Maintes fois, il m’a été montré que l’œuvre médicale missionnaire est au message du troisième ange ce que le bras et la main sont au corps. Dirigés par la tête divine, ils doivent travailler ensemble à préparer la voie au retour du Christ. Le bras droit de la vérité doit être constamment en action et Dieu le fortifiera. Mais il ne faut pas qu’il devienne lui-même le corps. De même, le corps ne peut pas dire au bras: “Je n’ai pas besoin de toi!” Il lui est nécessaire pour poursuivre une œuvre active et conquérante. L’un et l’autre ont leur activité propre et chacun subira une grande perte s’il travaille indépendamment.
L’œuvre de la proclamation du message du troisième ange n’a pas été considérée par certains comme Dieu le voudrait. Elle a été traitée comme un travail inférieur alors qu’elle devrait occuper une place importante parmi les moyens que le Seigneur emploie pour sauver l’humanité. L’esprit des hommes doit être attiré vers les Ecritures comme le moyen le plus efficace dans le salut des âmes, et le ministère de la Parole est la grande force éducatrice pour arriver à ce résultat. Ceux qui déprécient le ministère et tentent de diriger l’œuvre médicale missionnaire dans un esprit d’indépendance essaient de séparer le bras du corps. S’ils y réussissaient, quelle en serait la conséquence? Nous verrions les mains et les bras désemparés, agissant sans la direction de la tête. Le travail serait disproportionné et déséquilibré. Ce que Dieu a assigné à la main et au bras prendrait la place de tout le corps, le ministère en serait amoindri, voire même réduit à néant. Cela jetterait la confusion dans les esprits et laisserait incultes bien des parties de la vigne du Seigneur.
Dans chaque église
L’œuvre médicale missionnaire devrait faire partie des activités de chaque église. Conduite indépendamment, elle serait bientôt un étrange amalgame d’atomes désorganisés, qui consommerait mais ne produirait pas. Au lieu d’agir comme la main de Dieu pour diffuser la vérité, elle saperait la vie et la force de l’église et affaiblirait le message. Non seulement elle absorberait nos moyens et nos talents qui sont nécessaires ailleurs, mais dans l’œuvre même qui consiste à venir en aide aux déshérités, en dehors de la Parole, elle amènerait les hommes à tourner en dérision les vérités bibliques.
Le ministère évangélique est nécessaire pour donner un caractère de stabilité à l’œuvre médicale missionnaire, et lui-même a besoin d’elle pour démontrer le côté pratique de l’Evangile. Ces deux branches de l’œuvre prises séparément ne sont complètes ni l’une ni l’autre.
Le message de la prochaine venue du Sauveur doit être proclamé dans toutes les parties du monde et une dignité solennelle devrait le caractériser dans chacune de ses branches. Une vigne immense est à entretenir, et le vigneron avisé la cultivera de telle sorte que chaque cep produise du fruit. Si, dans l’œuvre médicale missionnaire, les vivants principes de la vérité sont conservés purs, gardés de la contamination qui obscurcirait leur lustre, le Seigneur dirigera cette œuvre. Si ceux qui portent de lourdes responsabilités y demeurent fidèlement attachés, le Seigneur les encouragera et les soutiendra.
Le cinquante-huitième chapitre d’Esaïe établit clairement l’union qui devrait exister entre l’œuvre médicale missionnaire et le ministère. De la sagesse et des bénédictions sont réservées à ceux qui s’engageront dans l’œuvre qui y est décrite. Ce chapitre est explicite; il donne suffisamment de lumière pour éclairer quiconque a le désir de faire la volonté du Seigneur; il parle des occasions nombreuses qui se présentent à l’enfant de Dieu pour exercer un ministère en faveur de l’humanité souffrante et être en même temps un instrument entre les mains de Dieu, afin de porter la lumière de la vérité à un monde qui se perd. Si l’œuvre du message du troisième ange se poursuit comme il se doit, on ne donnera pas au ministère une place inférieure et les pauvres et les malades ne seront pas négligés. Dans sa Parole, Dieu a uni ces deux branches de l’œuvre et personne ne devrait les séparer.
Il peut y avoir, et il y a en effet, un danger de perdre de vue les grands principes de la vérité, lorsqu’ou travaille en faveur des pauvres comme il convient de le faire. Mais en nous occupant de cette œuvre, nous ne devons jamais oublier les nécessités spirituelles de l’âme. Dans nos efforts pour soulager les besoins temporels, nous courons le danger de séparer du dernier message évangélique ses caractéristiques les plus importantes. Ainsi que cela s’est produit en certains endroits, l’œuvre médicale missionnaire a absorbé des talents et des moyens qui auraient dû être consacrés à d’autres branches de l’œuvre et les choses qui sont plus directement spirituelles ont été négligées.
Avec les occasions toujours plus nombreuses de s’occuper des besoins temporels de toutes les classes, on court le danger de voir cette œuvre éclipser le message que Dieu nous a ordonné de porter dans chaque cité: à savoir, la proclamation du retour prochain du Christ ainsi que la nécessité de garder les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus. Ce message est l’essentiel de notre œuvre. Il doit être proclamé avec un “grand cri” au monde entier. Dans la métropole et dans les missions étrangères, la présentation des principes sanitaires doit être unie au message, mais non d’une manière indépendante et elle ne peut en aucun cas prendre sa place. De toute façon, cette œuvre ne devrait pas absorber notre attention au point de porter tort à d’autres branches de l’œuvre. Le Seigneur nous a appris à considérer son œuvre sous tous ses aspects, afin qu’elle puisse se développer d’une manière symétrique et bien équilibrée.
La vérité pour notre époque embrasse l’Evangile tout entier. Bien présentée, elle apportera chez l’homme les changements mêmes qui rendront évidente la puissance de la grâce de Dieu sur les cœurs. Elle accomplira une œuvre complète et fera de l’homme un être parfait. Par conséquent, ne placez aucune délimitation entre l’œuvre médicale missionnaire et le ministère évangélique. Que ces deux activités aillent toujours de pair dans l’invitation: “Venez, car tout est prêt!...” Qu’elles soient inséparablement unies entre elles, comme le bras l’est au corps.
L’œuvre medicale missionnaire
Le Seigneur a besoin de nombreux ouvriers aux capacités variées. “Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ.” Ephésiens 4:11-13.
Chaque enfant de Dieu devrait avoir un jugement sanctifié afin de considérer la cause comme un tout et les relations de toutes les branches entre elles afin de n’en négliger aucune. Le champ est immense, et une grande œuvre de réforme doit se faire, une œuvre qui ne porte pas seulement sur une ou deux branches d’activité mais sur toutes. L’œuvre médicale missionnaire fait partie de cette œuvre de réforme, mais celle-ci ne devrait jamais détourner les prédicateurs de leur champ d’activité. La formation de ceux qui se préparent pour l’œuvre médicale missionnaire est incomplète s’ils ne sont pas exercés à travailler de concert avec l’Eglise et le ministère, et l’efficacité de ceux qui se préparent au ministère serait grandement accrue s’ils comprenaient la grandeur et l’importance de la réforme sanitaire. L’influence du Saint-Esprit est nécessaire pour que l’œuvre soit bien équilibrée et qu’elle puisse avancer solidement sur chaque point.
Unissez-vous
L’œuvre du Seigneur étant une, le peuple de Dieu doit être un. Le Seigneur ne nous a pas dit qu’un aspect quelconque du message devait être considéré indépendamment des autres ou nous absorber tout entiers. Dans tous ses travaux, Jésus associait l’œuvre médicale missionnaire au ministère de la Parole. Il envoya douze apôtres, puis soixante-dix, pour prêcher l’Evangile aux foules, en leur donnant la puissance de guérir les malades et de chasser les démons en son nom. Ainsi devrait-il en être des messagers de Dieu qui entrent dans son œuvre aujourd’hui. C’est à nous que s’adresse ce message: “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit.” Jean 20:21, 22.
Satan imaginera tous les moyens possibles pour séparer ceux que Dieu cherche à unir. Mais nous ne devons pas nous laisser prendre à ses pièges. Si l’œuvre médicale missionnaire est considérée comme faisant partie intégrante de l’Evangile, les mondains verront le bien qui en résulte; ils seront convaincus de son authenticité et ils la soutiendront.
Nous approchons de la fin de l’histoire de ce monde, et Dieu nous invite tous à élever la bannière sur laquelle sont inscrites ces paroles: “C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.” Apocalypse 14:12. Il exhorte son peuple à travailler dans une parfaite harmonie, demandant à ceux qui se sont engagés dans l’œuvre médicale à s’unir aux ministres de la Parole et à ceux-ci à collaborer avec les ouvriers médicaux; enfin, il invite l’Eglise à veiller sur ces différentes activités et à maintenir l’étendard de la véritable réforme dans son propre territoire, afin de permettre aux ouvriers instruits et expérimentés d’aller dans des champs nouveaux. Aucune parole ne devrait être prononcée pour décourager qui que ce soit car ce serait blesser le cœur du Christ, à la grande joie de l’adversaire. Tous ont besoin d’être baptisés du Saint-Esprit; tous doivent bannir les paroles de critique et de dénigrement et se tenir tout près du Christ afin de se rendre compte des lourdes responsabilités de ceux qui sont ses collaborateurs. “Unissez-vous!... unissez-vous!” telles sont les paroles de notre divin Instructeur. L’union fait la force; la division engendre la faiblesse et la défaite.
Dans notre œuvre en faveur des pauvres et des déshérités, nous avons besoin d’être gardés de peur que nous n’assumions des responsabilités que nous ne sommes pas en état de porter. Avant d’adopter des plans ou des méthodes exigeant de grandes dépenses, demandons-nous s’ils portent la signature divine. Dieu n’approuve pas qu’on s’occupe d’une branche de l’œuvre sans avoir égard aux autres. Son intention est que l’œuvre médicale missionnaire prépare la voie à la présentation de la vérité salvatrice pour notre temps: la proclamation du message du troisième ange. Si l’on a tenu compte de sa volonté à cet égard, le message ne sera pas éclipsé ni ses progrès entravés.
Ce ne sont pas de nombreuses institutions, de vastes bâtiments, ou un grand étalage que Dieu exige, mais l’action harmonieuse d’un peuple particulier qu’il s’est choisi et qui lui est cher. Chacun doit être à sa place, penser, parler et agir selon l’Esprit de Dieu. Alors, et rien qu’alors, l’œuvre sera un tout bien coordonné.
L’œuvre médicale missionnaire doit être pour l’Eglise ce que le bras droit est pour le corps. Le troisième ange proclame les commandements de Dieu et la foi de Jésus. L’œuvre médicale missionnaire, c’est l’Evangile en pratique. Toutes les branches de l’œuvre doivent donc être harmonieusement coordonnées en donnant cette invitation: “Venez, car tout est prêt.” (1900, Testimonies for the Church 8:77.)