Là où est l’esprit du Seigneur, là se trouvent l’humilité, la patience, la douceur et le support. Un vrai disciple du Christ s’efforcera de l’imiter. Il apprendra à faire la volonté de Dieu sur la terre comme elle est faite dans le ciel. Ceux dont le cœur est encore souillé par le péché ne peuvent être zélés pour les bonnes œuvres. Ils n’observent pas les quatre premiers préceptes du Décalogue, définissant les devoirs de l’homme envers Dieu, et pas davantage les six derniers résumant ceux de l’homme à l’égard de ses semblables. Leur cœur est rempli d’égoïsme, ils trouvent constamment des fautes chez les autres. Ils font une œuvre dont le Seigneur ne les a pas chargés, et ils laissent inachevée celle qu’ils devraient faire, c’est-à-dire veiller sur eux-mêmes de peur que des racines d’amertume ne viennent à croître, apportant ainsi le trouble et la souillure dans l’Eglise. Ils ont les yeux tournés vers les autres pour voir si leur caractère est déficitaire, alors qu’ils devraient regarder au dedans d’eux-mêmes pour examiner et critiquer leurs propres actions. S’ils s’appliquent à vider leur cœur du moi, de l’envie, de la suspicion, de la malice, ils ne s’érigeront pas en juges pour prononcer une condamnation sur d’autres qui, devant Dieu, sont meilleurs qu’eux.
Celui qui veut réformer les autres, devrait commencer par se réformer lui-même, acquérir l’Esprit de son Maître, être prêt, comme lui, à supporter l’injure et à pratiquer le renoncement. Le monde entier est bien peu de chose comparé à la valeur d’une seule âme. Le désir d’exercer l’autorité, de dominer sur l’héritage du Seigneur, s’il n’est pas réprimé, causera la perte des âmes. Ceux qui aiment réellement Jésus chercheront à conformer leur vie à la sienne, et travailleront dans son esprit au salut des autres.
Pour attirer l’homme à lui et assurer son salut éternel, le Christ quitta les cours célestes, descendit ici-bas, endura l’agonie due au péché et la honte à la place du coupable, et mourut afin de le libérer. En présence du prix infini payé pour notre rédemption, comment celui qui se réclame du nom du Christ oserait-il traiter avec indifférence le plus petit de ses enfants? Avec quel soin nos frères et nos sœurs devraient veiller sur leurs paroles et sur leurs actes de peur de “faire du mal à l’huile et au vin”! Avec quelle patience, quelle bonté et quel amour ils devraient traiter l’héritage acquis par le sang du Christ! De quelle fidélité, de quel zèle devraient-ils faire preuve pour secourir les découragés et les abattus! Quelle tendresse devraient-ils témoigner à ceux qui s’efforcent d’obéir à la vérité, qui n’ont aucun encouragement chez eux, et qui respirent sans cesse l’air vicié de l’incrédulité et des ténèbres!
Comment traiter les égarés
Si un membre d’église s’est égaré, ses frères et sœurs ne devraient pas en parler parmi eux et commenter son péché, en exagérant ses prétendues erreurs. C’est ce qui est fait trop souvent. Le résultat est que le déplaisir de Dieu repose sur ceux qui s’en rendent coupables, et que Satan se réjouit d’avoir pu ainsi affaiblir les frères qui pourraient être forts dans le Seigneur. Les gens du monde voient leur faiblesse, jugent cette classe de gens et la vérité qu’ils disent aimer, d’après les fruits qui se manifestent en eux.
“O Éternel, qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte.? Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice et qui dit la vérité selon son cœur. Il ne calomnie point avec sa langue, il ne fait point de mal à ses semblables, et il ne jette point l’opprobre sur son prochain. Il regarde avec dédain celui qui est méprisable, mais il honore ceux qui craignent l’Eternel; il ne se rétracte point, s’il fait un serment à son préjudice. Il n’exige point d’intérêt de son argent, et il n’accepte point de don contre l’innocent. Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais.” Psaume 15. Ici le calomniateur est exclu du tabernacle de Dieu et de la sainte montagne de Sion. Celui qui jette l’opprobre sur son prochain ne peut recevoir l’approbation de Dieu. Combien de fois les prédicateurs ne sont-ils pas appelés à laisser leurs travaux d’évangélisation pour s’occuper de certaines difficultés suscitées par des frères qui sont totalement dans l’erreur et animés d’un esprit querelleur et autoritaire!
Le plan du grand ennemi de l’homme est d’entraver l’œuvre de Dieu. Lorsque des âmes, sur le point de se décider pour la vérité, sont abandonnées à ces influences délétères, l’intérêt qu’elles avaient manifesté s’évanouit, et il est très rare qu’une impression profonde se produise de nouveau chez elles. Satan cherche toujours quelque moyen d’éloigner le prédicateur de son champ de travail au moment critique, afin que le résultat de ses labeurs soit perdu.*
Il y a dans l’Eglise des hommes et des femmes inconvertis qui se soucient beaucoup plus de leur dignité et de leurs opinions que du salut de leurs semblables. Satan agit sur de telles personnes pour les amener à créer des difficultés qui absorbent le temps et l’énergie du pasteur, et ainsi beaucoup d’âmes sont perdues.
Quand les membres d’église sont divisés, leurs cœurs sont durs et insensibles. Les efforts du pasteur sont semblables à des coups frappés sur un bloc d’airain, et chaque clan s’enracine de plus en plus dans ses positions. Le pasteur se trouve ainsi placé dans une situation qui n’est guère enviable. Pour aussi sage que puisse être sa décision, elle déplaira à certains et ainsi l’esprit de parti s’en trouvera fortifié.
Si le prédicateur va loger dans une famille, certains en sont jaloux et craignent qu’il reçoive des impressions défavorables à leur sujet. Vient-il à donner un conseil, d’aucuns disent: “Un tel est allé lui parler”, et ses paroles n’ont aucune influence. Un esprit de soupçon et de méfiance les anime et le pasteur est livré à la merci de leurs préjugés et de leurs jalousies. Trop souvent, il laisse la situation pire qu’il ne l’avait trouvée. S’il avait refusé catégoriquement de prêter l’oreille aux déclarations partiales et unilatérales des uns ou des autres, s’il avait donné des conseils fondés sur les principes bibliques, en disant comme Néhémie: “J’ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre” (Néhémie 6:3), l’Eglise aurait été dans une bien meilleure condition.
Prédicateurs et membres d’église déplaisent à Dieu lorsqu’ils permettent qu’on vienne leur raconter les erreurs et les fautes de leurs frères. Au lieu d’écouter ces rapports ils devraient dire: “Avez-vous fidèlement suivi les conseils de votre Sauveur? Etes-vous allé vers le coupable et lui avez-vous parlé de ses fautes entre vous et lui seul? A-t-il refusé de vous écouter? Avez-vous, avec précaution et dans un esprit de prière, pris deux ou trois témoins pour lui parler avec tendresse, humilité et douceur, le cœur vibrant d’amour pour son âme?”
Si les ordres du Maître sont suivis d’après les règles établies pour ramener les égarés, alors il reste un pas à faire, “dites-le à l’Eglise” et que l’on agisse dans le cas présent conformément aux Ecritures. Le ciel ratifiera la décision prise par l’Eglise en retranchant le coupable de son sein s’il ne se repent pas. Si ces démarches n’ont pas été faites au préalable, fermez l’oreille aux plaintes et refusez d’accepter un blâme contre votre prochain. Si tous les frères et sœurs adoptaient cette attitude, les mauvaises langues cesseraient bien vite, car elles ne trouveraient pas de terrain propice pour exercer leur influence pernicieuse.
Le choix des conducteurs
L’apôtre Paul écrit à Tite: “Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu.” Tite 1:5-7. Tous nos prédicateurs feraient bien de prêter attention à ces paroles et ne pas se hâter de distribuer des charges sans avoir bien réfléchi et sans avoir prié beaucoup afin que Dieu désigne par son Saint-Esprit qui il acceptera.
L’apôtre inspiré déclare: “N’impose les mains à personne avec précipitation.” 1 Timothée 5:22. Dans quelques-unes de nos églises, le travail a été organisé avec précipitation et les anciens ont été consacrés prématurément; on n’a pas observé la règle biblique et il s’en est suivi des troubles graves dans l’église. Quelles que soient leurs capacités, on ne devrait ni élire ni consacrer avec tant de hâte des hommes qui, en aucune manière, ne sont qualifiés pour porter des responsabilités dans l’œuvre, des hommes qui ont besoin d’être convertis, cultivés, ennoblis, épurés, avant de pouvoir servir la cause de Dieu.
Le filet évangélique ramasse à la fois bons et mauvais. Il faut du temps pour former un caractère; il en faut aussi pour connaître la valeur réelle d’un homme. Il est nécessaire de tenir compte de la famille de celui qui est proposé. Celle-ci est-elle soumise au Seigneur? Cet homme diriget-il son foyer avec honneur? Quel est le caractère de ses enfants? Respectent-ils l’influence paternelle? Si le père n’a pas de tact, de sagesse, s’il n’a pas une piété vivante pour diriger son propre foyer, il est évident qu’il apportera dans l’église ces mêmes défauts, cette même administration dépourvue de sanctification. Il vaut beaucoup mieux critiquer ce candidat avant qu’après lui avoir donné une charge. Il faut prier et demander conseil avant de prendre une décision plutôt que d’avoir par la suite à corriger les résultats d’un choix malheureux.
Il existe des congrégations où l’ancien n’est pas pourvu des qualités requises pour initier les membres au travail missionnaire; il manque du tact et du jugement indispensables pour maintenir un vivant intérêt à l’égard de l’œuvre de Dieu. Il est lent et fatigant, il parle et prie beaucoup trop longuement en public; il n’a pas cette étroite communion avec Dieu qui lui assurerait une riche expérience.
Que les anciens d’église soient fervents, zélés et désintéressés, qu’ils soient des hommes de foi dignes de représenter le vrai caractère de l’œuvre. Ils peuvent passer tout le temps qu’ils désirent à la prière secrète, mais en public, leurs requêtes et leurs témoignages devraient être brefs et précis. On devrait éviter les longues prières et les longues exhortations. Que les frères et sœurs qui veulent dire quelque chose pour l’édification collective, commencent par eux-mêmes. Chaque jour, il faut qu’ils aient une intimité étroite avec le Seigneur et qu’ils retirent de son inépuisable trésor des choses anciennes et des choses nouvelles. Si leur âme a été vivifiée par l’Esprit de Dieu, ils fortifieront et encourageront leurs frères; mais s’ils n’ont pas bu à la source des eaux vives où se trouve leur propre salut, ils ne sauront comment y conduire les autres.
Il faut apprendre à ceux qui acceptent la théorie de la vérité qu’il est nécessaire de faire une expérience personnelle des choses de Dieu. Les prédicateurs doivent garder leur âme dans l’amour de Dieu, et ensuite prêcher la nécessité d’une conversion et d’une consécration personnelles. Chaque chrétien doit réaliser pour lui-même une expérience vivante, le cœur uni au Christ pour que l’esprit divin ait le contrôle de ses affections, sinon sa profession de foi est vaine et sa condition spirituelle est pire que s’il n’avait jamais entendu la vérité.
De tels arrangements devraient être faits pour les petits groupes acceptant la vérité, en vue de la prospérité de l’église. Une personne peut être désignée pour diriger l’assemblée pendant une semaine ou un mois, puis une autre pendant quelques semaines, et ainsi différents frères peuvent être mis à l’œuvre. Après un essai satisfaisant, l’un d’entre eux pourra être élu chef, par l’église, mais pour une période d’une année au plus. Alors un autre pourra être choisi, à moins que l’ancien conducteur ne soit réélu, si ses services se sont révélés être une bénédiction pour la congrégation. Le même principe devrait être suivi en choisissant des hommes pour d’autres fonctions, par exemple celles des bureaux de la Fédération. On ne devrait jamais nommer à la présidence de la Fédération un homme qui n’ait pas été éprouvé. Beaucoup manquent de discernement dans les choses importantes où se trouvent nos intérêts éternels.
Influence d’une église unie pour gagner des âmes
Nous nous croyons les dépositaires de la loi de Dieu et nous prétendons avoir une plus grande lumière, un idéal plus élevé qu’aucune autre dénomination; en conséquence, nous devrions montrer une plus grande perfection de caractère, une piété plus vivante. Un message des plus solennels a été confié à ceux qui ont reçu la lumière de la vérité présente. Cette clarté devrait éclairer la route de ceux qui sont plongés dans les ténèbres. En tant que membres de l’Eglise visible et ouvriers dans la vigne du Seigneur, nous devrions tenter l’impossible pour maintenir la paix, l’harmonie et l’amour parmi les frères. Remarquez quelle est la prière du Maître: “Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.” Jean 17:21. L’unité de l’Eglise est la preuve évidente que Dieu a envoyé Jésus dans le monde pour le sauver. C’est là un argument que les gens du monde ne peuvent réfuter. C’est pourquoi Satan est constamment à l’œuvre pour rompre cette union et cette harmonie, afin que les incrédules, en voyant les apostasies, les dissensions et les disputes parmi ceux qui se disent chrétiens, soient dégoûtés de la religion et confirmés dans leur impénitence. Dieu est déshonoré par ceux qui prétendent croire à la vérité et qui, en même temps, sont en désaccord et en chicane les uns avec les autres. Satan est le grand accusateur des frères, et tous ceux qui s’engagent dans une telle œuvre sont enrégimentés à son service.
Nous croyons posséder plus de vérité qu’aucune autre confession religieuse, mais si cela ne nous donne pas une plus grande consécration, une vie plus pure et plus sainte, quel bénéfice en retirons-nous? Il serait préférable que nous n’ayons jamais connu la vérité plutôt que de nous déclarer ses adeptes et ne pas être sanctifiés par elle.
Pour bien comprendre l’importance de la conversion d’une âme passant de l’erreur à la vérité, il faut apprécier la valeur de l’immortalité, se rendre compte des terribles conséquences de la seconde mort, entrevoir l’honneur et la gloire qui attendent les rachetés; enfin, réaliser déjà ce que sera la vie en la présence de celui qui mourut pour que l’homme soit élevé et ennobli jusqu’à la possession de la couronne royale donnée aux vainqueurs.
Nos esprits bornés sont incapables d’évaluer pleinement la valeur d’une âme. Combien les élus glorifiés seront reconnaissants envers ceux qui auront été les instruments de leur salut! Personne ne regrettera alors ses efforts désintéressés et persévérants, sa patience, son support, son zèle pour ces âmes qui eussent pu être perdues si on avait négligé ce devoir ou si on s’était fatigué de faire le bien.
Maintenant, ces êtres, revêtus de robles blanches, sont rassemblés dans le bercail du grand berger. L’ouvrier fidèle et l’âme sauvée par son action sont accueillis par l’Agneau qui est au milieu du trône; ils sont conduits à l’arbre de vie, à la source des eaux vives. Avec quelle joie le serviteur de Jésus-Christ contemple-t-il les élus qui sont destinés à partager la gloire du Rédempteur!... Combien précieux est le ciel pour ceux qui ont travaillé fidèlement au salut des âmes!
“Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité.” Daniel 12:3.