“Si tu vois un homme habile dans son ouvrage, il se tient auprès des rois, il ne se tient pas auprès des gens obscurs.” Proverbes 22:29. “Celui qui agit d’une main lâche s’appauvrit, mais la main des vigilants enrichit.” Proverbes 10:4. “Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres. Par honneur, usez de prévenances réciproques. Ayez du zèle et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur.” Romains 12:10, 11.
Les nombreuses exhortations à la diligence que l’on trouve dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, montrent distinctement les relations étroites qui doivent exister entre nos habitudes de vie et nos sentiments d’une part et nos pratiques religieuses d’autre part. Le corps et l’esprit humains sont ainsi constitués que beaucoup d’exercice est nécessaire à un développement convenable de toutes les facultés.
Alors que beaucoup de gens sont trop absorbés par les affaires, d’autres vont à l’extrême opposé, et ne travaillent pas suffisamment pour leur entretien et pour celui des leurs. Frère X appartient à cette catégorie. Alors qu’il devrait être le chef de sa famille, il ne l’est pas en réalité. Il laisse les fardeaux et les responsabilités les plus lourdes reposer sur sa femme, tandis qu’il se complaît dans une insouciance indolente ou s’occupe de petites choses qui ont peu de rapport avec la charge de sa famille. Il passe des heures à bavarder avec ses fils ou avec ses voisins sur des sujets de peu d’importance. Il prend les choses à la légère et se récrée tandis que sa femme travaille pour préparer la nourriture et pour confectionner les vêtements.
Ce frère est un pauvre malheureux et il sera toujours un fardeau pour la société à moins qu’il ne comprenne ses responsabilités et qu’il ne devienne un homme. Tout individu peut faire quelque espèce d’ouvrage, s’il le désire. Mais s’il est insouciant et négligent, il trouvera, occupées par des hommes d’une plus grande activité et d’un plus grand sens des affaires, les places qu’il aurait pu obtenir.
Il n’était pas dans le dessein de Dieu que vous, mon frère, vous soyez dans l’état de pauvreté où vous êtes maintenant. Pourquoi le Sauveur vous a-t-il donné une bonne constitution? Vous êtes responsable de vos forces physiques comme vos frères le sont de leur argent. Certains d’entre eux seraient heureux s’ils pouvaient échanger leurs biens contre votre forte constitution. S’ils étaient à votre place, ils seraient bientôt, par un emploi diligent de leurs facultés mentales et physiques, à l’abri du besoin et ils ne devraient rien à personne. Ce n’est pas parce que Dieu vous en veut que les circonstances semblent être contre vous, mais parce que vous n’employez pas la force qu’il vous a donnée. Son intention n’était pas que vos énergies se rouillent par l’inaction, mais qu’elles soient fortifiées par leur emploi.*
Le devoir de travailler
La religion que vous professez vous fait un devoir d’employer votre temps pendant les six jours ouvrables autant que d’assister au culte. Vous n’êtes pas diligent à l’ouvrage. Vous laissez passer des heures, des jours et même des semaines sans rien faire. Le meilleur sermon que vous puissiez prêcher au monde serait de montrer une réforme décisive dans votre vie et de pourvoir aux besoins de votre famille. L’apôtre dit: “Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle.” 1 Timothée 5:8.
Vous attirez le blâme sur la cause en demeurant dans un endroit, où, pendant un certain temps, vous vous laissez aller à l’indolence et vous êtes ensuite obligé de faire des dettes pour nourrir votre famille. Vous n’êtes pas toujours honnête au point de payer scrupuleusement ces dettes; au lieu de cela, vous changez de domicile. C’est frustrer votre prochain. Le monde a le droit de s’attendre à une stricte intégrité de la part de ceux qui se disent chrétiens. Un homme qui ne se soucie pas de payer ce qu’il doit, risque de faire considérer notre dénomination comme indigne de confiance.
“Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.” Matthieu 7:12. Cela concerne aussi bien ceux qui travaillent de leurs mains que ceux qui ont des dons à dispenser. Dieu vous a donné la force et l’habileté, mais vous ne les avez pas utilisées. Votre force est suffisante pour pourvoir abondamment aux besoins de votre famille. Levez-vous matin, lorsque les étoiles brillent encore, s’il le faut. Faites vos plans en vue de l’accomplissement d’une certaine besogne, puis passez à l’action. Remplissez chacun de vos engagements, à moins que la maladie ne vous en empêche. Mieux vaudrait vous priver de nourriture et de sommeil plutôt que de vous rendre coupable envers ceux qui dépendent de vous.
La colline du progrès ne se gravit pas sans peine. Personne ne doit songer à atteindre le but indépendamment de ses propres efforts, que ce soit au point de vue religieux ou autre. Le prix de la course n’appartient pas toujours au plus agile, ni la victoire au plus fort. Cependant celui qui agit d’une main paresseuse deviendra pauvre. Ceux qui sont diligents et persévérants ne sont pas seulement heureux eux-mêmes, mais ils contribuent grandement au bonheur des autres. Le confort et l’aisance ne s’obtiennent qu’au prix d’un sérieux travail. Pharaon montra qu’il appréciait ce trait de caractère quand il dit à Joseph: “Etablis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays... et si tu trouves parmi eux des hommes capables, mets-les à la tête de mes troupeaux.” Genèse 47:6.
Il n’y a pas d’excuse pour frère X, à moins que l’amour des aises et l’incapacité de concevoir et d’exécuter un travail en soit une. Le mieux pour lui maintenant est de partir de sa maison et de travailler sous la direction de quelqu’un. Il s’est tellement peu soucié, pendant si longtemps, de se discipliner lui-même, qu’il s’occupe de très peu de choses et qu’il donne un mauvais exemple à ses enfants. Ceux-ci ont reçu l’empreinte de son caractère: ils laissent à leur mère tout le travail. Si on leur demande de faire quelque chose, ils le font, mais ils ne voient pas, comme le devraient tous les enfants, ce qu’ils doivent faire sans qu’on le leur dise.
Épouses et mères surmenées
Une femme se fait et fait aux siens un sérieux dommage quand elle se charge à la fois de son travail et du leur: quand elle porte l’eau et le bois, prend même la hache pour couper ce dernier, tandis que son mari et ses fils sont assis près du feu, bavardant agréablement. Il n’a jamais été dans le plan de Dieu que les femmes et les mères soient les esclaves de leur famille. Mainte mère est surmenée par les tracas du ménage alors que ses enfants ne sont pas habitués à prendre leur part des soucis domestiques. Le résultat est qu’elle vieillit et meurt prématurément, laissant ses enfants au moment même où sa présence serait le plus nécessaire pour guider leurs pas inexpérimentés. Qui faut-il blâmer?
Les maris devraient faire tout ce qu’ils peuvent pour épargner des soucis à leur femme et pour leur garder un esprit joyeux. On ne devrait jamais tolérer ou encourager l’oisiveté chez les enfants, car elle devient bientôt une habitude. Les facultés s’atrophient ou se tournent vers le mal quand elles ne sont pas occupées utilement.
Ce dont vous avez besoin, mon frère, c’est d’un exercice actif. Chaque trait de votre visage, chaque faculté de votre esprit l’indique. Vous n’aimez ni travailler dur ni gagner votre pain à la sueur de votre front. Mais c’est pourtant là le plan établi par Dieu dans l’économie de la vie.
Vous n’achevez pas ce que vous entreprenez. Vous ne vous êtes pas discipliné à observer la régularité. La méthode est la condition du succès. Ne faites qu’une chose à la fois, faites-la bien et terminez-la avant d’en commencer une autre. Vous devriez avoir des heures régulières pour votre lever, pour la prière et les repas. Beaucoup de gens perdent au lit des heures précieuses parce que cela satisfait leurs penchants naturels et que le contraire réclame un effort. Une heure perdue le matin ne peut jamais se rattraper. Le sage dit: “J’ai passé près des champs d’un paresseux et près de la vigne d’un homme dépourvu de sens. Et voici, les épines croissaient partout, les ronces en couvraient la face, et le mur de pierre était écroulé. J’ai regardé attentivement, et j’ai tiré instruction de ce que j’ai vu. Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement, un peu croiser les mains pour dormir!... et la pauvreté te surprendra comme un rôdeur et la disette comme un homme en armes.” Proverbes 24:30-34.
Ceux qui prétendent à la sainteté devraient se parer de la doctrine qu’ils professent et ne pas permettre que la vérité soit outragée par leur attitude inconsidérée. “Ne devez rien à personne” (Romains 13:8), dit l’apôtre. Mon frère, rachetant le temps, vous devriez maintenant vous corriger sérieusement de vos habitudes indolentes. Que le monde voie que la vérité a réformé votre vie.