Témoignages pour l'Église - Volume 1

Chapitre 28

Les dangers de la jeunesse

Il m’a été montré quels sont les dangers de la jeunesse. Satan agit sur les esprits des jeunes gens et égare leurs pas inexpérimentés. Ils ignorent ses desseins; aussi dans ces temps périlleux les parents devraient-ils agir avec persévérance pour repousser les premières approches de l’ennemi. Qu’ils instruisent leurs enfants quand ils sortent et quand ils rentrent, quand ils se lèvent et quand ils s’asseoient, ligne après ligne, précepte après précepte, un peu ici et un peu là.

L’œuvre de la mère commence dès la plus tendre enfance. Elle doit soumettre la volonté et le caractère de l’enfant et lui apprendre à obéir. A mesure qu’il grandit, ne relâchez pas votre discipline. Il faut que chaque mère prenne le temps de raisonner avec son enfant, de redresser ses erreurs et de lui montrer avec patience quel est le droit chemin. Que les parents chrétiens sachent qu’ils doivent préparer leurs enfants à devenir des enfants de Dieu. Toute l’expérience religieuse se ressent de l’éducation reçue et du caractère modelé dans l’enfance. Si la volonté n’a pas été habituée à céder à celle des parents, il sera difficile d’apprendre plus tard à obéir. Quelle lutte difficile que de soumettre aux exigences de Dieu une volonté jamais subjuguée! Les parents qui négligent cette tâche essentielle commettent une grave erreur et pèchent contre leurs enfants et contre Dieu.

Quand les enfants sont soumis à une stricte discipline, ils sont parfois mécontents et impatients d’être sous la contrainte. Ils désirent agir à leur guise, aller et venir comme bon leur semble. Ils pensent souvent, particulièrement entre dix et dix-huit ans, qu’il n’y aurait pas de mal pour eux de se rendre à un pique-nique et se joindre à d’autres jeunes. Mais leurs parents voient le danger; ils connaissent le tempérament de leurs enfants et savent quelle influence cela peut avoir sur leur esprit. Aussi, pour le bien de leurs âmes, ils les empêchent de prendre part à ces divertissements excitants.

Lorsque ces enfants se décident eux-mêmes à abandonner les plaisirs du monde pour devenir disciples du Christ, de quel fardeau le cœur des parents fidèles n’est-il pas déchargé! Pourtant, même alors, l’action des parents ne doit pas cesser. Il ne faut pas laisser les enfants suivre leur propre voie et choisir toujours eux-mêmes. Ils n’ont fait que commencer cette lutte sévère contre le péché, l’orgueil, la passion, l’envie, la jalousie, la haine et tous les défauts d’un cœur naturel. Les parents ont besoin de les surveiller et de leur donner des conseils, de décider pour eux en leur montrant que s’ils ne se soumettent pas de bon gré à leurs parents, ils ne peuvent obéir volontiers à Dieu et qu’il leur est impossible d’être de vrais chrétiens.

Les parents devraient encourager leurs enfants à se confier en eux, à leur dire leurs peines, leurs petites épreuves et leurs ennuis quotidiens. Ainsi, ils prendraient leur part des fardeaux des enfants et pourraient prier pour eux et avec eux afin que Dieu les protège et les conduise. Ils devraient leur rappeler sans cesse leur infaillible Ami et Conseiller, qui peut compatir à leurs faiblesses, car il fut tenté en toutes choses comme nous le sommes, sans toutefois pécher.

Satan pousse les enfants à être réservés envers leurs parents, à choisir pour confidents leurs jeunes compagnons sans expérience, qui ne peuvent les aider ni leur donner de bons conseils. Des jeunes filles et des jeunes garçons se réunissent pour rire et plaisanter, éloignant le Christ de leurs cœurs et les anges de leur présence par leur badinage insensé. Une conversation sans profit sur les faits et gestes d’autrui, un bavardage léger sur tel jeune homme ou telle jeune fille dessèchent les pensées nobles et pieuses, chassent du cœur les bons et saints désirs et le laissent froid et vide d’amour pour Dieu et pour la vérité.

Les enfants seraient préservés de bien des maux s’ils étaient plus familiers avec leurs parents, et ceux-ci devraient encourager chez leurs enfants une disposition à être ouverts et francs avec eux, à leur exposer leurs difficultés et, lorsqu’ils sont hésitants sur la conduite à suivre, à leur demander leur avis. Qui peut le mieux voir et indiquer les dangers courus que des parents pieux? Qui comprend aussi bien qu’eux le tempérament particulier de leurs enfants? La mère, qui a surveillé chacune des dispositions de l’esprit dès la tendre enfance et qui a une parfaite connaissance des dispositions naturelles, est la mieux préparée pour conseiller son enfant. Qui peut dire aussi bien qu’elle—avec l’aide du père—quelles tendances de caractère il faut refréner?

Les enfants chrétiens estimeront au-dessus de tout autre bien terrestre l’amour et l’approbation de parents craignant Dieu. Ils les aimeront et les honoreront. Leur principal souci sera de les rendre heureux. Les enfants indisciplinés qui n’ont pas reçu une bonne éducation, n’auront, dans ce siècle de rébellion, que peu le sentiment de leurs obligations envers leurs parents. Souvent, plus les parents font pour eux, plus les enfants sont ingrats et moins ils les respectent. Les enfants qui ont été gâtés et choyés s’attendent qu’il en soit toujours ainsi, sinon ils sont désappointés et découragés. Ces mêmes dispositions se remarqueront pendant toute leur vie. Ils seront incapables de se diriger eux-mêmes et s’attendront toujours que les autres leur fassent des faveurs et cèdent à leurs caprices. Une fois arrivés à l’âge adulte, s’ils rencontrent de l’opposition, ils se croient brimés. Ils mènent une vie pleine d’ennui, presque incapables d’en supporter le fardeau, murmurant souvent et s’irritant de ce que tout ne s’accorde pas avec leurs désirs.

Indulgence coupable

Certains parents enseignent à leurs enfants des leçons qui les conduisent à leur perte. Ils plantent des épines auxquelles ils se blessent eux-mêmes. Ils pensent qu’en satisfaisant les désirs de leurs enfants et en les laissant suivre leurs propres inclinations, ils conserveront leur affection. Quelle erreur! Des enfants ainsi éduqués deviennent égoïstes, exigeants, arrogants, bref, un véritable fléau pour eux-mêmes et pour leur entourage. Les parents ont dans une grande mesure entre leurs mains le bonheur futur de leurs enfants. La formation du caractère leur incombe. Les instructions reçues dans l’enfance subsisteront pendant la vie entière. Les parents répandent une semence qui portera des fruits soit pour le bien, soit pour le mal. Ils peuvent élever leurs fils et leurs filles pour leur bonheur ou pour leur malheur.

On doit enseigner très tôt aux enfants à se rendre utiles. Bien des jeunes filles aujourd’hui peuvent voir sans remords leur mère, surchargée d’ouvrage, faire la cuisine, laver ou repasser pendant qu’elles restent assises au salon à lire des romans, à coudre quelque garniture inutile, à crocheter ou à broder. Leurs cœurs sont plus insensibles que la pierre. Quelle en est la cause? Quels sont ceux qu’il faut habituellement blâmer en cela? Les parents. Ils ont oublié le bien futur de leurs enfants et dans leur affection aveugle ils les ont laissé grandir dans l’oisiveté ou s’occuper de choses exigeant bieu peu d’efforts de l’esprit et du corps, tout en excusant l’indolence de leurs filles sous le prétexte de leur faiblesse. Qu’est-ce qui les a rendues si faibles? Souvent, c’est la mauvaise manière d’agir des parents. Une somme convenable de travail dans la maison aurait fortifié l’esprit et le corps. Mais les jeunes filles, dispensées de travailler à cause des fausses idées de leurs parents, ont pris en aversion le travail qui leur est désagréable et ne s’accorde pas avec ce qu’elles considèrent comme étant de bon ton. On pense que ce ne serait guère une occupation de demoiselle que de laver la vaisselle, le linge ou de repasser. C’est là l’instruction bourgeoise donnée aux jeunes filles de ce malheureux siècle.

Les enfants de Dieu devraient être régis par d’autres principes que ceux des incroyants, qui cherchent à régler leur conduite d’après la mode. Les parents qui craignent Dieu doivent élever leurs enfants de manière qu’ils puissent se rendre utiles. Ils ne devraient pas permettre que leurs principes soient imprégnés de notions extravagantes qui se généralisent de nos jours, ni croire que l’on doit se conformer à la mode et se laisser diriger par les opinions des gens du monde. Ne laissez pas vos enfants choisir eux-mêmes leurs camarades. Enseignez-leur que c’est votre devoir de choisir pour eux. Préparez-les à s’imposer des obligations dès leur jeunesse.

Si vos enfants n’ont pas été accoutumés à travailler, ils seront vite fatigués. Ils se plaindront bientôt d’avoir mal au* côté, aux épaules, d’avoir les membres fatigués. Vous courrez alors le risque de faire le travail vous-mêmes plutôt que de les laisser souffrir un peu. Demandez d’abord à vos enfants de faire un travail peu pénible, puis augmentez peu à peu leur tâche chaque jour jusqu’à ce qu’ils puissent accomplir une somme de travail convenable sans être fatigués. L’inactivité est la plus grande cause de douleurs dans les épaules et dans les côtés chez les enfants.

Il y a de nos jours de jeunes demoiselles qui sont tout simplement des créatures inutiles, bonnes uniquement à respirer, à manger, à babiller, à dire des sottises et à faire les coquettes, tout en brodant ou crochetant. Elles sont bien rares, celles qui font preuve de bon sens et d’un jugement sain. Elles vivent comme des papillons, sans but précis. Lorsque cette catégorie de personnes mondaines se trouvent réunies, vous n’entendez rien d’autre que quelques niaises remarques qu’elles font entre elles concernant la mode ou un autre sujet frivole. Elles rient ensuite de leurs propos qu’elles considèrent comme très spirituels. Cela se passe fréquemment devant des personnes plus âgées, qui ne peuvent qu’être affligées d’un tel manque de respect pour leur âge. Ces jeunes filles semblent avoir perdu tout sentiment de modestie et de convenance. Pourtant, la manière dont elles ont été élevées leur fait croire que c’est là le nec plus ultra du bon genre.

Cette légèreté d’esprit est semblable à une maladie contagieuse. Que ceux qui craignent Dieu choisissent les camarades de leurs enfants et leur apprennent à éviter la vaine compagnie des mondains. Les mères devraient apprendre à leurs filles à faire la cuisine et les initier patiemment aux soins du ménage. Ce travail conviendra à leur santé, il affermira et fortifiera leurs muscles. A la fin de la journée, leurs pensées seront plus saines et plus élevées. Peut-être seront-elles fatiguées, mais combien le repos est doux après une somme de travail convenable! Le sommeil, moyen naturel de réparer ses forces, rendra la vigueur au corps lassé et préparera pour les tâches du lendemain. Ne laissez pas croire à vos enfants qu’il est indifférent qu’ils travaillent ou non. Enseignez-leur qu’on a besoin de leur aide et que le temps a de la valeur.

La paresse est un péché

Il m’a été montré que la paresse a été la cause de beaucoup de péchés. Ceux dont les mains et l’esprit sont actifs ne trouvent pas le temps de prêter l’oreille aux tentations de l’ennemi; mais des mains et des têtes oisives sont prêtes à se laisser entraîner par Satan. Quand l’esprit n’est pas convenablement occupé, il s’arrête à des pensées malsaines. Les parents devraient enseigner à leurs enfants que la paresse est un péché. Ce passage d’(Ezéchiel 16:49) me fut rappelé: “Voici, en effet, quel a été le crime de Sodome, ta sœur: elle vivait dans l’orgueil, l’abondance et une molle oisiveté. Voilà comment elle vivait, ainsi que ses filles; elle ne tendait pas la main à l’affligé et à l’indigent.” (Synodale.)

Les enfants devraient comprendre qu’ils ont une dette envers leurs parents qui ont veillé sur eux dès leur enfance et les ont soignés quand ils étaient malades. Il faut qu’ils se rendent compte que leurs parents ont eu beaucoup de soucis à leur sujet. Des parents consciencieux et pieux particulièrement ont fait tout ce qu’ils ont pu pour que leurs enfants marchent dans le bon chemin. Combien lourds ont été leurs cœurs lorsqu’ils ont vu les fautes de leurs enfants! Si ceux qui ont fait saigner le cœur de leurs parents pouvaient voir l’effet de leur conduite, ils en seraient certainement touchés. S’ils voyaient les larmes de leur mère et entendaient les prières qu’elle adresse à Dieu en leur faveur, s’ils surprenaient ses soupirs étouffés, leur cœur serait attendri, ils se hâteraient de confesser leurs torts et d’en demander pardon. Il y a une tâche pour jeunes et vieux. Les parents devraient s’efforcer d’être mieux qualifiés pour accomplir leur devoir envers leurs enfants. Il en est qui ne les comprennent ni ne les connaissent réellement. Un grand fossé sépare souvent les parents des enfants. Si les parents voulaient essayer de mieux comprendre les sentiments de leurs enfants et les engager à s’ouvrir à eux, ils auraient une influence bienfaisante.

La conversion des enfants

Les parents devraient prendre un soin tout particulier des âmes qui leur sont confiées, et ne pas encourager en elles l’orgueil, la vanité et le désir de paraître. Qu’ils ne leur apprennent pas ou qu’ils ne supportent pas qu’on leur apprenne les petites espiègleries qui ont un air de finesse chez les petits enfants, mais qu’on doit leur faire oublier lorsqu’ils grandissent. Les habitudes formées dans le jeune âge ne s’abandonnent pas facilement. Parents, vous devriez commencer à former l’esprit de vos enfants dès leur plus tendre enfance, afin qu’ils puissent être des chrétiens. Que tous vos efforts tendent à leur salut. Ils ont été remis à vos soins pour en faire de précieux joyaux destinés à briller dans le royaume de Dieu: agissez en conséquence. Prenez garde de ne pas les endormir au bord du précipice avec la pensée erronée qu’ils ne sont pas assez âgés pour être responsables de leur conduite, pour se repentir de leurs péchés et croire en Jésus.

Les nombreuses et précieuses promesses faites dans la Parole de Dieu à ceux qui cherchent le Sauveur dès leur jeune âge, me furent rappelées. “Souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras: Je n’y prends point de plaisir.” Ecclésiaste 12:3. Le divin Berger d’Israël dit encore aujourd’hui: “Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.” Luc 18:16. Apprenez à vos enfants que la jeunesse est le meilleur moment pour chercher le Seigneur. Les fardeaux de la vie ne les accablent pas encore; ils ont l’esprit libre et ils devraient en profiter pour consacrer à Dieu le meilleur de leurs forces.

Nous vivons à une époque dangereuse pour les jeunes. Un courant impétueux les entraîne à la perdition et il faut une expérience et une force supérieures à celles de la jeunesse pour avancer à contre-courant. Il semble qu’en général Satan et ses anges conduisent la jeunesse à une ruine certaine. L’ennemi est en guerre contre le gouvernement de Dieu et tous ceux qui sont disposés à soumettre leurs cœurs et à obéir au Seigneur sont tentés par le grand adversaire, qui cherche à les jeter dans la perplexité et à les faire tomber dans le découragement, afin qu’ils abandonnent la lutte.

Parents, venez en aide à vos enfants. Sortez de la léthargie dans laquelle vous avez été plongés. Veillez sans cesse et opposez-vous au courant du mal dans lequel Satan cherche à entraîner vos enfants. Ils n’arrivent pas à le faire d’eux-mêmes, mais vous pouvez beaucoup pour eux. La prière ardente et une foi vivante remporteront de grandes victoires. Certains parents n’ont pas compris la responsabilité qui repose sur eux et ils ont négligé l’éducation religieuse de leurs enfants. Dès le matin, les premières pensées du chrétien appartiennent à Dieu. Le travail journalier et les intérêts personnels sont choses secondaires. Il faut apprendre aux enfants à respecter l’heure de la prière. Avant de quitter la maison pour aller au travail, tous les membres de la famille devraient s’assembler pour que le père, ou la mère en son absence, adresse à Dieu une fervente prière, lui demandant sa protection pour la journée. Avec humilité et un cœur plein de tendresse, conscients des tentations et des dangers au-devant desquels vous allez tous, placez-vous avec eux sur l’autel et demandez au Seigneur de veiller sur vous. Les anges entoureront et garderont vos enfants ainsi consacrés à Dieu. C’est le devoir des parents chrétiens de dresser soir et matin autour de leurs enfants une muraille protectrice grâce à la prière ardente et à la foi persévérante. Ils enseigneront ainsi inlassablement, avec patience et avec amour, comment on doit vivre pour être agréable à Dieu.

Discipline et éducation

L’impatience chez les parents provoque l’impatience chez les enfants. L’humeur manifestée par les parents fait naître la même humeur chez les enfants et ressortir les défauts de leur nature. Il est des parents qui corrigent leurs enfants sévèrement et avec colère. De telles corrections ne produisent aucun bon résultat. En cherchant à corriger un mal, ils en créent un second. Les reproches et les corrections continuels endurcissent les enfants et les détachent de leurs parents.

Les parents devraient d’abord apprendre à être maîtres d’eux-mêmes; ils pourraient alors mieux réussir à diriger leurs enfants. Chaque fois qu’ils perdent l’empire sur eux-mêmes, qu’ils parlent et agissent avec impatience, ils pèchent contre Dieu. Ils devraient raisonner avec leurs enfants, leur montrer clairement leurs torts et leur faire comprendre que non seulement ils ont péché contre leurs parents, mais contre Dieu. Le cœur soumis et plein de pitié et de tristesse pour vos enfants égarés, priez avec eux avant de les corriger. Alors, votre correction ne vous fera pas haïr. Au contraire, ils vous aimeront, car ils verront que vous les avez punis, non parce qu’ils vous avaient causé du désagrément ou parce que vous vouliez vous venger, mais pour leur bien, afin de ne pas les laisser grandir dans le péché.

Certains parents ont négligé de donner à leurs enfants une éducation religieuse, de même qu’ils ne les ont pas fait instruire à l’école. C’est un double tort. L’esprit des enfants est constamment en mouvement: s’ils ne sont pas occupés à quelque travail physique ou mental, ils seront exposés à de mauvaises influences. C’est un péché que de laisser des enfants grandir dans l’ignorance. On doit leur fournir des livres utiles et intéressants, et leur apprendre à travailler aussi bien manuellement qu’intellectuellement. Il faut chercher à élever l’esprit, à cultiver l’intelligence, car l’intelligence que l’on abandonne à elle-même est en général peu élevée, sensuelle et corrompue. Satan profite de cette disposition et éduque à sa manière les esprits paresseux.

Parents, les anges prennent note de toute parole impatiente et irritée que vous adressez à vos enfants. Tout manquement de votre part à leur donner une instruction convenable, à leur montrer le caractère odieux du péché et le résultat final d’une conduite coupable, est inscrit à votre débit. Toute parole inconsidérée prononcée devant eux, toute négligence ou toute bouffonnerie, tout propos contraire à la bienséance sont notés comme faisant tache dans votre caractère. Rien n’est oublié, que ce soit bon ou mauvais.

Les parents ne peuvent réussir à diriger leurs enfants s’ils n’ont pas d’abord appris à se maîtriser eux-mêmes. Qu’ils soient maîtres de leurs paroles et de leur contenance. Le ton de leur voix ne doit pas être troublé par l’excitation ou la colère. S’ils remportent sur eux-mêmes cette victoire, ils pourront avoir une influence décisive sur leurs enfants. Ceux-ci peuvent désirer faire le bien et décider en leur cœur d’être bons et obéissants envers leurs parents, mais ils ont besoin qu’on les encourage et qu’on les aide. Ils peuvent prendre de bonnes résolutions, mais à moins que leurs principes n’aient pour fondement la religion et que leur vie ne soit soumise à l’influence sanctifiante de la grâce de Dieu, ils n’atteindront pas le but.

Les parents devraient travailler de toutes leurs forces au salut de leurs enfants. Il ne s’agit pas de leur permettre de faire eux-mêmes leur propre éducation. Il ne faut pas leur laisser apprendre indistinctement le bien et le mal en pensant qu’avec le temps le bien prendra le dessus et le mal perdra de sa force. Le mal prospérera plus vite que le bien. Il se peut que le mal soit déraciné après de nombreuses années, mais qui peut en être sûr? Le temps est court. Il est plus facile et plus sûr de semer la bonne semence dans les cœurs de vos enfants que d’en arracher l’ivraie plus tard. Le devoir des parents est de veiller que les influences qui s’exercent sur leurs enfants n’aient un effet préjudiciable sur eux. Il faut choisir leurs camarades et ne pas les laisser choisir eux-mêmes. Qui se chargera de cette tâche sinon les parents? D’autres personnes s’intéressent-elles à eux autant que vous? Leur est-il possible d’avoir le même soin continuel et le même amour profond?

Les enfants des observateurs du sabbat peuvent s’impatienter parfois et considérer que leurs parents sont trop stricts. De mauvais sentiments germent alors dans leur cœur, et ils nourrissent des pensées de mécontentement et de mauvaise humeur contre ceux qui travaillent à leur bonheur présent et éternel. Mais s’il leur est accordé de vivre, ils béniront plus tard leurs parents pour ce soin jaloux et cette vigilance exercée sur leurs jeunes années.

Le plan du salut doit être expliqué aux enfants d’une manière si simple que leurs jeunes esprits puissent le comprendre. Ceux de huit à douze ans sont assez âgés pour qu’on leur parle de religion personnelle. Ne leur dites pas que plus tard ils seront assez grands pour se repentir et croire à la vérité. De très jeunes enfants, s’ils sont convenablement enseignés, peuvent avoir des idées justes sur leur état de péché, sur la voie du salut en Jésus-Christ. Les prédicateurs en général sont trop indifférents au salut des enfants et ne s’adressent pas à eux d’une manière assez personnelle. On laisse souvent passer les meilleures occasions d’agir sur leur esprit.

Influence du foyer

La mauvaise influence qui entoure nos enfants est presque invincible; elle corrompt leurs esprits et les entraîne à la perdition. Les jeunes ont un penchant naturel pour les choses insensées; aussi dans leur premier âge, avant que leur caractère soit formé et que leur jugement soit mûr, ils manifestent fréquemment une préférence pour des camarades qui exercent sur eux une influence néfaste. Il en est qui s’attachent à des enfants de l’autre sexe, méprisant les conseils de leurs parents et violant le cinquième commandement. Il est du devoir des parents de surveiller les allées et venues de leurs enfants. Ils devraient les encourager et chercher à les engager à demeurer auprès d’eux en les attirant à la maison par d’agréables occupations qui leur feraient reconnaître que leurs parents s’intéressent à eux. Il faut que le foyer soit un lieu agréable et serein.

Pères et mères, parlez avec bonté à vos enfants. Rappelez-vous combien vous êtes sensibles, combien peu vous supportez d’être blâmés. Pensez que vos enfants vous ressemblent. Si vous ne pouvez souffrir les reproches et les blâmes, vos enfants, qui sont plus faibles que vous, ne peuvent les endurer davantage. Ne chargez donc pas les autres d’un fardeau que vous ne pouvez porter vous-mêmes. Que vos paroles, aimables et enjouées, soient de véritables rayons de soleil pour votre famille. Les prévenances et le soin que vous aurez pour vos enfants vous seront rendus au centuple.

Les parents n’ont aucun droit à jeter un voile de tristesse sur le bonheur de leurs enfants en les reprenant avec sévérité pour des bagatelles. Les fautes et les péchés doivent être reconnus comme tels et il faut prendre des mesures fermes afin d’en éviter le retour. Faites comprendre à vos enfants en quoi ils ont tort, mais ne les découragez pas; donnez-leur au contraire l’espoir qu’ils peuvent s’améliorer et mériter votre confiance et votre approbation.

Trop d’indulgence

Il est des parents qui commettent une grave erreur en laissant trop de liberté à leurs enfants. Ils ont parfois une telle confiance en eux qu’ils ne voient pas leurs défauts. C’est un tort de leur permettre d’aller faire des visites à une grande distance sans être accompagnés par leurs parents ou par des personnes responsables. Cela ne leur fait pas de bien, car ils se pénètrent de leur importance, considèrent ensuite qu’ils ont certains droits et se trouvent lésés si on les en prive.

La mère, craignant que ses enfants ne l’accusent d’injustice, satisfait à leurs désirs, ce qui leur cause en réalité un grand préjudice. Les jeunes enfants en visite sans leurs parents pour les surveiller attentivement et corriger leurs fautes reçoivent souvent des impressions qu’il faudra des mois pour effacer. Il me fut rappelé certains cas où des parents qui avaient des enfants pieux et obéissants, les avaient envoyés assez loin de la maison chez des amis en qui ils avaient la plus grande confiance. Dès lors, il y eut un changement complet dans le comportement et le caractère de ces enfants. Auparavant, ils étaient heureux et n’avaient pas grand désir de se trouver dans la société d’autres jeunes. Lorsqu’ils revinrent chez leurs parents, il leur sembla injuste d’être retenus chez eux et la maison leur parut une prison. De tels déplacements, peu sages de la part des parents, décident souvent du caractère des enfants.

Il arrive parfois que des enfants qui vont ainsi en visite nouent des liens qui finissent par les perdre. Les parents devraient autant que possible garder leurs enfants à la maison et veiller sur eux avec la plus grande sollicitude. Lorsque vous les laissez s’éloigner de vous, ils se croient assez âgés pour se diriger sans le secours de personne. Ainsi abandonnés à eux-mêmes, leurs conversations portent souvent sur des sujets qui manquent d’élévation et de finesse, ou qui n’augmentent pas leur amour pour la religion. Plus ils iront en visite, plus ils désireront y aller et moins la maison leur paraîtra attrayante.

Enfants, Dieu a trouvé bon de vous confier aux soins de vos parents pour qu’ils vous instruisent et vous disciplinent, contribuant ainsi à la formation de votre caractère pour le ciel. Pourtant, il vous reste à décider si vous voulez acquérir un caractère chrétien en profitant du bienfait de posséder des parents pieux et fidèles, qui vous recommandent à Dieu dans leurs prières. Malgré tout le souci et la fidélité de vos parents, ils ne peuvent, seuls, vous sauver. Chaque enfant doit faire également sa part. Parents chrétiens, vous avez une responsabilité qui consiste à guider les pas de vos enfants, même dans leur expérience religieuse. S’ils aiment véritablement Dieu, ils vous respecteront et vous béniront pour votre sollicitude à leur égard et pour la fidélité avec laquelle vous aurez mis un frein à leurs désirs et soumis leur volonté.

L’influence du monde en général pousse la jeunesse à suivre ses inclinations. Si elle est très indisciplinée au début, les parents disent qu’elle changera après un certain temps; que, lorsque les jeunes gens auront seize ou dix-huit ans, ils seront plus raisonnables, délaisseront leurs mauvaises habitudes et deviendront enfin des hommes et des femmes utiles Quelle erreur! On permet ainsi à l’ennemi de semer l’ivraie pendant des années. De la sorte croissent de mauvaises tendances que, dans la plupart des cas, il est impossible d’extirper malgré tous les efforts.

Satan travaille avec ruse et persévérance; c’est un terrible ennemi. Il met à profit toute parole imprudente, qu’il s’agisse d’une flatterie ou d’un mot qui fasse envisager le péché avec moins d’horreur. Il s’en sert pour nourrir la mauvaise semence afin qu’elle s’enracine profondément et produise une abondante moisson. Certains parents ont permis à leurs enfants de prendre de mauvaises habitudes qui laisseront des traces pendant la vie entière. Ils sont responsables de ce péché. Leurs enfants pourront prétendre être chrétiens, mais si la grâce n’opère pas spécialement dans leur cœur et ne réforme pas entièrement leur vie, ces habitudes se remarqueront toujours et on verra se manifester le caractère que les parents ont laissé se former.

Le monde et ses plaisirs

Le niveau de la piété est si bas chez les prétendus chrétiens qu’il est difficile pour ceux qui le veulent de suivre le Christ en toute sincérité. L’influence des chrétiens qui se sont laissé gagner par le monde est nuisible à la jeunesse. La ligne de démarcation entre les chrétiens et le monde n’est plus visible et tout en professant vivre pour le Christ on vit pour le monde. La foi n’impose que peu de contrainte aux plaisirs. Tout en se prétendant enfants de lumière, on marche dans les ténèbres, on devient enfants de la nuit.

Ceux qui marchent dans l’obscurité ne peuvent aimer Dieu et désirer sincèrement le glorifier. Ils ne sont pas assez éclairés pour discerner l’excellence des choses célestes et ne peuvent en conséquence les aimer véritablement. Ils professent la piété parce que cela passe pour honorable et qu’ils n’y voient aucune croix à porter. Les mobiles sont souvent égoïstes. De tels chrétiens peuvent entrer dans une salle de bal et prendre part à toutes les distractions qu’offre le monde. D’autres ne peuvent aller si loin, mais participeront à des parties de plaisir, à des pique-niques, à des spectacles divers. L’œil le plus perspicace serait incapable de découvrir chez ces gens un seul trait de christianisme. Il n’y a aucune dissemblance entre eux et l’homme le plus indifférent en matière de religion. L’homme dissolu, le railleur, l’incrédule avoué, le prétendu chrétien, tous sont mélangés. Dieu les considère comme semblables d’esprit et de conduite.

Le christianisme sans la foi et les œuvres n’est d’aucune valeur. Nul ne peut servir deux maîtres. Les enfants du méchant sont les serviteurs de celui à qui ils obéissent. A moins d’avoir renoncé au diable et à ses œuvres, il leur est impossible d’être serviteurs de Dieu. Les serviteurs du Roi du ciel ne peuvent sans dommage prendre part aux plaisirs et aux amusements des serviteurs de Satan, alors même qu’ils répètent souvent que ces distractions sont innocentes. Dieu a révélé de saintes vérités afin de séparer ses enfants des impies et d’en faire un peuple qui lui soit consacré. Les Adventistes du Septième Jour devraient vivre selon leur foi. Ceux qui obéissent aux dix commandements voient les choses de ce monde et de la religion sous un jour tout différent de ceux qui sont amateurs de plaisirs, qui évitent la croix et violent le quatrième commandement. Dans l’état actuel de la société, ce n’est pas tâche facile pour les parents que de refréner les désirs de leurs enfants et de leur inculquer les principes bibliques. Ceux qui se prétendent chrétiens se sont tellement éloignés de la Parole de Dieu que, lorsque les parents veulent revenir à cette Parole sacrée et diriger leurs enfants suivant ses préceptes, et, comme Abraham, “commander à leurs enfants après eux”, l’influence du milieu pousse les enfants à penser que leurs parents montrent trop de scrupules et de précautions à l’égard des camarades qu’ils peuvent fréquenter. Ils désirent naturellement suivre l’exemple des enfants mondains, amateurs de plaisirs.

De nos jours, il est rare que l’on sache ce que c’est que d’être persécuté pour le Christ. Il faut bien peu de renoncement et de sacrifices pour revêtir une apparence de piété et faire inscrire son nom sur un registre d’église. Mais vivre de telle manière que sa conduite soit agréable à Dieu et que son nom soit inscrit dans le livre de vie, exige la vigilance et la prière, le renoncement et le sacrifice. Les chrétiens ne peuvent être un exemple pour la jeunesse que pour autant qu’ils suivent le Christ. Une conduite en harmonie avec l’enseignement du Maître est le fruit normal d’une vraie piété. Celui qui jugera toute la terre rendra à chacun selon ses œuvres. Les enfants qui suivent le Christ ont une lutte à soutenir; ils ont une croix à porter tous les jours de leur vie: elle consiste à sortir du monde et à s’en séparer pour imiter la vie de Jésus.