1. A Christiana — Norvège — 1886
Le dimanche, sur l’invitation du président de la société pour la tempérance, j’ai prêché sur la réforme sanitaire. La réunion eut lieu dans le gymnase militaire, la plus grande salle de la ville. Un drapeau américain fut placé au-dessus de la chaire, tel un dais; c’est une attention que j’ai beaucoup appréciée. 1 600 personnes environ étaient présentes. Parmi elles se trouvaient un prêtre de l’Eglise officielle et des membres du clergé. Une grande partie des personnes présentes appartenaient à la haute société. Je déclarai: J’ai traité le sujet selon le point de vue biblique; j’ai montré que la Bible contient de nombreux récits se rapportant à la santé et à la maîtrise de soi.
Le Christ fut intimement lié à l’œuvre en faveur de la tempérance dès le commencement de la terre. C’est le manque de sobriété qui entraîna le péché et la chute de nos premiers parents. Le Christ a compensé l’échec humain. Dans le désert de la tentation, il a surmonté l’épreuve que l’homme n’avait pu supporter. Alors que, faible et amaigri par le jeûne, le Sauveur souffrait les affres de la faim, Satan se préparait à l’attaquer en lui présentant diverses tentations, à prendre avantage de sa faiblesse et à le vaincre, anéantissant ainsi le plan du salut. Mais le Christ était ferme. Il remporta la victoire en faveur des hommes et put ainsi les sauver de l’avilissement de la chute. Il montra que par sa force nous pouvons vaincre. Jésus compatit à la faiblesse humaine; il vint sur la terre pour nous apporter le réconfort moral. Quelle que soit la force des passions ou de l’appétit, nous pouvons remporter la victoire parce que nous pouvons unir la force divine à nos faibles efforts. Ceux qui font du Christ leur refuge ne faibliront pas au jour de la tentation.
L’avertissement contenu dans l’histoire biblique — J’ai montré l’importance des habitudes de tempérance en citant des avertissements et des exemples tirés de la Bible. Nadab et Abihu remplissaient une fonction sacrée; mais l’usage du vin obscurcit leurs esprits et ils ne parvinrent plus à distinguer le sacré du profane. En offrant du “feu étranger”, ils ont négligé l’ordre divin et ont été anéantis par le châtiment de Dieu. Par l’intermédiaire de Moïse, le Seigneur a expressément défendu l’usage du vin et des boissons enivrantes à ceux qui doivent participer au service sacré, afin qu’ils puissent “distinguer ce qui est saint de ce qui est profane” et enseigner “toutes les lois que l’Eternel leur a données”. L’usage des boissons alcoolisées affaiblit le corps, obscurcit l’esprit et diminue le sens moral. Tous ceux qui occupent des postes de confiance doivent être tempérants, afin de posséder un esprit lucide qui leur permette de distinguer entre le bien et le mal, d’être fermes dans leurs principes et d’avoir de la sagesse pour exercer la justice et témoigner de la miséricorde.
Cet ordre formel et solennel devait être observé de génération en génération jusqu’à la fin des temps. Dans nos assemblées législatives et nos tribunaux, ainsi que dans nos écoles et nos églises, nous avons besoin d’hommes de principe qui possèdent une maîtrise personnelle, une perception aiguë et un jugement sain. Si son esprit est obscurci ou ses principes dégradés par l’intempérance, comment un juge pourrat-il prendre une décision équitable? Il s’est mis dans un état qui l’empêche d’apprécier les témoignages ou de mener à bien une enquête délicate; il n’a pas le pouvoir moral de s’élever au-dessus des mobiles égoïstes ou de l’influence qu’exercent la partialité et le préjugé. A cause de cela, une vie humaine peut être sacrifiée, un innocent privé de sa liberté ou d’une réputation plus précieuse encore que la vie même. Dieu a interdit à ceux qu’ils a chargés de la noble tâche d’enseigner ou de gouverner leurs semblables de se rendre ainsi inaptes à l’accomplissement des devoirs que réclame leur fonction.
Instructions données à Manoach et Zacharie — Des instructions données à la femme de Manoach et à Zacharie, le père de Jean-Baptiste, les parents peuvent retirer des enseignements. L’ange de l’Eternel annonça à Manoach qu’il allait être le père d’un fils qui délivrerait Israël. En réponse à la question anxieuse de Manoach: “Que faudra-t-il observer à l’égard de l’enfant et qu’y aura-t-il à faire?” l’ange donna des directives spéciales à l’intention de la mère: “Elle ne goûtera d’aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin, ni liqueur forte, et elle ne mangera rien d’impur; elle observera tout ce que je lui ai prescrit.” L’enfant est prédisposé au bien ou au mal par les habitudes de sa mère. Si elle recherche le bien de son enfant, elle doit elle-même obéir à des principes et pratiquer la tempérance et le renoncement.
Le père, aussi bien que la mère, participe à cette responsabilité. Tous deux transmettent à leurs descendants leurs propres caractéristiques, physiques ou mentales, leurs dispositions et leurs appétits. L’intempérance des parents provoque chez les enfants un affaiblissement physique, moral et mental. Les alcooliques, les fumeurs leur lèguent leur désir insatiable, leur sang échauffé, leurs nerfs irrités. Et comme les enfants ont moins de force pour résister à la tentation que leurs parents, chaque génération tombe plus bas que la précédente.
Chaque père, chaque mère devrait se poser la question: “Que puis-je faire pour l’enfant qui va naître?” Nombreux sont ceux qui ne s’en soucient guère. En envoyant un ange céleste pour donner à deux reprises des instructions précises et solennelles aux parents hébreux, Dieu nous montre l’extrême importance qu’il attache à cette question.
Quand l’ange Gabriel apparut à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, il formula ainsi son message: “Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante; et il sera rempli du Saint-Esprit.” Dieu avait à confier au fils de Zacharie une tâche importante qui nécessiterait une grande puissance de pensée et d’action. Jean-Baptiste devait avoir une constitution physique saine et de la force morale et mentale. C’était pour lui assurer de telles capacités qu’il fallait soigneusement veiller sur ses habitudes dès sa petite enfance. Les premiers pas vers l’intempérance se font souvent au cours de l’enfance et de l’adolescence; aussi faudrait-il faire de grands efforts pour éclairer les parents sur leur responsabilité. Ceux qui mettent sur leur table du vin et de la bière développent chez leurs enfants un appétit pour les boissons fortes. Nous vous exhortons à introduire les principes de la tempérance dans chaque détail de votre vie familiale. Les parents doivent donner l’exemple de la tempérance. Inculquons à nos enfants le renoncement et la maîtrise de soi dès le berceau s’il est possible.
La jeunesse actuelle, reflet de la société de demain — La jeunesse d’aujourd’hui nous donne une idée de ce que sera la société de demain. Parmi ces jeunes se trouvent les futurs professeurs, avocats et juges, les dirigeants et le peuple qui détermineront le caractère et la destinée de la nation. Comme elle est importante, dans ces conditions, la mission de ceux qui doivent former les habitudes de la génération montante et exercer une influence sur sa vie! S’occuper des esprits est la plus grande tâche jamais confiée à des hommes. Le temps des parents est trop précieux pour qu’ils le gaspillent à satisfaire leur appétit, à poursuivre les richesses et à se soucier de la mode. Dieu leur a confié la précieuse jeunesse, non seulement pour qu’ils lui apprennent à accomplir une tâche utile dans cette vie, mais aussi pour qu’ils la préparent en vue des cours célestes. Nous devrions toujours avoir la vie future présente à l’esprit et travailler de manière à pouvoir dire lorsque nous parviendrons aux portes du paradis: “Me voici, Seigneur, moi et les enfants que tu m’as donnés.”
Mais dans l’œuvre en faveur de la tempérance, il y a des devoirs qui incombent aux jeunes et que personne ne peut faire à leur place. Bien que les parents soient responsables de l’orientation qu’ils donnent au caractère de leurs enfants, ainsi que de leur éducation, il n’en est pas moins vrai que notre situation et notre utilité dans ce monde dépendent dans une grande mesure de notre propre comportement.
Daniel, un noble exemple — Nous ne trouverons nulle part un exemple plus frappant de la véritable tempérance et des bénédictions qui en découlent que dans l’histoire du jeune Daniel et de ses compagnons à la cour de Babylone. Quand on les choisit pour leur enseigner la science et la langue des Chaldéens, afin qu’ils soient “capables de servir dans le palais du roi”, “le roi leur assigna pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait”. Mais “Daniel résolut de ne pas se souiller par les mets du roi, et par le vin dont le roi buvait”. Ces jeunes gens refusèrent non seulement de boire du vin du roi, mais ils s’abstinrent aussi des mets recherchés de sa table. Ils obéirent à la loi divine, sur le plan de la nature comme sur le plan moral. A leurs habitudes de renoncement s’ajoutaient la conviction, l’application et la fermeté. Et le résultat prouve le bien-fondé de leur comportement.
Dieu honore toujours ce qui est bien. Les jeunes les plus prometteurs de tous les pays conquis avaient été amenés à Babylone; mais parmi eux, les captifs hébreux n’avaient pas leurs semblables. Leur stature élancée, leur pas ferme et souple, leur teint clair montraient que leur sang n’était pas corrompu, ni leurs sens obscurcis ni leur haleine souillée — toutes ces caractéristiques étaient des preuves de leurs habitudes saines, signes de la noblesse que la nature accorde à ceux qui obéissent à ses lois. Lorsque le roi mit à l’épreuve leurs capacités et leurs talents après trois ans de formation, il ne trouva personne “comme Daniel, Hananiah, Mischaël et Azariah”. Leur vivacité d’esprit, leur langage précis et choisi, leurs connaissances variées et étendues révélèrent la vigueur intacte de leurs facultés mentales.
L’histoire de Daniel et de ses compagnons a été rapportée dans le Livre inspiré pour le bien des jeunes de tous les siècles à venir. Ceux qui désirent garder leurs facultés intactes pour le service de Dieu doivent user avec modération des biens qu’il leur accorde et s’abstenir Totalement de toute substance malsaine et dégradante. Ce que des hommes ont fait, d’autres peuvent le faire. Ces fidèles Hébreux n’ontils pas tenu ferme lors de la tentation et n’ont-ils pas rendu un beau témoignage en faveur de la tempérance? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent rendre un témoignage semblable, même dans des circonstances aussi défavorables. Ils devraient imiter ces jeunes Hébreux, car tous ceux qui le feront jouiront comme eux des bénédictions divines.
L’argent qui aurait pu faire du bien — Il y a encore un autre aspect de la tempérance qui devrait être considéré avec soin. L’usage des stimulants contre nature n’est pas seulement inutile et pernicieux, mais il est aussi excessivement onéreux. Beaucoup d’argent est ainsi gaspillé chaque année. L’argent qui est dépensé en tabac couvrirait les besoins de toutes les missions du globe. Les revenus qui servent à acheter des boissons fortes et sont encore plus mal employés que s’ils étaient seulement gâchés permettraient d’éduquer les jeunes qui se laissent aller à une vie d’ignorance et de crime, et pourraient les préparer à accomplir une grande œuvre pour Dieu. Des milliers de parents emploient leurs gains à satisfaire leurs désirs égoïstes, dérobant ainsi à leurs enfants de la nourriture, des vêtements et les bienfaits de l’éducation. Des multitudes de personnes qui se disent chrétiennes encouragent, par leur exemple, de telles habitudes. Comment les hommes se justifieront-ils aux yeux de Dieu d’avoir fait un tel gaspillage de ses bontés?
L’argent est l’un des dons qui nous sont confiés pour nourrir l’affamé, vêtir celui qui est nu, consoler l’affligé et proclamer l’Evangile au pauvre. Mais comme cette œuvre est négligée! Quand le Maître viendra demander des comptes à ses serviteurs, ne devra-t-il pas dire à beaucoup: “Toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites”? Tout autour de nous, il y a une œuvre à réaliser pour Dieu. Notre argent, notre temps, notre force et notre influence sont nécessaires. Nous mettrons-nous au travail, glorifierons-nous Dieu et serons-nous en bénédiction à nos semblables? Edifierons-nous le royaume du Seigneur sur la terre?
Il faut maintenant des hommes comme Daniel — des hommes qui renoncent à eux-mêmes et possèdent le courage de prendre fermement position en faveur de la réforme sanitaire. Que chaque chrétien veille à ce que son influence et son exemple soient profitables à la cause de la réforme. Que chaque ministre de l’Evangile avertisse fidèlement ses semblables. Et que chacun de nous se souvienne que le bonheur dans les deux mondes dépend de notre attitude dans un seul. — Historical Sketches of the Foreign Missions of the Seventh Day Adventist, 207-211.
2. Une conférence sur la tempérance - 1891
Satan fut le premier rebelle de l’univers. Depuis son expulsion du ciel, il a cherché constamment à faire de chaque membre de la famille humaine un apostat comme lui. Il fit des plans pour perdre l’homme et, en l’incitant à succomber à son appétit, il l’amena à transgresser les commandements divins. Il a invité Adam et Eve à goûter au fruit défendu et a été ainsi la cause de leur chute et de leur expulsion de l’Eden. Beaucoup disent: “Si j’avais été à la place d’Adam, je n’aurais pas succombé à une si petite épreuve.” Mais vous qui vous vantez ainsi, vous avez l’occasion de montrer votre force de caractère, votre fidélité à des principes lors de l’épreuve. Obéissez-vous à chacun des commandements de Dieu? Dieu ne voit-il aucun péché dans votre vie?
Si seulement la chute d’Adam et d’Ève avait été la seule! Mais depuis la perte de l’Eden jusqu’à nos jours, les chutes se sont succédé. Satan a décidé de perdre l’homme en le rendant infidèle aux commandements divins. C’est en s’adressant à son appétit perverti qu’il atteint le mieux son but. De tous côtés nous voyons les marques de l’intempérance humaine. Dans nos villes et nos villages, on rencontre un débit de boissons à chaque coin de rue, et sur le visage de ses clients on peut voir la terrible œuvre de ruine qui s’accomplit en eux. Partout, Satan cherche à attirer les jeunes sur le sentier de la perdition. S’il parvient à ce que ses victimes s’y engagent, il leur fera descendre la pente, les entraînera de dissipation en dissipation jusqu’à ce que leur conscience, devenue insensible, n’aie plus aucune crainte de Dieu. Ces malheureux parviennent de moins en moins à se contrôler. Ils s’adonnent à l’usage du vin, de l’alcool, du tabac, de l’opium et vont de déchéance en déchéance. Les conseils qu’ils respectaient jadis, ils les méprisent maintenant. Ils prennent des airs frondeurs et se vantent d’être libres, alors qu’ils sont esclaves de la corruption. Ce qu’ils entendent par liberté, c’est l’esclavage dans lequel ils sont maintenus par l’égoïsme, un appétit perverti et la débauche.
La controverse continue — Un grand combat se livre dans le monde. Satan est déterminé à faire des humains ses sujets, mais le Christ a payé à un prix infini le rachat de l’homme et sa restauration à l’image de Dieu. En établissant le plan du salut, Dieu a prouvé qu’il évalue l’homme à un très grand prix. Mais Satan cherche à anéantir ce plan et il empêche l’homme de remplir les conditions qui lui permettraient d’obtenir le salut.
Quand le Christ commença son ministère, il s’inclina sur les rives du Jourdain et implora le ciel en faveur du genre humain. Il avait reçu le baptême des mains de Jean; les cieux s’ouvrirent, et l’Esprit de Dieu, sous la forme d’une colombe, descendit sur lui. Une voix se fit entendre du haut des cieux: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection.” La prière du Christ en faveur d’un monde perdu fut entendue, et tous ceux qui croient en lui sont acceptés par son nom bien-aimé. Le Christ donne aux hommes la possibilité de s’approcher du Père, ils peuvent obtenir la grâce qui leur permet de remporter la victoire à travers les mérites d’un Sauveur crucifié et ressuscité.
La signification de la victoire du Christ — Après son baptême, le Christ fut emmené par l’Esprit dans le désert. Il avait revêtu notre humanité, et Satan se vanta de pouvoir le vaincre de la même manière qu’il avait vaincu les hommes forts des siècles passés. Il l’assaillit des mêmes tentations qui avaient causé la chute de l’homme. C’est sur cette terre que devait se régler le grand conflit qui opposait le Christ et Satan. Si le tentateur réussissait à vaincre le Christ sur un seul point, le monde était destiné à périr. Satan aurait le pouvoir de blesser le talon du Fils de Dieu; mais la postérité de la femme allait écraser la tête du serpent: le Christ devait confondre le prince des ténèbres. Pendant quarante jours, le Christ jeûna dans le désert. Pour quelle raison? Est-ce qu’un aspect du caractère du Fils de Dieu rendait nécessaires tant d’humiliations et de souffrances? Non, il était sans péché. Toute cette humiliation, cette profonde angoisse furent endurées pour le salut de l’homme déchu, et nous ne pourrons jamais saisir la gravité du péché que commettent ceux qui satisfont un appétit perverti, à moins que nous ne comprenions la signification spirituelle du long jeûne du Fils de Dieu. Nous ne pourrons jamais comprendre l’emprise qu’exerce l’appétit tant que nous n’aurons pas discerné le caractère du conflit au cours duquel le Sauveur triompha de Satan et obtint pour l’homme la possibilité, à travers les mérites du sang du Christ, de résister aux puissances des ténèbres et de les vaincre.
Après son long jeûne, le Christ se trouvait dans un état de très grande faiblesse. Profitant de cette situation, Satan l’assaillit de ses plus terribles tentations. “Le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu’elle devienne du pain.” Satan se présenta comme un messager céleste. Il déclara que Dieu avait vu combien le Christ était désireux de marcher dans le sentier du renoncement, qu’il n’était pas obligé de continuer à supporter l’humiliation et la douleur, et qu’il était dispensé du terrible combat qu’il aurait à soutenir en tant que Rédempteur du monde. Il essaya de le persuader que Dieu désirait seulement éprouver sa fidélité, que maintenant sa loyauté était pleinement manifestée, et qu’il était libre d’user de ses pouvoirs divins pour subvenir à ses besoins. Mais le Christ vit la tentation et déclara: “Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.”
Quand vous êtes tentés de céder aux sollicitations d’un appétit déréglé, vous devriez vous souvenir de l’exemple du Christ, rester fermes et vaincre comme le Christ a vaincu. Vous devriez répondre: “Ainsi parle le Seigneur...” et de cette façon régler pour toujours la question avec le prince des ténèbres. Si vous parlementez avec la tentation et employez vos propres paroles, vous sentant sûrs et forts, vous succomberez. L’arme que le Christ a utilisée était la Parole de Dieu: “Il est écrit.” Si vous brandissez l’épée de l’Esprit, vous remporterez aussi la victoire grâce aux mérites de votre Rédempteur.
Satan réussit mieux avec l’homme — Les trois grandes tentations qui assaillent l’homme furent endurées par le Christ. Il refusa de céder à l’ennemi en ce qui concerne l’appétit, l’ambition et l’amour du monde. Mais Satan réussit mieux quand il s’adresse au cœur humain. En poussant les hommes à succomber à ses tentations, il se rend maître d’eux. Il n’y a pas de tentations qui lui permettent d’obtenir un plus grand succès que celles qui s’adressent à l’appétit. S’il peut contrôler l’appétit, il peut contrôler l’homme tout entier.
Il n’y a que deux puissances qui gouvernent l’esprit de l’homme: la puissance de Dieu et la puissance de Satan. Le Christ est le Créateur de l’homme et son Rédempteur; Satan est son ennemi et son destructeur. Celui qui s’est abandonné à Dieu le glorifiera dans son corps, son âme et son esprit. Celui qui s’est livré à Satan travaille à sa perte. Beaucoup d’hommes vendent leur raison pour un verre d’alcool et deviennent un danger pour leur famille, leur voisinage et leur pays. Leurs enfants se cachent quand ils rentrent chez eux, et leur femme découragée craint de les rencontrer, car ils l’accueillent en la rouant de coups. Ils dépensent leur argent en alcool tandis que leur femme et leurs enfants manquent du nécessaire.
Satan pousse les victimes de l’appétit à commettre des actes de violence. Le buveur donne facilement libre cours à ses passions brutales; le plus petit incident est une cause de querelle; quand il est sous l’effet de l’alcool, l’ivrogne n’épargne même pas son plus cher ami. Que de fois nous avons entendu parler de meurtre et d’actes de violence dont la principale cause était la boisson!
Boire modérément — Certaines personnes prétendent prendre la défense de la tempérance, mais elles font usage de cidre et de vin en déclarant que ces stimulants sont inoffensifs et même bons pour la santé. C’est ainsi que beaucoup font le premier pas sur le chemin de l’intempérance. Le vin et le cidre enivrent aussi bien que des boissons plus fortes et produisent une ivresse plus mauvaise. Les passions sont plus viles; la transformation du caractère en est plus grande, plus résolue et plus obstinée. Quelques litres de vin ou de cidre peuvent donner le goût des boissons plus fortes et c’est souvent de cette manière que des alcooliques endurcis ont pris l’habitude de boire.
En gardant chez elles du vin et du cidre, les personnes qui ont hérité d’un appétit pour les stimulants commettent une imprudence, car Satan les poussera sans cesse à boire. Si elles cèdent à la tentation, elles ne sauront plus s’arrêter. L’appétit demande à être satisfait, mais en le satisfaisant, elles travaillent à leur ruine. Le cerveau est obscurci, la raison ne commande plus en maître et la convoitise prend sa place. La débauche s’installe et l’usage de vin et de cidre entraîne des vices de toutes sortes. Il est impossible à celui qui aime ces stimulants et s’habitue à en faire usage de croître en grâce. Il devient grossier et sensuel; les passions animales prennent possession des facultés supérieures de l’esprit et la vertu n’est plus recherchée.
L’habitude de boire modérément est l’école à laquelle les hommes apprennent à devenir des ivrognes. C’est de façon si progressive que Satan entraîne l’homme hors des remparts de la tempérance, c’est de manière si insidieuse que le vin et le cidre exercent leur influence sur le goût que l’homme s’engage sur le chemin de l’alcoolisme sans s’en rendre compte. Le penchant pour les stimulants se développe; le système nerveux se détraque; Satan maintient l’esprit dans un état d’agitation. Et la pauvre victime, qui se croit tout à fait en sécurité, progresse dans cette voie jusqu’à ce que tout obstacle soit balayé et tout principe sacrifié. Les résolutions les plus fermes sont sapées et les intérêts éternels sont impuissants à garder l’appétit perverti sous le contrôle de la raison. Quelques-uns ne sont jamais réellement ivres, mais ils sont toujours sous l’effet de boissons fermentées; ils sont fiévreux, instables et mal équilibrés; les facultés les plus nobles de leur esprit sont perverties.
Le tabac a les mêmes effets — Ceux qui font usage de tabac affaiblissent aussi leurs facultés physiques et mentales. La nature ne justifie pas l’emploi du tabac. Elle réagit contre ce narcotique et la première fois que le fumeur impose cette habitude anormale à l’organisme, il se produit un vigoureux combat intérieur. L’estomac et, à vrai dire, le corps entier se révoltent contre cette abominable pratique, mais l’homme s’obstine jusqu’à ce que la nature abandonne la lutte et qu’il devienne un esclave du tabac.
Si le salut était offert à l’homme moyennant des conditions aussi pénibles, Dieu passerait pour un maître impitoyable. Satan est un tyran implacable; il impose à ses sujets de difficiles épreuves et les rend esclaves de leurs passions et de leur appétit. Mais Dieu est conséquent dans ses exigences; il ne demande à ses enfants que ce qui contribue à leur bonheur présent et futur.
“Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.” Tel est l’ordre de Dieu. Cependant, de nombreuses personnes, dont certaines prétendent servir le Seigneur, sont des fumeurs invétérés et font du tabac leur idole. Alors que les hommes devraient respirer un air pur, avoir une haleine pure et louer Dieu pour ses bienfaits, ils polluent l’atmosphère avec la fumée de leur pipe ou de leur cigare. Il leur faut fumer pour stimuler leurs pauvres nerfs relâchés et se préparer ainsi à affronter les devoirs du jour; car s’ils ne fumaient pas, ils seraient irritables et incapables de contrôler leurs pensées.
Il n’avait pas encore fumé — Je vais citer un exemple montrant que le fumeur est incapable de contrôler ses sens lorsqu’il est privé de son stimulant. Un homme âgé, jadis mon voisin de palier, était un grand fumeur. Un matin, alors qu’il n’avait pas encore fumé sa ration de tabac habituelle, j’allai lui demander un livre que je lui avais prêté. Au lieu de me donner le livre que je réclamais, il me tendit un mors. Et c’est en vain que je tentai de lui faire comprendre ce que je désirais; je dus partir sans le livre. Le lendemain je retournai chez lui et fis la même requête; immédiatement il me tendit le livre. Alors je lui demandai pourquoi il ne me l’avait pas donné la veille. “Quoi! vous êtes venue hier? m’a-t-il dit, je ne m’en souviens pas. Oh! je sais pourquoi, je n’avais pas encore fumé!” Voilà comment réagissait son esprit lorsqu’il n’avait pas pris de stimulants. Son médecin lui conseilla de mettre un terme à cette habitude s’il voulait continuer à vivre. Il cessa donc de fumer. Mais il éprouva toute sa vie un besoin pénible du stimulant auquel il était habitué; il dut livrer un combat continuel.
À quatre-vingt-dix ans, on le surprit un jour en train de chercher quelque chose. Quand on lui demanda ce qu’il voulait, il répondit: “Je cherche mon tabac.” Il souffrait d’en être privé, et cependant il serait allé au-devant de la mort s’il avait continué à en faire usage.
Le chemin de la délivrance — Dieu désire que ses enfants s’abstiennent d’habitudes aussi anormales et destructrices. Mais quand les hommes sont liés par ces chaînes, n’y a-t-il aucun espoir de délivrance? Oui, le Seigneur Jésus est mort pour que par ses mérites les hommes puissent être vainqueurs. Il a également le pouvoir de sauver tous ceux qui s’approchent de Dieu en son nom. Il vint sur la terre pour unir la puissance divine à l’effort humain et pour qu’en coopérant avec le Christ et en soumettant sa volonté à la volonté divine, l’esclave puisse se libérer et devenir héritier de Dieu et cohéritier du Christ.
Le sens moral est engourdi par le vin — Du temps d’Israël, lorsque fut institué le service du sanctuaire, le Seigneur ordonna que seul du feu sacré soit utilisé pour faire brûler l’encens. Le feu sacré avait été allumé par Dieu, et la fumée odoriférante représentait les prières du peuple. Nadab et Abihu officiaient dans le sanctuaire. Bien qu’il fût contraire à la loi d’utiliser du feu commun, ces prêtres, lorsqu’ils se présentèrent devant Dieu, décidèrent d’allumer leur encens avec du feu non consacré. Ces sacrificateurs avaient bu du vin, et leur sens moral était engourdi. Ils ne se rendirent pas compte du caractère de leur action et des terribles conséquences de leur péché. Un feu sortit du Saint des saints et les consuma.
Après la destruction de Nadab et Abihu, le Seigneur parla à Aaron et dit: “Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d’assignation, de peur que vous ne mouriez; ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur, et enseigner aux enfants d’Israël toutes les lois que l’Eternel leur a données par Moïse.” Les sacrificateurs et les juges d’Israël devaient être tempérants pour garder l’esprit lucide et pouvoir faire la différence entre le bien et le mal, pour avoir la force de rester fermement attachés aux principes et être capables d’exercer la justice et la miséricorde avec sagesse.
Si les hommes étaient strictement tempérants — Quel changement s’opérerait dans notre monde si les hommes obéissaient à ces injonctions et si ceux qui occupent des postes sacrés et sont chargés de rendre la justice vivaient de toute parole qui sort de la bouche de Dieu! Dieu, qui fit l’homme, ne sait-il pas ce qui lui convient le mieux et ce qui contribue le plus à ses intérêts spirituels et éternels? Dieu agit pour le bien de ses créatures. Si les hommes étaient strictement tempérants, on n’aurait pas à déplorer le dixième des morts qui se produisent de nos jours, et la souffrance physique et mentale diminuerait beaucoup. Il y aurait beaucoup moins d’accidents sur terre et sur mer. C’est parce l’homme fait ce qui lui plaît au lieu de se soumettre aux exigences divines qu’il y a tant de maux dans le monde.
Dieu nous a donné des lois qui doivent nous aider à vivre, mais maintenant, comme au temps de Noé, les pensées du cœur humain se portent uniquement vers le mal. Les hommes marchent selon les désirs et les ruses de leurs cœurs et travaillent ainsi à leur perte. Dieu voudrait que l’homme conserve la dignité qu’il lui a donnée et évite de devenir esclave de l’appétit.
Comment les hommes peuvent-ils faire confiance aux décisions de jurés qui s’adonnent à l’alcool et au tabac? S’ils doivent prendre une décision importante alors qu’ils sont privés de leur stimulant habituel, ils ne peuvent pas faire fonctionner normalement leur cerveau; ils ne sont pas en état de rendre un jugement sensé; et que vaudra leur décision?
Les hommes qui occupent des postes de confiance devraient être tempérants et intègres. En particulier, ceux qui siègent dans les tribunaux devraient avoir des habitudes sobres, pour être capables de rendre la justice sans se laisser corrompre ou influencer par les préjugés. Mais comme la condition de nos affaires juridiques et gouvernementales est différente de ce qu’elle serait si les hommes obéissaient à Dieu! L’alcool, le tabac, un sens moral peu élevé entraînent les hommes à agir malhonnêtement avec leurs semblables.
La tentation est partout — Partout la tentation s’offre aux jeunes, comme aux adultes. Que ce soit en Amérique ou en Europe, les antres du vice et de la destruction sont rendus attrayants par des spectacles et de la musique, pour prendre au piège ceux qui s’y aventurent imprudemment. Tout est mis en œuvre pour attirer les jeunes au café. Que ferons-nous pour sauver notre jeunesse? Le Christ a consenti un immense sacrifice. Il se fit pauvre pour que, par sa pauvreté, nous devenions riches et puissions participer à la nature divine. Ne ferons-nous aucun sacrifice pour sauver ceux qui s’avancent vers la perdition? Que faisons-nous en faveur de la tempérance et pour sauver nos jeunes? Qui veut prendre parti pour le Christ et collaborer avec Dieu?
Parents, enseignez-vous à vos enfants à remporter la victoire? Cherchez-vous à enrayer les flots du mal qui menace de submerger votre pays? Mères, faites-vous votre devoir d’éducatrices? Apprenez-vous à vos enfants dès leur jeune âge à avoir des habitudes de maîtrise personnelle et de tempérance? N’attendez pas que les passions en fassent des captifs, mais amenez-les aujourd’hui à Dieu, enseignez-leur que Jésus les aime et que le ciel a des droits sur eux. Alors qu’ils sont jeunes, mettez leur main dans la main du Christ pour qu’il les conduise. Mères, ayez conscience de votre responsabilité morale et travaillez pour vos enfants en vous rappelant que vous aurez des comptes à rendre. Il nous faut faire quelque chose pour arrêter les flots du mal et empêcher que les enfants et les jeunes ne soient entraînés vers la perdition. Nous devons remporter la victoire et enseigner à nos enfants à être vainqueurs.
Le Christ a vaincu pour nous — Dans le désert de la tentation, le Christ subit victorieusement l’épreuve qui occasionna la chute d’Adam. Il commença son œuvre là où se produisit la première chute; il vainquit pour nous la puissance du mal dans le domaine de l’appétit. Satan abandonna le combat après avoir été vaincu. Personne ne sera excusable de n’avoir pas participé à la lutte menée par le Christ, car il n’y a pas de raison pour que l’homme qui fait confiance au Christ ne soit pas vainqueur. “Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.”
À travers les mérites du Christ, nous serons purifiés, affinés, rachetés et nous aurons une place avec le Christ sur son trône. Un plus grand honneur peut-il être fait à l’homme? Peut-on aspirer à quelque chose de mieux? Si nous remportons la victoire, le Christ déclare: “Je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.” — The Signs of the Times, 22, 29 juin et 6 juillet 1891.
3. A Sydney - Australie - 1893
“Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; le déluge vint et les fit tous périr. Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra.” Luc 17:26-30.
Nous savons maintenant que l’intempérance est répandue partout dans notre monde. Nous ne commettons pas de péché lorsque nous mangeons et buvons pour soutenir notre vie physique et, de ce fait, travailler à notre bien spirituel. Mais quand nous perdons de vue l’éternité et faisons des excès dans ces domaines, c’est alors que nous péchons. Le crime et l’iniquité abondent. N’est-il pas temps de commencer à réfléchir pour nous-mêmes? Nous avons des âmes à gagner ou à perdre. Après avoir créé nos premiers parents et les avoir mis dans le paradis, Dieu fit une seule restriction: “Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.” Leur désobéissance leur coûterait la vie.
Satan est représenté par le serpent. Le tentateur est partout, et quand Dieu dit: tu ne feras pas ceci, que se passe-t-il? Dans bien des cas, au lieu d’obéir aux avertissements divins, les hommes écoutent le tentateur. Et à la place de tous les plaisirs que fait miroiter Satan, ils récoltent le malheur et la misère. Adam et Eve avaient tout ce qui leur était nécessaire, mais ils ont écouté la voix du tentateur et ont désobéi à Dieu.
Quand Dieu vint questionner Adam, celui-ci rejeta toute la responsabilité sur Eve. Dieu dit: “Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité; celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.” L’ennemi n’a de pouvoir sur vous que si vous lui en donnez... Il y a inimitié entre ceux qui servent le Seigneur et les armées des ténèbres.
Une question extrêmement importante — La question de la tempérance est extrêmement importante pour chacun de nous. Elle a une portée considérable. J’ai parlé vingt et une fois de suite sur ce sujet sans réussir à l’épuiser. Mais ici nous ne pouvons traiter que de quelques-uns de ses aspects. Quand le premier sermon évangélique fut délivré en Eden par Dieu lui-même, ce fut une lueur d’espoir qui illumina l’avenir sombre et triste. Le couple en Eden ne serait pas abandonné à une ruine sans espoir.
Quand le Christ vint au monde à Bethléhem, les anges chantèrent: “Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée!” “Mais l’ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie: c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.”
Satan, avec toute sa synagogue - car Satan se donne une apparence religieuse - décida que le Christ ne devait pas mener à bien les plans célestes. Après son baptême, le Christ s’incline sur les rives du Jourdain; et jamais auparavant le ciel n’avait entendu une prière semblable à celle que murmurèrent ses lèvres divines. Le Christ se revêtit de notre nature. La gloire de Dieu, sous la forme d’une colombe en or poli, descendit sur lui, et ces paroles se firent entendre du ciel: “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection.” De son bras humain le Christ enserre l’humanité, alors que de son bras divin il s’accroche au trône de l’Infini. La prière du Christ traversa les ténèbres et parvint jusqu’à Dieu. Cela signifie que chacun de nous peut avoir accès au ciel, que les portes sont ouvertes, et que la gloire céleste est donnée au Fils de Dieu et à tous ceux qui croient en son nom. Notre requête sera entendue dans les cieux, de la même manière que Dieu a entendu la requête de notre Garant, de notre Substitut, le Fils du Dieu infini.
Le Christ dut affronter les trois tentations fondamentales — Le Christ, guidé par l’Esprit de Dieu, alla dans le désert pour être tenté par le diable. L’ennemi devait tenter le Fils de Dieu. Le Christ dut affronter les trois tentations fondamentales auxquelles l’homme est exposé.
“Et Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l’Esprit dans le désert, où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, après qu’ils furent écoulés, il eut faim. Le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu’elle devienne du pain. Jésus lui répondit: Il est écrit: l’homme ne vivra pas de pain seulement.” Satan vint vers le Fils du Dieu infini sous la forme d’un ange de lumière. Il le tenta dans le domaine de l’appétit. Le Christ était affamé, il avait besoin de manger. Pourquoi n’a-t-il pas fait ce miracle? Ce n’était pas dans les plans de Dieu et le Christ ne devait accomplir aucun miracle pour lui-même. Dans quelle situation se trouvait-il? Il passait par l’épreuve qui avait provoqué la chute d’Adam. Adam avait tout ce qui lui était nécessaire. Mais le Christ était épuisé et ressentait un besoin impérieux de manger. Cette tentation fut un échec pour le diable.
Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le sommet du temple et lui dit: “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; et ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre.” Pourquoi le diable a-t-il omis une partie du passage: “et qu’ils te gardent dans toutes tes voies”? Tant que le Christ demeurait dans les voies de Dieu, il ne pouvait lui arriver aucun mal. Jésus dit de Satan: “Il n’a rien en moi.” Cette tentation était insidieuse. Satan dit: “Si” tu es le Fils de Dieu. Qu’aurait gagné le Christ s’il avait fait ce que lui demandait Satan? Rien. Il répondit avec un “Il est écrit”. Satan vit encore qu’il ne pouvait rien faire.
Il tenta alors le Christ sur un autre point. Il fit passer devant lui le monde entier et sa magnificence; puis il lui demanda de l’adorer. Satan tenait la famille humaine sous sa domination. “Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et m’adores.” La divinité brilla dans l’humanité du Christ qui répondit: “Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.”
Satan, vaincu, abandonna la lutte. Notre Sauveur passa par l’épreuve et fut victorieux. Il s’évanouit sur le champ de bataille. Il n’y avait personne pour soutenir sa tête, aucune main pour caresser son front. Les anges vinrent et le servirent. Nous pouvons aussi demander cette aide. Le Christ vit qu’il était impossible à l’homme de remporter la victoire par ses propres moyens. Il vint lui apporter la force morale. C’est notre seul espoir.
La victoire par le Christ — Nous voyons combien il est important de remporter la victoire sur l’appétit. Le Christ fut vainqueur, et nous pouvons l’être comme il l’a été. Il passa par l’épreuve et il est désormais possible à l’homme d’être vainqueur. Qu’a-t-il fait pour la famille humaine? Il a élevé le niveau moral des hommes. Nous pouvons être victorieux grâce à notre Substitut. En Christ il y a de l’espoir pour le plus désespéré. “Un Ethiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches? De même, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes accoutumés à faire le mal?” “Venez et plaidons! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine.” Telles sont les riches promesses de Dieu. Pourquoi le Christ est-il venu sur la terre? Pour représenter le Père. Quel amour, quelle compassion! Il vint apporter la vie éternelle et briser toutes les chaînes. Quand Dieu donna son Fils, il donna tout le ciel. Il ne pouvait faire davantage.
La valeur dune âme — “L’Esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance.”
Lui seul pouvait faire cela. Un grand prix a été payé pour le rachat des âmes plongées dans le péché. L’homme doit donc avoir de la valeur. Le Christ estime l’homme. En prenant la nature humaine, il a prouvé que chaque âme est précieuse à ses yeux. “Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.” Telle est la valeur que Dieu accorde à l’homme; et il dit encore: “Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, je les rendrai plus rares que l’or d’Ophir.” Mais Dieu ne fera rien sans la collaboration de l’agent humain.
L’esprit obscurci par l’intempérance — “Les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus; ils apportèrent devant l’Eternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l’Eternel, et les consuma: ils moururent devant l’Éternel.
”Moïse dit à Aaron: C’est ce que l’Eternel a déclaré, lorsqu’il a dit: Je serai sanctifié par ceux qui s’approchent de tout le peuple. Aaron garda le silence. ...
”L’Éternel parla à Aaron, et dit: Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d’assignation, de peur que vous ne mouriez: ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur.”
Nadab et Abihu eurent l’esprit obscurci par leur intempérance. Au lieu de prendre le feu que Dieu avait prescrit, ils prirent du feu étranger, et Dieu les détruisit. S’ils s’étaient abstenus de vin, ils auraient fait la différence entre le sacré et le profane. Ils firent exactement le contraire de ce que Dieu avait ordonné.
Une cause d’accidents — Nous lisons le récit de naufrages et d’accidents de chemin de fer; quelle en est la cause? Dans la plupart des cas, quelqu’un était ivre et avait perdu le contrôle de lui-même. Il n’avait pas eu conscience de la responsabilité qui reposait sur lui. Beaucoup de vies ont été sacrifiées parce que quelqu’un s’était enivré. Celui qui a incité son prochain à boire portera la responsabilité de ces morts.
Jadis, lorsqu’un homme possédait un animal méchant, il devait payer pour lui. Il est dit dans Exode 21:28, 29: “Si un bœuf frappe de ses cornes un homme ou une femme, et que la mort en soit la suite, le bœuf sera lapidé, sa chair ne sera point mangée, et le maître du bœuf ne sera point puni. Mais si le bœuf était auparavant sujet à frapper, et qu’on en ait averti le maître, qui ne l’a point surveillé, le bœuf sera lapidé, dans le cas où il tuerait un homme ou une femme, et son maître sera puni de mort.”
Nous voulons faire comprendre ce principe à ceux qui préparent le poison mortel. Telle est la loi que Dieu établit en ce qui concerne les animaux dangereux. Le Christ cherche à sauver, et Satan à détruire. Vous qui êtes capables de raisonner, je vous invite à réfléchir à ces choses. L’homme ivre est privé de sa raison. Satan vient, prend possession de lui et le pénètre de son esprit; son plus grand désir est de blesser ou tuer ceux de sa famille. Cependant, les hommes acceptent que le fléau qui rend l’homme inférieur à l’animal continue à exercer ses ravages. Qu’a gagné l’ivrogne? Rien, si ce n’est la perte de son intelligence. Et cependant les lois favorisent la tentation en permettant que l’homme y soit constamment exposé.
Le débitant d’alcool devra répondre pour tous les péchés de l’ivrogne, et l’ivrogne devra rendre compte de ses actions. Ils n’ont d’espoir que s’ils s’abandonnent au Sauveur crucifié et ressuscité: “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.” Le Christ dit par l’intermédiaire de l’apôtre Paul: “Vous êtes ouvriers avec Dieu.” Le Christ vint pour rendre à l’homme sa force morale. Nous voyons les passions humaines détruire les êtres humains. Notre jeunesse est tentée. Beaucoup sont absorbés par le jeu et les courses de chevaux. Que Dieu nous aide à nous réveiller!
Ceux qui participent aux séances des tribunaux ne devraient boire ni vin ni alcool. Ils ont besoin de toute leur lucidité pour raisonner de façon claire et précise. Le sort d’un être humain est entre leurs mains: ils décident si tel ou tel homme sera condamné à mort ou puni d’une autre manière. Nous avons entendu parler de beuveries dans les tribunaux. Les participants ont-ils eu l’esprit clair, les regards fixés sur la gloire de Dieu? La nature est défigurée dans l’homme, mais le Christ est venu pour l’élever. “N’y goûtez pas, n’y touchez pas”, telle devrait être notre devise. Vous devriez manger avec modération. Mais l’alcool, laissez-le de côté. N’y touchez pas. Il ne peut y avoir de tempérance dans son usage. Satan s’insinue dans la famille humaine. Le Christ vint racheter et élever l’homme, pour cela il revêtit la nature humaine.
Commencer avec les enfants — Parents, vous devez prendre conscience de la charge que Dieu vous a confiée. Enseignez l’obéissance à vos enfants. Beaucoup ont perdu tout respect pour leur père et leur mère. Ils ne respecteront pas plus leur Père céleste que leurs propres parents. Instruisez vos enfants alors qu’ils ne sont que des bébés que vous portez dans vos bras. Les anges seront près de vous lorsque vous le ferez. Quand les mamans fatiguées ne surent plus que faire pour leurs enfants, elles décidèrent de les amener à Jésus. Et lorsqu’une mère partait et disait à une autre: “Je veux que Jésus bénisse mes enfants”, celle-ci se joignait à elle, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un petit groupe de mères vînt amener leurs enfants à Jésus. Lorsqu’elles arrivèrent près de Jésus, il les entendit approcher. Il savait quand elles étaient parties. Jésus-Christ eut compassion de ces mères. Lorsqu’elles amenèrent leurs enfants, il dit: “Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.” Parents, ne vous relâchez pas; les portes du ciel sont ouvertes. Surveillez le ton de votre voix pour mieux éduquer vos enfants. Personne n’arrive à imaginer quelles peines donnent les petits. Mères, il en est un qui connaît toutes choses, c’est le Dieu des cieux. Chaque jour où vous accomplissez votre devoir, les mots “victorieuses par Jésus-Christ” sont inscrits en face de votre nom. Quelle protection allez-vous leur assurer? Ne les menacez pas du courroux divin s’ils font mal, mais intercédez en leur faveur. Rendez votre foyer aussi attrayant que possible. Ecartez vos rideaux et laissez pénétrer le médecin naturel, le soleil. Vous voulez la paix et le repos chez vous. Vous voulez que vos enfants aient des caractères harmonieux. Rendez votre foyer si attrayant qu’ils ne désireront pas aller au café. Montrez-leur les fleurs et les feuilles des arbres. Dites-leur que Dieu a fait chaque brin d’herbe et a coloré chaque fleur, et qu’il exprime son amour pour nous de cette manière.
Des foyers semblables à celui d’Abraham — Vous voulez que votre foyer soit semblable à celui d’Abraham. Ce patriarche exerça une influence profonde et durable sur les siens. Il leur enseigna à obéir aux commandements divins. Telles sont les leçons, mères, que vous devez patiemment enseigner à vos enfants. Vous ne pouvez pas vous permettre de passer votre temps à étudier la mode du jour. Apprenez-leur qu’ils sont la propriété de Dieu. Nous travaillons aujourd’hui à former des caractères. Jeunes gens, vous êtes en train de déterminer votre avenir. Laissez le Christ pénétrer en vous. Il vous préservera de la tentation.
Le tabac mine la santé de bien des personnes. Il s’insinue dans les substances liquides et solides du corps. Nous avons connu des fumeurs qui avaient été débarrassés de cette vile habitude. Mon mari et moi, nous avons fondé une institution sanitaire en Amérique. Le témoignage de ceux qui ont soigné les fumeurs était alarmant. Ils ont parlé des odeurs inquiétantes qui sortaient des bains et des draps de traitements. Beaucoup de fumeurs qui déclaraient ne pas pouvoir remporter la victoire furent définitivement libérés de leur habitude.
En majorité avec Dieu — Aucun ivrogne ne pourra être inscrit dans les registres célestes. Montrez-vous des hommes pour résister à la tentation. Au nom de Jésus de Nazareth vous pouvez vous saisir du pouvoir divin. Le Christ travaillera pour chacun de vous. Vous éprouvez le besoin de fumer qui ne trouve aucune justification dans la nature. Néanmoins, vous pouvez remporter la victoire. La malédiction de Dieu repose sur ceux qui incitent leur prochain à boire. Nous disons que nous sommes en minorité. Dieu n’est-il pas une majorité? Si nous sommes du côté du Dieu qui a fait les cieux et la terre, ne sommes-nous pas du côté de la majorité? Nous avons pour nous les anges et leur puissance. Loin de nous les modes de cet âge décadent! Les mères de famille nuisent à la santé physique que Dieu leur a donnée. Pourquoi, jeunes femmes, vous serrez-vous la taille et empêchez-vous ainsi vos poumons, votre foie et vos organes vitaux de fonctionner normalement? Vos enfants vous le reprocheront. Comment aurais-je pu parler comme je l’ai fait si j’avais eu la taille aussi comprimée que certaines d’entre vous? Vous voyez, rien ne gêne ces organes vitaux. Certaines femmes doivent parfois lire des comptes rendus, mais elles ne peuvent pas parler à voix haute. Il semble qu’elles n’ont pas de voix. Elles se sont serrées pour avoir la taille très fine, comme si Dieu n’avait pas su comment les créer.
Le Seigneur voulait que la femme de Manoach observe de strictes règles de tempérance: “Un ange de l’Eternel apparut à la femme, et lui dit: Voici, tu es stérile, et tu n’as point d’enfants; tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils. Maintenant prends bien garde, ne bois ni vin ni liqueur forte, et ne mange rien d’impur.” L’ange qui apparut à Zacharie lui dit: “Ta femme Elisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère.” Nous constatons que Dieu prend soin de l’enfant avant et après sa naissance. Mères, vous devriez attacher de l’importance à cela. Vos appétits seront transmis à vos enfants. Celles d’entre vous qui ne savent pas être tempérantes contribuent à la ruine de leur maison. Il y a des hommes qui auraient pu rivaliser avec Daniel. Satan joue ses cartes pour se rendre maître de votre âme. Nous voulons nous tenir à l’écart des turpitudes de ce monde. “Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.” Le Christ remporta la victoire pour nous. Nous pouvons être victorieux par le nom de Jésus-Christ de Nazareth. Lorsque les rachetés entreront par les portes dans la cité sainte, Jésus-Christ les accueillera tous; ils auront des harpes d’or et chanteront à la gloire de Jésus-Christ; ils porteront des robes tissées sur le métier céleste; elles n’auront pas un fil d’humanité.
Nous désirons aller au ciel, et Jésus-Christ a déclaré que nous pouvons y avoir accès si nous collaborons avec lui. — Manuscrit 27, 1893.