de côté tout ce qui nous sépare de Dieu.
Le Chef suprême de l’Eglise, qui a choisi son peuple dans le monde, veut le séparer complètement du monde. Il veut, par l’esprit de ses commandements, attirer à lui ses disciples, tout en les séparant de tout ce qui est mondain. L’amour de Dieu et l’observation de ses commandements sont incompatibles avec l’amitié et avec les plaisirs du monde. Aucun accord entre Christ et Bélial.
Promesses adressées aux jeunes
Une lutte attend les jeunes qui veulent suivre le Christ; ils ont une croix quotidienne à porter en sortant du monde pour imiter la vie du Christ. Mais de nombreuses et précieuses promesses sont adressées à ceux qui cherchent le Sauveur de bonne heure. La Sagesse parle ainsi aux enfants des hommes: “J’aime ceux qui m’aiment, et ceux qui me cherchent me trouvent.”
“C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite.” “Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres. — Counsels to Parents, Teachers, and Students, 325-330.