Principes de Foi Chrétienne

Chapitre 22

Le mariage et la famille

Dieu désire ardemment qu'il y ait amour parfait et harmonie totale entre ceux qui contractent un mariage. Face à l'univers céleste, que l'homme et la femme s'engagent à s'aimer l'un l'autre comme Dieu le leur a ordonné... La femme doit respecter et révérer son mari, et le mari doit aimer et chérir sa femme.

Au début de leur vie commune, hommes et femmes devraient renouveler leur consécration à Dieu.

Quels que soient le soin et la sagesse dont a été entouré un mariage, peu de couples connaissent une harmonie parfaite dès les premiers jours de leur vie à deux. L'union ne se produit que dans les années qui suivent.

Lorsque les nouveaux mariés se trouvent en face des difficultés, la poésie dont l'imagination avait enveloppé le mariage disparaît. Ils apprennent à se connaître tels qu'ils sont réellement, ce qui leur avait été impossible jusqu'alors. Cette période est la plus critique de leur existence. Le bonheur et le succès de leur vie future dépendent de l'attitude qu'ils auront à ce moment-là. S'ils découvrent l'un chez l'autre des défauts, ces coeurs que l'amour a unis apercevront aussi des qualités excellentes jusqu'alors insoupçonnées. Il faut chercher à discerner celles-ci plutôt que ceux-là. C'est souvent notre propre attitude, l'atmosphère qui émane de nous qui détermine le comportement de l'autre.

Beaucoup considèrent l'expression de leur affection comme une faiblesse et observent une réserve qui éloigne d'eux leurs semblables. Cette manière d'agir empêche la sympathie de se manifester. Lorsqu'on réprime ses mouvements d'affection et de dévouement, ils s'atrophient, et le coeur devient aride et froid. Gardons-nous de cette erreur. L'amour qui ne s'exprime pas s'étiole. Ne laissez pas souffrir un coeur uni au vôtre en négligeant de lui témoigner de la bonté et de l'affection.

Il faut donner de l'amour au lieu d'en exiger. Cultivez ce qu'il y a de plus noble en vous, et soyez empressés à reconnaître les qualités l'un de l'autre. Le sentiment d'être apprécié est une satisfaction et un stimulant merveilleux. La sympathie et le respect encouragent celui qui cherche à atteindre la perfection, et l'amour lui-même augmente lorsqu'il vise un idéal toujours plus noble.

L'union de deux vies

Quand surviennent les difficultés, les soucis et les découragements, n'entretenez pas la pensée que votre union est une erreur ou un échec. Soyez déterminés à être l'un pour l'autre tout ce que vous pouvez être. Continuez à vous prodiguer les attentions des premiers jours. De toute manière, encouragez-vous mutuellement dans le combat de la vie. Appliquez-vous à augmenter le bonheur l'un de l'autre. Cultivez l'amour et l'indulgence. Le mariage sera alors le commencement du bonheur, au lieu d'en être la fin. La chaleur de l'amitié véritable, l'amour qui unit deux coeurs est un avant-goût des joies célestes.

Tous devraient cultiver et pratiquer la patience. En étant aimable et indulgent, on peut maintenir un amour ardent et véritable dans le coeur, et développer des qualités que le ciel peut approuver.

Satan est toujours prêt à profiter de la moindre occasion de désaccord et, en exploitant les mauvais traits de caractère héréditaires du mari et de la femme, il cherche à semer le désaccord chez ceux qui ont lié leurs intérêts par une alliance solennelle contractée devant Dieu. Dans leurs voeux de mariage, ils ont promis d'être unis, l'épouse s'engageant à aimer son mari et à lui obéir, le mari promettant d'aimer et de chérir son épouse. Si la loi de Dieu est respectée, le démon de la querelle sera éloigné de la famille, les intérêts communs ne seront pas dissociés et l'aliénation des coeurs ne se produira pas.

Ce moment est d'une grande importance dans la vie de ceux qui se sont présentés devant vous pour unir leurs intérêts, leurs sympathies, leur amour, leurs travaux dans le ministère du salut des âmes. Par la cérémonie du mariage, on franchit une étape importante: l'union de deux existences en une seule. [...] C'est en harmonie avec la volonté de Dieu qu'un homme et une femme s'associent pour accomplir son oeuvre et la faire progresser dans l'intégrité et dans la sainteté. Ils peuvent appliquer un tel programme.

La bénédiction divine qui va reposer sur le foyer où les deux époux vont vivre sera comme un rayon de soleil venu du ciel, car c'est la volonté du Seigneur que l'homme et la femme s'unissent par des liens sacrés, sous l'égide et l'autorité de Jésus-Christ et sous la direction de son Esprit...

Dieu veut que le foyer soit l'endroit le plus heureux de la terre, le vrai symbole de notre domicile céleste. En assumant au foyer les responsabilités de la vie conjugale, en unissant leurs intérêts à la personne de Jésus-Christ, en se reposant sur sa force et sur ses promesses, le mari et la femme peuvent connaître, dans cette union, un bonheur que les anges de Dieu peuvent approuver. -- Foyer chrétien, 97-102.

Quand les différences apparaissent

Si le mari et la femme ne soumettent pas leur coeur à Dieu, il leur sera difficile d'aplanir toutes les difficultés, même lorsqu'ils essaieront de s'acquitter loyalement et équitablement de leurs nombreux devoirs respectifs. Comment pourraient-ils parvenir à maintenir sans faille leur amour réciproque s'ils sont en désaccord sur les intérêts de leur propre vie familiale? Ils devraient arriver à une complète unité de vues pour tout ce qui concerne leur foyer, et l'épouse, si elle est vraiment chrétienne, saura associer ses intérêts à ceux de son mari, qui est son compagnon, car le mari est le chef de la famille.

Vous vous complaisez dans l'erreur. Lorsque vous prenez position, vous négligez d'examiner sérieusement les problèmes, et, en maintenant à tout prix votre point de vue, vous ne songez pas à l'effet que produira votre entêtement. Vous faites allusion à vos idées dans vos prières et dans vos conversations, alors que vous savez que votre épouse ne partage pas vos conceptions. Au lieu de tenir compte des sentiments de votre épouse et, comme le ferait un homme qui se respecte, de chercher à éviter de parler des choses sur lesquelles vous différez, vous n'hésitez pas à aborder des questions où il y a divergences de vues entre vous; et vous persistez à vouloir exprimer vos opinions sans égard pour ceux qui vous entourent. Vous croyez que les autres n'ont pas le droit, sur les problèmes envisagés, d'avoir une opinion différente de la vôtre. L'arbre de la vie chrétienne ne peut produire de tels fruits.

Mon frère, ma soeur, ouvrez la porte de votre coeur à Jésus. Invitez-le dans le temple de votre âme. Aidez-vous réciproquement à surmonter les obstacles qui surgissent dans toute vie conjugale. Ce sera pour vous un âpre combat que de vaincre votre adversaire le diable, et si vous attendez de Dieu qu'il vous soutienne dans cette bataille, vous devez être unis, déterminés à vaincre, en gardant vos lèvres de toute parole pernicieuse, n'hésitant pas à vous jeter à genoux et à crier: "Que l'Éternel te réprime, Satan!" Zacharie 3:2.

Si la volonté de Dieu s'accomplit, le mari et la femme se respecteront réciproquement et manifesteront amour et confiance. Tout ce qui est de nature à troubler la paix et l'unité de la famille devrait être formellement rejeté; la bonté et l'amour devraient être cultivés sans relâche. Celui qui manifeste un esprit de tendresse, de pardon et d'amour découvrira que ce même esprit rejaillit sur lui. Dans le foyer où règne l'Esprit de Dieu, il ne peut être question d'incompatibilité de caractère. Quand le Christ, l'espérance de la gloire, grandit dans les coeurs, l'union et l'amour règnent dans le foyer. Le coeur de la femme, en qui le Christ habite, sera forcément en union étroite avec le coeur du mari où le Christ habite aussi. Ils feront ensemble tout ce qui est en leur pouvoir afin d'être admis dans les demeures que le Christ est allé préparer pour ceux qui l'aiment.

Ceux qui considèrent le mariage comme l'une des institutions sacrées établies par Dieu et protégées par son saint commandement se laisseront guider par les impératifs de la raison. -- Foyer chrétien, 112-115.

Aucune puissance terrestre ne peut vous maintenir, vous et votre mari, dans les liens de l'unité chrétienne si vous ne cultivez pas l'amour et le pardon réciproques. Votre vie conjugale devrait être empreinte d'intimité, de tendresse, de sainteté et de noblesse, vous insufflant une force spirituelle qui permettra à chacun d'être pour l'autre tout ce que la Parole de Dieu demande. En remplissant les conditions que le Seigneur vous présente, vous ferez descendre le ciel auprès de vous et vous introduirez Dieu dans votre vie.

Chers frère et soeur, rappelez-vous que Dieu est amour et que, par sa grâce, vous pouvez arriver à vous rendre réciproquement heureux, conformément à l'engagement que vous avez pris lors de votre mariage. -- Foyer chrétien, 106.

Par la grâce du Christ, vous pouvez obtenir la victoire sur vous-même et sur votre égoïsme. En vivant sa vie, montrant à chaque pas une disposition au sacrifice de soi, révélant en permanence une forte sympathie pour ceux qui ont besoin d'aide, vous obtiendrez victoire sur victoire. Vous apprendrez jour après jour à mieux vaincre le moi et à fortifier les points faibles de votre caractère. Le Seigneur Jésus sera votre lumière, votre force, votre couronne de joie parce que vous soumettez votre volonté à la sienne. -- Testimonies for the Church 4:49.

Droits et devoirs de la vie conjugale

Ceux qui considèrent le mariage comme l'une des institutions sacrées établies par Dieu et protégées par son saint commandement se laisseront guider par les impératifs de la raison.

Jésus n'a pas imposé le célibat à quelque catégorie de personnes que ce soit. Il n'est pas venu détruire l'institution sacrée du mariage, mais pour l'exalter et la restaurer dans sa sainteté originelle. Il éprouve de la joie à la vue d'une famille dirigée par un amour pur et désintéressé.

La légalité et la sainteté du mariage

Ce n'est pas en soi un péché de manger, de boire, de se marier ou de marier ses enfants. Au temps de Noé, le mariage réalisé dans des conditions normales, loin des excès, était une institution légale, ce qu'il est également de nos jours. Mais à l'époque de Noé, les hommes contractaient mariage sans consulter Dieu et sans rechercher ses directives...

Le fait que toutes les relations de la vie sont, par nature, transitoires, devrait exercer une action transformatrice sur tout ce que nous faisons et disons. À l'époque de Noé, aux yeux de Dieu, le mariage s'était identifié au péché parce que cette institution, légale lorsqu'elle est pratiquée normalement, avait été pervertie par des excès. De nos jours, beaucoup de gens perdent leur âme parce qu'ils se laissent totalement absorber par l'idée du mariage et tout ce qui s'y rattache.

Le mariage est une institution sacrée, mais à notre époque de décadence, il cache toutes sortes de souillures. Il est l'objet de nombreux abus jusqu'à constituer un crime; il est devenu l'un des signes des temps de la fin, de même que les mariages d'avant le déluge avaient véritablement dégénéré en crimes. [...] Cependant, aujourd'hui encore, lorsque sa nature sacrée et ses exigences véritables sont comprises, le mariage est hautement approuvé par le Ciel; il en résultera du bonheur pour les deux époux et Dieu lui-même sera glorifié.

Les droits relatifs à la vie conjugale

Ceux qui se disent chrétiens [...] devraient dûment peser les conséquences qu'entraînent tous les droits de la vie conjugale; toutes leurs actions devraient être fondées sur des principes saints.

En de nombreux cas, les parents [...] ont abusé de ces droits et, par leur intempérance, ils ont renforcé leurs tendances animales.

À force d'abuser de ce qui est légitime, on tombe dans un péché grave.

Bien des gens manquent des connaissances élémentaires en ce qui concerne la vie conjugale. Ils ne sont pas sur leurs gardes, si bien que Satan en profite et prend la direction de leur esprit et de leur vie. Ils ne comprennent pas que Dieu leur demande d'exercer un contrôle sur eux-mêmes, afin d'éviter tout excès dans leurs relations conjugales. Il est peu de gens, en effet, qui considèrent comme un devoir religieux de maîtriser leurs passions. On épouse une personne de son choix et l'on pense que le mariage permet de se laisser aller aux passions les plus viles. Même des hommes et des femmes qui font profession de piété lâchent la bride à leurs convoitises et ne pensent pas que Dieu leur demandera compte de ce qu'ils ont dépensé sans compter leurs énergies vitales, affaiblissant ainsi leur organisme tout entier.

Pratiquer l'abnégation et la modération

Je voudrais faire comprendre à tous combien ils doivent garder leurs forces physiques et mentales dans les meilleures conditions possibles afin d'offrir à leur Créateur un service parfait. En particulier, que l'épouse chrétienne, par ses paroles et par ses actes, évite d'exciter les passions charnelles de son mari. Beaucoup n'ont guère de forces à dépenser dans ce sens, car depuis leur jeunesse ils ont affaibli leur cerveau et leur organisme tout entier en laissant libre cours à leurs passions charnelles. Le renoncement et la tempérance devraient être le mot d'ordre de leur vie conjugale.

Nos solennelles obligations envers Dieu nous engagent à garder l'esprit pur et le corps sain, en vue d'être utiles à nos semblables et d'offrir au Seigneur un service parfait. L'apôtre Paul fait cette recommandation: "Que le péché ne règne pas dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises." Romains 6:12. Ailleurs, il nous dit que "tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences". 1 Corinthiens 9:25 (V. Segond 1975). Il exhorte tous ceux qui se prétendent chrétiens à offrir leurs corps "comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu". Romains 12:1. Il dit encore: "Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres." 1 Corinthiens 9:27 (V. Segond révisée 1975).

Ce n'est pas un amour véritable, mais une passion charnelle qui pousse un homme à faire de sa femme l'instrument de sa convoitise. Combien peu d'hommes aiment comme l'apôtre le veut, lorsqu'il dit: "Comme le Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin [non de la souiller, mais] de la sanctifier... après l'avoir purifiée, [...] afin qu'elle paraisse sainte et irrépréhensible." Ephésiens 5:25-27. Voilà la qualité de l'amour que Dieu reconnaît comme saint. L'amour, en effet, est un principe pur et saint; mais la passion charnelle n'admettra aucune retenue et n'acceptera pas d'être contrôlé par la raison. Elle ne voit pas ses conséquences; elle ne raisonnera pas.

Satan s'efforce d'affaiblir la maîtrise de soi

Satan s'efforce d'abaisser le niveau de pureté et d'affaiblir la maîtrise de soi de ceux qui contractent mariage, car il sait que lorsque les passions viles se développent, les facultés morales s'amoindrissent, et qu'il n'a plus à se préoccuper de leur croissance spirituelle. Il sait également qu'il a trouvé ainsi le meilleur moyen d'apposer son odieuse image sur leurs enfants, et qu'il peut alors modeler leur caractère mieux encore que celui des parents.

Les époux doivent apprendre ce qu'est la convoitise et quelles en sont les conséquences. Le désir peut se manifester d'une manière aussi vile dans le mariage qu'en dehors de lui.

À quoi aboutit-on en lâchant la bride aux passions inférieures? [...] La chambre des époux, où les anges de Dieu devraient être présents, est profanée par des pratiques avilissantes. Des habitudes bestiales et honteuses entraînent la corruption corporelle et provoquent des maladies répugnantes. Ce que Dieu avait institué pour être une bénédiction est devenu une cause de malédiction.

Les excès sexuels détruiront effectivement le désir de tout exercice de piété, priveront le cerveau de la substance nécessaire à l'organisme tout entier et épuiseront la vitalité. Aucune femme ne devrait aider son mari dans cette oeuvre d'autodestruction. Elle ne devrait surtout pas le faire si elle a des lumières à ce sujet et si elle aime véritablement son époux.

Plus on s'abandonne aux passions charnelles, plus elles se fortifient et plus elles réclament impérieusement d'être satisfaites. Que les hommes et les femmes qui craignent Dieu s'éveillent au sens de leur devoir. Beaucoup de soi-disant chrétiens souffrent de paralysie des nerfs et du cerveau par leur intempérance en cette matière.

Les maris doivent être prévenants

Les maris devraient être vigilants, attentionnés, dévoués, fidèles et pleins de tendresse. Ils devraient manifester de l'affection et de la sympathie. S'ils se conforment aux paroles du Christ, leur amour ne s'inspirera ni de la bassesse, ni de la mondanité, ni de la sensualité qui contribueraient à la destruction de leur corps et entraîneraient chez leurs femmes l'affaiblissement et la maladie. Ils ne devraient pas se complaire dans la satisfaction des passions viles, en répétant sans cesse à leurs épouses qu'elles doivent obéissance à leur mari en toutes choses. Lorsque le mari possède la noblesse de caractère, la pureté de coeur, l'élévation d'esprit qui doivent caractériser tout chrétien, cela se manifeste dans la vie conjugale. Si l'Esprit du Christ habite en lui, il ne cherchera pas à nuire au corps, mais son amour profond l'incitera à atteindre, en Christ, le niveau moral le plus élevé.

Aucun homme ne peut vraiment aimer sa femme si elle se soumet passivement et devient une esclave destinée à satisfaire des passions dépravées. Elle perd dans ce cas toute la valeur qu'elle possédait jadis à ses yeux. Il la voit descendue de son piédestal et la soupçonne bientôt de se soumettre effrontément à de plus vils que lui. Il met en doute sa fidélité et sa pureté, se fatigue d'elle et cherche de nouveaux objets pour éveiller et exciter ses désirs diaboliques. La loi de Dieu est alors totalement méprisée. Ces hommes sont pires que des brutes; ce sont des démons à forme humaine. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est l'amour sanctifié qui élève l'homme et l'ennoblit.

La femme devient jalouse de son mari et pense que, si l'occasion se présente, il offrira tout aussi bien ses faveurs à une autre femme. Elle se rend compte qu'il n'est pas sous le contrôle de la conscience ou de la crainte de Dieu, qu'il est livré à des passions sans frein, enfin que l'image de Dieu en lui est ternie par la plus basse convoitise.

Des exigences déraisonnables

La question est donc la suivante: la femme doit-elle se sentir obligée de céder aux sollicitations de son mari, lorsqu'elle voit celui-ci sous l'emprise d'une passion vile et lorsqu'elle est moralement convaincue de nuire ainsi à son corps que Dieu lui a enjoint de conserver dans la sainteté et l'honnêteté, afin de l'offrir en sacrifice vivant?

Ce n'est pas l'amour pur et saint qui pousse une femme à céder à l'instinct bestial de son mari aux dépens de sa santé et de sa vie. Si elle l'aime vraiment et avec sagesse, elle essaiera de l'empêcher de se laisser aller à satisfaire ses convoitises et dirigera son esprit sur des sujets d'ordre plus élevé. Peut-être sera-t-il nécessaire qu'elle insiste humblement et affectueusement, même au risque de déplaire, afin de ne pas avilir son corps par des excès sexuels. La femme devrait, avec douceur et tendresse, rappeler à son mari que Dieu est le premier à avoir des droits sur notre être tout entier et qu'elle ne peut en faire fi, car elle devra en rendre compte au jour du jugement...

Si une femme a des sentiments élevés et qu'elle préserve sa dignité dans la sainteté et l'honnêteté, elle peut faire beaucoup en utilisant judicieusement son influence pour sanctifier son mari et remplir ainsi la haute mission qui lui est impartie. Elle accomplira ainsi un double devoir, en se sauvant elle-même et en sauvant son conjoint. Il faut agir naturellement avec beaucoup de délicatesse. La sagesse et la patience sont nécessaires, aussi bien que le courage et la force qu'on trouve dans la prière. C'est dans cet amour sincère pour Dieu et pour son mari qu'elle trouvera les seuls mobiles de ses sentiments et de sa conduite. [...]

Quand une femme laisse le contrôle de son corps et de son esprit à son mari, restant passive en tout point, au mépris de sa conscience, de sa dignité et même de sa personnalité, elle perd toute occasion d'exercer une puissante influence pour le bien qui devrait être la sienne et grâce à laquelle elle pourrait amener son mari à un niveau plus élevé. Elle peut atténuer la rudesse de son époux. Par son influence sanctifiante, elle le rendra plus noble et plus pur, elle le conduira à engager la lutte contre ses passions et à diriger son esprit vers les choses spirituelles, afin qu'ils soient tous deux "participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise". L'influence peut agir puissamment pour amener l'esprit à s'intéresser à des sujets nobles et élevés plutôt qu'à se satisfaire dans les bas-fonds de la sensualité où se complaît le coeur irrégénéré. Si la femme pense que pour plaire à son mari elle doit rabaisser son idéal et laisser la passion bestiale être la base de son amour et le principe de ses actions, elle déplaît à Dieu, car elle échoue dans sa mission, qui est de sanctifier son époux. Si elle se soumet sans la moindre protestation, elle ne comprend absolument pas son devoir envers son mari et envers son Dieu.

Nous avons été rachetés à un grand prix

Les passions inférieures ont leur siège dans le corps, qu'elles utilisent. Les mots "chair, charnel, convoitises charnelles" concernent la nature inférieure et corrompue; la chair en elle-même ne saurait agir contre la volonté de Dieu. Nous sommes exhortés à crucifier la chair, "avec ses passions et ses désirs". Comment y parviendrons-nous? En mortifiant notre corps? Non, mais en neutralisant la tentation au péché. Les pensées corrompues doivent être expulsées. Les facultés mentales doivent être rendues captives de Jésus-Christ. Toutes les propensions bestiales doivent être assujetties aux facultés supérieures de l'âme. L'amour de Dieu doit régner en maître; le Christ doit occuper le trône en souverain absolu. Nos corps doivent être considérés comme sa propriété, qu'il a rachetée. Les membres du corps doivent devenir des instruments de justice. -- Foyer chrétien, 115-121.

La mère et son enfant

Plutôt que d'être esclave de son ménage, elle qui est l'épouse et mère, qu'elle prenne le temps de lire, de se tenir au courant de ce qui se passe, d'être une compagne pour son mari, de suivre le développement de l'intelligence de ses enfants. Qu'elle saisisse les occasions qui s'offrent à elle pour conduire ceux qu'elle aime, par son influence, à une vie plus noble. Qu'elle prenne le temps de faire de son Sauveur un compagnon de chaque jour, un ami intime en étudiant sa Parole. Qu'elle sorte dans la nature avec ses enfants et apprenne à toujours mieux connaître Dieu à travers la beauté de son oeuvre.

Qu'elle cultive la joie et l'entrain. Les travaux quotidiens terminés, que la soirée soit consacrée à une agréable réunion de famille plutôt qu'à d'interminables travaux de couture. Ainsi, beaucoup d'hommes en viendront à préférer la société de leur famille à celle du cercle ou du café; plus d'un garçon sera préservé des mauvaises influences de la rue et plus d'une jeune fille gardée des fréquentations frivoles et corruptrices. L'influence de la famille sera pour les parents et les enfants ce que Dieu désire qu'elle soit: une bénédiction pour toute la vie.

La vie conjugale n'est pas un roman. Elle comporte ses difficultés propres et ses réalités domestiques. L'épouse ne doit pas se comporter comme une enfant gâtée, mais comme une femme qui porte sur ses épaules des fardeaux réels et non imaginaires, et mène une vie raisonnable et réfléchie, sachant qu'il y a bien autre chose à faire que de s'occuper de sa propre personne.

La question suivante est fréquemment posée: "La femme doitelle renoncer à user de sa propre volonté?" La Bible déclare avec netteté que l'homme est le chef de la famille: "Femmes, soyez soumises à vos maris." Colossiens 3:18. Si l'apôtre se limitait à cet ordre, nous pourrions en déduire que la condition de la femme n'est pas enviable; elle est même très dure et éprouvante dans bien des cas, et il serait souhaitable qu'il y ait moins de mariages. De nombreux maris s'arrêtent à ces mots: "Femmes soyez soumises à vos maris", alors qu'il est nécessaire de lire la suite: "Comme il convient dans le Seigneur."

Ce qui est demandé à la femme est qu'elle cherche à chaque instant à craindre Dieu et à le glorifier. C'est au Seigneur Jésus-Christ seul qu'elle doit se soumettre entièrement, lui qui, au prix inestimable de sa vie, l'a rachetée et l'a élevée au rang d'enfant de Dieu. Celui-ci lui a donné une conscience, qui ne saurait être ignorée impunément. Sa propre personnalité ne peut se fondre dans celle de son mari, car elle appartient au Christ par droit de rachat. C'est une erreur de prétendre qu'en vertu d'une soumission aveugle elle doit en toutes choses accomplir exactement ce que son mari lui demande, alors qu'elle sait qu'en agissant de la sorte, elle causerait un préjudice à son corps et à son esprit, qui ont été délivrés de l'esclavage de Satan.

Lorsque les maris exigent de leurs épouses une soumission complète, en déclarant qu'elles n'ont ni opinion, ni initiative à faire valoir dans le foyer, et qu'elles n'ont qu'à obéir implicitement, ils les mettent dans une situation que l'Écriture n'admet pas. En interprétant la Bible comme ils le font, ils dénaturent le but de l'institution du mariage. Ils agissent de la sorte uniquement pour exercer une autorité arbitraire, qui ne peut être invoquée comme une prérogative leur appartenant. Mais voici la suite du conseil de l'apôtre (Colossiens 3:19): "Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles." Pourquoi le mari aurait-il de l'animosité envers son épouse? S'il découvre éventuellement que sa femme commet des erreurs et qu'elle a de nombreux défauts, s'aigrir contre elle n'apportera pas de remède au mal. -- Foyer chrétien, 104-110.

Quel que soit son entourage, toute femme sur le point de devenir mère devrait s'efforcer d'être toujours joyeuse, aimable et satisfaite, en sachant que tous ses efforts dans ce sens lui seront payés au centuple par les dispositions physiques et morales de ses enfants. Bien plus: elle peut, de cette façon, cultiver pour elle-même un esprit serein qui se reflétera dans sa famille et sur tous ceux qu'elle sera appelée à fréquenter. Sa santé physique en sera grandement améliorée. De nouvelles forces jailliront du plus profond de son être, son sang coulera plus vite que si elle se laissait aller au découragement. Sa santé mentale sera améliorée par sa tranquillité d'esprit. Sa volonté est assez forte pour résister aux sautes d'humeur et ses nerfs en seront grandement soulagés. Les enfants qui ont été privés de la vitalité qu'ils auraient dû hériter de leurs parents devraient être entourés de soins les plus attentifs. Par un respect absolu des lois corporelles, on peut grandement améliorer l'état de beaucoup de choses.

Celle qui s'apprête à devenir mère devrait se confier dans l'amour de Dieu. Son esprit doit être en paix; elle devrait se confier dans l'amour de Jésus, mettre en pratique ses paroles, se rappeler que la mère est la collaboratrice de Dieu.

Beaucoup de parents tiennent pour négligeables les influences prénatales, mais il n'en est pas de même pour Dieu. Le message apporté deux fois, de la manière la plus solennelle, par un ange à Manoach montre que ce sujet doit retenir notre plus grande attention.

En s'adressant à cette mère hébraïque [la femme de Manoach], Dieu parle pour les mères de tous les siècles: "Elle observera tout ce que je lui ai prescrit." Le bien-être de l'enfant à venir dépend donc énormément des habitudes de sa mère, dont les goûts et les passions doivent être soumis à des principes. Si elle veut accomplir le dessein que Dieu a formé en lui donnant un enfant, elle doit s'interdire un certain nombre de choses.

De nombreux pièges attendent les jeunes dans le monde, et ils sont légion ceux qu'attire une vie faite de plaisirs égoïstes et sensuels. Ils ne peuvent discerner les dangers cachés, ni l'issue redoutable du sentier qui semble les conduire au bonheur. La satisfaction de leurs appétits et de leurs passions épuise leurs énergies, et c'est ainsi que des millions d'entre eux se perdent pour cette vie et pour l'éternité. Les parents ne devraient pas oublier que leurs enfants rencontrent ces tentations et il faudrait qu'ils les préparent à les surmonter avant leur naissance.

Avant la naissance, si elle [la mère] s'écoute, si elle est égoïste, impatiente et exigeante, ces traits de caractère se retrouveront chez le petit être. C'est ainsi que bien des enfants ont reçu à leur naissance des tendances au mal presque insurmontables.

Mais si la mère s'attache fermement à de bons principes, si elle pratique la tempérance et cultive l'abnégation, si elle est aimable et bonne, elle peut transmettre à son enfant ces précieuses qualités.

Quand les tâches de la mère devraient être allégées

On commet souvent l'erreur de ne pas apporter un changement dans la vie d'une femme avant la naissance de ses enfants. Pendant cette période importante, son travail devrait être allégé. De grands bouleversements se produisent en elle. Cela requiert une plus grande quantité de sang et par conséquent un surcroît de nourriture de qualité destinée à être transformée en sang. Si elle ne consomme pas une quantité suffisante d'aliments nourrissants, elle ne peut conserver toute sa vigueur physique, ce qui altère la vitalité de l'enfant qu'elle attend. Il lui faut également veiller à ses vêtements. Elle devrait prendre soin de protéger son corps de toute sensation de froid et ne pas inutilement faire appel à sa vigueur pour suppléer le manque de vêtements confortables. Si la femme enceinte est privée d'une nourriture abondante et saine, son sang sera appauvri, sa circulation sera perturbée et son enfant souffrira des mêmes carences; il lui sera impossible de trouver les éléments dont son propre sang a besoin pour se former. La santé de la mère et celle de l'enfant dépendent donc beaucoup du confort des vêtements et de la qualité des aliments consommés.

Recommandations à la mère qui allaite

Le meilleur aliment pour le bébé est celui que la nature lui fournit. Il ne devrait pas en être privé sans nécessité. Il faut être sans coeur pour se libérer, afin de conserver ses aises et sa liberté, du devoir si doux d'allaiter son enfant.

La période pendant laquelle l'enfant reçoit le lait de sa mère est très importante. Bien des mamans, au cours de ces mois, s'épuisent au travail, se chargent de sang par leur alimentation; le bébé s'en trouve sérieusement affaibli, non seulement parce que le lait maternel subit les effets de l'énervement, mais parce que son propre sang est empoisonné par suite du régime malsain de sa mère, qui perturbe tout l'organisme de celle-ci ainsi que la nourriture de l'enfant. Ce dernier est en outre influencé par l'état d'esprit de sa mère. Si elle est malheureuse, facilement agitée, irritable, portée à manifester ses passions, la nourriture que le bébé va recevoir d'elle sera de nature à provoquer des coliques, des spasmes et même, dans certains cas, des convulsions et des attaques.

Le caractère de l'enfant est aussi plus ou moins affecté par la qualité de l'alimentation que ce dernier reçoit de sa mère. Il est donc important que celle-ci, pendant la période de l'allaitement, s'efforce de se maintenir dans un état d'esprit optimiste et de se dominer. En agissant ainsi, elle évite d'altérer la nourriture de son enfant; de plus, le calme et la maîtrise de soi qu'elle conserve quand elle s'occupe du bébé ont une influence favorable sur la formation mentale de celui-ci. Si l'enfant est nerveux et facilement agité, l'attitude prudente et patiente de sa mère tendra à l'apaiser, à le corriger, et à améliorer nettement sa santé. -- Foyer chrétien, 246-249.

De la régularité dans les soins et la tendresse

Les enfants sont confiés à leurs parents comme un dépôt précieux, dont Dieu, un jour, leur demandera compte. Nous devrions accorder plus de temps, de soin et de prière à leur éducation. Ils ont davantage besoin d'une instruction de qualité. -- Foyer chrétien, 153.

Bien des enfants ont souffert de soins inappropriés. Lorsqu'ils étaient difficiles, on leur donnait à manger pour les calmer, alors que, dans la plupart des cas, leur irritabilité provenait justement du fait qu'ils avaient reçu une trop grande quantité d'une nourriture rendue malsaine par les mauvaises habitudes diététiques de leur mère. Un surcroît d'aliments ne faisait qu'aggraver les choses, leur estomac étant déjà surchargé.

Les enfants sont généralement élevés, dès le berceau, suivant le principe qu'ils peuvent satisfaire leur appétit, et on leur dit qu'ils vivent pour manger. Leur mère joue un grand rôle dans la formation de leur caractère durant leur tendre enfance. Elle peut leur apprendre soit à contrôler leur appétit, soit à le satisfaire et à devenir des gloutons. Très souvent elle dresse un plan de travail pour la journée et, lorsque ses enfants la dérangent, au lieu de prendre le temps d'apaiser leurs petits chagrins et de les distraire, elle leur donne quelque chose à manger pour qu'ils se tiennent tranquilles, ce qui réussit pendant un certain temps, mais peut, en fin de compte, aggraver les choses. L'estomac des enfants a été surchargé de nourriture alors qu'ils n'en avaient pas le moindre besoin. Tout ce qu'ils voulaient, c'était un peu de temps et d'attention de leur mère. Mais celle-ci considère son temps comme trop précieux pour être consacré à l'amusement de ses enfants. Peut-être pense-t-elle que l'agencement de sa maison, les compliments qu'elle en retirera, et la préparation très élaborée des repas sont plus dignes d'intérêt que le bonheur et la santé de ses enfants.

Au lieu de penser à la mode ou au désir de provoquer l'admiration, recherchons, dans la confection de la layette du nouveau-né, le confort, la commodité et l'hygiène. La mère ne devrait pas perdre son temps à broder ou à confectionner diverses fantaisies destinées à embellir ces petits vêtements, se chargeant ainsi d'un travail inutile au détriment de sa santé et de celle de son enfant. Elle ne devrait pas davantage se fatiguer les yeux et les nerfs par des travaux de lingerie fine à un moment où elle a besoin du maximum de repos et d'exercices distrayants. Qu'elle comprenne que son devoir est de conserver ses forces pour faire face aux exigences futures. -- Foyer chrétien, 251-253.

Le besoin de maîtrise de soi dans l'éducation des enfants

Dans l'éducation des enfants, il arrive que la volonté ferme de la mère soit confrontée à la volonté irraisonnée et indisciplinée de l'enfant. Dans de telles circonstances, la mère doit agir avec une grande sagesse. Un manque de sagesse, une contrainte sévère peuvent provoquer de graves dommages sur l'enfant.

Autant que possible, cette crise devrait être évitée, car elle représente une lutte difficile aussi bien pour la mère que pour l'enfant. Mais une fois que cette confrontation est engagée, l'enfant doit soumettre sa volonté à la volonté plus sage des parents.

La mère devrait contrôler parfaitement ses réactions et ne rien faire qui puisse fait naître chez l'enfant un esprit de défiance. Elle gagnera davantage en gardant la voix douce et aimable. Elle doit traiter l'enfant de telle sorte qu'il soit attiré vers Jésus. Elle doit réaliser que Dieu est son aide et l'amour sa force. Si elle est sage et chrétienne, elle ne forcera pas l'enfant à se soumettre. Elle priera sérieusement pour que l'ennemi n'obtienne pas la victoire, et dans la prière elle renouvellera sa vie spirituelle. Elle verra que le même pouvoir qui agit en elle agit aussi dans le coeur de l'enfant. Celui-ci deviendra plus gentil, plus soumis. La bataille est gagnée. Sa patience, sa gentillesse, ses paroles de retenue ont fait leur oeuvre. La paix succède à la tempête, comme le rayon du soleil à la pluie. Et les anges qui ont assisté à la scène expriment des chants de joie.

Ces crises surviennent aussi entre mari et femme qui, à moins d'être soumis à l'Esprit de Dieu, manifesteront l'esprit impulsif et déraisonnable si souvent exprimé par leurs enfants. La confrontation des volontés est comme le frottement de deux silex. -- Testimonies for the Church 7:47, 48.

Position et responsabilité de la mère

Quand vous accomplissez fidèlement votre devoir dans votre foyer, le père comme prêtre de la maison, la mère comme missionnaire du foyer, vous multipliez les moyens de faire du bien hors du foyer. Alors que vous développez vos propres capacités, vous vous qualifiez davantage pour oeuvrer dans l'Eglise et dans le voisinage. En s'attachant les enfants et en les attachant à Dieu, père, mère et enfants deviennent des collaborateurs avec Dieu. -- Testimonies for the Church 7:67.

La femme devrait occuper la position que Dieu lui a assignée à l'origine, c'est-à-dire être l'égale de l'homme. Le monde a besoin de mères qui ne le soient pas de nom seulement, mais qui le soient dans le plein sens du terme. Nous pouvons dire, sans crainte de nous tromper, que les devoirs spécifiques de la femme sont plus sacrés, plus saints que ceux de l'homme. Que les femmes prennent conscience du caractère sacré de leur mission et qu'elles l'accomplissent par la puissance de Dieu et dans sa crainte. Qu'elles apprennent à leurs enfants à se rendre utiles dans ce monde en vue d'un monde meilleur.

Celle qui est épouse et mère ne devrait pas épuiser ses forces et laisser dormir ses talents en s'en remettant complètement à son époux. Sa personnalité ne peut pas se fondre en lui. Elle devrait se rendre compte qu'elle est son égale -- et se tenir à ses côtés, fidèle à son poste comme lui l'est au sien. Son rôle dans l'éducation de ses enfants est en tous points aussi élevé et ennoblissant que tout ce que son mari pourrait être appelé à faire, fût-ce assumer les fonctions de chef d'État.

Un roi sur son trône n'a pas une responsabilité plus importante que celle d'une mère. Elle est la reine de la maison. Elle détient le pouvoir de modeler le caractère de ses enfants, afin de les rendre dignes de la vie éternelle. Un ange ne pourrait réclamer une mission plus haute; car en accomplissant cette oeuvre, elle est au service de Dieu. Qu'elle prenne seulement conscience de l'importance de sa tâche, et cela lui donnera du courage. Qu'elle se rende compte de la valeur de son travail et se revête de toutes les armes de Dieu, afin de résister à la tentation de se conformer aux usages du monde. Sa mission concerne le temps présent et l'éternité.

Si des hommes mariés entrent dans l'oeuvre, laissant le soin des enfants à leur épouse, celle-ci accomplit un travail tout aussi important que le père. Si l'un consacre son temps au champ missionnaire, l'autre est, dans le foyer, une missionnaire dont les soucis, les angoisses et les fardeaux excèdent souvent ceux du père. La tâche de la mère est sérieuse et importante. Dans le champ missionnaire, il arrive que le mari reçoive les honneurs des hommes, mais celle qui peine au foyer ne reçoit pas toujours une récompense terrestre pour ses labeurs. Pourtant, si elle travaille en vue de l'intérêt des siens, cherchant à former leur caractère à l'image du divin modèle, l'ange inscrira son nom dans les registres du ciel avec ceux des plus grands missionnaires de ce monde. Dieu ne voit pas les choses comme l'homme, à la vision imparfaite, les voit.

Le monde pullule d'influences corruptrices. La mode et le milieu exercent un grand pouvoir sur la jeunesse. Si la mère néglige d'instruire, de diriger et de réprimer ses enfants, elle les verra s'engager tout naturellement sur la pente du mal et se détourner du bien. Aussi doit-elle répéter fréquemment la prière de Manoah: "Quelle règle de conduite doit suivre l'enfant, et que devra-t-il faire?" Si elle met en pratique les instructions de la Parole de Dieu, elle recevra la sagesse nécessaire.

Chaque mère de famille doit se dire que tous ses instants ont une valeur incalculable; son travail sera jugé au jour solennel du règlement des comptes. On verra alors qu'une forte proportion de fautes et de crimes commis sur la terre sont attribuables à l'ignorance et à la négligence de celles dont le devoir était de diriger dans la bonne voie les pas chancelants de leurs enfants. On verra également que la majorité des hommes qui ont éclairé le monde de l'éclat de leur génie ou des rayons bienfaisants de la vérité et de la vertu devaient les mobiles de leurs actes et de leur succès aux efforts et aux prières d'une mère chrétienne.

L'influence de la mère

Le milieu où vit la mère peut être humble, mais son influence, jointe à celle du père, demeure jusque dans l'éternité. La puissance qu'elle exerce pour le bien est, après Dieu, la plus forte qui soit sur la terre.

Une mère chrétienne doit avoir l'esprit constamment en éveil, afin de discerner les dangers qui entourent ses enfants. Elle-même gardera son âme dans une atmosphère pure et sainte; elle soumettra son caractère et ses principes à la Parole de Dieu et accomplira fidèlement son devoir, vivant au-dessus des petites tentations qui l'assailliront continuellement.

Les enfants comprennent vite et sont parfaitement capables de distinguer entre une parole patiente et affectueuse et un commandement impatient et intempestif, qui tarit l'amour et l'affection dans leur coeur. La véritable mère chrétienne ne fera pas fuir ses enfants loin d'elle par son irritabilité et son manque d'amour et de compréhension.

Mamans, sachez que votre influence et votre exemple affectent le caractère et la destinée de vos enfants; pour assumer cette responsabilité, efforcez-vous d'acquérir un esprit bien équilibré et un caractère pur qui ne reflète que la vérité, l'amour et la beauté.

Beaucoup de maris et d'enfants ne trouvent rien d'attirant à la maison, où ils sont toujours accueillis par des plaintes et des cris; ils recherchent alors du bien-être et de l'amusement loin du foyer, dans un bar ou d'autres lieux de plaisir. L'épouse et mère, occupée par les soins de son ménage, néglige les petites attentions qui rendent la vie du foyer agréable pour le mari et les enfants, même si elle évite de parler de ses soucis personnels en leur présence. Pendant qu'elle s'absorbe dans la préparation d'un plat ou la confection d'un vêtement, son mari et ses fils rentrent et sortent comme des étrangers.

Si les mères se permettent d'être négligées dans les vêtements qu'elles portent à la maison, elles enseignent à leurs enfants à suivre la même voie. Bien des mères pensent que tout est assez bien pour être porté, qu'il soit maculé ou élimé. Mais elles perdent rapidement toute influence dans le foyer. Les enfants comparent la façon de s'habiller de leur mère à celle des autres dont la tenue est soignée et leur respect pour elle s'affaiblit.

La véritable femme et mère accomplira ses devoirs avec dignité, ne considérant pas comme dégradant d'accomplir avec ses mains ce qui est nécessaire pour avoir une maison bien arrangée. -- Foyer chrétien, 223-245.

Le chef de famille imite le Christ

Le père est véritablement l'axe de la famille. Il est le législateur qui représente, dans son seul comportement d'homme, les vertus les plus hautes: énergie, intégrité, honnêteté, patience, courage, diligence et sens pratique. Le père est, en quelque sorte, le prêtre du foyer, déposant sur l'autel de Dieu les sacrifices du matin et du soir. La femme et les enfants devraient être encouragés à s'unir à cette offrande et à participer aux chants de louange. Matin et soir le père, en tant que prêtre du foyer, devrait confesser à Dieu les péchés commis par lui-même et par ses enfants durant la journée: ceux dont il a connaissance, mais aussi les fautes secrètes, que l'oeil de Dieu a perçues. Cette règle, fidèlement observée par le père quand il est là, ou par la mère quand il est absent, est une source de bénédiction pour la famille.

À celui qui est mari et père, je voudrais dire: Faites en sorte que votre âme baigne dans une atmosphère pure et sainte. Chaque jour vous devez apprendre quelque chose du Christ. Vous ne devez jamais manifester un esprit tyrannique au sein du foyer. L'homme qui agit ainsi se fait le complice des agents de Satan. Que votre volonté soit soumise à celle de Dieu. Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour rendre la vie de votre femme agréable et heureuse. Prenez la Parole de Dieu comme conseillère, et vivez ses enseignements dans votre foyer. Vous les vivrez alors aussi à l'église et, même sur votre lieu de travail, vous ne vous en départirez pas. Les principes célestes ennobliront la conduite de toutes vos affaires. Les anges de Dieu collaboreront avec vous et vous aideront à révéler le Christ au monde.

Ne permettez pas à vos soucis professionnels d'assombrir votre vie familiale. Si vous perdez patience et cessez de témoigner gentillesse et amour dès que quelque chose, même sans importance, survient de façon légèrement contraire à ce que vous auriez souhaité, vous montrez par là que vous n'avez pas choisi pour compagnon celui qui vous a tant aimé qu'il a donné sa vie pour vous, afin que vous soyez un avec lui.

Le fait de se targuer constamment de sa position de chef de famille n'est pas une marque de virilité pour un mari. De l'entendre faire appel aux Écritures pour justifier son autorité ne fera pas grandir le respect qu'on lui doit. Exiger de sa femme, la mère de ses enfants, qu'elle agisse selon ses plans, comme s'ils étaient infaillibles, ne le rendra pas plus viril. Le Seigneur a désigné le mari comme chef de la femme pour être son protecteur; il est le lien qui unit les membres de la famille, de même que le Christ est le chef de l'Église et le Sauveur de son corps mystique. Que tout mari qui prétend aimer Dieu étudie avec soin les exigences divines concernant son rôle. L'autorité du Christ s'exerce dans la sagesse, l'amour et la douceur; c'est ainsi que le mari doit manifester son autorité et imiter le grand chef de l'Église. -- Foyer chrétien, 204-207.

Les parents travaillent ensemble au salut de leurs enfants

Si le voile pouvait se déchirer, si le père et la mère voyaient comment Dieu évalue le travail de la journée et comment son regard infini compare l'oeuvre de l'un avec celle de l'autre, ils seraient bien étonnés des déclarations divines. Le mari considérerait ses travaux avec plus de modestie, tandis que sa femme en retirerait un courage et une énergie nouvelle pour continuer sa tâche avec sagesse, persévérance et patience. Elle connaîtrait alors la valeur de son travail: tandis que le père s'est intéressé à des choses éphémères et périssables, elle, la mère, s'est occupée du développement des esprits et des caractères; elle a travaillé ainsi non seulement pour le temps présent mais aussi pour l'éternité. -- Foyer chrétien, 224, 225.

Les devoirs du père envers ses enfants ne peuvent être transférés sur la mère. Si elle accomplit sa propre tâche, son fardeau est suffisamment lourd à porter. Ce n'est qu'en agissant à l'unisson que le père et la mère peuvent mener à bien la tâche que le Seigneur leur a confiée.

Le père ne devrait pas se démettre de sa participation à l'éducation de ses enfants pour cette vie et pour l'éternité. Il doit assumer sa part de responsabilités. Il y a obligation pour le père comme pour la mère. Les parents doivent se témoigner amour et respect mutuels s'ils veulent voir ces qualités se développer chez leurs enfants.

Le père devrait encourager et soutenir la mère dans sa tâche par des attitudes et des paroles empreintes de tendresse.

Essayez d'aider votre femme dans les difficultés qu'elle rencontre. Veillez à la manière dont vous parlez; faites preuve, dans votre façon d'agir, de délicatesse, de courtoisie et d'amabilité, et vous serez récompensé.

Le père qui a des garçons devrait être très proche de ses fils. Qu'il les fasse profiter de sa grande expérience et leur parle avec une tendresse et une simplicité telles qu'il s'attache leur coeur. Il devrait leur faire comprendre qu'il a constamment en vue leur intérêt et leur bonheur.

Celui qui a une famille avec des garçons doit comprendre que, quelle que soit sa vocation, il n'a pas le droit de négliger les âmes dont il a la charge. En permettant qu'ils viennent au monde, il a pris la responsabilité devant Dieu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour les préserver des fréquentations mondaines et des mauvais camarades. Il ne devrait pas laisser entièrement à la mère le soin de ses fils turbulents. C'est une charge trop lourde pour elle. Il doit arranger les choses au mieux de leurs intérêts respectifs. Il peut être très pénible pour la mère de toujours se maîtriser et d'agir avec sagesse dans l'éducation de ses enfants. Dans ce cas, ce serait au père de porter la plus grande part du fardeau. Il devrait s'efforcer de faire tout son possible pour le salut de ses enfants. -- Foyer chrétien, 208-212.

Conseil sur le nombre d'enfants

Les enfants constituent l'héritage du Seigneur, et nous devrons lui rendre compte de la manière dont nous aurons géré son bien. Avec amour, foi et prière, les parents doivent travailler en faveur des leurs jusqu'à ce qu'ils puissent se présenter avec joie devant Dieu, en disant: "Me voici, moi et les enfants que l'Éternel m'a donnés..."

Dieu désire que les parents agissent et vivent comme des personnes raisonnables de manière à donner à chaque enfant une éducation convenable. La mère devrait disposer à la fois de force et de temps pour employer ses facultés mentales au service de ses enfants, afin de les rendre aptes à vivre en compagnie des anges. Elle devrait avoir suffisamment de courage pour jouer loyalement son rôle auprès d'eux, inspirée par la crainte et l'amour de Dieu, afin qu'ils deviennent une source de bénédiction dans la famille et dans la société.

Le mari et père devrait réfléchir à tout cela pour que sa femme ne soit pas surchargée et, de ce fait, accablée par le découragement. Il fera en sorte qu'elle ne soit pas placée dans des conditions qui l'empêcheraient de prendre soin de ses nombreux enfants et de leur donner une éducation convenable.

Il y a des parents qui, sans se préoccuper de savoir s'ils pourront oui ou non pourvoir aux besoins d'une nombreuse famille, mettent au monde de nombreux enfants, dont le soin et l'instruction dépendent, bien sûr, totalement d'eux. C'est un grand mal, non seulement pour la mère, mais aussi pour les enfants et la société.

Combien on néglige de prendre en considération l'avenir des enfants! La préoccupation majeure est de satisfaire la passion et, de ce fait, on impose à l'épouse et à la mère des charges qui minent sa vitalité et affaiblissent ses facultés spirituelles. Son état de santé altéré, elle se trouve ainsi portée au découragement en se voyant entourée d'enfants dont elle ne peut s'occuper comme elle le devrait. Ne recevant pas l'enseignement requis, ces derniers vont grandir dans des conditions qui les entraîneront à déshonorer Dieu et à transmettre à d'autres les défauts de leur nature. C'est ainsi que se forme toute une multitude de personnes que Satan manie à sa guise. -- Foyer chrétien, 151-156.