Le baptême et la sainte Cène sont les deux piliers qui soutiennent l’Eglise, l’un à l’extérieur, l’autre à l’intérieur de l’édifice. Sur chacun d’eux, le Christ a gravé le nom du vrai Dieu.
Le Sauveur a fait du baptême le signe de l’entrée dans son royaume spirituel. Il en a fait une condition positive à laquelle doivent se conformer tous ceux qui reconnaissent l’autorité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Avant que tout homme ou toute femme soit reçu au sein de l’Eglise, avant de franchir le seuil du royaume spirituel de Dieu, il ou elle doit recevoir l’empreinte du nom divin: “L’Eternel notre Justice.” Jérémie 23:6.
Le baptême, c’est la renonciation solennelle au monde. Ceux qui sont baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, dès leur entrée dans la vie chrétienne, déclarent publiquement qu’ils ont renoncé à suivre Satan et sont devenus membres de la famille royale, enfants du Roi des cieux. Ils ont obéi au commandement du Seigneur: “Sortez du milieu d’eux, et séparez-vous... Ne touchez pas à ce qui est impur.” Et la promesse est faite: “Je vous accueillerai, je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles.” 2 Corinthiens 6:17, 18.
Préparation au baptême
Une préparation plus parfaite est nécessaire de la part des candidats au baptême. Ils doivent recevoir un enseignement plus complet que celui qu’on a généralement coutume de leur donner. Les principes de la vie chrétienne doivent être clairement exposés à ceux qui ont nouvellement accepté la vérité. La profession de foi d’une personne n’est pas une preuve suffisante de sa communion avec le Christ. Il ne suffit pas de déclarer: “Je crois”, mais il faut mettre en pratique les enseignements divins. Lorsque la volonté de Dieu est rendue manifeste dans nos paroles, notre conduite, notre caractère, nous donnons la preuve de notre communion avec lui. La vie de celui qui renonce au péché—qui est la transgression de la loi—est rendue conforme à la volonté divine et témoigne d’une entière obéissance. C’est là l’œuvre du Saint-Esprit. La lumière qui émane de la Parole de Dieu lorsqu’elle est soigneusement étudiée, la voix de la conscience, l’action du Saint-Esprit font naître dans le cœur un véritable amour pour le Christ, qui s’est donné lui-même en sacrifice afin de racheter l’être tout entier: corps, âme et esprit. Or, l’amour se manifeste par l’obéissance. La ligne de démarcation entre ceux qui aiment Dieu et observent ses commandements et ceux qui ne l’aiment pas et foulent aux pieds ses préceptes sera nette et distincte.
Tout chrétien fidèle, homme ou femme, devrait avoir à cœur de faire connaître à ceux dont le cœur a été touché par la grâce divine la signification exacte de la justice telle qu’elle est en Jésus-Christ. S’il se trouve dans l’Eglise des hommes ou des femmes qui se soient laissés aller à se complaire dans une vie d’égoïsme, que les membres fidèles veillent sur ces âmes comme devant rendre compte de leur foi. Qu’ils ne négligent pas l’enseignement empreint de tendresse et d’amour qui est si nécessaire aux jeunes convertis, afin que le travail d’évangélisation ne soit pas fait à moitié. La première expérience dans la vie chrétienne doit être la bonne.
Le désir de Satan est que personne ne comprenne la nécessité d’un abandon complet au Seigneur. Celui qui ne s’abandonne pas complètement à Dieu n’a pas délaissé le péché; ses appétits et ses passions s’efforcent de prendre le dessus, la tentation obscurcit sa conscience et une véritable conversion n’a pas lieu. Si tous se rendaient compte des luttes que chaque âme nouvellement convertie doit soutenir contre les puissances sataniques qui cherchent constamment à séduire, à entraîner, et à tromper l’enfant de Dieu, ils travailleraient avec plus de diligence en faveur des jeunes dans la foi.
Abandonnées à elles-mêmes, ces âmes sont souvent aux prises avec la tentation et ne discernent pas le mal qu’elle renferme. Qu’elles aient le sentiment du privilège qui consiste à solliciter les conseils de leurs frères et sœurs plus expérimentés. Qu’elles recherchent la compagnie de ceux qui peuvent leur venir en aide. En se liant à ceux qui aiment et craignent Dieu, elles seront fortifiées.
Nos conversations avec ces nouveaux membres devraient avoir un caractère spirituel, capable d’encourager. Le Seigneur a connaissance des luttes de chaque âme faible et chancelante et il est toujours disposé à secourir ceux qui s’adressent à lui. Il ouvrira le ciel pour eux et ils pourront voir les messagers célestes descendre et remonter l’échelle lumineuse qu’ils s’efforcent de gravir.
L’œuvre des parents
Un devoir incombe aux parents dont les enfants désirent le baptême. Ce devoir comporte deux faces: s’examiner eux-mêmes et donner à leurs enfants un enseignement fidèle et conforme à la Parole de Dieu. Le baptême est une institution sacrée d’une très grande importance et dont le sens devrait être clairement compris. Il implique la repentance du péché et l’entrée dans une vie nouvelle en Jésus-Christ. Nul ne devrait manifester une hâte intempestive pour participer à cette cérémonie. Que les parents et les enfants en calculent ensemble le prix. En consentant au baptême de leurs enfants, les parents s’engagent solennellement à être leurs gardiens fidèles et à les guider dans la formation de leur caractère. Ils prennent l’engagement de veiller avec un intérêt tout particulier sur ces agneaux du troupeau afin qu’ils ne déshonorent pas la foi qu’ils professent.
Un enseignement religieux devrait être donné aux enfants dès leur plus jeune âge, et cela non dans un esprit de condamnation mais plutôt d’encouragement et de saine gaîté. La mère de famille a besoin de se tenir constamment sur ses gardes de crainte que la tentation ne se présente à ses enfants sous un déguisement qui ne leur permette pas de la reconnaître. Les pères et les mères doivent, par leur enseignement agréable et rempli de sagesse, être pour leurs enfants de véritables sentinelles. Ils devraient se montrer les meilleurs amis de ces jeunes inexpérimentés et, comme tels, les aider à surmonter la tentation car, ce qui importe le plus pour eux, c’est d’être victorieux sur le mal. Ils devraient considérer que leurs enfants sont les plus jeunes membres de la famille du Seigneur, et avoir à cœur de les diriger dans la voie de l’obéissance aux ordres divins. Enseignez-leur que la soumission à Dieu comprend la soumission aux parents. Cet enseignement devrait être celui de tous les jours, de toutes les heures. Parents, veillez, veillez et priez, et faites de vos enfants vos chers compagnons.
Lorsque, parvenus à la période la plus heureuse de leur vie, ils éprouvent dans leurs cœurs un profond amour pour Jésus et expriment le désir de recevoir le baptême, parlez-leur avec sérieux. Demandez-leur si servir Dieu est pour eux la plus grande ambition de leur vie. Montrez-leur ensuite comment faire les premiers pas dans cette voie. Ce sont les premières expériences qui comptent. En toute simplicité, montrez-leur comment rendre à Dieu leur premier service. Que ce travail soit aussi facile à comprendre que possible. Expliquez-leur ce que cela veut dire d’abandonner son moi au Seigneur, et de faire exactement ce qu’il nous commande dans sa Parole, sous la tutelle de parents chrétiens.
Si, après un travail consciencieux, vous avez acquis la conviction que vos enfants ont compris le sens de la conversion et du baptême, qu’ils sont véritablement convertis, qu’ils soient baptisés. Mais, je le répète, avant tout préparez-vous à être des bergers fidèles en guidant leurs pas inexpérimentés dans le sentier étroit de l’obéissance. Dieu doit agir lui-même dans le cœur des parents afin qu’ils puissent être pour leurs garçons et pour leurs filles des exemples vivants d’amour, de bonté, d’humilité. Que leur vie témoigne d’un complet abandon d’eux-mêmes au Christ. Si vous consentez au baptême de vos enfants et leur laissez la liberté d’agir comme ils le désirent, sans éprouver dans votre cœur une obligation particulière à les garder dans la bonne voie, vous serez responsables de leur égarement s’il arrive qu’ils perdent la foi et se découragent parce que la vérité de l’Evangile a cessé de retenir leur intérêt.
L’œuvre du pasteur
Les candidats au baptême qui ont atteint l’âge adulte devraient avoir une plus claire intelligence de leur devoir que les candidats plus jeunes, mais le pasteur de l’église ne doit pas les négliger pour autant. Ces personnes ont-elles de mauvaises habitudes, des pratiques répréhensibles? C’est le devoir du pasteur d’avoir avec elles des entretiens bibliques, de parler et de prier avec elles. Il doit exposer avec clarté les droits de Dieu sur ses enfants et leur lire les enseignements de la Bible se rapportant à la conversion. Montrez-leur que le fruit de la nouvelle naissance c’est une vie attestant qu’on aime Dieu, et que la vraie conversion est un changement du cœur, des pensées et des intentions. Les mauvaises habitudes doivent être déracinées, la médisance, la jalousie, la désobéissance doivent être répudiées. Une guerre sans merci doit être livrée à tout mauvais trait de caractère. Le croyant peut alors se réclamer de la promesse “Demandez, et l’on vous donnera”. Matthieu 7:7.
Examen des candidats
L’examen des candidats au baptême ne serre généralement pas le sujet d’assez près. Il faut que les candidats aient conscience de la différence qu’il y a entre prendre tout simplement le nom d’Adventistes du Septième Jour et prendre position pour le Seigneur, c’est-à-dire sortir du monde et s’en séparer et ne toucher à rien d’impur. Une enquête relative à l’expérience chrétienne de chaque candidat devrait avoir lieu avant la cérémonie baptismale. Que cette enquête soit faite non d’une manière froide et distante mais avec bonté, avec tendresse même, en dirigeant les regards des nouveaux convertis sur l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Que les exigences de l’Evangile concernant le baptême soient connues de tous les candidats.
Un des points sur lesquels ceux qui viennent d’embrasser les vérités du message que nous prêchons ont tout particulièrement besoin d’être instruits est celui du vêtement. Qu’ils soient complètement informés à ce sujet. Certains font-ils preuve de vanité dans la manière de se vêtir? Nourrissent-ils des pensées orgueilleuses? L’idolâtrie dans le vêtement (la vanité) est une maladie morale. Il faut s’en débarrasser avant d’entrer dans une vie nouvelle. Nombreux sont ceux pour lesquels l’acceptation des vérités de l’Evangile implique une véritable réforme dans la manière de se vêtir.
Cela ne veut pas dire que les nouveaux convertis doivent avoir une mise négligée. Pour l’amour du Christ, dont nous sommes les témoins, nous devrions chercher à avoir une mise aussi correcte que possible. En relation avec le service du Tabernacle, Dieu avait pris soin de mentionner chacun des détails se rapportant aux vêtements de ceux qui devaient officier en sa présence, nous montrant qu’il s’intéresse à la manière de se vêtir de ses enfants. Les indications qui sont données au sujet des robes d’Aaron sont très précises, car ces robes avaient un caractère symbolique. Les vêtements des disciples du Christ devraient avoir le même caractère. Nous devons être en toutes choses ses représentants. La propreté, la simplicité, la modestie, la décence devraient nous caractériser dans le domaine du vêtement. La Parole de Dieu ne renferme aucune approbation concernant les changements de mode faits en vue de nous faire ressembler davantage au monde. Les chrétiens ne doivent pas se vêtir d’une manière somptueuse et dispendieuse.
Les enseignements de l’Ecriture se rapportant aux vêtements devraient être soigneusement étudiés. Nous avons besoin de connaître toujours mieux la pensée de Dieu même en ce qui concerne la manière de nous vêtir. Tous ceux qui, d’un cœur sincère, soupirent après la grâce du Christ, prêteront attention aux instructions divines. Même la façon d’une robe peut parler en faveur de l’Evangile.
Tous ceux qui étudient la vie du Christ et mettent en pratique ses enseignements deviendront semblables à lui. Leur influence sera semblable à la sienne. La droiture de leur caractère sera révélée dans leur vie tout entière, et tandis qu’ils s’achemineront dans l’humble sentier de l’obéissance, se conformant à la volonté divine, ils exerceront sur leurs semblables une influence qui parlera en faveur de l’avancement de la cause de Dieu et de la pureté bienfaisante de son activité. C’est par le moyen de ces âmes entièrement converties à l’Evangile que le monde doit recevoir le témoignage de la puissance sanctifiante de la vérité sur le caractère de tout individu.
La connaissance de Dieu et de Jésus-Christ, manifestée dans le caractère, est d’une valeur supérieure à toute estimation sur la terre et dans les cieux. C’est l’éducation la plus noble qui soit. C’est la clé qui ouvre les portes de la Cité céleste. Dieu désire que tous ceux qui ont revêtu le Christ par le baptême possèdent une telle éducation. C’est le devoir des serviteurs de Dieu de montrer à ces âmes le privilège de leur haute vocation en Jésus-Christ.
La cérémonie du baptême
Toutes les fois que cela est possible, que les baptêmes aient lieu sur les bords d’un lac transparent ou d’un cours d’eau. Que cette cérémonie revête toute l’importance et toute la solennité possibles. Les anges de Dieu sont toujours présents en de semblables occasions.
Celui qui préside à la cérémonie doit profiter de l’occasion pour faire sur l’esprit des spectateurs une impression solennelle et sacrée.
Tous les services de l’église devraient revêtir un caractère tel qu’ils aient pour effet d’élever l’esprit des fidèles. Rien ne doit y être rendu commun ou ordinaire ou placé au niveau des choses courantes. Nos églises ont besoin d’apprendre à respecter et à révérer davantage tout ce qui concerne le saint service de Dieu. C’est de la manière dont les prédicateurs dirigent les différents services se rattachant au culte, qu’ils éduquent, forment et disciplinent les fidèles. De petits faits qui ont pour but d’éduquer, de former et de discipliner l’âme en vue de l’éternité exercent une influence ennoblissante et sanctifiante sur l’église.
Chaque église devrait être pourvue de robes de baptême. Les dépenses occasionnées de la sorte ne devraient pas être considérées comme inutiles, mais plutôt comme une des obligations renfermées dans l’injonction: “Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.” 1 Corinthiens 14:40.
Il n’est pas convenable qu’une église emprunte les robes de baptême d’une autre église. Il arrive souvent que lorsqu’on veut se servir de ces robes on ne les trouve pas parce que ceux qui les ont empruntées ont négligé de les renvoyer. Chaque église devrait pourvoir à ses propres besoins à cet égard. Qu’un fonds soit créé à cet effet. Si l’église entière prend la chose à cœur, le fardeau sera léger.
Les robes de baptême devraient être confectionnées avec un tissu de bonne qualité, de couleur sombre, qui ne craigne pas l’eau, et avoir l’ourlet plombé. Que ces robes soient simples, seyantes, faites d’après un patron approuvé. Il ne faut pas chercher à les agrémenter par des plis ou par des broderies. Tout étalage de garniture ou d’ornementation est entièrement déplacé dans ce domaine. Lorsque les candidats ont saisi le sens véritable de la cérémonie, ils ne manifestent aucun désir de paraître à leur avantage. Il ne faut pas toutefois se contenter de robes usées et non convenables, ce serait offenser Dieu. Tout ce qui se rattache à cette sainte cérémonie devrait faire l’objet d’une préparation aussi parfaite que possible.
Après le baptême
Les vœux que nous prononçons lors de notre baptême ont une signification très étendue. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous sommes ensevelis avec le Christ par le baptême et nous ressuscitons avec lui afin de vivre une vie nouvelle. Notre vie doit être unie à celle du Christ. Désormais le nouveau baptisé doit toujours se rappeler qu’il est consacré à Dieu, au Christ et au Saint-Esprit. C’est le grand but de sa vie, toutes les autres considérations doivent venir après. Il a déclaré publiquement qu’il ne voulait plus vivre désormais pour lui-même, ni mener une vie insouciante et médiocre. Il a fait alliance avec Dieu; il est mort au monde. Il vivra pour le Seigneur et emploiera à son service toutes les capacités dont il a été investi, ne perdant jamais de vue le fait qu’il participe à la nature divine. Il s’abandonne entièrement à Dieu: corps et biens, et sa suprême ambition est de faire servir à la gloire de Dieu tous les dons qu’il a reçus de sa part.
Les obligations qui découlent de l’alliance spirituelle qui a été contractée lors du baptême sont réciproques. Pour autant que les individus remplissent leurs engagements en obéissant de tout leur cœur aux prescriptions divines, ils ont le droit d’adresser à Dieu cette prière: “Que l’on sache, aujourd’hui, que tu es Dieu en Israël.” Le fait que vous avez été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit est pour vous l’assurance que ces trois puissances viendront à votre aide dans toutes les difficultés si vous réclamez leur secours. Le Seigneur entend et exauce les prières de ses fidèles disciples, de ceux qui se sont chargés du joug du Christ et qui apprennent de lui la douceur et l’humilité.
“Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.” Colossiens 3:1-3.
“Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants... Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.” Colossiens 3:12-17.