Les ambassadeurs du Christ ont une œuvre importante et solennelle que plusieurs ne prennent pas assez à cœur. Le Christ est ministre du sanctuaire céleste, mais il l’est aussi, par ses délégués, de son Eglise sur la terre. Il s’adresse au monde par des hommes qu’il a choisis, et, par eux, il poursuit son œuvre, comme aux jours de son humiliation, lorsqu’il agissait visiblement sur la terre. Bien que des siècles se soient écoulés depuis lors, la promesse qu’il fit avant de quitter ses disciples n’a pas changé. “Voici, avait-il dit, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.” Matthieu 28:20. Depuis l’ascension du Christ jusqu’à aujourd’hui, des hommes établis par Dieu, et recevant de lui leur autorité, ont été chargés de propager la foi. Jésus, le bon Berger, dirige son œuvre par ses pasteurs. Ainsi, ceux qui enseignent sa doctrine et prêchent la Parole occupent une position très importante. Au nom du Christ, ils supplient les hommes de se réconcilier avec Dieu.
On ne doit pas considérer les prédicateurs comme de simples orateurs, mais comme des ambassadeurs du Christ, tenant leur sagesse et leur puissance du grand chef de l’Eglise. Prendre à la légère et mépriser les paroles des représentants du Christ, ce n’est pas seulement manquer de respect à l’homme, mais aussi au Maître qui l’a envoyé, car cet homme est à la place du Christ, et c’est la voix du Sauveur qui se fait entendre par lui.
Prêchez le Christ
Beaucoup de nos prédicateurs ont commis une grave erreur en prononçant des discours composés uniquement d’arguments. Des âmes écoutent la théorie de la vérité et sont impressionnées par les preuves qui leur sont données. Si une partie du discours présente le Christ comme le Sauveur du monde, la semence ainsi répandue peut germer et porter des fruits à la gloire de Dieu. Mais beaucoup de discours ne mentionnent pas la croix du Christ. Il peut y avoir dans l’auditoire des gens qui assistent à leur dernier sermon, d’autres n’auront plus jamais l’occasion d’entendre la vérité dans toute sa beauté et s’appliquant à leurs propres cœurs. Cette occasion unique est perdue pour toujours. Si, en rapport avec la théorie de la vérité, l’amour du Christ avait été exalté, ces âmes auraient pu se décider à se ranger aux côtés du Sauveur.
Il y a beaucoup plus d’âmes qui désirent savoir comment elles peuvent venir au Christ que nous ne le supposons. Beaucoup de gens entendent des sermons du haut de la chaire et s’en vont sans avoir compris comment trouver Jésus et la paix après laquelle ils soupirent. Les prédicateurs qui prêchent le dernier message de miséricorde devraient se souvenir que le Christ doit être présenté comme le refuge du pécheur. Beaucoup pensent qu’il n’est pas nécessaire de prêcher la repentance et la foi avec un cœur tout pénétré de l’amour de Dieu. Ils supposent que leurs auditeurs connaissent très bien l’Evangile et qu’on doit leur parler d’autres choses pour attirer leur attention. Si leurs auditeurs manifestent de l’intérêt, ils croient avoir réussi. Mais les gens sont beaucoup plus ignorants à l’égard du plan du salut qu’on ne le pense, et ils ont besoin d’être instruits sur ce sujet plus que sur tout autre.
Ceux qui se réunissent pour entendre parler de la vérité doivent s’attendre à en tirer profit, comme Corneille et ses amis: “Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t’a ordonné de nous dire.” Actes des Apôtres 10:33.
Les discours théoriques ont leur importance. Il faut que tous apprennent à connaître la doctrine et puissent voir comment les vérités s’enchaînent jusqu’à constituer un ensemble parfait. Mais on ne devrait jamais prêcher sans présenter le Christ crucifié comme base de l’Evangile, ni sans faire une application pratique des vérités dont on parle. Il faut que les gens sachent que la doctrine du Christ n’est pas oui et non, mais oui et amen en Jésus-Christ.
Après avoir présenté la théorie de la vérité, il faut passer à la partie la plus difficile de l’œuvre. On ne doit pas laisser les auditeurs dans l’ignorance au sujet des vérités pratiques qui concernent la vie de chaque jour. Il faut qu’ils se rendent compte qu’ils sont pécheurs et qu’ils doivent se convertir. Qu’on leur expose de la manière la plus émouvante ce que le Christ a dit, ce qu’il a fait et ce qu’il a enseigné.
Le travail du prédicateur ne fait que commencer lorsqu’il a présenté la vérité à ses auditeurs. Le Christ est notre médiateur; il officie comme souverain sacrificateur en présence du Père. Il a été montré à Jean comme un agneau immolé, versant son sang pour le pécheur. Lorsque la loi de Dieu est présentée au pécheur, lui montrant la gravité de ses fautes, on doit ensuite l’amener à l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Il faut lui enseigner la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. C’est ainsi que le travail des représentants du Christ sera en harmonie avec l’œuvre qui s’accomplit dans le sanctuaire céleste.
Enseignez la piété pratique
Les prédicateurs atteindraient plus facilement les cœurs s’ils insistaient davantage sur la piété pratique. Fréquemment, lorsqu’on s’efforce de faire pénétrer la vérité dans de nouveaux endroits, on parle surtout de théorie. Les gens sont troublés. Ils comprennent la force de la vérité et désirent se placer sur un terrain solide. C’est alors le moment ou jamais de leur faire comprendre combien il est urgent que la religion du Christ pénètre dans leurs cœurs. Mais trop souvent on termine les conférences sans que ce travail si nécessaire ait été fait. Cette manière de procéder ressemble trop au sacrifice de Caïn: il y manque le sang pour que Dieu l’accepte. Caïn avait raison d’offrir un sacrifice; mais il oubliait ce qui lui aurait donné sa valeur, à savoir le sang expiatoire.
Il est triste de dire que la raison pour laquelle beaucoup insistent tant sur la théorie et si peu sur la pratique, c’est que le Christ n’habite pas dans leurs cœurs. Ils n’ont pas une communion réelle avec Dieu. Beaucoup se décident en faveur de la vérité parce que celle-ci leur paraît évidente, mais ils ne sont pas convertis. Si l’on avait parlé de piété pratique en rapport avec la doctrine, les auditeurs, se rendant compte de la parfaite harmonie des vérités bibliques, auraient aimé celui qui en est l’auteur et auraient été sanctifiés par leur obéissance. Le travail du prédicateur n’est pas terminé tant qu’il n’a pas fait comprendre à ses auditeurs la nécessité de changer de caractère selon les principes de la vérité qu’ils ont reçue.
Il faut redouter une religion formaliste, car ce n’est pas là qu’on trouve le Sauveur. Le Christ prononçait des discours simples et pratiques. Ses ambassadeurs devraient suivre son exemple chaque fois qu’ils s’adressent au public. Le Christ et son Père étaient un, et le Sauveur acquiesçait joyeusement à tout ce que le Père exigeait de lui. Il avait l’esprit de Dieu. Le Rédempteur était le modèle parfait. Jéhovah se manifestait en lui. La majesté du ciel avait revêtu l’humanité, et l’humanité était enclose dans le sein de l’amour infini.
Si les prédicateurs voulaient s’asseoir humblement aux pieds de Jésus, ils auraient une juste idée du caractère de Dieu, et seraient capables d’enseigner les autres. Il en est qui entrent dans le ministère sans posséder un ardent amour pour Dieu et pour leurs semblables. On voit dans leur vie l’égoïsme et la recherche de soi, et pendant que ces sentinelles infidèles, manquant de consécration, s’occupent d’euxmêmes au lieu de nourrir le troupeau et de s’acquitter des devoirs de leur charge, le peuple périt faute de connaissance.
Appels fervents
Dans chaque discours il faut adresser aux auditeurs des appels fervents pour qu’ils renoncent à leurs péchés et se tournent vers le Christ. Il faut condamner les péchés auxquels on se laisse aller aujourd’hui, et insister sur la piété pratique. Le prédicateur doit être profondément touché luimême, parler du fond du cœur et laisser voir ses sentiments d’inquiétude au sujet des âmes pour lesquelles le Christ est mort. Le Maître a dit: “Le zèle de ta maison me dévore.” Psaumes 69:10. Ses représentants devraient montrer la même ferveur.
Un sacrifice infini a été fait pour l’homme, mais il a été consenti en vain pour tous ceux qui refusent le salut. Combien donc il est important que celui qui présente la vérité le fasse avec le sentiment de la responsabilité qui repose sur lui. Avec quelle tendre pitié, avec quel respect, il devrait se conduire envers les âmes, alors que le Rédempteur a montré à quelle grande valeur il les estimait! Le Christ demande: “Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?” Matthieu 24:45. Jésus dit: Quel serviteur? Et chaque prédicateur devrait se répéter cette question. Il devrait être profondément ému en considérant les vérités solennelles qu’il prêche, et en voyant le tableau qui est fait du serviteur fidèle et prudent.
Observateurs de la Parole
Chacun a son œuvre à faire; nul n’en est exempté. Chacun doit l’accomplir selon ses capacités. C’est pourquoi celui qui enseigne la vérité doit chercher soigneusement et avec prière à connaître les capacités de ceux qui acceptent la vérité, pour les instruire et les amener ensuite, petit à petit, à se rendre compte des responsabilités qui reposent sur eux dans le travail que le Seigneur leur a confié. Il faut répéter maintes et maintes fois que nul ne pourra résister à la tentation, répondre au dessein de Dieu et vivre chrétiennement s’il n’accomplit fidèlement l’œuvre, grande ou petite, qui lui a été assignée. A côté de la fréquentation des cultes et de l’étude de la Bible, il y a quelque chose à faire pour tous. Il faut mettre en pratique les vérités que l’on entend, introduire ces principes dans la vie de chaque jour. Il faut travailler constamment pour le Christ, non pour des buts égoïstes, mais afin de glorifier celui qui a tout sacrifié pour nous sauver.
Que les prédicateurs persuadent ceux qui acceptent la vérité que le Christ doit être l’hôte de leur foyer, qu’ils ont besoin de la grâce et de la sagesse d’en haut pour diriger leurs enfants. Une partie de l’œuvre que le Seigneur leur a confiée est d’éduquer et de discipliner ces derniers. Que les prédicateurs montrent de la bonté et de la courtoisie envers les enfants. Ils devraient toujours avoir à l’esprit que ce sont les hommes et les femmes de demain, de jeunes membres de la famille de Dieu. Ces enfants peuvent être près du Maître et très chers à son cœur. S’ils sont bien instruits et disciplinés, ils pourront servir le Seigneur dès leur jeunesse. Le Christ est offensé de toute parole dure, sévère et inconsidérée que l’on adresse aux enfants. Leurs droits ne sont pas toujours respectés, et ils sont traités fréquemment comme s’ils n’avaient pas de personnalité. Or, si celle-ci n’est pas convenablement développée, ils se détourneront du bon chemin et n’accompliront pas le dessein de Dieu à leur égard.
Dès l’enfance, Timothée connaissait les Ecritures, et cette connaissance le préserva des mauvaises influences qui l’entouraient et de la tentation de faire passer ses plaisirs et ses désirs égoïstes avant ses devoirs. Nos enfants ont tous besoin d’être ainsi protégés; aussi les parents et les ambassadeurs du Christ ont-ils pour devoir de veiller à ce que les enfants soient bien instruits dans la Parole de Dieu.
La perfection en Christ
Si le prédicateur veut mériter l’approbation de son Seigneur, il travaillera fidèlement à amener “à Dieu tout homme devenu parfait en Christ”. Colossiens 1:28. Il ne doit pas le faire de manière à donner l’impression qu’il lui importe peu que les hommes acceptent ou non la vérité et qu’ils aient une vraie piété. Mais il faut qu’il montre dans sa vie une telle fidélité et un tel dévouement, que le pécheur sera convaincu que ses intérêts éternels sont en jeu et que son âme est en danger s’il ne prend pas garde aux appels qui lui sont adressés. Ceux qui ont été amenés de l’erreur et des ténèbres à la vérité et à la lumière doivent passer par une grande transformation, et s’ils ne voient pas la nécessité d’une réforme complète, ils ressemblent à celui qui se regarde dans un miroir—la loi de Dieu—et qui, après avoir découvert ses défauts, s’en va et oublie quelle sorte d’homme il est. On doit avoir constamment à l’esprit le sentiment de sa responsabilité, sinon on retombe dans une indifférence plus grande qu’auparavant.
L’œuvre des ambassadeurs du Christ a beaucoup plus de grandeur et comporte beaucoup plus de responsabilités que plusieurs ne se l’imaginent. Ils ne devraient se contenter de leur succès que lorsque, par un travail assidu et la bénédiction divine, ils peuvent présenter au Seigneur des chrétiens qui ont le sentiment de leurs responsabilités et qui accomplissent la mission que Dieu leur prescrit. Une instruction convenable aura pour résultat de mettre à l’œuvre ces hommes et ces femmes dont les caractères sont si forts et les convictions si solides qu’aucun sentiment égoïste ne vient ralentir leur activité, affaiblir leur foi et les détourner de leur devoir.
Si le prédicateur a instruit convenablement ceux qui avaient été confiés à ses soins, l’œuvre qu’il laissera pour s’en aller dans d’autres endroits ne sera pas ralentie, car elle reposera sur des bases solides. A moins d’être entièrement convertis et de passer par une transformation radicale, ceux qui acceptent la vérité ne sont pas ancrés sur le Rocher des siècles. Lorsque le prédicateur a cessé son travail, que le charme de la nouveauté s’est évanoui, l’impression reçue s’efface rapidement. La vérité perd sa puissance, ces personnes n’exercent pas une meilleure influence qu’auparavant et ne répondent pas mieux à leur profession de foi.
Je suis étonnée qu’avec les exemples qui nous sont donnés au sujet de ce que l’homme peut être, et de ce qu’il peut faire, nous ne soyons pas stimulés davantage à accomplir de bonnes œuvres. Tous ne peuvent occuper un poste en vue, mais chacun peut être utile là où il est placé, et, par une fidélité persévérante, faire beaucoup plus de bien qu’il ne se l’imagine. Ceux qui acceptent la vérité devraient s’efforcer d’avoir une intelligence plus claire des Ecritures afin de connaître mieux leur Sauveur. Il faut qu’ils cultivent leur intelligence et exercent leur mémoire. Toute paresse intellectuelle est un péché, et la léthargie spirituelle conduit à la mort.
Oh! puissé-je trouver des mots assez forts pour produire l’impression voulue sur mes collaborateurs dans l’œuvre évangélique. Mes frères, vous avez à prononcer des paroles de vie; vous avez affaire à des intelligences capables du plus haut développement, si elles sont bien dirigées. Mais le moi est trop visible dans les discours que l’on fait. Le Christ crucifié, le Christ qui est monté au ciel, le Christ qui revient bientôt, voilà ce qui devrait émouvoir, réjouir et remplir l’esprit du prédicateur de l’Evangile afin qu’il puisse présenter ces vérités au monde, avec amour et une profonde conviction. On oubliera alors le prédicateur pour glorifier le Sauveur. Les gens seront si impressionnés par ces sujets qu’ils en parleront en termes élogieux et ne seront pas tentés de louer le prédicateur qui n’est qu’un simple instrument. Mais si les auditeurs manifestent peu d’intérêt pour le message prêché, et glorifient le prédicateur, ce dernier reconnaîtra par là que la vérité ne sanctifie pas son propre cœur. Il ne parle pas de manière que ses auditeurs honorent Jésus et magnifient son amour.
Le Christ a dit: “Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.” Matthieu 5:16. Que votre lumière luise donc de telle manière que la gloire soit donnée à Dieu et non à vous-mêmes. Si la louange est pour vous, tremblez et soyez couverts de honte, car le but essentiel est manqué; ce n’est pas Dieu mais le serviteur qui est magnifié. Que votre lumière luise; prenez garde, prédicateurs de l’Evangile, de quelle manière luit votre lumière. Si elle éclaire le ciel, révélant l’excellence du Christ, alors elle luit de la bonne manière. Mais si c’est vous qu’elle éclaire, si vous vous mettez vous-mêmes en vedette et vous faites admirer par les hommes, mieux vaudrait pour vous que vous vous taisiez; car votre lumière luit dans une mauvaise direction.
Des représentants du Christ vivant
Prédicateurs de l’Evangile, vous pouvez être en communion avec Dieu si vous veillez et priez. Que vos paroles soient assaisonnées de sel, et vos manières, empreintes de courtoisie et de noblesse chrétiennes. Si la paix de Dieu règne dans vos cœurs, vous serez non seulement fortifiés par sa puissance, mais vous deviendrez plus sensibles et vous serez de dignes représentants du Christ. Ceux qui prétendent suivre la vérité s’éloignent de Dieu. Jésus va revenir bientôt, et ils ne sont pas prêts à le rencontrer. Le prédicateur doit atteindre lui-même à un plus haut degré de piété. Il faut que sa foi ait plus de fermeté. Il faut qu’il ait une expérience vivante et vivifiante, et non bornée aux lieux communs des soi-disant chrétiens.
La Parole de Dieu nous présente un but élevé à atteindre. Ne voulez-vous pas, par le jeûne et la prière, vous efforcer d’arriver à la perfection et à la fermeté du caractère chrétien? Vous devriez diriger vos pas dans le droit chemin, de crainte de vous égarer. Une communion intime avec Dieu vous apportera dans votre travail la force qui réveille la conscience, convainc de péché, et amène le pécheur à s’écrier: “Que dois-je faire pour être sauvé?”
La mission que le Christ confia à ses disciples avant son ascension était: “Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.” Matthieu 28:19, 20. “Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour tous ceux qui croiront en moi par leur parole.” Jean 17:20. Ces paroles du Christ concernent même ceux qui croiraient à l’Evangile par ses disciples. Tous ceux qui sont appelés par Dieu à être ses ambassadeurs devraient se conformer aux leçons pratiques enseignées par le Christ dans sa Parole et en faire part à d’autres.
Jésus expliqua les Ecritures à ses disciples. Commençant par Moïse et continuant par les prophètes, il leur montra tout ce qui le concernait, et il leur expliqua les prophéties. Les apôtres, dans leur prédication, remontaient aux jours d’Adam et amenaient leurs auditeurs, par la prophétie, jusqu’à la crucifixion du Christ. Ils terminaient en invitant les pécheurs à se repentir et à se tourner vers le Seigneur. Aujourd’hui, les représentants de Jésus devraient imiter leur exemple et, dans chacun de leurs discours, exalter le Christ comme celui qui est au-dessus de tous. parmi tous et en tous.
Nécessité de la conversion
De nos jours, non seulement le formalisme pénètre dans les églises, mais il prend des proportions alarmantes parmi ceux qui prétendent observer les commandements de Dieu et attendre l’apparition prochaine du Christ sur les nuées des cieux. Gardons-nous de l’étroitesse d’esprit et ne limitons pas nos occasions de faire le bien. Mais à mesure que notre influence grandit et que nos plans s’adaptent aux facilités que nous procure la Providence, soyons plus attentifs à éviter l’idolâtrie de ce monde. Tandis que nous redoublons d’efforts pour augmenter notre utilité, il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir la sagesse d’en haut afin de poursuivre l’œuvre dans ses différentes branches, selon l’ordre de Dieu et non selon les conceptions du monde. Nous ne devons pas imiter les coutumes de ce siècle, mais profiter le plus possible des facilités que le Seigneur a mises à notre portée pour présenter la vérité au monde.
Lorsque, en tant qu’église, nos œuvres correspondront à notre profession de foi, nous verrons beaucoup plus de bien s’accomplir. Quand nous aurons des hommes dévoués comme Elie, quand nous posséderons la foi qu’il possédait, le Seigneur se révélera à nous comme aux saints hommes de Dieu d’autrefois. Quand nous aurons des hommes qui, tout en reconnaissant leurs lacunes, lutteront avec Dieu comme le fit Jacob, nous verrons se produire les mêmes résultats. La puissance de Dieu nous sera communiquée en réponse à la prière de la foi.
Il n’y a que peu de foi dans le monde, et ils sont peu nombreux ceux qui vivent près de Dieu. Comment pouvonsnous nous attendre à être revêtus de plus de puissance et que Dieu se révèle aux hommes, quand sa Parole est traitée négligemment et quand les cœurs ne sont pas sanctifiés par la vérité? Des hommes qui sont à moitié convertis, qui se confient en eux-mêmes, et qui sont vaniteux, prêchent la vérité à d’autres. Mais le Seigneur ne collabore pas avec eux, car leurs cœurs ne sont pas purs. Ils ne marchent pas humblement avec Dieu. Que nos prédicateurs se convertissent, et nous verrons alors la puissance divine seconder tous leurs efforts.
Les sentinelles que l’on plaçait autrefois sur les murs de Jérusalem avaient une grande responsabilité. C’est d’elles que dépendait la sécurité de tous ceux qui demeuraient dans la ville. Lorsqu’un danger menaçait, elles ne devaient pas rester silencieuses, ni le jour, ni la nuit, mais, par intervalles, s’interpeller afin de se tenir en éveil et de s’assurer qu’il n’était pas arrivé malheur à l’une d’elles. Des sentinelles étaient placées sur des lieux élevés, dominant les postes importants qu’il fallait garder, et poussaient des cris d’alarme ou de sécurité. Ces cris devaient être répétés de l’une à l’autre, jusqu’à ce qu’ils aient fait le tour de la ville.
Ces sentinelles représentent les prédicateurs. De leur fidélité dépend le salut des âmes. Que les dispensateurs des mystères de Dieu se tiennent comme des sentinelles sur les murs de Sion, et s’ils voient venir l’ennemi, qu’ils fassent entendre le cri d’alarme. S’ils s’endorment, si leur sens spirituel s’engourdit au point de les rendre incapables de discerner le danger et que les hommes périssent par leur faute, Dieu leur redemandera le sang de ceux qui seront perdus.
Responsabilité sacrée des sentinelles
“Et toi, fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle sur la maison d’Israël. Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche, et les avertir de ma part.” Ezéchiel 33:7. Il faut que les sentinelles vivent tout près de Dieu pour écouter sa parole et être influencées par son Esprit, afin que le monde ne compte pas en vain sur elles. “Quand je dis au méchant: Méchant, tu mourras! si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang.” Vers. 8. Les ambassadeurs du Christ doivent prendre garde que, par leur infidélité, ils ne perdent leurs propres âmes et celles de ceux qui les écoutent.
Il m’a été donné de voir, dans plusieurs localités, les églises qui prétendent observer les commandements de Dieu et attendre la seconde venue du Christ. Il existe parmi ces églises, à un degré alarmant, l’indifférence, l’orgueil, l’amour du monde et le froid formalisme. Elles ressembleront bientôt à Israël en ce qui concerne la piété. Beaucoup de leurs membres se croient très pieux et sont cependant destitués de tout empire sur eux-mêmes. Ils se laissent gagner par leurs appétits et leurs passions, et se livrent à l’égoïsme. Beaucoup sont arbitraires, dictateurs, dominateurs, vains, orgueilleux et manquent de consécration. Cependant, il en est, parmi eux, qui sont prédicateurs et chargés d’annoncer les vérités les plus sacrées. S’ils ne se repentent, leur chandelier sera ôté de sa place. La malédiction du Sauveur prononcée sur le figuier stérile est un avertissement donné à tous les formalistes et les hypocrites orgueilleux qui présentent au monde un feuillage prétentieux, mais sont dépourvus de fruits. Quel blâme pour ceux qui ne possèdent que la forme de la piété, qui en renient la force! Celui qui traite avec tendresse le plus grand des pécheurs, qui ne repousse jamais la véritable humilité et la véritable repentance, quelque grande que soit la faute du coupable, menaça de destruction ceux qui se croient très pieux, mais qui renient leur foi par leurs œuvres.