La bénédiction divine reposera sur les fidèles de ..., qui ont à cœur la cause du Christ. Les offrandes volontaires de nos frères et sœurs, faites dans la foi et l’amour du Rédempteur crucifié, leur procureront en retour de nombreuses bénédictions; car Dieu se souvient de tout acte de libéralité de la part de ses saints. Dans la préparation d’un lieu de culte, une grande mesure de foi et de confiance en Dieu est nécessaire. En affaires, ceux qui ne risquent rien ne font que peu de profits. Ayons donc la foi, nous aussi, lorsque nous nous lançons dans une entreprise pour le Seigneur et que nous investissons de l’argent dans sa cause.
Certains, alors qu’ils sont pauvres, sont généreux avec le peu qu’ils possèdent; mais à mesure qu’ils s’enrichissent, ils deviennent parcimonieux. La raison pour laquelle ils ont si peu de foi réside dans le fait qu’ils ne continuent pas à être généreux dans la prospérité, et ne donnent pas à la cause de Dieu, fût-ce au prix d’un sacrifice.
Dans l’économie juive, la bienfaisance devait s’exercer d’abord envers le Seigneur. A la moisson et à la vendange, les prémices—du blé, du vin, de l’huile—étaient consacrées au Seigneur. Le glanage et un coin même du champ étaient réservés aux pauvres, car notre bon Père céleste n’oublie pas ces derniers. Le première laine, à la tonte des moutons, les premiers grains, à la moisson, étaient offerts au Seigneur; et il était recommandé que les pauvres, les veuves, les orphelins et les étrangers fussent invités à la fête. A la fin de l’année tout était mis en œuvre pour que chacun déclarât solennellement si oui ou non il avait agi selon le commandement de Dieu.
Le Seigneur voulait ainsi faire impression sur le peuple afin que celui-ci comprît que Dieu doit être le premier servi en toutes choses. Grâce à ces prescriptions de bienfaisance, les Israélites avaient sans cesse présent à l’esprit que leur maître bien-aimé était le vrai propriétaire des champs et des troupeaux, lui qui dispensait le soleil et la pluie aux temps des semailles et de la moisson. D’ailleurs, tous leurs biens n’avaient-ils pas été créés par Dieu, à qui tout appartient et dont ils n’étaient que les économes?
La générosité des Juifs dans la construction du tabernacle et du temple montre un esprit de libéralité qui n’a jamais été égalé plus tard par les chrétiens. Ils venaient d’être libérés de leur long esclavage en Egypte et erraient dans le désert. A peine étaient-ils délivrés des armées égyptiennes lancées à leur poursuite, que le Seigneur s’adressa à Moïse en ces termes: “Parle aux enfants d’Israël. Qu’ils m’apportent une offrande; vous la recevrez pour moi de tout homme qui la fera de bon cœur.” Exode 25:2.
À ce moment-là, les Juifs ne possédaient que peu de choses et ne pouvaient guère espérer en avoir davantage; mais voici qu’il leur était demandé de bâtir un tabernacle pour le Seigneur. Dieu avait parlé et il fallait obéir à sa voix. Ils furent généreux. Les Juifs donnèrent, libéralement, de tout leur cœur, et furent ainsi agréables au Seigneur. Ne tenaient-ils pas de lui tout ce qu’ils possédaient? S’il le réclamait, n’était-ce pas leur devoir de lui rendre ce qu’il leur avait prêté?
Aucune contrainte ne fut exercée. Le peuple apporta plus qu’il n’était nécessaire, et on dut refuser des dons, car il y en avait plus qu’on ne pouvait utiliser. Ceci se répéta lors de la construction du temple. A cette occasion, les appels de fonds reçurent également une réponse chaleureuse. Personne ne donna à contre-cœur. Tous se réjouirent à la perspective de voir se construire une maison pour le culte de Jéhovah et se montrèrent généreux. David bénit le Seigneur devant toute l’assemblée, et dit: “Qui suis-je et qui est mon peuple, que nous puissions te faire volontairement ces offrandes? Tout vient de toi, et nous recevons de ta main ce que nous t’offrons.” 1 Chroniques 29:14. Dans sa prière le roi remercia Dieu en ces termes: “Eternel, notre Dieu, c’est de ta main que viennent toutes ces richesses que nous avons préparées pour te bâtir une maison, à toi, à ton saint nom, et c’est à toi que tout appartient.” Vers. 16.
David comprenait parfaitement d’où procédaient tous ses biens. Puissent ceux qui se réjouissent aujourd’hui dans l’amour du Sauveur se rendre compte que leur argent et leur or appartiennent au Seigneur et doivent être employés pour sa gloire et non gardés par devers soi pour s’enrichir ou pour ses plaisirs. Dieu a un droit incontestable sur ce qu’il a prêté à ses créatures. Tout ce qu’elles possèdent lui appartient.
Il est des causes saintes et élevées qui réclament nos biens; l’argent ainsi investi procurera au donateur une joie plus grande et plus durable que s’il était dépensé en plaisirs ou thésaurisé égoïstement. Lorsque Dieu fait appel à notre libéralité, quelle que soit la somme réclamée, une prompte réponse fait de notre don une offrande qui lui est consacrée et procure au donateur un trésor dans les cieux que la teigne ne peut détruire, que le feu ne peut consumer et dont les voleurs ne peuvent s’emparer. La somme investie est désormais en sécurité.
Les chrétiens qui se flattent d’avoir plus de lumière que les Hébreux peuvent-ils être moins généreux? Ceux qui vivent à la fin des temps se contenteront-ils de leurs offrandes alors que celles-ci n’égalent pas même la moitié de celles des Juifs? La libéralité de ceux-ci s’exerçait au profit de leur propre nation; l’œuvre en ces derniers jours s’étend au monde entier. Le message de vérité doit parvenir à toute nation, à toute langue, à tout peuple; publié en de nombreuses langues, il faut qu’il soit répandu comme les feuilles d’automne.
La croix révèle le principe du sacrifice
Il est écrit: “Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée.” 1 Pierre 1:4. Et encore: “Celui qui demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.” 1 Jean 2:6. Demandons-nous: Que ferait notre Sauveur s’il était à notre place? Que ferait-il pour le salut des âmes? Son exemple répond à ces questions. Il abandonna sa royauté, déposa sa gloire, sacrifia ses richesses et revêtit sa divinité de notre humanité afin de pouvoir atteindre les hommes là où ils étaient. Il donna sa vie pour les pécheurs.
Satan promit à Ève une grande félicité si elle consentait à se laisser aller à la satisfaction de son appétit; mais ce que Dieu demande à l’homme c’est justement de renoncer à lui-même. Lorsque sur la croix infâme le Christ était en agonie pour le rachat de l’homme, la nature humaine fut exaltée. Le renoncement et les croix se rencontrent à chaque pas dans notre course vers le ciel, mais c’est par la croix seulement que nous pourrons arriver au port.
L’esprit de libéralité est l’esprit des cieux; l’esprit d’égoïsme est l’esprit de Satan. L’amour désintéressé du Christ se révéla à la croix. Il donna tout ce qu’il avait et se donna lui-même afin que l’homme pût être sauvé. La croix du Christ fait appel à la bienfaisance de chaque disciple du Sauveur. Le principe ici illustré est celui-ci: donner, donner. Ainsi, la bienfaisance et les bonnes œuvres sont les véritables fruits de la vie chrétienne. Le principe mondain est d’amasser des biens et de s’assurer ainsi le bonheur; mais en réalité le fruit de tout cela, c’est la misère et la mort.
Annoncer la vérité aux habitants de la terre, montrer à ces derniers leur péché et dénoncer leur indifférence, voilà la mission des disciples du Christ. Les hommes doivent connaître la vérité afin d’être sanctifiés par elle. C’est par nous que la lumière divine se communique. Nos talents, nos moyens, nos connaissances ne doivent pas seulement nous servir à nous-mêmes, mais contribuer à sauver des âmes, à sortir l’homme de sa vie de péché et à l’amener, par le Christ, au Dieu infini.
Nous devrions mettre tout notre zèle à conduire les pécheurs au divin Rédempteur et à leur faire comprendre la profondeur de l’amour de Dieu envers l’homme. “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16. Quel incomparable amour que celuilà! Quel thème à méditer! L’amour insondable de Dieu pour un monde qui ne l’aimait pas! Cette pensée subjugue l’âme et soumet l’esprit à la volonté de Dieu. Les hommes qui sont follement attachés au gain et qui sont déçus et malheureux dans la poursuite des biens de ce monde ont besoin de connaître la vérité qui satisfera la faim et la soif de leurs âmes.
L’égoïsme, une malédiction
On a besoin de missionnaires dans nos grandes villes pour porter la lumière à ceux qui sont assis à l’ombre de la mort. Pour amener les âmes fatiguées à s’en remettre au Rédempteur miséricordieux, il faut des hommes expérimentés qui allient la douceur de la sagesse à la force de la foi. Quelle malédiction que l’égoïsme! C’est lui qui nous empêche de nous engager au service de Dieu, qui ferme nos oreilles aux injonctions du devoir, alors que tout cela devrait enflammer nos cœurs d’un zèle ardent. Il faudrait que toutes nos énergies soient soumises au Christ. Nous joindre à ceux qui répandent l’erreur, c’est travailler pour le mal et donner l’avantage à nos adversaires. La vérité divine ne connaît pas de compromis avec le péché, ni de rapport avec la ruse ou la transgression. On n’a pas besoin de soldats qui soient dans le camp de l’ennemi au moment même où ils doivent intervenir dans le combat.
Notre œuvre est immense. Mais qu’ils sont nombreux ceux qui professent croire aux vérités sacrées alors qu’ils sont paralysés par les sophismes de Satan, entravant ainsi la cause de Dieu au lieu de la faire avancer! Quand se comporteront-ils comme attendant le Seigneur? Quand montreront-ils un zèle en rapport avec leur foi? Bien des gens manquent de générosité et tranquillisent leur conscience en faisant des plans en vue d’accomplir de grandes choses pour la cause de Dieu après leur mort. Ils font un testament où des sommes importantes sont allouées à l’Eglise et à ses différentes activités; ils pensent ainsi avoir fait tout ce qui leur est demandé. Mais ont-ils renié le moi par cet acte? Bien au contraire, ils ont mis en évidence la véritable nature de l’égoïsme. Ce n’est que lorsqu’ils n’auront plus besoin de leur argent qu’ils veulent bien le donner à Dieu; mais ils désirent le conserver aussi longtemps que possible, jusqu’au moment où ils devront affronter un messager qu’ils ne pourront éviter.
Un testament de ce genre est souvent une preuve de cupidité. Dieu a fait de nous tous ses économes, et en aucun cas il ne nous autorise à négliger nos devoirs ou à laisser à d’autres le soin de s’en acquitter pour nous. L’appel de fonds pour faire avancer la cause de la vérité ne peut-être plus urgent qu’aujourd’hui. Notre argent ne fera jamais plus de bien qu’en ce moment. Chaque jour passé à le conserver par devers soi limite la période où il fera du bien en sauvant des âmes. Si nous confions à d’autres le soin d’accomplir ce que Dieu nous a commandé, nous nous faisons tort à nousmêmes ainsi qu’au Seigneur qui nous a donné tout ce qui nous appartient. Comment d’autres pourraient-ils faire mieux que nous-mêmes notre œuvre de bienfaisance? Dieu désire voir chacun de nous exécuter, pendant sa vie, son propre testament à cet égard. L’adversité, les accidents, les intrigues peuvent empêcher l’exécution de tout acte prémédité de bienfaisance, lorsque celui qui a amassé une fortune n’est plus là pour s’en occuper. Il est triste de constater que tant de personnes négligent les occasions de faire le bien et attendent d’être déchargées de leurs responsabilités pour rendre au Seigneur ce qu’il leur a prêté pour être employé à sa gloire.
“Gardez-vous de toute avarice”
Un trait marquant de l’enseignement du Christ est la fréquence, le sérieux avec lesquels il condamnait le péché de cupidité et montrait le danger des richesses terrestres et de l’amour immodéré de l’argent. Dans les demeures des riches, dans le temple et dans les rues, le Sauveur mettait en garde ceux qui recherchaient le salut, en leur disant: “Gardez-vous avec soin de toute avarice.” Luc 12:15. “Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.” (Matthieu 6:24); Luc 16:13.
C’est cet amour du gain, cet égoïsme, qui désire toujours davantage, qui tue la spiritualité de l’Eglise en éloignant les bénédictions divines. Lorsque la tête et les mains sont constamment occupées à accumuler des richesses, les appels de Dieu et des hommes sont étouffés. Si le Seigneur nous a comblés de biens terrestres, ce n’est pas pour que notre temps et notre attention soient détournés de lui et consacrés à ce qu’il nous a prêté. Le donateur est plus grand que le don. Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes; nous avons été rachetés à un grand prix. Avons-nous oublié le prix infini de notre rédemption? La reconnaissance a-t-elle fui notre cœur? La croix du Christ ne condamne-t-elle pas une vie d’égoïsme?
Que serait-il arrivé si le Sauveur, fatigué de l’ingratitude des hommes et des injures qui lui étaient prodiguées de toutes parts, avait abandonné son œuvre? Que serait-il arrivé s’il n’était jamais parvenu au moment où il s’est écrié: “Tout est accompli”? Où en serions-nous s’il était remonté au ciel, découragé par l’accueil qui lui fut fait icibas? Que serait-il arrivé s’il n’avait jamais subi l’angoisse de Gethsémané où il sua des grumeaux de sang?
Le Sauveur fut soutenu dans son œuvre de rédemption par un amour incomparable et une soumission totale à la volonté de son Père. Il œuvra pour le bien de l’homme jusqu’à l’heure même de son humiliation. Il vécut dans la pauvreté et le renoncement pour sauver le pécheur de son avilissement. Dans un monde qu’il avait lui-même créé, il n’avait pas un lieu où reposer sa tête fatiguée. Nous récoltons les fruits de ce sacrifice infini. Et cependant, lorsqu’on nous demande d’accomplir un certain travail, lorsqu’on a besoin de notre argent pour faire avancer l’œuvre du salut des âmes, nous nous détournons de notre devoir et nous prions qu’on veuille bien nous excuser. Quelle honteuse indolence, quelle indifférence, quel égoïsme pervers nous empêchent d’entendre les appels divins!
Le Christ, la Majesté du ciel, le Roi de gloire, doit-il se charger de sa lourde croix, porter la couronne d’épines et boire la coupe amère tandis que nous prenons nos aises, que nous nous glorifions nous-mêmes et que nous oublions les âmes pour lesquelles il a versé son sang? Non, donnons pendant que nous le pouvons. Faisons-le alors que nous en avons la force. Travaillons tandis qu’il est jour. Consacrons notre temps et notre argent au service de Dieu afin d’être approuvés du Seigneur et de recevoir sa récompense.