“Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.” 1 Corinthiens 1:10.
L’union fait la force; la division, la faiblesse. Quand ceux qui croient à la vérité présente sont unis, ils exercent une puissante influence. Satan le comprend très bien; jamais il n’a été plus déterminé à rendre sans effet la vérité divine en jetant l’amertume et la dissension parmi le peuple de Dieu.
Le monde est contre nous, ses églises sont contre nous, les lois du pays seront bientôt contre nous. La nécessité de se serrer les coudes n’a jamais été, pour les enfants de Dieu, aussi impérieuse qu’aujourd’hui. Le Seigneur nous a confié les vérités particulières à notre époque pour que nous les fassions connaître au monde. Le dernier message de miséricorde est maintenant proclamé. Nous avons affaire à des hommes et à des femmes qui vont comparaître en jugement. Avec quels soins ne devrions-nous pas suivre le Modèle dans chacune de nos actions et de nos paroles, afin que notre exemple en conduise d’autres au Christ; avec quel soin ne devrions-nous pas parler de la vérité présente afin que d’autres, en contemplant sa beauté et sa simplicité, soient amenés à l’accepter. Si notre caractère témoigne de son pouvoir sanctifiant, nous serons pour autrui une lumière permanente, des épîtres vivantes connues et lues de tous les hommes. Nous ne pouvons nous permettre maintenant de faire place à Satan, en entretenant la désunion, la discorde et les luttes.
Que l’union et l’amour existent parmi ses disciples, tel fut le vœu que le Sauveur exprima à leur égard dans sa dernière prière avant la crucifixion. En face de l’agonie de la croix, la sollicitude du Christ ne se manifestait pas pour lui-même, mais elle se manifestait en faveur de ceux qu’il laissait pour continuer son œuvre sur la terre. Les épreuves les plus dures les attendaient, mais Jésus vit que le plus grand danger qui les menaçait était un esprit d’amertume et de division. C’est pourquoi il pria: “Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.” Jean 17:17-21.
Cette prière du Christ englobe tous ses disciples jusqu’à la fin des temps. Notre Sauveur a prévu les dangers et les épreuves de son peuple; il n’est pas insensible aux dissensions et aux divisions qui troublent et affaiblissent son Eglise. Il nous porte un intérêt plus profond et éprouve à notre égard une compassion plus tendre que n’en sont capables des parents envers un enfant égaré. Il nous demande de tirer de lui instruction, et il sollicite notre confiance, nous invitant à ouvrir nos cœurs pour recevoir son amour. Il s’est engagé lui-même à venir à notre secours.
Le travail des chefs
Lorsque le Christ monta au ciel, il laissa son œuvre sur la terre aux mains de ses serviteurs, les sous-bergers. “Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ.” Ephésiens 4:11-13.
En envoyant ses ministres, notre Sauveur fait des dons aux hommes, car par eux il communique au monde les paroles de la vie éternelle. C’est là le moyen que Dieu a établi pour le perfectionnement des saints dans la connaissance et dans la véritable sainteté. L’œuvre des serviteurs du Christ n’est pas seulement de prêcher la vérité, mais de veiller sur les âmes comme devant en rendre compte à Dieu. Ils doivent censurer, réprimander, exhorter avec patience et douceur.
Tous ceux qui ont profité du travail d’un serviteur de Dieu devraient, suivant leurs capacités, s’unir à lui pour travailler au salut des âmes. C’est là l’œuvre de tous les véritables croyants, prédicateurs et laïques. Ils ne devraient jamais perdre de vue le grand but, chacun veillant à occuper sa propre place dans l’Eglise, et tous travaillant ensemble dans l’ordre, l’harmonie et l’amour.
Il n’y a rien d’égoïste ni d’étroit dans la religion du Christ; ses principes sont agressifs et peuvent se répandre au loin. Le Christ la représente comme une lumière brillante, comme le sel qui conserve, le levain qui transforme. Avec zèle, ferveur et dévotion, les serviteurs de Dieu chercheront à répandre au loin et au près la connaissance de la vérité; cependant, ils ne négligeront pas de fortifier l’Eglise et de travailler à son unité. Ils veilleront soigneusement sur elle afin que la diversité et la division ne puissent y pénétrer.
Dernièrement se sont élevés parmi nous des hommes qui prétendent être des serviteurs du Christ, mais dont l’œuvre est opposée à l’unité que notre Seigneur a établie dans l’Eglise. Ils ont des plans et des méthodes de travail à eux, et ils désirent introduire des innovations dans l’Eglise pour satisfaire leurs idées de progrès, s’imaginant de la sorte obtenir de grands résultats. Ces hommes ont besoin d’être élèves plutôt que professeurs à l’école du Christ. Ils sont toujours agités, aspirant à accomplir quelque grande œuvre qui leur attirera de l’honneur. Ils ont besoin d’apprendre la plus profitable de toutes les leçons: l’humilité et la foi en Jésus. Il en est qui observent leurs collaborateurs et s’efforcent anxieusement de faire remarquer leurs erreurs, alors qu’ils devraient s’occuper sérieusement de préparer leur âme pour le grand conflit qui est devant eux. Le Sauveur leur dit: “... recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes.” Matthieu 11:29.
Ceux qui enseignent la vérité, les missionnaires, les dirigeants de l’Eglise, pourraient faire une bonne œuvre pour le Maître, s’ils voulaient seulement purifier leur âme en obéissant à la vérité. Chaque chrétien devrait être un ouvrier désintéressé au service de Dieu. Le Seigneur nous a fait connaître sa vérité afin que nous devenions des foyers de lumière pour les autres. Si le Christ demeure en nous, nous ne pourrons nous empêcher de travailler pour lui. Il est impossible de conserver la faveur de Dieu, de jouir des bénédictions de l’amour d’un Sauveur tout en restant indifférents aux dangers de ceux qui périssent dans leurs péchés. “Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié.” Jean 15:8.
Paul insiste sur l’unité et l’amour
Paul prie instamment les Ephésiens de conserver l’unité et l’amour: “Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.” Ephésiens 4:1-6.
L’apôtre exhorte ses frères à manifester dans leur vie la puissance de la vérité qui leur a été présentée. Par leur douceur et leur amabilité, par leur patience et leur amour, ils devraient représenter le caractère du Christ et les bienfaits de son salut. Il y a un seul corps et un seul Esprit, un seul Seigneur et une seule foi. Comme membres du corps du Christ, tous les croyants doivent être animés du même esprit et de la même espérance. Les divisions dans l’Eglise déshonorent la religion du Christ devant le monde et donnent l’occasion aux ennemis de la vérité de justifier leur attitude. Les instructions de Paul n’étaient pas seulement destinées à l’Eglise de son temps. L’intention de Dieu était qu’elles nous parvinssent. Que faisons-nous pour conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix?
Quand le Saint-Esprit fut déversé sur l’Eglise primitive, les frères s’aimaient les uns les autres. “Ils... prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.” Actes 2:46, 47. Ces premiers chrétiens étaient peu nombreux. Ils étaient dépourvus de richesses et d’honneurs, et pourtant ils exerçaient une grande influence. Ils faisaient rayonner la lumière autour d’eux. Ils étaient la terreur des méchants partout où leur caractère et leur doctrine étaient connus. C’est pour cela qu’ils étaient haïs par les impies et persécutés, même jusqu’à la mort.
L’idéal de sainteté est toujours le même
L’idéal de la sainteté est le même aujourd’hui qu’au temps des apôtres. Les promesses et les exigences de Dieu n’ont rien perdu de leur force. Mais quel est l’état de ceux qui prétendent être le peuple de Dieu comparativement à la primitive Eglise? Où sont l’Esprit et la puissance de Dieu qui accompagnaient alors la prédication de l’Evangile? Hélas! “l’or a perdu son éclat! L’or pur est altéré!” Lamentations 4:1.
Le Seigneur a placé son Eglise comme une vigne dans un champ fertile. Il l’a nourrie et entourée des soins les plus tendres, afin qu’elle porte des fruits de justice. Il dit: “Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne que je n’aie pas fait pour elle?” Ésaïe 5:4. Mais cette vigne plantée par Dieu s’est inclinée vers la terre et a enlacé de ses vrilles des supports humains. Ses branches se sont étendues en long et en large, mais elle porte les fruits d’une vigne dégénérée. Le Maître de la vigne déclare: “Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais?” Ésaïe 5:4.
Le Seigneur a répandu de grandes bénédictions sur son Eglise. La justice demande qu’elle rende ces talents avec intérêts. Ses obligations ont augmenté à mesure qu’augmentaient les trésors de vérité confiés à sa garde. Mais plutôt que de développer ces dons et de marcher vers la perfection, elle a perdu ce qu’elle avait gagné dans sa première expérience. Le changement dans son état spirituel est survenu graduellement et presque imperceptiblement. Quand elle s’est mise à rechercher la louange et l’amitié du monde, sa foi a diminué, son zèle est devenu languissant, et sa piété fervente a cédé la place à un froid formalisme. Chaque pas vers le monde était un pas loin du Seigneur. L’Esprit de Dieu a disparu dans la mesure où on a cultivé l’orgueil, l’ambition mondaine et l’émulation; puis les dissensions et les luttes sont venues troubler et affaiblir l’Eglise.
Paul écrit à ses frères de Corinthe: “Vous êtes encore charnels. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas selon l’homme?” Il est impossible à des esprits troublés par la dispute et l’envie de comprendre les vérités profondément spirituelles de la Parole de Dieu. “L’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.” 1 Corinthiens 2:14. Nous ne pouvons comprendre exactement ni apprécier la révélation divine sans l’aide de l’Esprit par qui la Parole a été donnée.
Ceux qui sont chargés de sauvegarder les intérêts spirituels de l’Eglise devraient veiller à donner un bon exemple, ne fournissant aucune occasion de jalousie, d’envie ou de suspicion, manifestant toujours le même désir d’amour, de respect et de courtoisie qu’ils désirent encourager chez leurs frères. On devrait accorder aux instructions de la Parole une soigneuse attention. Que toute manifestation d’animosité ou de malveillance soit réprimée, toute racine d’amertume enlevée. Quand des difficultés s’élèvent entre des frères, que l’on suive scrupuleusement la règle du Sauveur. On devrait faire tous les efforts possibles pour arriver à une réconciliation, mais si les parties s’entêtent à rester désunies, on devrait les mettre sous la censure jusqu’à ce qu’elles puissent se mettre d’accord.
L’examen du cœur
S’il y a des difficultés dans l’église, que chaque membre examine son propre cœur afin de voir si la cause du trouble n’est pas en lui. L’église peut être troublée et sa paix sacrifiée par l’orgueil spirituel, par un désir de commander, une aspiration ambitieuse pour les honneurs ou pour une position, par un manque de contrôle de soi, la satisfaction des passions ou des préjugés, l’instabilité ou le défaut de jugement.
Les difficultés sont souvent causées par des débiteurs de commérages, dont les allusions et les suggestions empoisonnent les esprits innocents et séparent les amis les plus intimes. Ils sont secondés dans leur mauvais travail par tous ceux qui, les oreilles ouvertes et le cœur méchant, disent: “Raconte-le..., et nous le raconterons à notre tour.” On ne devrait pas tolérer ce péché parmi les disciples du Christ. Aucun parent chrétien ne devrait permettre qu’on répète des commérages dans le cercle de famille, ou qu’on fasse des remarques qui ravalent les membres de l’église.
Les chrétiens devraient considérer comme un devoir religieux de réprimer tout esprit d’envie et de rivalité. Ils devraient se réjouir de la bonne réputation ou de la prospérité de leurs frères, même si leurs propres caractères ou leurs exploits semblent laissés dans l’ombre. L’orgueil et l’ambition de Satan le firent bannir du ciel. Ces maux sont profondément enracinés dans notre nature déchue et s’ils ne sont pas enlevés, ils feront tort à toute qualité belle et noble, et ils produiront l’envie et la dispute qui sont leurs fruits funestes.
Nous devrions rechercher la véritable bonté plutôt que la grandeur. Ceux qui sont imbus de l’esprit du Christ auront une opinion modeste d’eux-mêmes. Ils travailleront pour la prospérité et la pureté de l’église, et ils seront prêts à sacrifier leurs propres intérêts et leurs désirs plutôt qu’à causer la dissension parmi les frères.
Satan cherche constamment à semer la méfiance, l’égarement et la méchanceté au milieu du peuple de Dieu. Nous serons souvent tentés de croire, sans raison véritable, qu’on a violé nos droits. Ceux dont l’amour du moi prime l’amour pour le Christ et pour sa cause, placeront leurs propres intérêts avant toute autre chose et auront recours à n’importe quel expédient pour les préserver. S’ils se croient lésés, ils s’adresseront à la justice plutôt que de suivre la loi du Sauveur.
Procès entre frères
Même des chrétiens apparemment zélés sont empêchés, par l’orgueil et par l’estime du moi, d’aller trouver ceux qu’ils croient dans l’erreur afin de discuter avec eux dans l’esprit du Christ et de prier ensemble. Les discordes, les disputes et les procès entre frères sont une honte pour la cause de la vérité. Ceux qui agissent ainsi exposent l’Eglise au ridicule de ses ennemis, et font triompher les puissances des ténèbres. Ils ouvrent à nouveau les blessures du Christ et le livrent à une honte publique. En ignorant l’autorité de l’Eglise, ils font preuve de mépris pour Dieu, qui donna à l’Eglise cette autorité.
Paul écrit aux Galates: “Puissent-ils être retranchés ceux qui mettent le trouble parmi vous. Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Je dis donc: Marchez selon l’esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair.” Galates 5:12-16.
De faux docteurs avaient apporté aux Galates des doctrines qui étaient opposées à l’Evangile du Christ. Paul cherchait à exposer et à corriger ces erreurs. Il désirait vivement que ces faux docteurs fussent séparés de l’église, mais leur influence avait touché tant de croyants qu’il semblait délicat d’agir contre eux. On risquait de causer des luttes et des divisions qui seraient funestes aux intérêts spirituels de l’église. L’apôtre s’efforça par conséquent de faire sentir à ses frères l’importance de chercher à s’aider mutuellement dans l’amour.
Il déclara que toutes les exigences de la loi au sujet de nos devoirs envers nos semblables sont accomplies dans l’amour mutuel. Il avertit les Galates que s’ils se laissaient aller à la haine et aux disputes, se divisant en partis, se mordant et se déchirant comme des bêtes, ils s’attireraient le malheur pour le présent et la ruine pour le futur. Il n’y avait qu’un moyen de prévenir ces terribles maux, et c’était, comme l’apôtre le leur enjoint, “de marcher selon l’Esprit” Ils devaient, par la prière constante, chercher le secours du Saint-Esprit qui les conduirait dans l’amour et dans l’unité.
Quand Satan contrôle
Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. Là où les chrétiens se disputent, Satan s’installe et prend les rênes. Que de fois n’a-t-il pas réussi à détruire l’harmonie et la paix des églises! Que d’ardentes controverses, que d’amertume, que de haine une toute petite chose a occasionnées! Que d’espoirs ont été détruits, que de familles ont été déchirées par la discorde et la dispute!
Paul adjure ses frères de prendre garde de peur qu’en essayant de corriger les fautes des autres, ils ne se livrent eux-mêmes à des péchés tout aussi grands. Il les avertit que la haine, la rivalité, la colère, la dispute, les séditions, les hérésies et l’envie sont tout aussi sûrement les œuvres de la chair que l’impudicité, l’adultère, l’ivrognerie et le meurtre, et qu’elles fermeront tout aussi certainement aux coupables les portes du ciel.
Le Christ déclare: “Si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu’on le jetât dans la mer.” Marc 9:42. Quiconque, par une supercherie préméditée ou par un mauvais exemple, égare un disciple du Christ, est coupable d’un grand péché. Quiconque en fait un objet de commérages ou de ridicule insulte Jésus. Notre Sauveur enregistre chaque coup porté à ses disciples.
Comment furent punis ceux qui, autrefois, firent peu de cas de ce que Dieu avait choisi et qu’il s’était réservé? Belshatzar et ses mille seigneurs profanèrent les vases d’or de Jéhovah et encensèrent les idoles de Babylone, mais le Dieu qu’ils défiaient était témoin de la scène impie. Au milieu de leur gaîté sacrilège, on vit une main exsangue tracer de mystérieux caractères sur le mur du palais. Remplis de terreur, le roi et les courtisans entendirent leur condamnation des lèvres du serviteur du Très-Haut.
Que ceux qui prennent plaisir à répandre des mensonges et des calomnies contre les serviteurs du Christ se souviennent que Dieu est témoin de leurs actions. Leurs propos infamants ne profanent pas des vases sans âme, mais le caractère de ceux que le Christ a rachetés au prix de son sang. La main qui traça les caractères sur le mur du palais de Belshatzar tient fidèlement compte de tout acte d’injustice ou d’oppression commis contre le peuple de Dieu.*
L’histoire sacrée nous présente des exemples frappants du soin jaloux de Dieu pour les plus faibles de ses enfants. Pendant le voyage d’Israël dans le désert, les faibles et ceux qui étaient fatigués, restèrent en arrière et furent attaqués et tués par les Amalécites couards et cruels. Plus tard, Israël livra bataille à Amalek et le défit. “L’Eternel dit à Moïse: Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve, et déclare à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux.” Exode 17:14. De nouveau, cette déclaration fut faite par Moïse avant sa mort, afin qu’elle ne soit pas oubliée par la postérité: “Souviens-toi de ce que te fit Amalek pendant la route, lors de votre sortie d’Egypte, comment il te rencontra dans le chemin, et, sans aucune crainte de Dieu, tomba sur toi, par derrière, sur tous ceux qui se traînaient les derniers, pendant que tu étais las et épuisé toi-même... Tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous les cieux: ne l’oublie point.” Deutéronome 25:17-19.
Si Dieu punit ainsi la cruauté d’une nation païenne, comment doit-il considérer ceux qui, tout en prétendant être son peuple, font la guerre à leurs propres frères, ces frères qui, usés et fatigués, travaillent dans sa cause? Satan exerce un grand pouvoir sur ceux qui s’abandonnent à son contrôle. C’étaient les chefs des prêtres et les anciens—les docteurs religieux du peuple—qui excitaient la foule meurtrière du Tribunal au Calvaire. Il y a de nos jours, parmi les prétendus disciples du Christ, des gens qui sont inspirés par un esprit semblable à celui des méchants qui réclamaient la crucifixion du Christ. Que les ouvriers d’iniquité se souviennent que tous leurs actes ont un témoin, un Dieu saint qui hait le péché. Le Sauveur amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché.
“Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas nous complaire en nous-mêmes. Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l’édification. Car Christ ne s’est point complu en lui-même.” Romains 15:1-3. De même que le Christ a eu pitié de nous et nous a secourus dans notre faiblesse et dans notre état de péché, nous devons avoir pitié des autres et les aider. Beaucoup sont troublés par des doutes, chargés d’infirmités, faibles dans la foi et incapables de saisir l’invisible; mais un ami qu’ils peuvent voir, qui vient à eux à la place du Christ, peut être comme un anneau qui reliera leur foi tremblante à Dieu. Oh, quelle œuvre bénie! Si nous voulons travailler au nom du Christ, dans un esprit tendre et aimant, que l’orgueil ne nous empêche pas de faire le bien que nous pouvons faire.
Relever ceux qui sont tombés
“Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ.” Galates 6:1, 2. Ici encore, notre devoir nous est clairement exposé. Comment les vrais disciples du Christ peuvent-ils prendre à la légère ces injonctions inspirées?
J’ai récemment reçu une lettre d’une sœur décrivant les circonstances dans lesquelles un frère s’était montré indiscret. Il s’agissait d’une petite chose qui s’était passée il y a des années, et qui valait à peine qu’on y pense encore. Mais l’auteur de la lettre déclarait que ce geste avait détruit pour toujours sa confiance en ce frère. Si la vie de cette sœur ne montrait à l’examen aucune erreur plus importante que celle-là, ce serait vraiment une merveille, car la nature humaine est très faible. J’ai accepté et j’accepte encore dans ma communion, comme frères et sœurs, ceux qui se sont rendus coupables de graves péchés, et qui, maintenant encore, ne voient pas ces péchés comme Dieu les voit. Dieu supporte ces personnes, pourquoi ne pourrais-je pas les supporter aussi? Il permettra encore que son Esprit parle à leur cœur de telle façon que le péché leur apparaîtra comme il apparaissait à Paul, “excessivement grave”.
Nous connaissons mal notre propre cœur et nous n’éprouvons que bien faiblement le besoin de la grâce de Dieu. C’est pourquoi nous apprécions si peu cette douce compassion que Jésus manifeste à notre égard, et que nous devrions témoigner les uns envers les autres. Rappelons-nous que nos frères sont comme nous, des mortels, faibles et sujets à l’erreur. Supposez que par manque de vigilance un frère ait succombé à la tentation et, contrairement à sa conduite habituelle, qu’il ait commis quelque erreur. Quelle voie suivra-t-on à son égard? Le récit biblique nous apprend que des hommes employés par Dieu pour une bonne et grande œuvre ont commis de graves péchés. Le Seigneur ne manqua pas de censurer ces péchés, mais il ne rejeta pas ses serviteurs. Lorsqu’ils se repentaient, il leur pardonnait généreusement, leur révélait sa présence et agissait par leur moyen.
Que de faibles et pauvres mortels considèrent combien ils ont besoin de la longanimité et de la pitié de Dieu et de leurs frères. Qu’ils prennent garde à la manière dont ils observent et jugent les autres. Nous devrions nous souvenir de l’instruction de l’apôtre: “Vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toimême, de peur que tu ne sois aussi tenté.” Galates 6:1, 2. A notre tour, nous pouvons succomber à la tentation et avoir besoin de toute l’indulgence qui nous est demandée envers l’offenseur. “Car on vous jugera comme vous aurez jugé, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis.” Matthieu 7:2.
L’apôtre ajoute un avertissement pour les indépendants, ceux qui sont sûrs d’eux-mêmes: “Si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il s’abuse luimême... car chacun portera son propre fardeau.” Galates 6:3, 5. Celui qui se croit supérieur à ses frères par le jugement et l’expérience et qui méprise leurs avis et leurs conseils, montre par là qu’il se complaît dans une illusion dangereuse. Le cœur est trompeur. Il faut examiner son caractère et sa vie d’après la règle de la Bible. La Parole de Dieu jette une lumière infaillible sur le sentier de la vie humaine. Malgré les influences nombreuses qui s’élèveront pour distraire leur pensée, ceux qui recherchent avec ferveur la sagesse en Dieu seront guidés dans la bonne voie. Finalement, chaque homme subsistera ou tombera, non suivant l’opinion de ceux qui le soutiennent ou qui s’opposent à lui, non selon le jugement d’une personne quelconque, mais selon son caractère véritable aux yeux de Dieu. L’Eglise peut avertir, conseiller et adjurer, mais elle ne peut contraindre personne à suivre la bonne voie. Tout homme qui persiste à négliger la Parole de Dieu doit porter son propre fardeau, répondre devant Dieu pour lui-même, et supporter les conséquences de sa conduite.
Le Seigneur nous a donné, dans sa Parole, des instructions claires et définies grâce auxquelles nous pouvons, si nous obéissons, conserver l’union et l’harmonie dans l’église. Frères et sœurs, prêtez-vous attention à ces injonctions inspirées? Etes-vous des lecteurs de la Bible, accomplissez-vous la Parole? Vous efforcez-vous de mettre en pratique la prière du Christ: que ses disciples soient un? “Que le Dieu de la persévérance et de la consolation vous donne d’avoir les mêmes sentiments les uns envers les autres selon Jésus-Christ, afin que tous ensemble, d’une seule bouche, vous glorifiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ.” Romains 15:5, 6. “Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.” 2 Corinthiens 13:11.
L’édifice de Dieu—“Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” 1 Corinthiens 3:9. Cette image représente le caractère humain qui doit être édifié trait après trait. Chaque jour Dieu travaille à cette structure, y plaçant pierre sur pierre pour perfectionner l’ensemble qui doit devenir pour lui un temple saint. L’homme doit coopérer à cette œuvre. Chaque ouvrier doit être exactement ce que Dieu veut qu’il soit, édifiant sa vie sur des actions nobles et pures qui, finalement, donneront à son caractère une structure harmonieuse et feront de lui un beau temple honoré de Dieu et de l’homme. Il ne doit y avoir aucun défaut dans la construction du temple, car c’est celle du Seigneur. Chaque pierre doit être soigneusement posée afin de pouvoir supporter la pression exercée sur elle. Une pierre mal posée affectera tout le bâtiment. Comme à tout ouvrier, Dieu vous donne cet avertissement:
“Veillez à la manière dont vous bâtissez, afin que votre construction puisse résister à l’orage et à la tempête, parce qu’elle aura été édifiée sur le roc éternel. Placez la pierre sur un fondement sûr, afin d’être prêt aux jours de l’épreuve quand l’œuvre de chacun sera examinée.”
Cet avertissement m’a été présenté comme une nécessité à votre bien-être. Dieu vous aime d’un amour infini. Il aime vos frères dans la foi et il travaille avec eux, comme avec vous, pour atteindre le même but. Son Eglise sur la terre doit prendre des proportions divines, comme un temple fait de pierres vivantes, chacune réfléchissant la lumière. Elle doit être la lumière du monde, comme une ville bâtie sur une colline et qui ne peut être cachée. Cette Eglise est composée de pierres bien reliées entre elles de façon à constituer un édifice solide. Les pierres ne sont pas toutes de la même grandeur ni de la même forme. Quelques-unes sont grandes, d’autres petites, mais chacune doit occuper la place qui lui est propre. La valeur de chacune d’elles est déterminée par la lumière qu’elle reflète. Tel est le plan divin. Dieu désire que tous ses ouvriers remplissent leurs fonctions dans l’œuvre a accomplir pour ce temps-ci.
Nous vivons au milieu des périls des derniers jours. Nous devons cultiver soigneusement toutes nos facultés physiques et mentales, car elles sont toutes nécessaires pour faire de l’Eglise un édifice représentant la sagesse du grand Architecte. Les talents que Dieu nous a confiés doivent être utilisés de manière à faire un tout parfait. Dieu nous donne les talents et les facultés de l’esprit; l’homme forme le caractère.—1904, Testimonies for the Church 8:173, 174.