“Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.” Matthieu 6:19, 20. L’égoïsme est un péché qui dessèche l’âme. Il entraîne après lui l’avarice, qui est une idolâtrie. Tout appartient à Dieu, car la prospérité dont nous jouissons est un effet de la bonté divine. Dieu donne avec libéralité, et s’il réclame une part des biens dont il nous a abondamment pourvus, ce n’est pas pour s’enrichir, car il n’a pas besoin de nos dons. Il veut simplement nous donner l’occasion de manifester l’esprit de sacrifice, l’amour et la sympathie envers nos semblables. Ainsi, notre développement spirituel atteindra les plus hauts sommets.
Sous toutes les dispensations, d’Adam à nos jours, Dieu a affirmé ses droits sur les biens de l’homme. C’est moi, a-t-il dit, qui suis le légitime propriétaire de l’univers. Consacrez-moi donc les prémices; apportez-moi un tribut au titre de fidèles sujets; reconnaissez ma souveraineté en me rendant ce qui m’appartient. Vous pourrez alors jouir des fruits de ma magnificence et ma bénédiction vous accompagnera. “Honore l’Eternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu.” Proverbes 3:9.
Les exigences de Dieu doivent être satisfaites en premier lieu. Nous ne faisons pas sa volonté si nous lui consacrons ce qui reste de nos revenus après avoir pourvu à des besoins imaginaires. Avant que notre revenu se soit évanoui, il faut mettre à part et offrir au Seigneur ce qu’il réclame. Sous l’ancienne dispensation, une offrande d’action de grâces brûlait constamment sur l’autel, témoignant de la dépendance de l’homme à l’égard de Dieu. Si nos affaires prospèrent, c’est parce que le Seigneur nous bénit. Une partie de ce revenu doit être consacrée aux pauvres, et une forte proportion à la cause de Dieu. Dès qu’on aura rendu au Seigneur la part qu’il demande, il sanctifiera et bénira le reste pour notre usage personnel. Mais quand on dérobe Dieu en retenant ce qui lui revient, la malédiction repose sur la totalité de nos biens.
Dieu a voulu que certains hommes soient les instruments par lesquels l’argent parvienne à ceux qui ont la tâche d’accomplir son œuvre dans le monde. Il a confié des biens aux hommes pour qu’ils en fassent un usage judicieux; et non pour qu’ils les accumulent égoïstement ou les gaspillent par l’achat de vêtements ou de meubles luxueux. Ces richesses sont destinées à subvenir aux besoins des serviteurs de Dieu dans leurs travaux de prédicateurs et de missionnaires. Elles doivent également assurer la bonne marche des institutions que le Seigneur a établies parmi nous.
Ceux qui se réjouissent d’avoir la précieuse lumière de la vérité devraient désirer ardemment la répandre en tous lieux. Il y a quelques fidèles porte-flambeau qui ne reculent jamais devant le devoir et ne se détournent pas de leurs responsabilités. Leurs cœurs et leurs bourses sont prêts à s’ouvrir chaque fois qu’on leur demande de donner en vue de hâter le règne de Dieu sur la terre. Certains sont même décidés à aller au-delà de leur devoir, comme s’ils redoutaient de perdre une occasion de placer leur argent à la banque du ciel.
Mais d’autres donnent aussi peu que possible. Accumulant leurs trésors ou les dépensant pour eux-mêmes, ils ne consentent qu’à regret une aumône pour la cause de Dieu. S’ils prennent un engagement ou font un vœu en faveur de l’œuvre du Seigneur, ils s’en repentent aussitôt et en diffèrent l’accomplissement aussi longtemps qu’ils le peuvent. Ils paient une dîme aussi petite que possible, comme s’ils craignaient que ce qu’ils donnent à Dieu ne soit perdu. Que nos institutions se trouvent dans l’embarras, ces personnes agissent comme si la prospérité ou la décadence de ces établissements les laissaient indifférentes! Et pourtant, il s’agit là de moyens que Dieu a choisis pour répandre la lumière dans le monde.
Devoir des vieillards
Ces institutions n’ont pas, comme d’autres du même genre, reçu des dons et des legs. Néanmoins, Dieu les a grandement bénies, les a fait prospérer et s’en est servi pour accomplir beaucoup de bien. Il y a parmi nous des personnes âgées qui approchent du terme de leur temps de grâce; mais personne ne veille à ce que leurs biens reviennent après leur mort à la cause de Dieu, aussi passent-ils entre les mains des serviteurs de Satan. Ces biens, Dieu les leur avait prêtés et ils devaient lui revenir, à leur mort. Mais dans neuf cas sur dix, ces frères ont agi de telle façon que Dieu n’en sera pas glorifié, car rien ne lui reviendra. Dans certains cas, ils avaient apparemment de bonnes dispositions, mais, conseillés par des hommes qui manquaient de consécration, ils n’ont pas tenu compte de Dieu dans leurs plans. L’héritage arrive souvent aux mains des enfants et des petits-enfants, seulement pour leur malheur; car, comme ils n’aiment pas Dieu ni sa Parole, des biens qui appartenaient au Seigneur passent du côté de l’ennemi qui en dispose à sa guise. Satan est beaucoup plus vigilant, clairvoyant et habile que nos frères quand il s’agit de s’approprier des richesses qui auraient dû être remises au Seigneur pour l’avancement de sa cause. Des testaments sont faits avec tant de négligence qu’ils ne répondent pas aux exigences de la loi et que des milliers de francs sont ainsi perdus pour l’œuvre de Dieu sur la terre. Nos frères devraient sentir qu’une responsabilité pèse sur eux en tant que serviteurs de Dieu. Il faut agir sagement à cet égard afin que les biens du Seigneur lui reviennent.
Beaucoup de gens font preuve d’un excès de délicatesse à ce sujet. Ils croient pénétrer sur un terrain défendu quand ils parlent d’héritage à des personnes âgées ou infirmes et qu’ils veulent les conseiller à ce sujet. Mais ce devoir est tout aussi sacré que celui qui consiste à prêcher l’Evangile. Voilà un homme qui est en possession de biens que le Seigneur lui a prêtés. Or, il est sur le point d’en abandonner la gérance. Par le seul fait qu’ils sont ses parents, va-t-il remettre à des hommes qui ne se soucient guère de Dieu, les biens que le Seigneur lui avait confiés pour les employer à bon escient? Tout chrétien ne devrait-il pas s’intéresser au bonheur éternel de cet homme aussi vivement qu’à la prospérité de la cause de Dieu et le pousser à prendre des dispositions telles que ses biens soient consacrés à la propagation de la foi? Verra-t-on avec indifférence cet homme quitter la vie en dérobant à Dieu ce qui lui appartient? Ce serait une perte considérable pour lui-même et pour la cause, car placer son argent entre les mains de ceux qui se désintéressent de la Parole, c’est l’envelopper dans un linge pour l’enfouir dans le sol.
Le Seigneur désire que ses disciples disposent de leurs biens pendant qu’ils peuvent le faire eux-mêmes. Certains demanderont: “Dois-je me dessaisir de tout ce que je puis appeler mien?” Peut-être pas maintenant, mais il faut être disposé à le faire pour l’amour du Christ. Reconnaissons-le comme le Maître absolu de tout ce qui nous appartient et usons de nos biens d’une main libérale chaque fois que des fonds sont nécessaires au progrès de son œuvre.
Quelques-uns font la sourde oreille lorsqu’on sollicite leur contribution soit pour envoyer des missionnaires à l’étranger, soit pour publier la vérité et la répandre comme des feuilles en automne dans toutes les parties du monde. Ces personnes tenteront de justifier leur avarice en vous informant qu’elles ont pris leurs dispositions pour faire du bien après leur mort. Elles ont pensé à Dieu dans leur testament. C’est pourquoi elles vivent en avares, dérobent Dieu dans les dîmes et les offrandes et, par testament, elles rendront au Seigneur une faible partie de ce qui leur a été confié à titre de prêt, tandis que la plus grosse part ira à des parents qui ne s’intéressent nullement aux vérités bibli—ques. C’est un détournement de la pure espèce. Il consiste à dérober Dieu de ce qui lui revient, non seulement pendant la vie, mais aussi après la mort.
Ne temporisez pas
C’est une folie manifeste que d’attendre presque jusqu’à sa dernière heure pour se préparer à la vie future. C’est aussi une grave erreur que de ne pas répondre immédiatement aux appels de Dieu et de n’être généreux qu’au moment où l’on doit passer à d’autres l’administration de ses biens. Ceux à qui l’on confie ses richesses peuvent ne pas les administrer aussi bien. Comment des riches osent-ils courir de tels risques? Ceux qui attendent d’être à l’article de la mort pour disposer de leurs biens, les donnent à la mort plutôt qu’à Dieu. En agissant ainsi, ils vont directement à l’encontre du plan divin, pourtant clairement tracé. S’ils veulent faire du bien, qu’ils profitent du moment présent et travaillent de toutes leurs forces, comme s’ils craignaient de laisser échapper l’occasion.
Ceux qui négligent un devoir connu en ne faisant pas droit en cette vie aux exigences de Dieu, qui calment leur conscience en se disant qu’ils feront un legs par testament, ceux-là ne recevront ni louange, ni récompense de la part du Maître. Ils n’ont pas renoncé à eux-mêmes, mais, en parfaits égoïstes, ils ont gardé leurs biens à leur disposition aussi longtemps que possible. Seule l’étreinte de la mort leur a fait lâcher prise. Ce que plusieurs renvoient jusqu’au dernier moment devrait être accompli pendant qu’ils sont en bonne santé, s’ils étaient vraiment chrétiens. Qu’ils se consacrent à Dieu, eux et leurs biens, et, en agissant comme de fidèles économes, ils auront la satisfaction de faire leur devoir. En disposant eux-mêmes de leurs biens, ils s’acquitteront de leurs responsabilités envers Dieu au lieu de s’en décharger sur d’autres.
Nous devons nous considérer comme des intendants et bien comprendre que Dieu est le suprême propriétaire, à qui nous devrons rendre ce qui lui appartient dès qu’il nous y invitera. Quand il viendra nous réclamer ce qui lui est dû, avec les intérêts, les cupides apprendront qu’au lieu de multiplier les talents qui leur avaient été confiés, ils ont attiré sur eux la sentence prononcée sur le serviteur méchant et paresseux.
Le Seigneur désire que la mort de ses serviteurs soit considérée comme une perte, à cause de la bonne influence qu’ils ont exercée et des nombreuses offrandes volontaires qu’ils faisaient pour alimenter le trésor du Seigneur. Des legs testamentaires sont les misérables substituts de la libéralité qui n’a pas été exercée pendant la vie. C’est chaque jour que le serviteur de Dieu devrait faire son testament par de bonnes œuvres et de généreuses offrandes. Il ne faut pas que la part du Seigneur soit infime à côté de celle que l’on se réserve pour soi. En faisant chaque jour son testament, on se souviendra des objets et des amis qui occupent la plus grande place dans les affections. Jésus est le meilleur ami. Il n’a pas considéré sa propre vie, mais il l’a donnée pour nous et s’est fait pauvre en notre faveur, afin que par sa pauvreté nous fussions enrichis. Il veut notre cœur tout entier, nos biens, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes.
Mais de nombreux chrétiens de profession renvoient toujours le moment de faire droit aux appels de Jésus pendant leur vie, et ils se moquent de lui en lui faisant une simple aumône à leur mort. Que tous ceux qui sont dans ce cas sachent que ce vol envers Dieu n’est pas dû à l’impulsion du moment, mais qu’il s’agit d’un plan mûrement médité, puisqu’ils introduisent leurs testaments par ces mots: “En pleine possession de mes facultés...” Après avoir volé Dieu leur vie durant, ils continuent à le faire après leur mort. Et cela, ils le décident dans la pleine jouissance de leurs facultés. Ce sont de tels testaments que certaines personnes prennent comme oreiller de sécurité. Leur testament fait partie de leur péparation à la mort, car elles l’ont rédigé afin de n’être pas troublées par ces préoccupations au moment de mourir. Ces personnes peuvent-elles penser avec tranquillité qu’un jour elles seront appelées à rendre compte de leur administration?
Il faut être riche en bonnes œuvres pendant cette vie pour avoir l’assurance de posséder la vie éternelle. Quand les juges s’assié??nt et que les livres seront ouverts, chacun sera récompensé selon ses œuvres. Bien des gens ont leur nom inscrit sur les registres de l’église, mais les livres du ciel les accusent de vol. A moins qu’ils ne se repentent et ne travaillent pour le Maître dans un esprit de générosité, leur sort sera certainement celui du serviteur infidèle.
Il arrive souvent qu’un homme d’affaires meure subitement sans qu’il lui soit laissé le temps de se préparer. Lorsqu’on examine sa situation financière, on la trouve souvent tragiquement compliquée. Les hommes de loi absorbent une grande partie de son avoir, et parfois même la totalité, pour mettre sa situation au clair, et il ne reste rien pour la veuve, les enfants et l’œuvre du Seigneur, qui sont ainsi lésés. Les fidèles économes de Dieu sauront exactement où leurs affaires en sont et, en hommes avisés, ils seront prêts à toute éventualité. S’ils venaient à mourir subitement, ceux qui seraient appelés à dresser leur bilan ne rencontreraient aucune difficulté grave.
Beaucoup de gens ne pensent pas à faire leur testament parce qu’ils jouissent apparemment d’une bonne santé. Mais nos frères devraient prendre cette précaution. Il faut qu’ils connaissent exactement l’état de leur fortune et qu’ils ne laissent pas leurs affaires dans le désordre. Qu’ils prennent des dispositions telles que tout soit clair s’ils viennent à manquer brusquement.
Les testaments doivent être faits de manière à avoir une valeur légale. Ensuite, ils peuvent se conserver pendant des années sans nuire à personne, si le testateur continue à soutenir de ses dons la cause de Dieu. Mes frères, le fait d’avoir rédigé votre testament ne vous fera pas mourir un jour plus tôt. En disposant de vos biens en faveur de vos parents, prenez aussi bien garde de ne pas oublier l’œuvre de Dieu. Vous êtes détenteurs des biens du Seigneur, c’est pourquoi vous devez d’abord vous soucier de répondre à ses appels. Naturellement, il ne s’agit pas de laisser votre femme et vos enfants dans la misère et vous devez prendre vos dispositions en conséquence. Mais ne sacrifiez pas à la coutume en portant sur votre testament une longue liste de parents qui ne sont pas dans le besoin.
Ayez toujours à l’esprit que la manière égoïste de disposer de ses biens selon la coutume ne fait pas partie du plan de Dieu, mais est une erreur humaine. Les chrétiens devraient se poser en réformateurs et abandonner le système actuel, en donnant à leurs testaments une tout autre tournure. N’oubliez jamais que ce que vous avez en main est en réalité la propriété du Seigneur. C’est la volonté de Dieu qui fait la loi. Si un homme vous avait choisi comme exécuteur testamentaire, ne mettriez-vous pas toute votre attention à connaître la volonté du testateur, afin de vous assurer que la moindre somme est affectée selon ses désirs? Votre Ami céleste vous a confié des biens et donné son testament pour vous indiquer l’emploi que vous devez en faire. Si vous considérez ce testament avec un cœur désintéressé, ce qui appartient au Seigneur ne recevra pas une fausse destination. La cause de Dieu a été honteusement négligée parce que ceux que le Seigneur a comblés de biens pour qu’ils puissent faire face à toute éventualité, se sont laissé aller à l’ingratitude et à la désobéissance.
Le bon usage des talents
Ceux qui font leur testament ne devraient pas avoir le sentiment que cela suffit et qu’il ne leur reste plus rien à faire. Qu’ils soient au contraire constamment à l’œuvre, se servant des talents qui leur ont été confiés pour l’édification du royaume de Dieu. Le Seigneur a voulu que tous ses enfants fassent un usage judicieux de leurs biens. Il ne se propose pas de soutenir son œuvre par des miracles. Il a quelques économes fidèles qui gèrent à bon escient leurs affaires et consacrent leur argent à l’avancement de son règne. Mais au lieu d’être l’exception, le renoncement et la bienfaisance devraient être la règle. Il faut répondre aux besoins toujours croissants de la cause. Des appels nous parviennent sans cesse de près et de loin, demandant des messagers porteurs de la lumière et de la vérité. Il faudrait donc une augmentation du nombre des ouvriers et des fonds destinés à leur entretien.
Il ne rentre dans le trésor du Seigneur que des sommes bien minimes, et encore n’est-ce pas sans beaucoup de peine qu’on obtient ce résultat. Si tous pouvaient voir combien l’amour de l’argent a enrayé les progrès de l’œuvre de Dieu et ce qu’on aurait pu faire si tous avaient été fidèles dans le paiement des dîmes et des offrandes, beaucoup de nos frères se décideraient à une réforme radicale. ils n’oseraient plus entraver les progrès du règne de Dieu comme ils l’ont fait jusqu’ici. L’Eglise est endormie: elle ne voit pas le bien qu’elle pourrait accomplir si elle sacrifiait tout pour le Christ. Un véritable esprit de renoncement serait un argument en faveur de la réalité et de la puissance de l’Evangile sur lequel le monde ne se méprendrait pas et qu’il ne pourrait réfuter. D’abondantes bénédictions s’ensuivraient pour l’Église.
Mes frères, je vous en conjure, cessez de dérober Dieu. Certains d’entre vous ont une situation qui les oblige à faire leur testament. Mais, en le faisant, qu’ils prennent bien garde de ne pas. léguer à leurs enfants ce qui revient au Seigneur. Ces testaments deviennent souvent des sujets de discorde et de querelles. Il nous est rapporté à la louange du Dieu d’Israël qu’il n’eut pas honte d’être appelé le Dieu de ce peuple. La raison qui en est donnée, c’est qu’au lieu de rechercher avec avidité des biens terrestres, ou d’essayer de trouver leur bonheur dans les plaisirs du monde, d’aucuns s’étaient placés entre les mains de Dieu avec tout ce qu’ils possédaient. Ils ne vivaient que pour sa gloire et déclaraient positivement qu’ils étaient en marche vers une patrie meilleure, une patrie céleste. Le Seigneur n’en eut pas honte; ils ne le déshonorèrent pas aux yeux du monde. Aussi le Roi du ciel n’a pas rougi de les appeler frères.
Offrandes volontaires
Beaucoup de personnes prétendent ne pas pouvoir faire davantage pour la cause de Dieu, mais en réalité elles ne donnent pas selon leurs moyens. Le Seigneur ouvre parfois leurs yeux aveuglés par l’égoïsme en réduisant leurs revenus à la somme qu’ils veulent bien consentir à donner. Des chevaux sont trouvés morts dans les champs ou à l’écurie, des maisons ou des granges deviennent la proie des flammes, ou encore les récoltes sont insuffisantes. Dans de nombreux cas, Dieu éprouvent les hommes en leur accordant des richesses, mais s’ils ne sont pas fidèles dans les dîmes et les offrandes, le Seigneur leur retire ces richesses. “Celui qui sème peu moissonnera peu.” 2 Corinthiens 9:6. Par les compassions de Jésus-Christ et sa grande bonté, pour l’honneur de la vérité et de la religion, nous vous supplions, vous les disciples du Christ, de vous consacrer à Dieu à nouveau, vous et vos biens. En contemplant l’amour et la compassion du Christ, qui l’ont amené à quitter les cours royales pour affronter le renoncement, l’humiliation et la mort, que chacun se demande: “Que dois-je au Seigneur?” Puis, que votre offrande d’action de grâces montre à quel point vous appréciez le don que le ciel a consenti dans la personne du Fils bien-aimé de Dieu.
En déterminant la part de vos biens que vous consacrez à la cause de Dieu, prenez bien garde d’aller au-delà plutôt que de rester en deçà de ce qui est prescrit. Pensez à celui à qui vous destinez votre offrande. Cette considération bannira toute avarice. Contemplez le grand amour de Jésus à votre égard et vos meilleures offrandes vous sembleront encore indignes de lui. Dès que le Christ sera l’objet de nos affections, nous qui avons reçu son pardon et été l’objet de son amour, nous ne nous arrêterons pas à supputer la valeur du précieux parfum qui servit à oindre les pieds du Maître. L’avaricieux Judas pouvait le faire, mais celui qui a reçu le don du salut n’aura qu’un regret, c’est que l’offrande n’ait pas un parfum plus subtil et une plus grande valeur. Il faut que les chrétiens ne se considèrent que comme des canaux par lesquels les miséricordes et les bénédictions découlant de la Source de toute bonté se déversent sur leurs semblables. La conversion des âmes fera constamment monter vers le ciel les échos glorieux de leurs louanges. Le trésor céleste s’augmentera de nouvelles offrandes, parce que de nouvelles âmes seront devenues participantes du don céleste.